Petite NdA exceptionnelle : Endgame est sorti (au secours) mais vous pouvez lire cette fic sans craindre de vous faire spoiler si vous ne l'avez pas encore vu. Attention, je ne tolérerai AUCUN spoil dans les commentaires, j'ai eu la chance d'aller le voir sans rien savoir du tout sur ce film et croyez moi ça en vaut la peine (AAAAAAAH). Respectez les autres fans et permettez leur d'avoir cette chance aussi ! Bisous à tous :3

-Steve, tu vas me faire le plaisir de bouger de cette chaise et d'aller au moins prendre une douche et te changer !

-Mais Nat'...

-Tu sais quelle odeur a un super-soldat qui ne se douche pas en rentrant de mission ? C'est pas agréable. Au nom de toutes les personnes vivant dans cette Tour...

-Mais je ne peux pas le laisser seul ! La voix grave et habituellement calme se brisa sur ce dernier mot. 

-Je crois pas t'avoir donné le choix. Répondit Natasha, pas méchamment mais fermement. Elle continua doucement : Tony va pas s'envoler... et puis tu ne lui rends pas service en te morfondant à côté de son lit... 

Le soldat soupira. Il avait passé la nuit à veiller sur son coéquipier, assis sur cette fichue chaise en plastique. Le super-sérum dans ses veines lui permettait d'encaisser facilement une petite nuit blanche. Les courbatures dues à sa position inconfortable n'étaient pas aussi gênantes que prévu. Il savait que la rouquine avait raison (comme souvent d'ailleurs). Mais au fond de lui, il ne pouvait pas se résoudre à laisser Tony seul... l'homme avait déjà été la cible de terroristes, de trafiquants, de super-méchants, et il se retrouvait coincé, endormi et sans défense ! Allons, c'était son rôle, en tant que coéquipier de veiller à sa sécurité !

L'ex-assassin sembla lire dans les pensées de Steve et annonça, d'une voix toujours aussi ferme :

-Il est entre de bonnes mains et de toute façon, personne ne peut entrer dans cette Tour sans posséder une accréditation ou y avoir été explicitement autorisé par Tony... personne ne peut lui faire de mal ici. 

Le soldat soupira – quelque chose qui n'était définitivement pas dans ses habitudes, mais la situation était à la limite du catastrophique- et il finit par se lever. Il n'en avait pas envie mais il savait très bien que son amie pouvait être une sacrée tête de mule quand elle le voulait et qu'elle ne le laisserait pas en paix avant d'avoir eu le dernier mot. Il manquait peut être cruellement de sommeil mais il n'était pas inconscient au point de prendre le risque de contrarier la légendaire Black Widow.

Il se dirigeait vers la porte quand Natasha lui attrapa le bras et le retint, avec une force étonnante comparée à son gabarit :

-Je sais que vous êtes proches... je pense même que tu es la personne à qui il accorde le plus de respect dans cette Tour. Je sais que c'est dur mais tu es un soldat...tu ne peux pas te laisser abattre. Non, laisse moi finir..., dit elle alors que Steve ouvrait la bouche pour l'interrompre - Tu n'as presque pas dit un mot depuis que tu l'as vu et je sais très bien que tu n'as ni mangé ni dormi non plus. Je sais aussi que Tony se trouverait dans un état comparable si c'était toi qui était dans cette situation mais lui, il chercherait déjà à te ramener par tous les moyens possibles et imaginables. Je pensais pas te dire ça un jour mais... prend exemple sur lui. Ne te laisse pas arrêter et fais tout pour mener notre équipe pendant son absence, d'accord ?

-Le problème, c'est que moi je n'ai pas un centième de son savoir... je ne peux rien, absolument rien pour lui, c'est ça qui est le plus frustrant ! Laissa échapper le soldat.

-Tu es très différent de lui mais crois moi, tu es loin d'être inutile... tu l'as surveillé cette nuit. Grâce à ça, Bruce a pu travailler l'esprit tranquille et je suis sûre qu'il va trouver comment le guérir. Allez, file maintenant, je prends le relais, dit elle en adressant un de ses rares sourires à son ami.

Encore plus déboussolé qu'avant, le blond sortit de la chambre et se dirigea vers l'ascenseur de la Tour. Il n'eut même pas besoin d'annoncer sa destination, Jarvis s'occupait déjà de l'emmener tout droit à son étage en faisant en sorte que personne d'autre ne monte dans l'ascenseur en même temps... décidément, cette intelligence artificielle était pratique dans ces moments là.

