Chapitre 38



Je suis sur la terrasse du toit observant les étoiles. Je n'arrive pas à dormir et mes petits frères qui ronflent et m'encrassent à moitié, ça ne m'aide pas. Il doit être trois heures du matin, j'ai les nerfs à vif et pour me calmer j'ai attrapé mon paquet de clopes. Je ne devrais pas, mais je n'ai pas le cerveau en état de fonctionner correctement.

Je fume occasionnellement plus dans les fêtes où l'alcool coule à flot, j'ai pris cette mauvaise habitude lors des soirées à thème du club. J'enchaine les cigarettes, je dois bien être à ma quatrième quand mes Gemelli débarquent.

Léo : Lili ? Que fais-tu ? Pourquoi tu ne dors pas ?

Je suis dos à eux, ils s'approchent, quand Logan voit que j'ai la clope au bec, il s'empresse de la retirer et me fait un sermon comme quoi ce n'est pas bon dans mon état.

Olivia : J'en ai besoin, laissez-moi je vais bien ! M'énervais-je.

Logan : Non, on voit bien que tu ne vas pas bien, on est là pour toi. Dit-il sèchement en me prenant dans mes bras.

Léo : Dis-nous ce qui te tracasse. Ajoute-t-il plus indulgent que Logan.

Olivia : Rien. Soufflais-je en baissant les yeux.

Logan : Arrête de dire des conneries, c'est le bébé c'est ça ? T'as peur que Daryl te lâche ? Tu sais que nous on est là et on t'aidera quoi qu'il décide. S'empresse-t-il de dire plus calmement, mais toujours inquiet.

Je laisse tomber mes fesses sur le sol froid, ils accompagnent mon mouvement, plaqué contre moi. Léo passe son bras autour de mes épaules, je pose ma tête sur la sienne et le bras de Logan vient poser un bras autour de mes reins alors que l'autre main se pose sur mon genou blotti contre ma poitrine.

Olivia : Je ne sais pas, c'est moi. Je ne me sens pas prête à revivre ça. Je ne me sens pas prête à devenir mère. Je ne sais même pas s'il va en vouloir. Avec ma vie et son boulot, un bébé maintenant c'est de la folie et en plus ça fait que trois mois que l'on se connait vraiment, c'est trop tôt. Non, je ne peux pas, je ne veux pas l'imaginer.

Logan : Attends l'import-export ce n'est pas vraiment son job n'est-ce pas ?

Olivia : Pas vraiment, hier je t'ai dit que mon père est le chef de La Biscia à New York. Et bien Daryl lui c'est celui de La Bella Muerte.

Logan : Attends, deux secondes, La Bella Muerte le gang le plus étendu de New York. Dit-il sens réaliser qu'il part dans les aiguës.

Je hoche la tête discrètement.

Léo : Tu te fous de nous pas vrai ? Intervient-il pour se rassurer. 

Olivia : Non, en plus je crois que je l'aime vraiment. Je n'ai pas envie de le quitter. M'avouais-je à moi-même.

Logan : Ça on l'a remarqué. Lâche-t-il dans un ricanement sincère. Il va falloir parler avec lui, on ne veut pas qu'il t'embarque là-dedans. Ajoute-t-il fermement.

Un petit rire m'échappe.

Olivia : Ce serait plus à moi, d'éviter de l'embarquer dans mes affaires, lui il est petit joueur comparer à mon père. Enfin de toute façon, que je sois seule ou avec lui, je ne peux pas assumer. Un bébé ça coute une blinde.

Logan : Si c'est pour l'argent que tu t'en fais, on t'aidera. M'assure-t-il.

Cette fois c'est un rire moqueur qui m'échappe.

Olivia : Tu rigoles, c'est moi qui fais vos comptes je te rappelle.

Léo : Ça apprendra à Logan de moins dépenser. Ricane-t-il.

Olivia : Tu peux parler. Lui reprochais-je. Franchement, les gars vous ne vous rendez pas compte. Je comble vos dépenses un mois sur quatre. La moitié de mon salaire à Carter Corp couvre l'école de Stiles et le reste était partagé entre celle d'Éric et la fac de médecine. Mon salaire au club c'est pour les dépenses quotidiennes, la bouffe, les assurances, vos voitures quand elles passent au garage et nos dépenses à tous les six et de nous c'est Sam qui dépense le moins puisqu'il vient me demander à chaque fois. Bientôt je ne pourrais plus compter sur le club. J'ai bien des sous de côté, mais si on continue comme ça dedans dans un an, on est à la rue ou alors les petits ne pourront plus étudier. C'est pour ça qu'hier j'ai participé à la course. Ça m'aurait permis d'être plus sereine. Expliquais-je sans trop m'attarder.

