Tourmente
J'aime encore moins le sourire de Sophia quand nous arrivons dans un bar de la ville, où je suis déjà venue quelques fois avec elle et Jules. Attablés au fond de la salle, ils sont tous là : Jules, Elise, Stuart, Bethany, qui semble de plus en plus apprécier notre compagnie, et son mari Alan, qui la regarde comme si elle était la huitième merveille du monde. Et il y a... Drew. Le regard rivé à son verre de bière qu'il fait tourner sur lui-même du bout des doigts, d'un air absent.
— Je m'en vais, je dis en faisant demi-tour.
Sophia attrape mon bras et me ramène vers elle.
— Et comment comptes-tu partir ? C'est moi qui ai conduit, elle ajoute en agitant ses clés.
J'essaye de les récupérer, mais elle les éloigne rapidement et les garde dans son poing. Ses yeux brillent de malice et son visage porte un air glorieux.
— Juste pour que tu le saches, là tout de suite, je te hais.
Elle sourit plus largement et tient mon coude pour me pousser jusqu'à la table.
— Oh ! Mes amours sont là, s'exclame Jules en se levant les bras écartés.
Si toute la salle ne l'avait pas déjà remarqué, je crois que maintenant c'est fait. Il vient prendre Sophia dans ses bras et couvre son visage de baisers. Je suppose qu'il a utilisé le pluriel pour parler du bébé. Tournant mon regard vers la table, je croise celui de Drew. Il m'observe une fraction de seconde, juste le temps de me laisser voir son visage et l'expression blessée qui s'en dégage, puis il baisse les yeux vers son verre. Mon estomac se tord et je dois faire preuve d'un énorme contrôle de mes émotions pour ne pas pleurer. Essayant de ravaler la boule dans ma gorge, je regarde autour de la table pour chercher une place de libre. Hormis celle de Jules, il en reste une en bout de table à côté de lui, et une à côté d'Alan, en face de Drew. Je résiste à l'envie de partir en courant et m'installe avec précaution sur le siège libre. Mon cœur tambourine dans ma poitrine alors que je fais tous les efforts du monde pour paraître calme. La pire soirée de ma vie s'apprête à commencer et je n'étais pas préparée.
— Ravie de te revoir, me dit Bethany avec un large sourire.
Je lui rends une grimace qui ressemble à un sourire.
— Nos complices de crime, s'amuse Alan.
Ses yeux passent de Drew à moi, faisant lentement disparaître son sourire. Aucun de nous ne réagit. Il s'éclaircit la voix, voyant que Drew et moi évitons ostensiblement de croiser le regard de l'autre.
— Hum... Bethany m'a dit que tu es flic ?
C'est la première fois, depuis que nous sommes revenus de Vegas, que nous nous retrouvons avec Alan. Bethany nous a beaucoup parlé de lui pour compenser, si bien que j'ai l'impression de le connaitre sans ne lui avoir jamais parlé.
Drew le regarde droit dans les yeux et hoche la tête. Pas un sourire, pas même une illumination dans son regard. Rien. Il est ici, sans être là. J'ai envie de lui demander pourquoi il a abandonné si facilement alors que je voulais tout recommencer, mais je réalise qu'il ne sait pas vraiment que je voulais revenir vers lui. Je ne le lui ai jamais dit. Est-ce que le lui avouer, lui dire les mots clairement, le fera réagir ?
Détournant le regard quand Bethany se penche vers Alan pour lui murmurer quelque chose à l'oreille, il passe une main sur son visage. Une étincelle sur son doigt fait ralentir mon cœur dans sa frénésie. Il porte toujours son alliance. Et je trouve ça plus sexy que jamais. Mon regard reste fixé dessus alors que je me vois tenir cet anneau entre mes doigts, les mains tremblantes.
