Enfin moi
— Ne souris pas autant, tu vas avoir mal aux joues, me lance Sophia alors que nous nous retrouvons dans une petite pièce de la grande salle aux allures de château qu'elle et Jules ont louée pour leur mariage.
Je grimace un sourire en retirant son voile. Dans quelques minutes, une fois que tous les invités seront installés, je sortirais rejoindre Drew et nous attendrons que Jules et Sophia aient entamé leur danse d'entrée avant de les rejoindre. Puis les autres demoiselles d'honneur avec leurs cavaliers nous rejoindrons. Nous avons répété hier, l'enchaînement n'est pas compliqué : attendre que la musique change, se coller à son cavalier et balancer des hanches en suivant la musique. J'aime danser, donc le problème n'était pas là. Le plus difficile a été les trois précédentes répétitions. Nous avons passé la semaine à aider les mariés, enfin surtout moi à aider Sophia pendant que Drew et Jules buvaient des bières. Mais le point positif est qu'a force de traîner avec eux, Drew a fini par ne plus m'en vouloir. Et cette fois, c'est pour de bon. Il ne me regarde plus de la même façon, avec l'air de vouloir me jeter un verre d'eau à la figure. Il est a nouveau joyeux, attentionné, mais pas trop. C'est encore un peu compliqué et c'est à nouveau à cause de moi. Non pas que j'ai fais quelque chose de mal encore une fois, mais je n'ai toujours pas donné de réponse à sa question, et bien que cela ne semble plus vraiment le perturber, c'est moi que ça bloque. Comment tout donner à quelqu'un quand on ne sait pas exactement ce qu'on donne ?
— Désolée, je suis un peu stressée, je m'excuse en déposant le voile sur le sofa.
Sophia glousse et corrige son maquillage devant la petite coiffeuse.
— C'est mon mariage, c'est moi qui doit être stressée, pas toi.
Je souris plus sincèrement cette fois. Depuis quelques jours, je me sens étourdie, un peu dans les vapes. Pendant la cérémonie aujourd'hui, je n'ai fait que fixer Drew, puis les mariés, sans vraiment prêter attention à ce qui se passait. Si Drew n'avait pas été là, je crois que je n'aurais même pas remarqué que c'était terminé.
— Je n'ai pas eu beaucoup de temps à t'accorder pour t'écouter cette semaine, et j'en suis désolée. Comment ça se passe avec Drew ?
— Tu avais le mariage d'une princesse à organiser, c'est plutôt normal que tu n'aies pas eu une minute à toi.
— N'empêche que je m'en veux. Nous nous sommes vu presque tout les jours.
Elle se tourne sur sa chaise pour me faire face. Son regard semble vraiment préoccupé.
— J'ai eu à réfléchir pendant quelques jours. Drew m'a posé une simple question à laquelle je n'avais pas la moindre réponse.
— A quel sujet ?
Je soupire et me tortille les doigts.
— Moi.
Elle fronce les sourcils.
— Ne cherche pas, c'est trop long et compliqué à expliquer. Et tu as autre chose à faire aujourd'hui que de penser à mes problèmes.
Elle soupire et regarde son alliance avec un large sourire. Je lui embrasse la joue, évitant de lui mettre du rouge à lèvre. Ce n'est pas le moment de parler de mes états d'âme, mais de faire la fête.
— Tu es prête ?
Elle se lève, lissant sa longue robe qui épouse ses formes dans un satin ivoire sublime. Elle est simple mais très élégante, sexy avec son profond décolleté de dentelle dans le dos, sans être provocante.
— Je suis prête, elle affirme.
Je la prends brièvement dans mes bras, puis sors pour rejoindre les autres invités dans la grande salle de bal.
Drew m'attend, installé à notre table. Après son accident, j'ai demandé à Sophia de nous installer l'un à côté de l'autre. Elle n'a pas bronché une seule seconde malgré le mal que l'on a eu à faire ce foutu plan de table. Je suis obligée de traverser toute la salle pour le rejoindre, et monter sur la petite estrade sur laquelle se trouve la table d'honneur.
— Comment va la mariée ? il me demande avec humour.
Et il y a de quoi. Ce matin, en panique, Sophia m'a appelé pour me demander si elle faisait le bon choix, si ce n'était pas précipité. J'ai éclaté de rire, réveillant Drew qui dormais toujours à côté de moi. Il faut dire qu'à cinq heure du matin, peu de personnes sont déjà réveillées.
— Elle va bien. Je crois qu'elle est soulagée.
Je m'assois et Drew pose son bras sur ma chaise, caressant mon épaule dénudée du bout de ses doigts.
— Et toi ? il demande plus bas.
Je hoche la tête avec un léger sourire. Ses doigts caressent mon visage et la musique retentit. L'animateur annonce la venue des mariés et tout le monde se lève en les applaudissant. Prenant la main de Drew, je l'emmène de l'autre côté de la salle en longeant le mur.
— Je n'ai vraiment pas envie faire ça, il ronchonne alors que nous nous arrêtons dans un coin.
Sophia et Jules passent devant nous, riant, main dans la main, jusqu'au centre de la piste. La musique change encore une fois, pour laisser la reprise de « Stand by me » par Imagine Dragons retentir dans les haut-parleurs. L'émotion me submerge quand je les regarde danser les yeux dans les yeux, se murmurant quelques mots doux, s'embrassant tendrement sous les applaudissements et les hourras. Ma main se resserre dans celle de Drew, je retiens mes larmes. Nous n'avons pas eu droit à une telle cérémonie, ni à une première danse aussi émouvante et je regrette de ne pas le lui avoir offert. Il le mérite tellement.
