20. Un amour impossible

~PDV JULES~

-Je sais plus. Me dit Nathan désespéré.

-Mais mec essaie de te souvenir!

-P*utain mais j'étais bourré, je ne sais plus moi...

-Tu sais ce qu'il va te faire si il arrive le moindre truc à Mélanie!?

-Oui merci. Mais steuplé Jules aide moi.

Nathan n'arrêtait pas de me supplier et je ne savais pas comment ni quand lui avouer la nouvelle.

-Hé ! Jules tu m'écoutes là ?

-Heu oui désolé.

-C'est quoi le truc? Tu penses pas à ce qu'on dit depuis tout à l'heure, tu penses à quoi?

-Toine m'a appelé.

-QUOI!!!

-Oui. Je ne sais pas comment mais il est au courant. Il m'a dit que comme je t'aide et que je suis impliqué en quelque sorte dans votre histoire, je lui servirais de planque comme toi.

-P*tain il a pas fait ça...

~PDV MÉLANIE~

J'avais un mal de tête horrible et je voyais encore trouble. Je sentais à peine mes jambes et mes mains tremblaient. Mon corps était lourd et j'avais énormément de mal à me relever. Je me souvenais vaguement de ce qui venait de se passer, mais cela m'importait peu, ce qui me préoccupait le plus, c'était de savoir où j'étais et de rentrer.

Je regardai autour de moi, il devait être vers 9 heures du matin. J'étais au beau milieu d'une forêt, sûrement loin de chez moi, de mes amis, enfin... Ceux qui je croyais être mes amis. Car tôt ou tard je les perdrais. Non, je ne suis pas pessimiste, juste... heu... réaliste.

Depuis toute petite, je perds mes proches peu à peu. Ça a commencé lorsque j'avais 4 ans, ma grand mère maternelle est décédé d'un cancer. Je croyais ne jamais me remettre de ça, et c'est quand j'avais presque 6 ans que j'ai commencé à accepter la vérité. Mais seulement quelques mois plus tard, ma cousine qui avait 14 ans à l'époque s'est suicidée. Je ne m'en suis jamais vraiment remis et je n'ai fait que culpabiliser, même si je sais qu'il ne faut surtout pas. Ensuite, à l'âge de 10 ans, mes grands parents paternels sont morts dans un accidents de voiture. Puis quelques mois plus tard, mon oncle et ma tante ont été portés disparus alors qu'ils faisaient un safari. On n'a jamais retrouvé leur trace.
L'année de mes 15 ans, après l'accident de Lucas, mes parents ont commencé à me détester et ils ont commencé à me faire ce qu'ils me font encore subir. Bref, ils ne sont pas morts, même si j'aurais préféré, mais je les ai quand même en quelque sorte perdu.
Et puis l'année dernière, quand j'avais 16 ans, ma meilleure amie Sophie, d'ailleurs ma seule amie, est morte. Elle a fait une dépression suite à la rupture avec son copain et s'est remis avec son ex. Antoine. Celui qui la battait. Il l'a tué. Je l'ai maudit.

Enfin, tout ça pour vous dire que je n'ai pas eu une enfance joyeuse, mais plutôt remplit de tristesse et de pleure.

Un bruit me ramena à la réalité. On aurait dit comme quelqu'un qui marchait sur une branche.
J'étais à la fois paniqué et rassuré, rassuré de ne plus être seule.

Je regardai l'horizon qui me semblait toute fois trouble. Mais je ne vis qu'un simple écureuil avec une petite noisette dans les pattes avant. Il était vraiment mignon et c'était sûrement lui qui avait fait craquer la branche.

Au bout de plusieurs minutes, je réussi tant bien que mal à me relever. Je regardai dans les poches de mon jean pour retrouver mon téléphone mais je ne l'avais évidemment pas sur moi. Je regardais tout de même aux alentours pour vérifier qu'il n'était pas tombé mais en vain.

***

Je marchais sans trop savoir où j'allais depuis maintenant une bonne heure.
Et depuis une heure je me parlais à moi même.

