Chapitre 44
Je me retrouve comme un con tout seul dans la cuisine, Matt arrive en trombe.
Matt : T'as foutu quoi hermano ?
Daryl : Je ne sais pas, c'est parti en couille.
Matt : En tout cas t'as fait fort, elle est énervée et pas qu'un peu.
Je retourne au bar me prendre un verre suivi de mon jumeau. Arriver dans la pièce, Logan, Léo et Fabien sont en pleine joute verbale.
Débora : Tout le monde se calme ! Ordonne-t-elle. Je sais où elle se rend je vais la chercher. En attendant vous ne faites pas de connerie !
Elle attrape son casque et ses clés, dit à Colin de ne pas s'en faire et de rentrer chez lui, qu'elle le tiendra au courant, avant de partir. Les autres invités s'en vont. Fabien à décider de rester jusqu'à ce qu'elle revienne et c'est installer sur le sofa une bouteille à la main. Je suis sorti prendre l'air, j'ai explosé ma main sur le mur. Les jumeaux de Liv sont venus me trouver.
Logan : On ne cautionne pas ce qui vient de se passer. Je suis d'accord qu'elle aurait dû éviter de l'embrasser ce con, mais elle est comme ça très démonstrative.
Léo : Elle en rêvait depuis toute petite, avoir un chien. C'est la seule chose que les parents lui ont refusé. Et après la mort de notre père comme elle s'occupait de nous elle n'a jamais imaginé en adopter un.
Logan : Elle nous a avoué ce qu'elle a dû faire pour nous hier soir et on sait que tu es au courant. Ton attitude ce n'était pas ce qu'il y a de mieux pour exprimer ta jalousie.
Daryl : C'est sorti tout seul sans que je le pense vraiment, je l'ai regretté au moment même où j'ai prononcé ces paroles. Je ne pensais pas qu'elle comprendrait un traitre mot.
Léo : En général quand tu parles une langue on comprend ce que ton interlocuteur dit.
Daryl : Je ne pensais pas qu'elle parlait espagnol, alors...
Logan : Tu rigoles là, elle est polyglotte comme maman l'était. Elle s'adapte en fonction de la situation. Si elle ne veut pas que tu comprennes elle change de langue. Elle parle espagnol avec Déby quand elle décide de lui parler qu'à elle quand on est à ses côtés. Nous on ne le parle pas.
Léo : Elle parle italien avec nos petits frères. Entre nous trois nous parlons français pour pas que les Picolli comprennent. Elle peut s'exprimer en portugais, en japonais aussi. Peut-être même deux ou trois autres langues, mais avec plus de difficulté et Fabien lui a aussi appris la langue des signes. Il me semble que sa sœur était sourde.
Daryl : Elle est vraiment surprenante ! Je ne me serais jamais douté un instant, quand je parle espagnole devant elle, elle me demande toujours de traduire.
Léo : Ça c'est parce qu'elle adore t'entendre parler.
Logan : Ouai, surtout tes déclarations non assumée ! Ricane-t-il.
Daryl : Quoi ?
Logan : Je ne pourrais plus vivre si tu me quittes. Je suis complétement amoureux de toi. Ça ne te rappelle rien ? Elle était aux anges après cette soirée. Elle n'a pas osé te répondre de peur que ce soit une illusion.
Léo : Tu sais elle est très expressive, elle profite de la vie à fond, mais ce n'est qu'une façade.
Ils ont continué leur discours, une fois que je me suis calmé. Nous sommes rentrés à l'intérieur. Fabien toujours sur le sofa me toise, Gal qui aide Val à ranger le bar.
Pedro : Vos frères sont en haut, je me suis permis de leur donner une chambre. Dit-il à l'intention des jumeaux.
J'ai attrapé une bouteille de rhum et des verres, avant de les tendre aux derniers invités. Je suis allé voir Fabien.
Daryl : Je ne t'apprécie pas, mais pour Olive, je ferais un effort par contre je t'interdis de la toucher la prochaine fois que je te voie posé tes mains salles sur elle je t'éclate la tronche. Menaçais-je avant de retourner près des autres.
Au bout d'une heure, nous entendons la Ferrari revenir soulager je me précipite dehors. Je commence à déblatérer des paroles d'excuses, mais je me stoppe quand je vois Débora descendre de la voiture.
Daryl : Elle est où ?
Débora : Elle n'est pas encore arrivée ?
