Chapitre 11
/!\ Ce chapitre contient une scène violente, faites attention à vous, et bonne lecture /!\
La situation était... critique.
Tony connaissait son secret, son fichu secret qu'il avait eu tant de mal à cacher. Et puis ce n'était pas comme s'il l'avait juste embrassé (et c'était déjà quelque chose d'énorme, d'avoir embrassé Tony Stark)
Non, maintenant Tony savait que le soldat entretenait les sentiments les plus profonds et les plus sincères à son égard. Tony savait que Steve l'aimait.
Et cerise sur le gâteau, il ne pouvait pas tenter de s'expliquer auprès du brun puisque leur charmante tortionnaire commençait à s'agacer.
-Je suppose que toi non plus tu ne sais rien, Rogers... soupira Chelsea. Vous m'énervez tous les deux... je vois bien que vous essayez de gagner tu temps pour qu'on vous retrouve. Mais vous me croyez vraiment aussi bête ? Je ne vous laisserai pas faire...
-Je vous ai dit le peu que je savais... tenta Tony.
-Je vois ça. Et ça me déçoit... heureusement vous pouvez encore servir, Stark. Après tout, vous êtes le seul survivant à mon poison. Steve en revanche... il nous est inutile n'est ce pas ? Déclara-t-elle en lançant un regard froid au soldat.
-Non... non pas ça... commença Tony alors que Chelsea s'armait à nouveau de sa maudite seringue.
-Écoutez... dit Steve alors qu'elle s'approchait de lui avec plus de détermination que jamais, Je veux bien jouer les cobayes pour votre poison si vous laissez Tony partir d'ici... je vous le jure sur mon honneur.
-Non mais Steve ça va pas la tête ? Hurla Tony, Je te laisserai pas te sacrifier pour moi !
-Bouclez là tous les deux, ordonna Chelsea, Vous n'êtes pas en position pour négocier !
Avec un sourire sadique, elle désinfecta à l'aide d'un coton imbibé d'alcool la zone du cou de Steve où une veine pulsait frénétiquement. Puis elle en approcha lentement l'aiguille où le liquide violacé perlait déjà.
Steve fixait Tony du regard. S'il devait mourir... autant le faire en regardant celui qu'il aimait. Mais la vue n'avait rien de réjouissant. Le brun était dans un état au delà même de la terreur. Il était pâle, presque aussi pâle que lorsqu'il était dans le coma. Il murmurait une litanie de faibles « non... non... non... » alors que ses yeux devenaient brillants à cause des larmes qui les envahissaient. Il avait l'air si désarmé face à cette situation... Steve le voyait se tordre pour tendre la main vers lui, comme s'il désirait juste prendre le capitaine dans ses bras avant que la mort ne le fasse. Les larmes coulaient désormais sur ses joues, laissant un profond sillons dans la saleté qui couvrait les joues de l'ingénieur quand il sentit l'aiguille frôler sa peau.
-Adieu, Captain America. Souffla Chelsea.
Alors que Steve pensait vivre ses derniers instants, un son qu'il connaissait bien fit trembler l'entrepôt.
Zzzzziiiuouuwwww
Le coup de blaster avait été tiré sur Chelsea et le souffle de l'arme reversa la chaise de Steve. Le soldat s'écrasa lourdement au sol, et, le nez dans la poussière, il parvint tout juste à distinguer Tony. Son bras libre était tendu en avant et équipé du gantelet d'Iron Man. Sa paume était orientée vers la blonde tandis que chaque muscle de son corps était tendu. Le blond sentait l'aura assassine, la colère et le désespoir de Tony emplir l'atmosphère désormais électrique de la pièce.
Il tira un second coup, mais avec une puissance réduite en direction de la menotte qui le retenait et qui tomba au sol avec fracas.
-Tu vas payer... grogna-t-il en se levant. Il n'avait jamais été aussi menaçant de sa vie, même lorsqu'il était complètement équipé avec son armure.
En parlant d'armure, trois d'entre elles apparurent par le toit effondré de l'entrepôt. Steve pouvait entendre le bourdonnement rassurant des engins alliés qui flottaient à quelques mètres du sol et qui maintenaient Chelsea en joue.
Steve se tortillait vainement en tentant de se libérer. Il tournait le dos à leur adversaire sans avoir la possibilité de se retourner mais il l'entendit se relever en saisissant quelque chose au sol.
