Hello tout le monde ! J'espère que vous avez bien fêté Noel ! Moi je me suis un peu ennuyée cette année et en plus, j'étais crevée. Vous avez eu quoi comme cadeaux ?

Je vous mets le chapitre 25 aujourd'hui et je vais essayer d'écrire la suite. Jusqu'ici, j'avais toujours 5/6 chapitres d'avance mais je n'ai plus su écrire tellement.

J'espère qu'il va vous plaire. Je vous préviens, c'est le plus long que j'ai écrit jusqu'ici.

Bisous, bonne lecture !

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Lorsque je me réveille, il fait déjà jour depuis longtemps. Kiéran mange tranquillement son repas. Je me retourne pour mieux le regarder. Sentant mon regard, il arrête de manger.

- Salut Eden. Bien dormi ?

J'acquiesce et baisse les yeux vers mon ventre. On m'a retiré ma sonde et ma poche urinaire. Mon plateau repas m'attend sagement sur ma table roulante. 

- C'est de la salade aujourd'hui, avec un pain pas très bon, du beurre et une salade de fruit pour la fin, m'informe Kiéran qui me montre tout ce qu'il a.

J'ai la même chose à l'exception que j'ai en moins grande quantité. Cela tombe bien, je n'ai pas une faim de loup. Je picore ma salade, étalant de la vinaigrette dessus. Comme petit-déjeuner, j'aurais préféré des céréales mais vu l'heure qu'il est, je peux rêver.

- Tu aimes bien manger de la verdure ?

Je vois que Kiéran fait un effort pour parler, je ne suis pas très causante aujourd'hui. Je me sens un peu à l'ouest. Hier je pleurais dans ses bras, aujourd'hui mes yeux sont secs.

- C'est pas mauvais. Quand on est une sportive de base, on en mange beaucoup. Pas toi ?

Il secoue la tête et je le vois mâcher avec lenteur sa feuille de salade. Il a l'air profondément dégouté.

- Je ne mange que des carottes pendant mes entrainements, en plus de boissons absolument dégueulasses.

J'éclate de rire. Ca ne m'étonne même pas.

- Mets de la vinaigrette dans ton assiette, ce sera bien meilleur. Tu en étales bien partout. Elle pique un peu mais elle est bonne.

Il le fait et goute. Il met un certain temps avant de me dire ce qu'il en pense. Je continue de manger malgré moi. Première nourriture solide après tout. J'aimerais pouvoir tout manger.

- Pas mal du tout. C'est le citron qui est aussi fort ?

Je souris et opine.

- Il y a énormément de citron là-dedans. Ca te fera des vitamines.

Je pensais qu'il allait continuer à manger mais il choisit un sujet au hasard.

- Tu as entendu certaines choses pendant ton sommeil ?

Ca a l'air de l'intriguer. Et comme d'habitude, j'ai presque tout entendu.

- Y compris ton mensonge pour ton ex. Tu me fais passer pour ta copine, très astucieux.

Il parait très gêné. D'où lui est sortie une idée pareille ? 

- Je suis désolé Eden.

Ce n'est pas si grave mais je vais avoir une ex sur le dos maintenant.

- Du moment qu'elle ne vient pas ici te voir, ça va.

Son expression me rassure.

- J'ai demandé à mon pote de ne pas la prévenir. Elle ne sait même dans quelle chambre je suis, même s'il suffit qu'elle demande à l'accueil. Elle n'est pas méchante mais c'est juste une infidèle.

Je vois tout de même dans la douleur dans ses yeux. Il l'a aimé, c'est sur. L'aime-t-il toujours ? Pas sur.

- J'ai horreur de ceux qui trompent. Mon père l'a fait avec ma mère. Je trouve qu'ils n'ont pas de respect pour faire ça. Au fait, tu as déjà été au kiné ?

- Non, j'y vais vers trois heures. Je dois voir le psy juste après.

