****

*** Jenna***

Souriante, je traîne ma valise jusqu'à la porte de l'hôtel, Ken semble satisfait de son choix. Il pose mon bras autour de ma taille en me poussant vers le comptoir. Après une longue discussion il récupère les clés de la chambre pour qu'on y dépose nos valises. La décoration est un peu vieux jeux mais c'est très spacieux, alors je pense que pour un week-end ça devrait aller. J'ouvre ma valise sur le lit double pour attraper un short et un débardeur. Je retire le
jean qui colle à ma peau à cause de la chaleur et enfile directement le bas. Ken s'approche de moi alors que je ne me suis même pas rhabiller complètement puis pose ses lèvres sur ma tempe.

- On a pas le temps, dis-je.

Il râle et enfile un t-shirt blanc. Une fois prêts, on décide de visiter l'hôtel pour repérer quelques trucs et pour finir d'aller dans le centre ville qui n'est pas très loin. Il me propose de boire un verre dans un café près de la plage. Je commande un cocktail aux fruits, alors que lui ne prend qu'un simple coca.

- Ça va ?

J'hoche la tête, il regarde à droite, à gauche, derrière moi, puis encore une fois à droite.

- Et toi?

Il hausse les épaules puis hoche doucement la tête.

- Tu sais Jenna, tout ce que je fais c'est pour ton bien.

Je fronce les sourcils.

- Je ferais jamais quoi que ce soit pour te faire souffrir, du moins j'essaierai, se rattrape t-il.
- Je sais Ken.
- Non tu sais pas.

La serveuse apporte nos deux boissons et contrairement à d'habitude Ken décide de payer directement. Lorsque le serveur part, il lève sa main en regardant derrière moi avant de jeter un léger sourire. Je me retourne face à la personne qui arrive vers nous, mon coeur loupe un battement directement. C'est exactement le même. Même si Ken n'avait pas fait ça, rien que le fait de le croiser était suffisant, je sais que je l'aurai reconnu. Il pose ses yeux noisettes sur moi en souriant timidement, je me lève directement et il me prend dans ses bras, longtemps en me serrant très fort.

- Jenna, me dit-il.

Je sens les larmes arrivées et bien sûr je ne peux plus les contrôler, cette situation me dépasse et je ne suis pas aussi forte que je le prétendais. Il me recule légèrement pour me regarder, ses yeux son remplis de larmes, c'est bien la première fois que je le vois comme ça.

- Papa, pleurais-je encore.

Il m'approche à nouveaux et passe ses mains derrière mon dos pour le frotter légèrement, j'essuie mes larmes et me tournent vers Ken. Il serre la main de mon père et lui montre sa place. Mon père s'installe en face de moi, il a toujours sa chaîne avec le médaillon qui appartenait à mon grand-père. J'observe Ken qui reste encore debout, je lui propose de s'assoir à côté de moi mais il n'a pas l'air convaincu.

- Je vais vous laisser, dit-il.

Je lui attrape la main discrètement pour lui mettre une pression, il ne peut pas me laisser seule ici.

- Tu peux rester.

Je regarde mon père qui a l'air sincère.

- J'ai beaucoup de choses à faire, ajoute Ken.

Ce menteur de première serre une dernière fois la main de l'homme en face de lui, m'embrasse le front et disparaît parmi les autres touristes, je le déteste.

- Je sais que t'as beaucoup de haine envers moi Jenna.

Je garde les yeux fixe sur une façade de magasin, sans répondre.

- Mais je veux que ce moment te fasse comprendre toute cette histoire.
- J'aimerai bien, ouais.

Je sens le mauvais caractère prendre le dessus, je bois une gorgée de mon cocktail avant de le regarder droit dans les yeux.

- Je veux plus aucun mensonge, ajoutais-je.

Il pose ses deux mains sur la table, l'une dans l'autre.

- Tu t'es déjà renseignée?

J'hoche la tête sans répliquer. Il sourit et pose son téléphone sur la table.

-  Tu te souviens quand on a déménagé du Mexique pour venir vivre à Paris?

J'hoche la tête silencieusement, attendant impatiemment la suite de cette histoire.

- Avec ta mère on t'a dit que c'était pour tes études mais en réalité c'était faux, m'avoue t-il, j'ai eu une grosse histoire avec des gens notre ancien quartier.

Je pose mon regard sur lui, les sourcils froncés.

- Ta mère ne voulait pas partir du Mexique mais j'étais obligé, tu étais vraiment en danger.
- C'était qui?

Il soupire.

- Des trafiquants.

Je souris à l'idée d'écouter un scénario typique d'un film d'action. Mais, il semble vraiment sérieux.

- Je n'ai pas ramené l'argent, et je l'ai gardée pour partir du Mexique, m'annonce t-il directement.

Je tourne la paille plongée dans mon cocktail en l'écoutant, encore.

- Je l'ai gardé parce que c'était la galère, tu t'en souviens sûrement pas parce que tu étais petite.
- C'est déjà mieux ça, que le fait que tu sois mort non?

Il hoche la tête.

- J'ai pas fini.

J'hausse les épaules.

- Ils m'ont menacés, puis ta mère, puis toi. Personne ne savait où l'on avait emménagés, notre vie à Paris était celle que je rêvais depuis bien longtemps.

Silence.

- Tu te souviens du voyage que Sacha t'a payé à tes dix huit ans?

Je lève les yeux au ciel, ne voyant encore, aucun rapport.

- C'est à cause de ça qui m'ont retrouvé.

Je me rappelle alors de la fois où Sacha m'a payé un voyage pour le Mexique, puisque j'ai toujours voulu y retourner, seulement m'a mère n'a pas voulu et mon père a annulé le vol.