Daryl : Vu que tu as sa voiture et qu'elle n'y est pas dedans comment veux-tu qu'elle soit ici ?
Débora : Elle a pris ma moto, elle ne devrait pas tarder. Elle doit surement faire la course avec ton frangin. Ça te dérange si je dors ici ?
Daryl : Non, il y a assez de place pour tout le monde.
Pdv Débora
Samedi matin, aujourd'hui cet anniversaire d'Olivia, je lui ai envoyé plusieurs petits messages, depuis que je me suis levée. Je suis debout depuis une bonne heure, je suis allée faire un footing de bon matin. Colin dormait encore quand je suis partie, on s'est encore disputé hier. Depuis que l'on a décroché un contrat avec la prod, Colin est sur les nerfs le moindre petit grain de sable et la tempête s'emporte. Et ça n'a pas loupé, on enregistrait tranquillement les dernières chansons au studio d'enregistrement, j'ai fait une faute d'accord et monsieur s'est énervé encore après moi me disant que j'étais une incapable, sous l'œil moqueur de Doris.
Depuis le temps j'aurais espéré qu'elle s'ouvre un peu plus, pas que l'on devienne amie, mais juste de pouvoir se parler sans s'insulter à tout bout de champ. Quand elle me parle c'est pour me balancer des vacheries.
Elle n'arrête pas ses petits sous-entendus pour elle je suis une gosse de riche qui est née avec une cuillère en argent dans la bouche. Tout ça parce que j'ai eu une enfance « facile ». Elle est surtout jalouse de ma venue dans le groupe sans qu'elle fût informée.
Là-dessus Léo est intervenu pour calmer le jeu, le pauvre on lui donne du fil à retordre. Colin c'est déchaîné comme pratiquement à chaque fois ces jours-ci. On est tous à cran. La séance d'enregistrement a dû être écourté, elle est reportée à ce matin.
Colin et moi sommes rentrés chez lui, je voulais retourner dans mon appart, mais il n'a pas voulu, dans la voiture aucun de nous parler un silence de plomb régner. Arriver chez lui, il s'est réfugié dans son antre, au sous-sol. Sa pièce favorite, là où sa musique résonne, sa salle de répétition.
Il l'a arrangé à sa manière. Les murs et le plafond sont insonorisés, sur le mur face à l'escalier une demi-douzaine de guitares plus belle les unes que les autres surplombe la pièce. Une batterie est installée dans un des coins ainsi qu'une basse. En face le piano électrique avec lequel je joue et au milieu de la salle un pied de micro et la guitare préférer de mon rockeur, et pour compléter quelques posters de grand groupe sont accrochés au mur.
Je suis allée me calmer sous la douche, avant d'entamer la discussion qui tourne pratiquement en rond à chaque fois, mais je n'avais pas la tête à ça et ce n'est pas lui qui fera le premier pas. Il n'est pas du genre à s'exprimer et à vrai dire moi non plus, les relations sociales et nous ça fait deux, c'est peut-être pour ça que l'on s'entend bien, enfin quand on ne se cherche pas des noises.
Après ma douche, j'ai envoyé un SMS à ma blonde pour savoir comment c'était passé sa journée et lui demandé conseil. Elle ne m'a pas répondu pas de suite, elle devait être encore avec son petit frère à mettre les choses aux points avec lui. Et elle ne m'a toujours pas répondu ce matin ce n'est pas dans ces habitudes, soit ça s'est mal passé et elle a picolé à en perdre la raison, soit ça s'est bien passé et elle a passé son euphorie dans les bras de son homme.
Ça me fait bizarre, elle qui a toujours mis un point d'honneur à ne pas s'attacher à quelqu'un autre que ses frères ou moi, la voir sous le charme d'un homme en plus un Casanova. Si on y réfléchit bien elle aussi est une version féminine de Don Juan. Contrairement à moi, qui suis une fille banale au possible et je ne sais pas ce que Colin me trouve, physiquement je ne ressemble pas à ses groupies en chaleur qui se tapait avant de sortir avec moi. Olive, elle est la féminité incarnée, un fessier de rêve et un bonnet D, alors que moi je suis grande, je n'ai pas de fesses, ni de poitrine, si je n'avais pas les cheveux longs et un visage fin, on me prendrait surement pour un garçon, qui s'habille en fille.