Dans ma robe blanche, je lève les yeux vers Drew qui me sourit si largement que j'en tremble encore plus. Il porte son costume noir, à couper le souffle. J'ai du mal à gérer le bonheur qui me submerge et fait battre mon cœur si fort qu'il n'a pas assez de place dans ma poitrine. J'ai l'impression d'avoir attendu cet instant toute ma vie. Je prends sa main gauche et rassemble mes esprits pour réussir à glisser l'alliance à son doigt. Il rit, parce que je n'y arrive pas du premier coup, l'alcool et l'émotion m'empêchant de voir clair. Je ris avec lui, l'alliance fini par glisser sur son doigt et j'y dépose un baiser.
Revenant au présent, le sourire qui s'est immiscé sur mon visage disparaît alors que je réalise que Drew n'est plus en face de moi. Cherchant dans la salle, je le vois de dos, s'éloignant vers le bar. Il faut que je lui parle, et cette occasion est sans doute la seule que j'aurais de toute la soirée. Je me lève sans attendre et le suis. Au pire, j'aurais au moins un verre en revenant.
Je passe plusieurs tables et m'arrête quelques pas derrière lui quand une grande brune aux lèvres rouges écarlates l'interpelle. J'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part mais je ne sais pas où. Peut-être au café. Elle se penche vers lui, s'appuyant sur le bar pour mettre son décolleté bien en avant et lui dit quelque chose que je n'arrive pas à entendre. Oh ! Je me souviens maintenant, c'est une des femmes du court de self-défense. Sophia m'a dit que plus d'une s'est agacée de ne pas voir Drew au cours de mardi. Bande de vipères.
Drew lui répond et elle ricane en posant une main sur son bras, la laissant glisser lentement. J'ai soudainement le besoin urgent de lui mettre mon poing dans la figure. Elle fait un geste vers une table en penchant légèrement la tête. Son autre main est toujours sur le bras de Drew et s'il ne fait rien pour la retirer, c'est lui que je vais finir par frapper. Mais sans un sourire, Drew secoue la tête et lui montre sa main gauche. Mademoiselle décolleté lui adresse maintenant un sourire pincé et recule d'un pas. Elle dit encore quelque chose en haussant les épaules et s'en va. Drew ne la regarde même pas s'éloigner, faisant un signe au barman pour avoir un autre verre. La colère qui commençait à bouillir en moi vient de disparaître d'un coup. Je prends quelques secondes pour inspirer profondément, puis me glisse à côté de Drew.
— Elle était jolie, je dis d'un air détaché.
Les mots m'écorchent la bouche. Il baisse son regard vers moi, sa mâchoire se contracte et il m'ignore de nouveau.
— Je la porte toujours, moi aussi, je lui dis en posant ma main à côté de son bras sur le bar.
Il la regarde du coin de l'œil et répond d'un hochement presque imperceptible de la tête. Le barman dépose un autre verre devant lui mais il ne s'en va pas. Il boit une gorgée, sans me regarder, mais je sens qu'il a quelque chose à dire. Alors je patiente en retenant mon souffle.
— C'est difficile d'être là, il dit d'une voix aussi grave que lorsqu'il est venu me voir hier.
Ce sont les premiers mots que je l'entends prononcer depuis que je suis arrivée, et ce ne sont pas plus ses paroles que sa voix qui me fait flancher. Il y a tant de douleur dans sa voix.
— Je ne veux pas que ce soit difficile pour toi de me regarder, je dis en posant ma main sur son bras. Je ne voulais pas ça.
Il la regarde comme une bombe sur le point d'exploser. Il ne dit rien, mais je sens ses muscles se contracter sous mes doigts.
— Pourquoi tu l'as repoussée ?
J'ai l'espoir qu'il n'ait pas tourné la page finalement. Qu'il l'a repoussée parce qu'il veut toujours de moi. Qu'il garde son alliance parce qu'il veut encore se battre, qu'il n'a pas abandonné. Qu'il ne m'a pas abandonnée.
— Nous sommes toujours légalement mariés, il répond sans me regarder.
Il prend une gorgée de son verre, son autre main est serrée dans un poing si tendu que ses articulations sont blanches. Je ne sais pas quoi lui dire, comment l'amener à se détendre et ne pas lutter contre moi.
