Quand Chloé réclame une "liberté de cogner"
Chloé s'emballe, comme elle sait si bien le faire, contre les 100 femmes de la tribune du journal Le monde :
http://pouruneautreparole.blogspot.be/2018/01/des-femmes-liberent-une-autre-parole.html
Salut les tapeuses ! Les #moinonplus
Ouais nan, pas les tapettes, les taaaaa-peuuuuses, vous savez, celles qui osent envoyer un pain dans la tronche si jamais un mec leur colle au cul et à qui on a rappelé gentiment cette semaine de leur « laisser le droit d'être chiants ! » oh pardon, non ! « Le droit d'importuner ». Ah non, c'est vrai ! C'est pas vraiment un droit en fait, donc elles disent « liberté d'importuner », « fraternité d'importuner », « égalité d'importuner » ! De l'humour français, quoi !
C'est vrai : battons-nous pour la liberté de « mettre la main a cul » comme a dit Nadia Daam (elle me plait, cette grande gueule), manifestons en rue, ça nous rappellera le bon temps où on manifestait contre le mariage homo et l'adoption d'orphelins par ces sales gouines pleines d'amour, youhou ! Décidément, quand il s'agit de la faire à l'envers, chez vous, ça y va franco, hein ! Quand nous on crie « Plus jamais ça » derrière Harvey Weinstein, chez vous 100 nanas occupent la voie publique en criant « encore, oh oui, Harveyyy hmmmm, frotte ta bite contre moi dans le métro contre un perso secondaire de deux minutes dans ton film, je kiiiiffffe » !
J'avoue, y a du beau monde au casting dans cette comédie-là. De jolies parures de bijoux aussi, trop riches pour aller dans le RER C, à mon avis. Ouais, je suis peut-être de Liège, mais je connais le métro parisien, et m'est d'avis que vous y croisez pas souvent les 100 têtes à pipes - pardon, de pipe - qui ont signé ce torche-cul. Quand je pense que Mathieu me vantait les mérites du journal Le Monde... on voit qu'il a pas vécu la misère ! Sans t'offenser, hein, Mister Mat', tu sais bien ce que je pense de ceux qui... ouais, c'est pas le sujet.
Bref ! Je revendique moi aussi, nous revendiquons toutes, nous, tapeuses, le droit, pardon, la liberté de gifler n'importe quel gros lourd. Non non, on a pas parlé d'homme galant, vous voyez, Mathieu lui est galant, genre il tient la porte, il offre des fleurs, tire la chaise, même Alexandre bad Boy il fait des baise-mains, non, c'est pas ça qui stresse... ou alors la Catherine Deneuve définit pas la galanterie comme moi, mais alors, mon dieu, je la plains d'avoir des hommes « galants » avec elle. Vous imaginez le tableau « Hmm, encore un soupçon de masturbation en vous fixant, madame Deneuve ? Je salue votre corps, je suis galant, voyez ! » Vous comprenez, face à leur misère sexuelle que nous respectons pleinement en la laissant s'exprimer, nous réclamons le droit d'exprimer notre surplus de stress. Nous avons une autre misère, la misère nerveuse, alors ayez pitié et laissez-nous baffer un mec s'il insiste, je vous jure, après on se sent toutes détendues, il y va de notre santé !
Mais ne confondez surtout pas ça avec de la violence, non ! Enfin, la drague qui omet la connaissance du « non merci » ou « arrêtez s'il vous plaît », ce n'est pas du harcèlement ! Tout de suite les grands mots, mais non ! Nous non plus, on fait rien de mal, c'est juste un petit délit après tout, pas de quoi traumatiser le pauvre type dans le métro ! Une gifle en rue, ça va, on s'en remet hein ! On ne porte pas une plainte à la police pour si peu, ça fout pas des stress post-traumatiques, non plus, rhôô...
Vous aussi, ça vous chatouille l'échine ? Vous aussi, vous savez ce qu'est vraiment chiant, et aussi qu'hélas, y a des trucs chiants et défendus quand même ? Alors soyez comme moi, devenez chiante, une bonne tapeuse !
Et signez ceci : (ou partagez, copier-collez, c'est pareil en vrai, diffusez comme vous le voulez, je m'en cogne les nibards)
«Nous défendons une liberté de gifler, indispensable à la liberté individuelle. Nous sommes aujourd'hui suffisamment averties pour admettre que la pulsion sexuelle est par nature offensive et sauvage, que nous pouvons donc exprimer naturellement notre côté baffeuse pour protéger notre vagin, car il fait partie de nous. Mais nous sommes aussi suffisamment clairvoyantes pour ne pas confondre main maladroite et agression physique.
Cette fièvre à envoyer les « frustrées de la vie » à l'asile, loin d'aider les hommes à s'autonomiser, sert en réalité les intérêts des ennemis de la liberté individuelle, des extrémistes religieux, des pires réactionnaires et de ceux qui estiment, au nom d'une conception substantielle du bien et de la morale victorienne qui va avec, que les mecs sont des êtres 'à part', des enfants à visage d'adulte qui ont juste oublié de grandir dans le respect, réclamant d'être protégés contre l'interdiction de frapper les gens comme eux, pourtant aussi naturelles que leurs pulsions sexuelles indomptables.
Alors il suffit !