Je n'aime pas réfléchir au sens de la vie car je n'ai jamais trouvé de réponse, mais je veux de temps en temps y réfléchir quand même.
La vie, elle commence par une joie pour ceux qui ne la donne pas ni la reçoive. Car c'est vrai, lors de l'accouchement, tout le monde est content sauf la mère qui souffre énormément et l'enfant qui ne fait que pleurer car il souffre également. Bon, mais heureusement, la vie du nouveau né se fait plus joyeuse par la suite. Enfin, pour lui. Car même si les parents sont content d'avoir un enfant, ce n'est que de problèmes en plus. Il faut s'en occuper, le nourrir, être près à sacrifier ses nuits et son salaire car c'est quand même de l'argent un enfant. Mais pour l'enfant tout va bien, jusqu'à ce qu'il arrive à cette fameuse période. L'adolescence. Pendant cette période là, l'enfant concerné à l'impression que tout va mal, et, tout va mal. C'est alors que l'on peut se demander, pourquoi vivre? Si c'est pour que tout aille mal. Pourquoi continuer, malgré toutes les choses qui nous disent de tout arrêter, pourquoi continuer alors que ce qui nous attend est sûrement pire. La vraie question est, pourquoi nous battons-nous pour la vie alors qu'elle peut très bien se terminer demain, ou dans une heure.
Nombreuses sont les fois où je me demandais d'où venais la force que les gens ont pour surmonter cette vie, ce monde, parfois, et même souvent, atroce.
Alors ce serait ça la vie, une force qui vient de nul part, une force qui nous oblige à nous battre. Mais alors, pourquoi ne pas tout arrêter. Lorsque l'on a une vie heureuse, c'est facile. On veut aller le plus loin possible car la joie, le bonheur, c'est tellement beau. Mais lorsque tout le monde nous abandonne, lorsque vous vous retrouvez seule face au reste du monde, pourquoi se battre? Je fais parti, je pense, de la deuxième catégorie. Car tout ceux que j'aimais m'ont lâché, personne n'est resté.
Il n'y a qu'à voir, je suis seule dans une forêt à penser à la raison pour laquelle je me bat depuis maintenant trop longtemps. En fait, c'est peut être plus simple que cela, il ne doit pas exister de raison. Je crois que je me bats pour quelque chose qui s'en fiche de moi. La vie. Je suis venue au monde pour souffrir, et ce n'est pas moi qui en a marre de la vie, c'est la vie qui en a marre de moi. Alors pourquoi continuer, maintenant que j'ai ma réponse. Maintenant que je sais que plus personne, et même pas ce cadeau si précieux que l'on m'a donné, la vie, ne veut de moi. Je pense qu'il serait temps pour moi de m'en aller et de laisser ce monde tranquille, sans problème, sans moi.

Il avait au loin une falaise. Je pouvais à peine l'apercevoir car elle était caché par les arbres.

Au bout d'une dizaine de minutes, lorsque je fus arrivée au bout de la falaise, je me laissai tombé sur le sol, les pieds dans le vide. C'était tellement agréable cette sensation de pureté. Pour la première fois de ma vie, j'appréciais vraiment un moment. Puis je me rappela pourquoi j'étais venu jusqu'au bout de cette falaise. Car je voulais en finir. Car plus personne ne voulait de moi. Je me levai donc doucement, fermai mes yeux et m'apprêtai à me laisser tomber quand une voix se fit entendre derrière moi. Une voix qui exprimait la surprise. Une voix qui me questionnait.

Cette voix me rappelait vaguement quelqu'un mais pour savoir quelle était la vraie personne qui, sûrement sans le savoir, venait de me sauver, je me retournai.

***

Depuis dix minutes au moins je le fixais. Je n'en croyais pas mes yeux. La personne qui venait de me sauver, inconsciemment, mais qui venait quand même de me sauver, c'était lui?! Impossible, je devais rêver.

Je me pinçais, je me donnais des claques. Mais non, c'était bien la vérité.

C'était bien Toine qui m'avait sauvé.

Pourtant, mon regard sur lui allait changer d'ici la fin de l'après midi.

Je compris qu'il était bientôt l'heure de manger quand je vis dans sa main un sac de chez McDo.

-Tu fais quoi ici? Lui lançais-je sur un ton glacial.

-C'est mon endroit. Mais puisque tu es là, je vais mettre les choses au clair entre nous.

Je lui répondis que j'étais d'accord car j'aimerais bien comprendre ce qu'il me voulait, puis il me proposait de m'asseoir au bord de la falaise. Non sans peur je m'exécuta et il me rejoignit, laissant derrière lui le sac de nourriture.

-Bon, commença-t-il, sûrement que ce que je vais te dire va te paraître improbable, mais c'est la vérité.

Je lui demandai de continuer et il le fit immédiatement sans protester.

-Avant d'entrer au lycée Saint Louis, j'étais au collège Charles de Gaulle.

Comme moi.

-Et il se trouve que pendant 4 ans, j'étais ipnotiser par une fille. On peut le dire, j'étais amoureux. Tous les matins, je me posais devant le collège en attendant que cette fille arrive. Une fois qu'elle entrait dans le collège, je la suivais discrètement. Je ne la quittait du regard que lorsque nous n'avions pas le même cours.

Il continua comme cela de me parler de cette fille pendant une bonne heure et je le regardais... choquée. Je n'aurais jamais pensé que Toine pouvait avoir des sentiments envers une fille.
Il parlait de cette fille d'une telle façon que l'on aurait dit qu'elle était parfaite. Elle semblait magnifique et avec un coeur immense. Mais je ne comprenais toujours pas pourquoi Toine me parlait de cela.

-Et je me suis rendu compte que je l'aimais, mais elle, elle ne connaissait même pas mon existence.

-Qui était-ce ? Demandais-je curieuse.

- Toi.

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