Logan : Je ne me suis jamais posé la question. Dit-il penaud. C'est vrai que l'on abuse un peu. Je te promets de faire attention.

Léo : Ouai, mais ne t'inquiète pas on va se serrer la ceinture plus de dépenses inutiles. S'empresse-t-il d'ajouter en me tirant délicatement vers lui pour me rassurer.

Olivia : Il est hors de question de se serrer la ceinture. M'emportais-je. Je ne veux pas revivre ça. Ajoutais-je à mi-voix.

Léo : Qu'est-ce qui t'arrives ? S'étonne-t-il. On ne sait jamais priver de quoi que ce soit.

Logan : C'est vrai ça, on n'a jamais vécu ça.

Olivia : Vous et les petits non, moi oui. Avouais-je.

Logan : Je suis perdu là tu nous expliques.

Mon regard se perd dans le vide.

Olivia : Vous vous en souvenez, quand mama nous à annoncer qu'elle était enceinte de Sam.

Ils répondent en écho 'Oui et où veux-tu en venir'.

Olivia : Il n'était pas prévu à la basse et déjà à l'époque les parents manqué d'argent. John voulait vous envoyer tous les deux en Italie chez la famille à mama et pas que pour les vacances, si vous voyez. Mama a refusé, c'était catégorique elle ne voulait pas en entendre parler. Après la naissance de Sam, papa ne pouvait pas assumer même avec ses boulots. J'ai surpris une conversation téléphonique avec la sœur de mama. Il lui demandait de vous prendre en charge. J'ai supplié papa de ne pas en arriver là et j'ai commencé mes petits boulots. J'ai fait plus certain soir, voir des jours entiers, je me privais de manger correctement pour que vous puissiez vous nourrir. C'est pour ça que j'étais toujours en carence de quelque chose quand j'étais petite.

Léo : On n'a rien vu, pourquoi tu nous l'as jamais dit ? S'étonne-t-il.

Olivia : Franchement. Soupirais-je. Je ne sais pas. Tout ce qui comptait pour moi, c'est être avec vous deux. Le reste je m'en foutais royalement. Et aujourd'hui je n'ai pas envie de retourner faire le trottoir, j'ai assez donné... 

D'un coup je pose mes mains sur ma bouche réalisant ce que je venais de dire. D'un bond je me lève et commence à paniquer, j'agite ma tête en signe de négation les mains sur le visage.

Olivia : Non, non, non, oublier ce que je viens de dire c'est une connerie. Non, non, non, je n'ai pas pu le dire. Non, non, non... Répétais-je inlassablement.

Je sens, les bras de mes frangins passer autour de mes épaules. Mes jambes tremblantes me lâchent, et nous nous retrouvons tous les trois à genoux sur le sol froid de la terrasse.

Logan : Dis-nous tout. Me supplie-t-il.

Léo : On veut savoir ce que tu nous as caché.

Olivia : Non je ne peux pas vous aller me détester... Pleurais-je mon visage toujours enfoui dans mes mains.

Logan vient prendre mes poignets et Léo mon visage en coupe, ils me forcent à les regarder droit dans les yeux. Ils sont sur le point de craquer eux aussi.

Olivia : S'il vous plait ne me forcer pas. Couinais-je.

Logan : Lili. Dit-il doucement. On veut savoir, tu n'as pas à supporter ça toute seule, tu seras toujours notre petite sœur, quoi que tu nous dises.

Léo : On ne sait pas ce que tu as fait pour nous insouciant que nous sommes, mais aujourd'hui et pour toujours, on est avec toi.

Je m'effondre en larmes dans les bras de mes ainés, on est resté comme ça un bout de temps avant que je me mette à parler. Je leur ai déballé les boulots que j'ai pu faire sans qu'ils ne soient au courant, la privation que je me suis imposée, le manque de nourriture ou de sommeil. La rencontre avec mon père, ils savaient une partie, mais pas tout, les entrainements aux combats, les courses de voiture, et j'ai vaguement parlé de mon rôle au cœur de la mafia rajoutant l'histoire de Raffaello en finissant par leur dire qu'il ne reviendra jamais dans nos vies. J'étais tellement en confiance que j'ai aussi évoqué mon joujou que je tourmente de temps en temps.

J'ai poursuivi avec John et l'agression, je me suis gardée de leur dire que je lui avais fracassé le crâne, ils croient qu'il est décédé d'un accident de voiture et c'est mieux comme ça. La prostitution est venue sur le tapis, mais je ne trouvais pas mes mots, ils ont compris quand même et ne m'ont pas forcé a fini mes phrases.