— Je ne veux pas divorcer, j'avoue en prononçant la première chose qui me passe par l'esprit.
Cet aveu a au moins pour effet de le forcer à me regarder. Ses prunelles sont sombres, comme un soir d'orage.
— Je ne peux pas supporter d'être marié avec toi et m'inquiéter à tout instant de te voir t'en aller.
Je secoue la tête.
— Ce n'est pas ce que je veux non plus.
Il saisit son verre et se tourne complètement vers moi, le regard furieux et blessé.
— Je ne pense pas que ce soit l'endroit pour parler de ça.
Et sans me laisser la chance de répliquer, de lui demander d'aller ailleurs pour parler, ou de lui demander de se voir quelque part pour parler un autre jour, il s'en va. Je m'attends à le voir quitter le bar, mais il retourne simplement s'installer à notre table.
Cette soirée est merdique. Je demande un shot de tequila au barman et commande un verre de vin que je bois rapidement sans quitter le bar. Un type vient à côté de moi, me lance un sourire voulant initier une conversation, mais je lui pointe mon alliance sous le nez sans même m'arrêter de boire. Il hoche la tête et sourit à nouveau, moins enjôleur cette fois, puis il s'éloigne. Quand le barman repasse devant moi, je lui demande un autre verre et un autre shot. J'en avale un, puis prend l'autre pour me diriger vers notre table.
— J'ai cru que tu t'étais perdue, plaisante Elise.
Elle regarde mon verre et fronce les sourcils. Elle m'a sans doute déjà vu vider le premier.
— La table est un peu loin du bar, j'avais besoin de forces pour revenir.
Elle m'adresse un sourire crispé. Je m'installe en face de Drew, ses yeux sont rivés sur mon visage. Je lui souris, sentant déjà l'alcool me détendre et me donner envie de dire et faire des choses que je regretterais sans doute plus tard. Sans se dérider le moins du monde, Drew secoue légèrement la tête et détourne le regard. Il n'a pas envie de voir sa femme se soûler pour oublier qu'elle l'aime plus qu'elle ne peut le supporter sans l'avoir auprès d'elle ? Dommage, c'est exactement ce que je m'apprête à faire.
Deux verres plus tard, je suis pratiquement affalée sur la table, un coude posé loin vers le centre, entre Drew et moi, ma tête reposant sur ma paume. Je ris à ce que vient de raconter Alan, principalement parce que je suis ivre et aussi parce que tout le monde rit. Je n'ai pas suivi toute l'histoire, mon cerveau a du mal à rester concentrer très longtemps sur autre chose que mon mari.
Moooonnnn mari !
Cette pensée me réjouit. Je le regarde avec un sourire niait, clignant plusieurs fois des yeux pour le voir moins flou. Mes yeux ont autant de mal à se concentrer que mon cerveau. Quand Drew croise mon regard, le sien est plein de regret et de colère. Peut-être même de désolation. Au stade où j'en suis, je n'arrive pas à le regretter. Je suis trop ivre.
— Tu as conduit pour venir ? il me demande les sourcils froncés.
— Nan m'sieur l'officier !
Sa mâchoire se contracte. Il regarde les autres autour de la table, et je ferais de même si soulever ma tête pour les regarder n'était pas aussi contraignant.
— Elle est vraiment hilarante quand elle boit, s'amuse Bethany.
Je lève ma main vers elle et la laisse taper dedans.
— Tu devrais te lâcher plus souvent, me lance Sophia depuis l'autre bout de la table.
Ressentant un élan d'affection, je me lève et fais le tour de la table, tant bien que mal, pour la prendre dans mes bras. En me penchant, je me tiens à elle, plus pour ne pas tomber, et enfouit mon visage dans son cou.
— Je vais mettre une croix dans le calendrier, elle plaisante en tapotant mon dos.
— Tu pars déjà ? s'étonne Alan.
Je lève les yeux et vois Drew s'avancer vers Jules. Il lui fait une de ces accolades viriles qui ne vous donnent pas envie de vous retrouver entre eux à moins de terminer comme un crêpe, puis il se redresse pour répondre.