Une fois lavé et changé il se sentit un peu apaisé. Les mots de Natasha lui revinrent à l'esprit. Certes, il ne pouvait pas aider l'ingénieur médicalement parlant. Mais... il pouvait éclaircir les causes de ce mal... Bruce penchait pour l'hypothèse de l'empoisonnement. Si effectivement c'était le cas, trouver ledit poison pourrait aider à la confection d'un antidote. Il n'avait que des connaissances très limitées en médecine mais il désirait aider plus que tout. C'était dans sa nature, depuis toujours. Quels que soient les ennuis des gens qui l'entouraient, il voulait agir, faire quelque chose, ne jamais les laisser seuls. C'est ce qui l'avait poussé à vouloir partir à la guerre, plus de soixante-dix ans plus tôt alors qu'il n'arrivait même pas à respirer convenablement. Et le sérum n'avait rien changé. Steven Rogers était toujours ce gamin au grand cœur qui aimait dessiner au fusain, qui admirait les couchers de soleil qui teintaient d'orange les rues de Brooklyn. Celui qui faisait bouclier devant les autres, même quand son corps était encore frêle et vulnérable. 

Il se dirigea à nouveau vers l'ascenseur, décidé à retourner à son poste au chevet de son ami avant de s'arrêter, se souvenant brusquement de quelque chose. Il leva la tête, décidé à tenter le tout pour le tout :

-Jarvis ?

-Capitaine Rogers... il est inutile de regarder le plafond lorsque vous vous adressez à moi. En quoi puis-je vous être utile ? Répondit la voix de l'IA qui semblait moins énergique que d'habitude.

Steve eut un petit sursaut... il ne pensait pas que Jarvis daignerait répondre, lui qui était si dévoué à son maître.

-Tony a bien été retrouvé dans son laboratoire ? Je sais qu'il n'aime pas qu'on fouille là bas en son absence mais pourrais-tu me laisser entrer ?

Comme pour lui répondre, la porte de l'ascenseur s'ouvrit toute seule. Steve ne réfléchit pas deux fois et entra, laissant Jarvis le guider. L'appareil descendit directement au niveau de l'atelier de Tony. Lorsque les portes s'ouvrirent, la voix de l'IA retentit à nouveau :

-Au nom de toutes les créations de monsieur, et de monsieur lui même, je vous remercie de nous aider à trouver ce qui a pu le blesser.

-Merci Jarvis, mais c'est toi que je dois remercier pour me donner accès à son laboratoire... souffla le blond.

-L'accès au laboratoire de monsieur n'est pas restreint pour vous, capitaine.

-Comment ça ? Répondit le soldat, perplexe.

-Ordre de monsieur. Vous êtes une des rares personnes accréditées pour pénétrer dans ce laboratoire sans avoir à demander l'aval de monsieur.

-Oh... Steve ne s'attendait pas à cela... alors comme ça, Tony lui faisait assez confiance pour lui laisser l'accès au lieu le plus secret de la Tour ? Il était étrangement touché. Et curieux. c'est pourquoi il demanda :

-Mais...pourquoi continuais-tu à me dire que je pouvais entrer quand je venais rendre visite à Tony ?

-C'est vous qui continuiez de demander la permission. Dois-je comprendre que monsieur ne vous avait pas informé de cette décision ?

-Il faut croire que non... mais je suppose que tous les Avengers disposent le la même autorisation, non ? Bafouilla le soldat.

-Aux directives que j'ai reçues à ce jour, il n'y a que deux personnes que je peux autoriser à rentrer ici sans restriction : vous, et monsieur en personne. Déclara calmement l'IA, ce qui eut pour effet de couper littéralement la voix à Steve.

Il fallait qu'il se reprenne, il n'était pas là pour interroger les protocoles que Tony avait implanté dans son assistant mais bien pour tenter de l'aider. Il pénétra donc dans l'atelier sans plus de difficultés avec pour objectif de fouiller les moindres recoins de la pièce. La chose n'allait pas être aisée. Ce laboratoire était à l'image de Tony. Autrement dit, il y régnait un bazar monstrueux, entre les robots mis au point par l'ingénieur, les bureaux recouverts de notes concernant diverses améliorations, les écrans affichant des données auxquelles Steve ne comprenait pas grand chose et les différentes parties d'armure rouge et or qui attendaient d'être améliorées, réparées, ou utilisées.

-Jarvis... je vais avoir besoin d'un peu d'aide... où a-t-il été retrouvé ? Demanda presque timidement le super-soldat.

-A quelques mètres sur votre gauche. Répondit l'IA. Je dois vous informer que je n'étais pas en service lorsque l'incident a eu lieu, étant en train d'effectuer une mise à jour de mes systèmes. Je ne peux donc pas vous dire ce qui a pu se passer.

-Il n'y a pas de... caméras de surveillance ? Interrogea Steve, qui avait découvert cette technologie récemment.

-Monsieur travaillait sur un projet de type I, autrement dit sur une armure. Il n'y a donc aucun enregistrement autre que ceux qu'il ordonne explicitement, pour des raisons évidentes de sécurité afin que les technologies de monsieur ne tombent pas entre de mauvaises mains.

-Donc pas de caméras... grogna le soldat.

