CH11: Colors


- Ça va, fer rouillé ? Demande Mystérieuse d'une voix enjouée

Max regarde autour de lui, il est seul, Berna et sa mère étant dans la cuisine.

- "fer rouillé" ? Demande-t-il perplexe

Mystérieuse descend des bras de son prince et marche tout doucement niant les regards impatients sur elle.
Elle se place derrière le bleu et fait des ronds avec son doigt sur le biceps de celui-ci.

- Tes bras de fer sont rouillés puisqu'ils n'ont pas servi à me neutraliser hier. Ce serait cool si tous les gars s'assumaient et portaient des débardeurs comme toi quand ils le veulent. Sauf que je ne suis pas sûre que tu te serais assumé si tu n'avais pas tout ce musle. Raconte-t-elle tel un conte et les garçons l'écoutent, aussi omnibulés que des enfants écoutant le conte de leur mère

Elle enlève son sweat car elle a trop chaud. Le regard du bleu se baisse sur le petit décolleté de son débardeur et il reçoit une gifle.

- Hé ! Je suis pas ton punching-ball ! Se plaint-il en approchant sa tête d'elle, lui proposant un défi de regard

- Et moi je suis pas ton film porno ! Elle s'emporte pour la bonne cause et approche également sa tête de la sienne

Leurs regards font des étincelles et Atıl éclate de rire, brisant le silence tendu. Les joueurs arrêtent de se chamailler et posent leur regard sur le brun, étonnés.

- Ton rire était bizarre. Avoue Max

- Oui. Vraiment ! Renchérit Mystérieuse

- C'est fou comment vous pouvez passez d'adversaires à complices !Atıl remarque inévitablement

Le chemin des doigts de la rousse continue sur des chaises et des tables haussant les épaules à la remarque du brun.
Elle s'en va doucement jusqu'à la cuisine, au plus grand désarroi des garçons.

Les garçons papotent et Mystérieuse montre sa recette secrète de pancakes aux fruits rouges magnifique accompagné d'une glace vanille et de sirop d'érable à la mère de Berna.
Max est le premier client à le goûter et il se régale.

La manière de s'habiller et de se maquiller de Mystérieuse attire l'attention. Chacun s'octroie le droit de la critiquer juste parce qu'elle est en public, comme si elle devait se cacher pour faire ce qu'elle veut. Mais au fond "chacun" a tord car tout le monde juge le livre de son apparence, acte aussi puéril qu'il peut être. Et elle ne se laisse jamais faire.

C'est une fille amoureuse des couleurs pas de l'harmonie, raison pour laquelle tellement de gens la trouve laide, ou trouve tout ce qu'elle fait puéril.
Mais ce sont eux les cons dans l'histoire car quoi qu'ils disent, Mystérieuse est elle-même et ce n'est pas pour autant qu'elle va changer à leur guise.

Elle, elle a la joie d'ouvrir son sac ou la porte de son armoire, prendre des vêtements au hasard, les porter et se trouver belle sans complexer.
Elle, elle a la joie d'ouvrir sa pochette de maquillage et mettre les couleurs qu'elle veut sur sa face sans se soucier de ses cernes, boutons, points noirs ou tâches de rousseur. Elle les cache si elle le veut et si elle a la flemme, elle a la flemme.
Elle, elle a la joie de prendre un crayon et gribouiller ce qu'elle veut, prendre sa palette d'aquarelle et mélanger des couleurs peut-être sans harmonie mais peu importe.
Elle, elle peut passer sa journée à travailler sur un grafitti qu'elle fait sur le mur qu'elle veut.

Alors quand ces gens font ce qu'ils pensent être juste, que ce soit au café ou pas, elle les met à leur place et elle sait le faire de toutes les manières.
Que ce soit avec la force physique comme elle a fait avec Max ou avec de mots courtois sans insultes. Elle n'oublie pas qu'une phrase peut autant heurter une personne qu'un coup de poing sur sa figure.

Atıl rit bien quand elle répond aux gens et au fond il l'admire. Il admire cette volonté à être elle-même et lever un majeur aux masques.
Lui, il a l'habitude de se "protéger" avec les masques mais il se sent bête en voyant l'armure à couper le souffle que possède cette fille en étant simplement elle-même. Il se sent petit et fragile mais elle le motive à laisser tomber ces masques.

Et Max...Max est l'homme parfait selon la société. Sauf ses cheveux bleus et son insolence qui sont les deux seuls éléments qu'il garde de lui-même, le seul répit qu'il s'accorde.

Mystérieuse

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