— Je crois que quelqu'un a besoin qu'on la ramène à la maison, il dit entre ses dents.
Je suis même étonnée de comprendre ce qu'il dit. J'ai peut-être un décodeur lié directement à la bouche de mon mari.
Mon mari.
J'aime dire ça !
— Mon mari, je souffle au moment où je me redresse.
Le sol tangue soudain sous mes pieds et je m'effondre lamentablement parterre, sans que personne n'ait le temps de me rattraper. Un petit cri m'échappe et je me mets à rire. Mes côtes me font rapidement mal et des larmes coulent sur mes joues. Je suis lamentable mais trop ivre pour en avoir quelque chose à faire. Deux mains puissantes m'attrapent soudain sous les bras et me redressent, me tenant jusqu'à ce que je retrouve l'équilibre.
— Il est l'heure de rentrer, grogne Drew près de mon oreille.
Un long frisson parcourt tout mon corps. Je me tourne vers lui et sourit, passant mes bras autour de son cou. A travers le brouillard dans lequel je flotte, je me rends compte que son corps entier est tendu et que son visage est crispé. L'euphorie me quitte instantanément et je me mords les lèvres. Il retire mes bras de son cou mais tient mes poignets dans sa main. Il se penche et dépose un baiser dans les cheveux de Sophia en lui marmonnant quelque chose qui la fait sourire. Elle me lance un regard malicieux alors que Drew se redresse et je souris à nouveau. Passant un bras autour de mes épaules, Drew me dirige vers la sortie. J'avance sans protester et me blotti contre lui quand le vent froid me frappe. Retrouver le confort et la sécurité de ses bras est un sentiment inexplicable. Je rêve de sentir à nouveau sa peau chaude sous mes doigts, de caresser chaque centimètre de son corps, suivre du bout de la langue la petite cicatrice qui barre ses côtes. Mais Drew m'écarte de lui pour passer ma veste sur mes épaules, et me dirige déjà vers sa voiture. Il est obligé de m'aider à y monter, ses mains sur mes hanches trouvent leur place naturellement mais ne restent pas assez longtemps.
— Mets ta ceinture, il ordonne.
— Oui, m'sieur.
Il lève les yeux au ciel et claque la portière. Quand il s'installe derrière le volant, il m'adresse un regard bref, puis démarre.
— Tu m'emmène où ? je demande en me penchant un peu vers lui.
— A la maison.
— Chez toi ?
— Ta maison n'est plus chez moi depuis que tu en es partie, Tess.
Aïe ! Je sais qu'il a raison, mais ça fait mal. Et comme je suis ivre, je me mets à bouder et m'éloigne de lui pour m'adosser à la portière, les bras croisés.
— De toutes façons je veux une maison. Il nous faut plus de place pour Kyle et nos enfants.
Il ne répond pas, ce qui m'énerve un peu plus.
— Tu comptes me laisser élever nos enfants toutes seule ?
Il soupire lourdement. Je ne sais pas pourquoi je raconte de telles idioties, peut-être pour le faire réagir d'une façon ou d'une autre. Ou juste parce que je suis ivre et que je n'ai aucun moyen de m'empêcher de dire les choses qui me passent pas la tête.
— Tu racontes n'importe quoi, Tess. Nous n'avons pas d'enfants.
— Qu'est-ce que tu en sais ? Je pourrais être enceinte, comme Sophia.
Il me regarde un instant, cherchant sur mon visage une trace de lucidité. J'avoue que moi-même, en disant cela, j'ai un petit moment de doute avant de me rappeler que mon corps m'a formellement annoncé en début de semaine que je ne suis pas enceinte.
— Tu es ivre Tess, tu n'es pas enceinte.