J'ai continué sur ma lancée, le cœur serré j'ai parlé de mes craintes pour le futur, l'avenir de nos frères et du potentiel bébé et avec ça mon job au club. J'ai posé ma lettre de démission il y a quelque temps, puisque Daryl me l'avais demandé. Jusqu'à la fin de l'année je percevrais mon salaire sans travailler étant officiellement en congé, mais après je ne peux plus compter sur cette rentrée d'argent.

Ils n'ont rien dit tout le long. J'ai évité de les regarder préférant mes pieds, blotti tous les trois dans leurs bras, pleurant silencieusement comme si cette nuit était qu'un songe effrayant.

À la fin j'ai même voulu leur dire pour ma fille, mais je n'ai pas eu le courage, je leur ai déballé trop de choses. Quand j'ai eu fini, ils sont restés silencieux collé contre moi, me serrant de peur que je m'échappe. Aux premières lueurs du jour, Logan est venu remettre mes mèches tombantes derrière mes oreilles et d'un sourire triste séchant mes larmes il s'est mis à parler.

Logan : Tu vas prendre une bonne douche et on va à l'hôpital faire une échographie, comme ça on verra si tu es vraiment enceinte. Après on part tous les cinq à Philadelphie, et on revient ce soir pour ta fête, ok ?

Léo donne une tape sur l'épaule de Logan.

Léo : Crétin, une surprise ça veut dire qu'elle ne doit pas être au courant. 

Olivia : De quoi vous parlez exactement ? Me dites pas que vous avez organisé une fête surprise pour moi ! Vous savez que j'ai horreur de ça !

Léo : Oui on le sait. Souffle-t-il.

Logan : Et ce n'est pas nous, c'est Romane qui à tout organiser. Elle a même pensé à t'éloigner de New York aujourd'hui.

Léo, le regard noir redonne un coup d'épaule à Logan qui en retour le regarde droit dans les yeux.

Logan : Arrête elle vient de nous confier un truc important, il faut qu'elle le sache, merde !

Olivia : Vous me faites peur-là. Il se passe quoi exactement ?

Ils s'échangent un regard, je déteste quand ils font ça j'ai vraiment l'impression qu'ils communiquent par la pensée.

Léo : Ok dit lui. Finit-il par dire. Mais je ne veux pas être tenu pour responsable, j'étais contre l'idée moi.

Logan : Écoute, le prend pas mal Lili, mais on a monté un stratagème. Commence-t-il à m'expliquer.

Je fronce les sourcils.

Olivia : Mais encore. Dis-je sèchement.

Logan : L'histoire avec Stiles, c'est faux.

Olivia : Je ne comprends rien à ce que tu dis.

Léo : En gros, on savait que tu venais avec Daryl. On en a profité et on t'a fait croire que Stiles ne l'apprécie pas alors que c'est faux, tout comme nous, il veut ton bonheur. Et c'est même le seul à vraiment estimer Daryl. Ajoute-t-il entre ses dents.

Olivia : Tu veux dire que je me suis fait un sang d'encre pour rien pendant une semaine !

Logan : On savait que tu ferais tout pour lui faire plaisir et il en a profité. Il voulait vraiment aller voir cette compétition. Si on avait choisi Sam dans ce rôle, tu nous aurais cramé en moins de deux. Et Stiles nous aurait fait la gueule, car tu ne l'aurais jamais amené là-bas. En plus il a adoré faire semblant de ne pas apprécier Daryl.

Olivia : Qui savait ? Questionnais-je pensant qu'il n'y aurait pas beaucoup de monde.

Léo : Tout le monde même Daryl était dans la confidence, c'est Logan qui lui a raconté quand nous sommes partis chercher les pizzas et c'est aussi pour ça que nous avons mis beaucoup de temps pour aller les chercher. Il nous fallait une diversion. 

Olivia : Vous savez qu'à cet instant je vous déteste. Marmonnais-je.

Léo : Oui, mais tu nous aimes plus ! Dit-il tout sourire.

Logan : Allez vas prendre ta douche, on va s'occuper du petit déj.

Olivia : Hors de question, je n'ai pas envie qu'en plus la baraque brûle !

Léo : On va juste sortir des céréales et des jus de fruits, on ne touche pas à la cuisinière, promis. Dit-il déposant une bise sur ma tempe.

Nous sommes descendus du toit, j'ai pris une bonne douche chaude, en fin de compte je suis soulagée d'avoir parlé à mes ainés, même si l'appréhension est toujours là. Quand je suis allé chercher des affaires dans mon placard les petits dormaient toujours. Eux ils vont être en forme contrairement à moi. Une fois habiller d'un haut simple large et un mini short en jeans. Je me suis écroulé dans le lit écrasant mes petits frères.