Olivia me dirait que je fabule, mais c'est vers elle que les garçons se sont toujours tournés en boite et moi j'étais la roue de secours quand elle les rejetait. J'ai l'air d'être jalouse d'elle, c'est compétemment faux je l'admire et je ne voudrais pour rien au monde être à sa place. Ce qu'elle est aujourd'hui c'est grâce à son passé et honnêtement, même si j'ai survécu avec un homme violant, je n'aurais jamais supporté le dixième de ce qu'elle a vécu. Sa force de caractère est un exemple pour moi, une inspiration. Passer outre les conflits et problèmes pour se consacrer au bonheur des autres.
J'ai donc, pris sur moi et je suis allé m'excuser. Il était dos à moi assis sur un des caissons les écouteurs sur les oreilles en train de gratter sa guitare. Je suis venue entourer mes bras frêles autour de ses abdominaux en passant sous ses bras et je suis venu poser mon menton sur son trapèze et ma joue contre son cou. Il a enlevé ses écouteurs et je lui ai demandé de me pardonner pour mon comportement. Il s'est tourné vers moi et m'a attiré vers lui m'obligeant à m'assoir sur ses genoux, et à son tour il m'a demandé de le pardonner pour son attitude puérile m'assurant qu'il ne pouvait sans n'empêcher quand Léo se montre trop proche de moi.
Je n'ai pas réfléchi de suite, à cette confession, j'ai juste posé ma tête contre son torse écoutant les battements de son cœur. C'est quelque instant après qu'il m'a demandé de lui parler de la relation que j'avais avec Léo, il voulait comprendre pourquoi ont été aussi proche. Je ne voulais pas vraiment m'exprimer sur le sujet, je ne trouve pas ça intéressant, mais j'ai fait un effort. Je lui ai raconté mon premier souvenir, la rencontre avec Olive. Il n'a pas pu s'empêcher de rire en nous imaginant, elle trouillarde et moi à la défendre alors qu'aujourd'hui et depuis toujours c'est l'inverse.
Puis, je lui ai conté quelques anecdotes sur nous. Les nombreuses fois où les jumeaux nous ont servis de cobaye à Liv et moi. Les pauvres elle les menait à la baguette, les bêtises que l'on fessait ou les matchs de base-ball, les parties de cache-cache improviser. Et j'en suis venu à parler de la première fois où j'ai embrassé un garçon enfin deux puis que ce sont les jumeaux. Je ne sais pas si Liv est au courant de cette histoire moi en tout cas je ne lui en ai jamais parlé.
Ils voulaient savoir la sensation que ça faisait, je devais avoir huit ou neuf ans, je m'ennuyais à la maison mon père était partie pour une de ses courses de moto et ma mère, c'était ma mère toujours au boulot. Elle ne s'occupait pas vraiment de moi. J'avais décidé de passer voire ma meilleure amie, mais Liv était partie avec sa mère, son père s'occuper des deux derniers et les jumeaux jouaient dans leur jardin.
Comme je ne voulais pas rester seule, et qu'ils avaient besoin d'une troisième personne pour jouer, je suis restée avec eux et on s'est amusés comme des fous et au fil de l'après-midi, on en est venu à parler des adultes qui s'embrasser pour montrer leur amour, ils voulaient voir ce que ça faisait et c'est comme ça que j'ai échangé mon premier baiser avec tic ou tac puis mon second avec tac ou tic.
Et j'en suis venu à mon ex, j'ai évité détails en fait j'ai juste dit qu'il était un homme toujours en colère et que quand j'ai rompu avec lui, je me suis réfugié chez Olive et qu'ils ont été un soutien non négligeable pour mon moral, eux, Liv et leurs petits frères. Ils m'ont accueilli et soutenu durant les épreuves que j'ai traversées.
Colin s'est contenté de ces récits, j'étais fatigué et je suis allé me coucher, mais après dix minutes, Colin est venu me rejoindre après avoir pris sa douche, il sentait bon l'ylang-ylang. Il s'est collé contre moi déposant ses lèvres dans mon cou puis sur ma poitrine et après deux ou trois refus de ma part, qui n'était très clairement pas convainquant, je n'ai pas résisté, nous avons fait un tour au septième ciel.
Avant de revenir à l'appart je décide de ramener des viennoiseries et deux cafés. Je veux qu'il soit de bonne humeur, pour l'enregistrement de tout à l'heure. Plus vite on aura fini plus vite je pourrais profiter de lui. Il m'a vu arriver avec le sachet de viennoiserie encore chaude, il n'a pas pu s'empêcher de commenter en m'embrassant.