-Lâchez cette seringue, vous avez perdu, cracha Tony. Mes armures nous ont localisés, ce n'est qu'une question de temps avant que le S.H.I.E.L.D ne débarque.
-Oh vraiment ? Répondit-elle avec insolence. C'est plutôt vous Stark qui allez désactiver vos armures immédiatement si vous ne voulez pas que je pique notre cher capitaine. Surtout que si je ne fais pas ça précisément, il risque de souffrir plus que prévu.
-Tony, tire !!! tenta de crier Steve, ce qui se révéla plutôt être un râle désespéré.
Mais Tony ne l'écouta pas.Évidemment. Steve entendit plus qu'il ne vit les armures salvatrices atterrir au sol avant de se laisser tomber telles des poupées de chiffon.
-Tony...
-J'ai pas le choix Steve ! Je peux pas la laisser te tuer !
-Et pourtant, vous ne pourrez pas jouer les héros cette fois-ci, Stark. Annonça Chelsea, triomphante. Reculez contre le mur et laissez moi faire... Avec de la chance, Rogers mourra sur le coup.
Tony s'exécuta à contrecœur. Steve pouvait le voir à la limite de son champ de vision, il était dos au mur et pâle comme un linge. Il tremblait, de peur, et sûrement d'énervement aussi. Il sentit ensuite le poids le Chelsea qui s'appuyait sur lui. Ses cheveux blonds lui chatouillaient le cou alors qu'elle approcha sa main du creux du bras de Steve, là où sa tenue avait été arrachée pendant le combat dans la forêt. Elle tint solidement le bras du capitaine en place et il sentit l'aiguille froide entrer réellement en contact avec sa peau.
Il eut envie de fermer les yeux, alors que la substance venait à peine de pénétrer dans son organisme. Il avait froid... c'était comme si on avait injecté de la glace liquide dans ses veines. La sensation était encore plus glaciale que le jour où s'était enfoncé dans l'océan au commandes d'un avion, plusieurs décennies auparavant. Son regard devenait flou mais il se força le plus possible à regarder Tony pour une dernière fois...c'est à se moment là qu'il vit le brun baisser la tête vers un objet rond aux couleurs de Captain America, lui aussi appuyé au mur, et que tout le monde avait oublié.
Il entendit ensuite un cri rauque qui ne ressemblait presque plus à la voix suave de l'ingénieur alors qu'il l'entraperçut sauter en lançant cet objet en forme de disque en direction de la scientifique. Un nouveau son familier retentit. Celui de son bouclier qui entrait durement en contact avec sa cible. En l'occurrence, Chelsea.
Sa vision était désormais totalement obscurcie et son ouïe commença également à lui faire défaut. Il distingua avec peine le son assourdi de quelqu'un qui se précipitait dans sa direction. On fit sauter ses liens d'un coup de blaster mais ses membres étaient si engourdis qu'il le sentit à peine.. il voulait, il voulait vraiment bouger mais il était si fatigué et son corps était si lourd...
Des cris de panique, des mains familières qui le secouaient... rien à faire, il ne pouvait pas résister au sommeil qui l'envahissait et qui lui faisait perdre petit à petit tout sens de la réalité, toute vie dans son corps.
Alors que les dernières lueurs de conscience encore éveillés en lui s'éteignaient, il sentit quelque chose d'un coup. Un choc. La sensation était si puissante, si inattendue qu'elle avait l'intensité d'un feu d'artifice. Elle partait de son cœur, qui s'était remis à battre à un rythme effréné. C'était un stimuli chaud et agréable, comme s'il était resté longtemps au soleil un jour d'été. ce sentiment était l'exact opposé de la froideur abyssale qu'il avait ressenti quelques secondes auparavant. Cette sensation de chaleur douce s'étendait comme une toile d'araignée, réchauffant chacun de ses organes, les uns après les autres, et réveillant avec tendresse son corps. Il se sentait plus vivant que jamais, et même plus revitalisé que le jour où on lui avait injecté le super sérum.
Son retour à la vie se termina par ses lèvres qui furent les dernières à se réchauffer... c'est elles qui récupérèrent les premières le sens du toucher. Et quelle sensation...
On l'embrassait avec ferveur.