Olivia : Allez les marmottes debout ! Criais-je avec entrain.

Après avoir rechigné, ils se sont levés et mon pris dans leurs bras en me souhaitant un bon anniversaire. Dans la cuisine les jumeaux ont allumé une bougie au-dessus du bol de céréale en chantant 'happy brithday' et ont fini par déposer un bisou sur mes joues. Mon téléphone n'a pas arrêté de sonner, Déby m'a harcelé de message les plus rigolos les uns que les autres.

[Débora à O. Quoi 21 piges ! Non ce n'est pas possible : déjà aussi vielle à ton âge. Mon Dieu c'est le début de la fin !

Débora à O. Depuis quelque jour, je n'arrête pas de penser à la meilleure façon de te souhaiter ton anniversaire. J'ai tout d'abord pensé à un lâcher de pétales de rose depuis une montgolfière, puis à écrire ton nom dans le ciel avec la fumée d'un avion, à te faire livrer ton poids en chocolat ou même à faire venir une fanfare pour chanter une chanson rien que pour toi. Puis, je me suis dit, si je fais ça qu'est-ce que je vais pouvoir lui offrir l'année prochaine qui surpassera cette année donc juste ce message qui montre que je pense très fort à toi devrait suffire, avec tout mon amour et toute mon amitié. Heureux anniversaire !

Débora à O. Pour ton cadeau j'hésite entre une canne et un dentier... Je vais y réfléchir et te recontacte par texto très vite.]

Mon père m'a appelé. La conversation n'a pas été très longue, en elle-même, il m'a souhaité un bon anniversaire, je lui ai répondu merci puis plus rien. Un blanc. J'ai compris qu'il était ému et pour que la situation ne devienne pas trop gênante je lui ai dit de passer une bonne journée et je lui ai raccroché au nez.

Fabien m'a appelé juste après, il s'est marré tout le long de la conversation, notre père était en face de lui et apparemment, des hommes ont compris que j'avais raccroché au nez de mon paternel. J'ai sapé son autorité, la règle veut que ce soit le grand manitou qui décide de la fin de conversation, pas sa fille. Avant que je coupe la discussion, il a ordonné à mon joujou de me souhaiter bon anniversaire, j'ai entendu sa voix et j'ai ordonné à Fabien de la récompenser par un vrai repas vu qu'elle avait obéi aux ordres.

Daryl m'a fait livrer un bouquet de roses rouges, à huit heures du matin, c'est surprenant. Il a laissé un mot à mon intention. « Je ne suis pas venu moi-même si non, je t'aurais enlevé pour passer la journée rien qu'avec toi. Il me tarde ce soir. Bon anniversaire ma belle princesse. » J'ai explosé en larme, quand je l'ai lu, d'un côté j'étais très heureuse de l'autre je m'en voulais de pas lui avoir dit pour ce que j'ai découvert. J'ai eu le droit à une petite vidéo d'Éric et Romy montant dans l'avion à Paris, il me tarde de revoir mon petit frère.

Nous sommes partis tous les cinq directions l'hôpital. Logan a du joué de ses charmes avec la gynécologue de son service, pour me faire passer en priorité. Elle a accepté à condition d'un rendez-vous galant avec lui, il ne s'est pas fait prier pour accepter. Pendant l'examen seul Logan est avec moi, la gynéco m'a posé un tas de question, avant de m'inviter à passer dans la salle adjacente. Je me suis allongée sur la table d'examen et après avoir mis du gel sur mon ventre, elle a passé la sonde. J'ai attrapé la main de mon frère attendant le verdict qui s'est fait attendre.

Gynécologue : Je suis désolé, mais vous avez fait une fausse couche, cela arrive fréquemment durant le premier mois. Dit-elle tristement.

Olivia : Merci mon Dieu, merci !

Je suis soulagée. La gynéco me regarde bizarre, alors que mon frère prévient de ne pas faire attention. À la fin nous sommes sortis, rejoindre les autres. Logan c'est arranger avec un de ses collègues qui lui devait un service, il a pu nous accompagner. À l'aller je me suis calée derrière Logan qui conduisait Sam à côté de moi, il n'a pas fallu plus de cinq minutes pour que je m'endorme, soulager de la nouvelle. Je me suis réveillée on était arrivé dans Philadelphie et apparemment, nous avons fait une pause, Léo était derrière le volant et Logan juste à côté de Sam, Stiles étant passé devant.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top