Colin : J'aime que mon chaton pense à moi de bon matin, mais j'aime encore plus si tu étais au lit avec moi.
Débora : Arrête, on va être en retard.
Colin : Cinq minutes de retard ce n'est pas grand-chose. Dit-il en léchant mon cou.
Débora : Et en cinq minutes tu penses faire quoi exactement, cinq minutes c'est court !
Il fait une petite moue trop craquante, en se rapprochant son visage du mien.
Colin : Madame est difficile ce matin ?
Je lui donne une petite tape sur l'épaule, il fait semblant d'avoir mal en rigolant.
Débora : Non, juste réaliste et puis plus on y sera tôt, plus vite ce sera fini, plus vite on se retrouvera ici à faire des choses pas très catholiques.
Il se serre un peu plus contre moi déposant son visage dans mon cou.
Colin : Arrête, de suite sinon ce n'est pas cinq minutes qu'il me faudra pour te contenter.
Débora : Allez on y va !
Et nous voilà en direction, du studio dans le Van. On est passé prendre Doris qui était de particulièrement de bonne humeur, me voyant les écouteurs aux oreilles à l'arrière. J'ai levé les yeux quand j'ai vu sa tête, Colin l'a remarqué dans le rétro intérieur et m'a assuré de pas m'en faire que Doris ne fera pas de crise aujourd'hui avant qu'elle ne monte à l'avant.
Adam lui est monté à l'arrière me tenir compagnie, comme toujours un rayon de soleil. Un sourire un peu nié sur le visage, son chapeau noir visé sur son crâne blond et sa veste à col en cuir. À peine poser ses fesses sur la banquette en face de moi, qu'il avait posé la question, il trépignait d'impatience de savoir la réponse. C'est Colin qui lui a répondu avec un grognement mi agacer mi amuser par son attitude alors que moi j'avais un sourire en coins. Adam c'est contenté de répliquer satisfait de lui 'Je vois, vous n'avez pas que parlé hier soir', alors que Doris c'est contenté de regarder les immeubles défiler.
Quand nous sommes arrivés, j'ai eu la surprise de voir Matt. J'ai posé la question après lui avoir dit bonjour.
Matt : Comme Léo veut que les dernières chansons soit enregistré aujourd'hui, il m'a demandé de passer au cas où monsieur l'irritable s'emporte à nouveau. Dit-il en se moquant de Colin. Comme je suis tout seul, j'en profite, je vais récupérer Romy que vers onze heures.
Colin l'a ignoré rejoignant Doris et Adam dans la salle d'enregistrement. Après une bonne heure nous faisons une pose sous la suggestion d'Adam. Ce nigaud veut faire une pause, il doit aller vidanger sa vessie, il trépigne depuis bien dix minutes. Le producteur qui a assisté à la séance est satisfait de notre boulot et comme nous avons bien avancé, il ne dit pas non. Doris et les techniciens sortent fumer une clope avec Colin et Matt qui les accompagne prendre l'air. J'en profite pour vérifier mes messages, Olive a dû surement me répondre.
En effet elle m'a remercié pour tous mes messages. Elle est désolée de ne pas avoir répondu hier soir, soirée difficile apparemment elle m'écrit qu'elle m'en parlera plus tard. À cet instant elle vient arriver à Philadelphie avec ses frères. Elle devait y aller qu'avec Stiles, mais Logan a envoyé un message à Léo lui demandant de les accompagner. C'est pour cela qu'il n'est pas parmi nous ce matin, ça n'a pas plus au producteur, mais il l'a quand même autorisé à prendre sa journée.
J'ai reçu un message de Léo me demandant comment se passe l'enregistrement. Au même moment les autres reviennent dans le studio, j'entends la porte communicante entre le studio enregistrement et la régie s'ouvrir et la voix de Colin.
Colin : Près pour la dernière, chaton ?
Je lui souris, je réponds à Léo [dernière chanson est c'est fini, pas de meurtre à l'horizon]. Je reprends ma place. Matt lui n'est pas revenu il est parti chercher nos touristes français. Finalement la chanson finale nous a pris moins longtemps que prévu juste quatre reprises et tout été dans la boite. Le producteur était plus que ravi, maintenant il faut attendre que les techniciens travaillent sur l'album, mais d'ici un mois il sera mis en vente et nous commencerons la tournée prévue dans deux mois. J'ai hâte d'y être, parcourir les États-Unis en compagnie de Colin.
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