Avec un peu de désespoir aussi... ce n'était pas un baiser tendre mais celui de la dernière chance. Celui qui l'avait littéralement fait revenir d'entre les morts. Mais ce fut de courte durée car la bouche qui l'embrassait se sépara lentement de la sienne et il se rendit compte que l'ouïe lui était également revenue quand il entendit un sanglot étranglé jute au dessus de lui. Et des larmes salées qui ne lui appartenaient pas tombaient sur ses joues.
Il papillonna lentement des yeux pour apercevoir Tony, perché sur son torse. Il était l'auteur de ces pleurs désespérés, et il portait encore au poing le bouclier qui lui avait permis de mettre la blonde hors-jeu. Lorsque le brun vit les yeux bleus un peu perdus du soldat le fixer, il poussa un cri étranglé, à mi chemin entre la rage et le soulagement.
-Steve je te déteste tellement... ne me refais... plus jamais ça... lâcha Tony avant de l'embrasser à nouveau, plus tendrement cette fois-ci.
Steve passa sa main dans les cheveux en bataille de son amant et répondit amoureusement à l'étreinte en soufflant contre ses lèvres :
-Je te le promets Tony... je te le promets...
Le serment sembla satisfaire son compagnon car il poussa un soupir de soulagement tout en posant son front contre celui du capitaine. Ce dernier voulut sceller sa promesse... les mots montèrent tous seuls dans sa gorge tendis qu'ils semblaient faire le même chemin chez son coéquipier. Exactement en même temps, ils murmurèrent :
-Je t'aime.
Il auraient pu rester des heures ainsi, jute à profiter de la chaleur rassurante de l'autre, en se laissant pleinement s'imprégner de ces trois mots, de cette confession qui leur avait pris tant de temps et une expérience de mort imminente pour enfin se réaliser. Ils s'étaient mutuellement sauvés du poison Asgardien ce qui ne voulait dire qu'une seule chose : leurs cœurs étaient destinés l'un à l'autre. L'ancienne magie des contes de fées avait parlé.
Mais il faut croire que leur ennemie n'était pas de cet avis. Steve l'entendit se relever. Elle grognait de rage et avait un regard fou... plus terrifiant encore, elle avait réussi à se saisir de sa seringue qui était miraculeusement en un seul morceau et à moitié remplie.
-Vous allez me le payer... tous les deux... fulmina-t-elle en se précipitant vers le couple.
Les réflexes de Steve prirent le dessus. Sans même réfléchir, il sut qu'il devait défendre Tony et empêcher Chelsea de piquer quelqu'un d'autre avec cette fichue aiguille. D'un mouvement rapide, il saisit Tony par les hanches et l'envoya rouler, lui et son bouclier, à l'autre bout de la pièce...
Steve était toujours par terre, désarmé et la scientifique ne s'arrêtait pas, le visant déjà avec la pointe argentée qu'elle tenait si fort que ses phalanges blanchissaient. Dans un réflexe de survie, il roula au sol en direction de la jeune femme, envoyant ses jambes dans le chemin de son assaillante. Cette manœuvre la surprit mais quand elle comprit qu'elle avait pour but de la faire tomber, il était déjà trop tard. Elle s'écroula au sol et roula dans la poussière.
Steve sauta sur ses pieds et se prépara déjà. Chelsea était tenace... elle allait forcément contre-attaquer. Pendant ce temps Tony avait pu donner l'ordre à ses armures de se réactiver, et il tenait en joue la scientifique désormais à terre. Mais il n'eut pas besoin de donner l'ordre de tirer.
Un cri rauque retentit dans l'entrepôt. Chelsea hurlait. De douleur, de rage... mais il y avait aussi autre chose dans ce cri. De la peur. Et le son grinçant de la défaite.
Steve et Tony remarquèrent en même temps la raison de ce dernier hurlement. Dans sa chute, la mortelle aiguille s'était profondément enfoncée dans la peau diaphane de l'ex-scientifique. Son dernier râle ne s'éternisa pas et elle roula sur son flanc, immobile.
Quand les équipes du S.H.I.E.L.D investirent les lieux, Steve et Tony avaient déjà fui ce qui leur avait servi de prison depuis longtemps.
La seule chose qu'ils trouvèrent fut Chelsea Adams, déjà morte depuis longtemps, tuée par sa propre création.
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