Je lui fais un clin d'œil. Il va voir le phénomène qu'est le psychologue. Je me demande si je vais devoir retourner faire une séance avec lui. Est-ce que je dois encore faire de la rééducation ? Je sens le tonus dans mes jambes, je devrais pouvoir remarcher facilement, en reprenant surement les béquilles.

- Bonne chance en tout cas.

- Merci Eden.

J'entame ma salade de fruit. Elle n'a pas l'air industrielle. Etonnant. Je la déguste et j'observe mon voisin de chambre faire la même chose. Un objet jaune attire mon regard. Il a toujours mon carnet. Je sais qu'il l'a lu car je l'ai entendu. Dès qu'il avait fini une page, il me disait ce qu'il en pensait.

- Quand tu sortiras de l'hôpital, tu vas faire quoi ? lui demandé-je, curieuse.

Il ne réfléchit même pas en me répondant.

- De la natation pour retrouver mon ancien niveau. Ce sera dur et ça prendra le temps qu'il faudra. Je ne baisse pas les bras. 

J'ai soudain une idée. Je balance mes jambes par dessus le matelas et pose mes pieds par terre. Le lit de Kiéran n'est qu'à trente centimètres du mien.

- Ca te dirait qu'on refasse les présentations ? Notre rencontre est assez spécifique quand même.

Il me fixe, un brin surpris mais un sourire vient relever ses lèvres. A son tour, il pose les pieds par terre. Je tends une main dans sa direction qu'il prend directement dans la sienne. Je ressens immédiatement une chaleur dans mon corps et picotements qui remontent dans mon bras. Je soutiens ses grands yeux bleus impressionnants.

- Je m'appelle Eden Castel, dix-huit ans. 

- Enchanté Eden Castel. Moi c'est Kiéran Spring, presque vingt ans.

- Ravie. Il faudra que tu me parles beaucoup de toi pour compenser le fait que tu connaisses ma vie par cœur.

Il rit et hoche la tête. Il relâche ma main après s'être rendu compte que ça fait presque cinq minutes qu'il la tient.

- Bien-sur. Alors tout d'abord comparé à toi, je n'adore pas Noel. Je trouve pas ça essentiel alors je zappe chaque année.

- Je le savais, m'exclamé-je. Je le sentais que tu n'adorais pas mais j'ai quand même voulu faire une décoration. On a pas Noel en commun, mais on a le sport. On a tous les deux les cheveux blonds bouclés et les yeux bleus.

Heureusement qu'on a pas un air de famille. 

- On a tous les deux été dans le coma, continue-t-il. On aime le chocolat. La suite, on verra. 

Il se penche et attrape mon carnet. Il le tend vers moi. 

- Tu veux peut-être l'avoir ? 

- Non, tu peux le garder. Je n'en ai pas besoin pour le moment.

- Tu es sure ?

- Oui.

Les nuages gris dehors laissent place au soleil. Enfin. Le ciel bleu m'a manqué, ainsi que la nature. Les feuilles des arbres repoussent. J'ai tellement envie de sortir.

- Je vais aller m'habiller, le préviens-je.

Je me lève et reste debout, testant mon équilibre. Ca a l'air d'aller. Kiéran lève son pouce dans ma direction. Je fais quelques pas pour m'habituer. Je marche parfaitement bien. Je suis étonnée.

- Tu t'en es bien remise.

- Oui. Bientôt, on sera au même niveau et on ira manger une glace en face.

Je marche jusqu'à l'armoire près de la porte de la chambre. J'ouvre et trouve rapidement mes vêtements. Il y en a une tonne. Ma mère a du ramener toute ma penderie, ne voulant pas que je manque de quelque chose. La maman idéale. Je pioche un short en coton et un t-shirt blanc à manches longues. 

- Dans mon sommeil, tu m'as beaucoup parlé des glaces. Tu aimes tant que ça en manger en hiver ? me pose la question mon voisin de chambre.