Il se gare devant mon immeuble et coupe le contact. Le temps qu'il fasse le tour de la voiture, je n'ai pas bougé d'un pouce. Je n'ai pas du tout envie de partir ou de le voir partir maintenant. Alors avec un lourd soupir, il ouvre la portière et détache ma ceinture, puis il me tire hors du véhicule. Comme je refuse toujours d'avancer, il grogne et me soulève, me tenant comme une mariée pour passer le pas de la porte. J'enroule mes bras autour de lui, plus pour le garder près de moi que pour garder l'équilibre, et enfouis mon visage dans son cou. Il sent toujours aussi bon. Je grogne et embrasse son cou.
— Tess, arrête.
Il me dépose devant ma porte et fouille mes poches pour trouver mes clés. Je continue à embrasser son cou et sa mâchoire alors qu'il ouvre la porte derrière moi. Il ne me repousse pas, il me laisse embrasser, mordiller et passer ma langue sur sa peau. Ses mains sur mes hanches, il me fait reculer dans l'appartement, ses doigts s'enfonçant dans ma peau quand je l'embrasse plus intensément. J'entends son souffle s'accélérer et sens ses mains trembler. Il me ramène jusqu'à ma chambre, me force à m'allonger dans mon lit et pose un genou à côté de moi pour m'accompagner jusqu'à ce que je repose totalement à plat. Malgré cela, je n'arrête pas de l'embrasser, de son cou jusqu'à sa mâchoire, plongeant mes doigts dans ses cheveux, l'attirant plus près. Toujours plus près. Il se laisse faire avec des petits gémissements douloureux, sans répondre pourtant à mes baisers.
— Reste, je lui demande le souffle court.
Un gémissement, presque une plainte, lui échappe. Il me détache de lui et se redresse. Il a toujours cet air blessé et en colère, mais ils sont cachés derrière une lueur d'envie.
— Tu es ivre, il dit avec déception.
Je me redresse alors qu'il attrape mon pied. Il retire mes chaussures, puis vient retirer ma veste.
— J'ai juste besoin de dormir avec toi, j'insiste. S'il te plait.
J'ai trop bu pour être capable de prendre un somnifère et je voudrais passer une nuit avec lui, juste une bonne nuit calme et paisible dans ses bras. Comme avant.
Je vois la tension quitter doucement son corps, son souffle devient plus pausé, maîtrisé, loin de sa colère. Sans me quitter des yeux, il retire ses chaussures. J'ai l'impression qu'il attend que je change d'avis, mais ça n'arrivera pas, ça n'arrivera plus. Loin du brouillard d'ivresse, je réussi à retirer mon jean et marche jusqu'à mon armoire pour prendre un de ses t-shirts. Je l'enfile à la place de mon top et retourne sur le lit, me glissant sous les couvertures. Drew a également retiré son jean, mais il a gardé son t-shirt avant de me rejoindre. Il s'allonge derrière moi et passe un bras hésitant autour de ma taille.
— Je ne devrais pas faire ça, il souffle en entrelaçant nos doigts.
Je serre sa main dans la mienne et serre fort les paupières en espérant que ce moment durera une éternité.
— Ne t'en vas pas, je le supplie d'une voix tremblante.
Son souffle lui échappe par saccades. Je peux sentir à quelle point cette situation le torture. Je m'en veux de l'avoir fait douter à ce point de mes paroles et de mes actes. Je n'ai pas la moindre idée de ce que je devrais faire pour le récupérer, mais je le ferais. Quoi que ce soit, ça sera toujours mieux que l'état dans lequel je suis depuis que je l'ai laissé partir.
Il embrasse mes cheveux et me ramène un peu plus contre lui. Son corps se détend lentement contre le mien. Nous restons ainsi un long moment, ne prononçant aucun mot jusqu'à ce que je sente son souffle devenir plus paisible sur mon cou. Quand je sais qu'il dort, j'autorise finalement mon corps à faire de même. Je cale ma respiration sur la sienne, sentant mon corps devenir plus lourd à mesure que les secondes s'écoulent. Mes doigts se serrent autour des siens une dernière fois, pour m'assurer qu'il ne part pas, puis je sombre brutalement dans un lourd sommeil alcoolisé.
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