-En revanche, d'après la position dans laquelle a été retrouvé monsieur, je peux établir une projection fiable à 93% de la reconstitution des événements que mon algorithme vient de finir d'établir...

Steve ne répondit pas, cherchant à saisir le sens de la phrase que venait de lâcher l'IA qui se permit d'ajouter :

-Ceci est bien évidemment sans danger, capitaine.

Le soldat hocha donc la tête pour signifier à l'assistant virtuel de s'exécuter... quand il y pensait, la situation était bien ironique. Lui, l'homme qui venait tout droit du siècle précédent qui avait mis tant de temps à s'adapter au monde actuel et à sa technologie -il y avait bien été obligé, il vivait dans la tour du plus brillant ingénieur de son époque- se retrouvait dans cette mission avec comme allié une IA qui avait la capacité de hacker le Pentagone avant l'heure du thé...

Un petit «bip » se fit entendre et, à la grande surprise de Steve, un des casques d'IronMan à moitié démonté qui traînait sur l'établi le plus proche s'illumina d'une lumière bleutée semblable à celle du fameux réacteur Arc. Par une technologie qu'il ne parvenait pas à comprendre, le casque servait de projecteur et avait fait apparaître une image holographique de Tony, couché au sol et déjà inconscient. Il réprima la vague de désarroi qui le menaçait à la vue du corps de l'ingénieur et se concentra sur les précisions de Jarvis :

-Voilà l'état dans lequel se trouvait monsieur quand mes systèmes ont redémarré. Au vu de l'angle auquel il se trouvait il est fort probable qu'il se soit tenu... exactement ici.

Comme dans un film qu'on rembobinerait, Steve vit la projection de Tony se relever et refaire le chemin des événements en arrière. Il avait maintenant devant lui la forme vide de l'ingénieur qui se tenait debout au milieu de l'atelier.

-Pourquoi était-il ici ? Je veux dire... le plus souvent, il et plutôt en train de travailler sur un établi ou à côté d'une armure... observa le soldat.

-Je ne saurais vous le dire,capitaine. Répondit l'IA. En revanche, il y a une curiosité dans mes calculs...

-Laquelle ?

-Vu la manière dont monsieur semble être tombé, il est fort probable qu'il ait eu un objet d'une masse peu élevée en main...

-Tu veux dire qu'il aurait pu avoir... du poison en main ?

-Probablement, capitaine.

Sans qu'il ait eu besoin de se le faire dire deux fois, Steve se mit à fouiller le coin de l'atelier dans lequel Tony était tombé. Son intuition avait vu juste ! Il allait trouver le fameux poison qui avait blessé son ami ! Il n'eut pas à chercher longtemps. Quelques informations de la part de Jarvis lui indiquèrent que lorsque Tony était tombé dans les vapes, il avait probablement entraîné dans sa chute la boite à outils qui se trouvait sur l'établi voisin. Et là il tomba sur quelque chose qui était... plus qu'inattendu.

-Une...boîte de donuts ?

En effet, renversées par terre, la boîte et les sucreries étaient toujours là, malgré le glaçage qui avait fondu et collé au sol. Le soldat était perplexe... cela ne pouvait pas s'agir d'une bête intoxication alimentaire tout de même ! Avisant un petit papier qui traînait dans la boîte, il tendit la main. C'était sûrement la note de la pâtisserie où l'ingénieur s'était procuré la nourriture il pourrait donc...

Oh...

Oh non...

L'étonnement et la perplexité avaient cédé à la colère et la rage.

-Capitaine, dois-je comprendre que vous n'avez jamais été l'expéditeur de ces denrées ?Demanda Jarvis.

-Évidement que non... ragea le blond, Ils... ils se sont servis de moi... ils ont tendu un piège grossier à Tony en profitant du fait que je venais de partir pour une mission d'urgence... ils se sont servis de moi pour blesser Tony ! Les fumiers... Lui donner du poison à son insu en croyant que cela venait de moi... quelle lâcheté !

Il laissa la colère s'emparer de lui et abattit son poing sur l'établi le plus proche, broyant la petite- et fausse- note signée de son nom dans sa grande main. Il aurait pu continuer longtemps à se morfondre et à jurer après ceux qui avaient osé faire du mal à son ingénieur mais une fois de plus, Jarvis prit la parole.

-Vous êtes demandé au grand salon, capitaine. Une septième personne est désormais informée de l'état de santé de monsieur. Votre présence est requise immédiatement.

Steve se redressa et se força à composer un air calme en apparence puis se dirigea de nouveau vers l'ascenseur, emmenant avec lui la boîte défoncée de sucreries. Après tout, même s'il avait fortement envie de la brûler jusqu'à ce qu'il n'en reste que des cendres, sa découverte pouvait aider Bruce à déterminer le poison qui était à l'origine du coma de son cher Tony. 

Il avait un très mauvais pressentiment.