S'ils sont insistants et qu'ils reçoivent une gifle d'une baffeuse, il faut qu'il la prenne comme une misère nerveuse, un simple geste de signe de non-drague, et ne se vengent pas en mettant la femme à terre en guise de récidive. Accepter la gifle est affaire de galanterie.
Ruwen Ogien défendait une liberté d'offenser indispensable à la création artistique. De la même manière, nous défendons une liberté de cogner, indispensable à la liberté individuelle.
Un homme peut, dans la même journée, diriger une équipe professionnelle et jouir d'être le défouloir d'une femme, sans être une 'victime' ni un vil complice de la recrudescence de la violence en rue. Il peut veiller à ce que son soin au merchurochrome soit égal à celui d'une femme battue, mais ne pas se sentir traumatisé à jamais par une tartelette dans la gueule dans le métro, même si cela est considéré comme un délit. Il peut même l'envisager comme l'expression d'une grande misère individuelle, une forme de burn out des rappels de respect quotidien, voire comme un non-événement.
En effet, il doit comprendre que les femmes ne haïssent pas tous les hommes, mais juste qu'elles ont un besoin d'exprimer leur pic de stress par un geste reconnaissant violent, et que cela tombe hasardeusement souvent au moment où un homme très lourd vient se frotter à elles sans marque de respect au préalable.
De fait, les 100 signatures de femmes étranges et les postes haineux contre les témoignages de #metoo ont entraîné dans la presse et sur les réseaux sociaux une campagne de délations et de mises en accusation publiques de victimes qui, sans qu'on leur laisse la possibilité ni d'y répondre ni de s'en défendre, ont été mis exactement sur le même plan que des agresseurs de rue défonçant la gueule de celles qui osent répondre aux sifflements par un doigt d'honneur. Cette justice expéditive a déjà ses victimes, des femmes sanctionnés dans l'exercice de leur métier par un isolement suite à une plainte d'harcèlement contre le patron, contraintes à la démission après avoir giflé un collègue insistant, etc., alors qu'elles n'ont eu pour seul tort que d'avoir giflé une joue, tenté d'asséner un uppercut, parlé de « respect de l'intégrité de la femme qui passait avant une liberté de mâle qui désire la pister en rue en répétant qu'elle est trop bonne » lors d'un dîner professionnel ou d'avoir envoyé des messages à connotation menaçante à un dragueur insistant chez qui l'intérêt pour la chose n'était pas réciproque.
Le meurtre est un crime. Mais l'autodéfense insistante ou maladroite n'est pas un délit, ni la galanterie une agression féministe.
Or c'est là le propre de ce putain d'humanisme que d'emprunter, au nom d'un prétendu bien général, les arguments de la protection de l'intégrité du corps et de l'émancipation des harceleurs pour mieux les enchaîner à un statut d'éternelles victimes, de pauvres petites choses sous l'emprise de femmes fortes démoniaques ou atrocement sexy qui les poussent au délit rien qu'en croisant leur regard de ouf, leur retirent toute retenue et tout contrôle d'eux-mêmes, les font habiter par le diable au milieu de leur misère sexuelle, ce qui excuse tout débordement, comme au bon vieux temps de la sorcellerie. Après tout, dès qu'une femme osait répondre physiquement à un homme qui la démolissait, elle était aussi affublée d'hystérie, durant ce bon vieux temps. Nous disons NON ! Laissez nos claques retrouver leur chemin librement, qu'elles ne se perdent plus par centaines ! »
Parce que merde, c'est quand même pas de notre faute si on a envie de leur refaire un peu le portrait après avoir eu une érection contre la jupe à la station, des propos salaces au bureau avec charge de café et d'archives, des types qui nous suivent en nous interrogeant sans arrêt en rue, des crétins qui nous sifflent, des mecs qui nous saoulent en boîte pour choper notre numéro avec au moins 10essais... c'est juste des anti-stress vous savez, des trucs INFAILLIBLES pour que les mecs ne craquent plus sur toi après et que tu sois en paix avec tes chakras !
Bref, mesdames, relançons la mode des mitaines à clous, je crois qu'on va en avoir bien besoin ! Et vive les baffeuses, tapeuses, bref, celles qui rendent la PAREILLE à leur manière ! Un coup au coeur porté, un coup aux couilles offert !
#balancetabaffe #moinonplus
Chloé Dumont, héroïne de « Je DETESTE les riches ! » / "Touche pas à mon coeur !"
PS : petite suggestion de film ce soir : « La journée de la jupe ». Et si vous croisez un dragueur lourd, ayez l'argument de poids pour l'emmener le voir : il y a Isabelle Adjani dedans. Mathieu dit souvent que je lui ressemble... *soupir*
PS2 : petit filtre préventif de commentaires qui n'alimenteraient pas le débat ou n'auraient pas compris l'idée : si une bonne partie des phrases ici vous choquent ou semblent ridicules, alors vous aurez compris comme la lecture de cette tribune a pu paraître choquante et/ou ridicule aux yeux des victimes comme Chloé... ;) Le second degré et ses pouvoirs étranges... mais bon, elle est comme ça, Chloé, impulsive jusqu'au bout ! Et seule elle déteste les riches... elle a ses raisons ;) Si vous voulez savoir lesquelles... lisez donc le récit !
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