- Tu veux vraiment tout savoir?
- Vraiment, assurais-je.

Il soupire avant de continuer.

- Il me recherchait pour récupérer l'argent qui était vraiment une somme importante. Quand Sacha à réserver les billets, ils me cherchaient encore et grâce à ça et à leurs connaissances ils m'ont retrouvé.
- C'est quoi le rapport avec les billets?
- Le nom de famille et l'aéroport.

Je comprends maintenant pourquoi ma mère a voulu me mettre son nom de famille qui est Anderson et non celui de mon père après son "décès" .

- Quand tu étais au lycée, ils sont venus à la maison mais ta mère ne pensait pas que l'histoire était si grave. Il y avait déjà un de leur groupe devant ton lycée, c'était ou rien.

Je retire mes lunettes de soleil, replace mes cheveux, puis les poses sur la table, abasourdie.

- Ils sont finalement repartis et c'est là que ta mère a décidé de me mettre dehors, elle ne voulait plus de mensonge, plus de menaces, plus de problème, et c'était le seul moyen.
- Et tu pouvais pas me dire que tu vivais en Corse au lieu de te faire passer pour mort?

Il sourit gentiment alors que je ne trouve vraiment pas ça drôle.

- C'est là que c'est devenu compliqué.
- Ne me dis pas qu'elle t'a interdit de me voir?

Il baisse la tête et se met à jouer avec un petit papier de sucre toujours pas débarrasser.

- Je ne veux vraiment pas que tu sois contre ta mère, elle en a fait beaucoup pour toi.
- Tu parles, soufflais-je.
- Jenna c'était la seule solution pour t'éviter le danger.

Mon téléphone se met à vibrer, je regarde rapidement le message de Ken et le range dans mon sac.

- C'est vraiment des excuses bidons, m'énervais-je.
- Jenna c'est la vérité, si je venais à te voir alors que je n'avais pas tout donner, c'était fini d'avance.
- Tu les a remboursé finalement?
- On a fait un marché, c'est différent, m'annonce t-il.
- Quand?

Il me regarde hésitant.

- L'année dernière.
- C'est bizarre, on se voit seulement un an plus tard, et par hasard.
- Crois-moi ce n'est pas par hasard.

Je croise mes bras contre ma poitrine.

- J'ai demandé à Georges de te glisser quelques informations, ta mère ne voulait pas.
- Pourquoi?
- Elle me dit que le danger sera toujours présent, et elle ne voulait pas tu sache ce qu'elle cachait.
- Trop tard, dis-je sèchement.

Il hoche la tête.

- Pourquoi Georges?
- Je pensais que tu avais un caractère plus doux et que tu allais l'écouter jusqu'au bout, pas t'énerver comme ça.
- Comprends-moi.
- Je te comprends Jenna, je n'ai pas dis le contraire, mais ne te mets pas à dos les gens qui t'ont toujours protégée.
- Tu n'étais pas là pour moi alors ne me fait pas de leçon.
- J'étais là sans que tu le saches, me rassure t-il. Que ce soit pour l'argent ou toute les choses dont tu avais besoin, je demandais toujours des nouvelles à ta mère afin de savoir comment tu allais, je ne restais jamais une semaine dans nouvelle, je demandais des photos et même des appels le jour des fêtes, d'ailleurs ça elle n'a jamais voulu.

Je ne dis rien et me mord la joue pour éviter toutes larmes qui risque d'arriver.

- Mais tu vois, le destin fait bien les choses, termine t-il.

Je regarde nos verres face à face, la mer au loin à notre droite et les passants.

- Je sais pas comment va finir tout ça, mais je suis content de t'avoir retrouver.
- Moi aussi.
- Peut importe ce qui arrive, ne lâche jamais ce garçon.

Le visage de Ken me vient en tête, je fronce les sourcils en touchant un de mes bracelets.

- Tu le connais si bien que ça alors, me moquais-je.
- Pas besoin, je le vois et je le sais.

Je souris, contente qu'il ne réagisse pas comme ma mère.

- Il t'aime Jenna, crois-moi.

Il me semble que c'est la première fois que j'entends ça, et je veux bien le croire. Comme je l'ai dis, je ne me verrais plus sans lui, ce n'est pas une relation que l'on peut comparé avec ce que j'ai déjà vécu, c'est unique.

- Je suis tombée sur lui par hasard, expliquais-je, et je ne compte pas le laisser partir.

Satisfait, il sourit en me faisant un clin d'œil.

- Je suis censée dire quoi à maman?
- C'est toi qui vois, je te laisse faire ce que t'as envie je n'ai pas envie de t'imposer quoi ce soit.
- Qui d'autre sait cette histoire ?
- Le père de Sacha, mes proches du côté du Mexique, et Georges.

Je pense tout savoir, je ne demande plus rien et regarde l'heure, j'ai hâte de retrouver Ken. Je suis perdue dans mes pensées, c'est une bonne chose bien sûr mais l'histoire n'est en réalité pas terminé, il reste ma mère de l'autre côté.

- Je voulais te dire aussi, dit-il.

Il boit la dernière gorgée de son coca alors que mon cocktail est à moitié plein.

- Je retourne vivre au Mexique, la Corse j'en ai assez, mais tu sais que tu es la bienvenue. En plus de ça, tu as toujours rêvée de retourner là-bas.

Je ne sais pas si c'est une proposition pour y habiter, mais cette idée me passe par la tête, et j'avoue qu'elle n'est pas mauvaise. Après tout, il faut bien rattraper le temps perdu.

FIN.

Nn j'rigole, sorry j'ai pas eu le temps de publier avant le bac tout ça c'est la galère.
Vos épreuves se sont bien passées sinon? gros bsx merci