Je sais que les gens pour la plupart, préfèrent en manger quand il fait chaud. Pas moi. Je les aime n'importe quand dans l'année. Qu'il gèle, qu'il neige ou bien qu'il fasse trente-cinq degrés.

- J'adore en plus du chocolat. Si je pouvais, je ne ferais qu'en manger mais bon. Je ne vais pas tout le temps me nourrir de glace. 

Il continue de manger. Il ne s'arrête pas. Il doit avoir une faim de loup. Et en même temps, je le comprends. Il redécouvre la nourriture, toutes les saveurs. Si je pouvais, je l'emmènerais dans un restaurant délicieux. Là, il aurait toutes les saveurs sur sa langue.

Je me change rapidement dans la salle de bain. Enfin j'aimerais mais mes yeux restent bloquer sur la peau douce de mon ventre. Pleines de cicatrices. Un bleu s'estompe. Il est clair à présent. Je suis les estafilades du bout des doigts. Elles sont encore toutes roses. La plus grosse blessure est toujours recouverte d'un bandage. J'appuie dessus et ressens un éclair de douleur. C'est vif.

- Ca va Eden ? crie Kiéran de l'autre coté de la porte.

Mes yeux remontent et je me fixe dans le miroir.

- Oui, je réponds assez fort pour qu'il m'entende et ne s'inquiète pas.

Seulement, j'oublie qu'il commence à bien me connaitre. Il frappe à la porte. Est-il debout ? Il refrappe en voyant que je ne réponds pas. Il finit par l'ouvrir. Je ne l'ai pas fermé à clé. Il est bel et bien debout, vacillant sur ses jambes. Il m'observe avec gravité et ses yeux ne descendent jamais jusqu'en bas. Je suis en soutien-gorge devant lui. Un vieux soutien-gorge moche.

Je n'ai pas le réflexe de me couvrir malheureusement. Je suis trop figée pour faire un geste.

- J'avais peur que tu aies un problème. 

Pas un seul instant il ne regarde mes seins. Il respecte mon intimité. 

- En fait...j'inspectais toutes mes cicatrices. Je regardais un peu...mon corps.

Il hoche la tête, compréhensif.

- Je l'ai fait aussi l'autre jour. Ca m'a permis de me rendre compte de tout ce qui s'est passé le soir ou j'ai eu l'accident. 

Il ne m'a pas encore parlé de son accident. Je ne sais rien de tout ça. Lui il connait le mien en détail. J'ai peur qu'il ne s'effondre. Il ne tient pas bien sur ses pieds. Je m'avance vers lui et l'aide à marcher jusqu'à son lit. Il arrive encore à porter son poids mais j'ai trop peur alors je le soutiens. Il porte un t-shirt tout fin sur lui et je sens chacun de ses muscles sous mes mains. J'essaie de ne pas y penser. Surtout que je suis presque nue à coté de lui.

Je retourne vers la salle de bain et avant de fermer la porte, je lui dis :

- Je m'habille vite, d'accord. Bouge pas.

Il me fait un regard du genre "je ne risque pas de bouger, je ne sais pas courir sur deux mètres". Je m'enferme et enfile mon haut. Je n'examine plus mon ventre. Il est hideux et il le restera. Je retourne dans la chambre et m'assois sur le bord du lit de Kiéran, comme avant. 

- Raconte moi ce qu'il s'est passé. Tu peux me dire non. Ca ne va pas me vexer.

Il soupire et passe une main sur son visage toujours aussi fatigué. Il dort mais ça ne suffit pas. Il se décale et laisse une grande place à coté de lui. Je le regarde avec interrogation. Est-ce que c'est pour moi ? Il la tapote sans dire un mot. Je me déplace et le rejoins. Je me fonds sous la couverture avec lui. Tout mon coté gauche est en contact avec son corps qui diffuse une intense chaleur. Kiéran est un radiateur vivant.

Il prend le temps de démarrer. Je tourne la tête vers lui, voulant écouter son histoire.