Drew m'attire contre lui et colle ses lèvres à ma tempe. C'est le geste le plus tendre et le plus intime qu'il m'ait accordé ces derniers jours. Je sens que je ne vais pas tenir très longtemps sous toutes ces émotions.
— C'est bientôt à nous, il murmure.
Je me laisse aller contre lui quelques secondes avant qu'il ne m'emmène jusqu'à la piste. Me faisant tournoyer sur moi-même, il me rapproche soudain de son torse, et nous entamons nos pas de danse. A chaque nouveau « Stand » du refrain, un autre couple entre sur la piste de la même façon que nous. Nous sommes maintenant six couples, et une soixantaine d'invités nous regardent, mais je ne vois personne. Personne d'autre que mon mari. Il me sourit, fait glisser sa main posée sur ma hanche en de petites caresses discrètes. Il se penche vers moi et colle ses lèvres à mon oreille.
— Essaye de t'amuser, ma puce.
Mes doigts se resserrent sur leur prise et mon corps vibre à ses paroles, sa voix et son parfum. Je hoche discrètement la tête et me laisse emporter par la musique. Les mélodies s'enchaînent et nous continuons à tournoyer et nous balancer, serrés l'un contre l'autre. Bientôt, tous les invités se retrouvent à danser avec nous, mais je ne les vois toujours pas. Je suis perdue dans un brouillard de sensation. Une larme roule sur ma joue, mes yeux fermés ne me permettent pas de voir si quelqu'un en est témoin et je m'en fiche. L'émotion est trop grande. Un million de pensées se bousculent dans ma tête. La joie de voir ma meilleure amie heureuse, le bonheur d'être dans les bras de Drew, l'angoisse, l'amour et le plaisir d'être sa femme, le besoin de le sentir contre moi, de le toucher, l'envie de l'embrasser, le désir de l'aimer, le désespoir d'être enfin heureuse et paisible dans son amour, la rage de lui prouver que tout ira bien pour nous, la colère de ne pas avoir de réponse complète à ses questions, l'agonie de ressentir tout cela en même temps.
— J'ai besoin de prendre l'air, je lui murmure dans un sanglot étranglé.
Sans perdre une seconde, parce qu'il sait que je ne suis pas bien en cet instant, Drew me garde contre lui et nous ramène dans le couloir. Nous avançons jusqu'à l'arrière de la bâtisse et sortons dans le jardin. Quelques flambeaux éclairent le chemin, en prévision du lancer de lanterne plus tard dans la soirée. Nous avançons sous la lumière déclinante du jour pour nous réfugier sous une petite tonnelle de pierres blanches et de bois au milieu de la verdure. Je vois à peine où je marche à travers mes larmes. J'agonise.
Dès que nous nous arrêtons, je m'éloigne de Drew et m'accroche à une barrière pour chercher de l'air. La pierre froide sous mes mains me donne un encrage en cet instant. Je m'y accroche comme si j'allais tomber. Tout mon corps tremble sous mes sanglots, presque des cris de douleur. J'ai l'impression que mes poumons ne fonctionnent plus. Ma poitrine me brûle. Je pleure de la façon la moins élégante qui soit, ruinant sans doute mon maquillage par la même occasion.
— Tess...
Drew pose ses mains sur mes épaules, mais d'un mouvement brusque je m'écarte. Il me faut encore quelques secondes pour me calmer, seule. Il reste en retrait mais ne s'en va pas.
La douleur dans ma poitrine diminue mais ne disparaît pas. J'inspire profondément jusqu'à ce que mes sanglots se calment. Le silence revient doucement dans le jardin, m'amenant à me demander si Drew est encore là. J'ose un regard par-dessus mon épaule, et le vois se passer une main sur le visage.
— Je suis désolée, je marmonne sans vraiment le penser.
Il redresse brusquement la tête alors que je regarde à nouveau devant moi.
— Ne t'en fais pas.
Je ne m'en fais pas, non. A vrai dire, je me fiche de ce que les gens qui m'ont vu partir en sanglot peuvent penser de moi. Je me moque même de ce que Drew pense de ce qui vient de se passer. Pas parce que je me fiche de son opinion, mais parce que peu importe ce qu'il pense, je ne le regrette pas. J'en avait besoin. C'était un moment mal choisi, mais ce moment a aussi été le déclencheur de ma crise.
Je secoue légèrement la tête, le souffle court.
— Tess, il dit plus près.
Je sens qu'il hésite à poser ses mains sur moi.
— Est-ce que tu m'aimes toujours ? je lui demande sans me retourner.
— Evidemment. Je n'ai jamais cessé de t'aimer, Tess. Pas une seule fois.
Il attrape mes épaules et me force à me tourner vers lui.
— Pas une seule seconde, il ajoute en me regardant droit dans les yeux.
Je le vois encore un peu flou, alors j'essuie rageusement mes yeux.
— J'ai arrêté de t'aimer, je dis d'une voix étranglée.
Il se fige, le regard perdu. Il fait un demi pas en arrière, comme si je venais de le gifler. Je savais que ça lui ferait mal, alors je continue à lui expliquer.
— Quand je t'ai quitté, c'est ce qu'il s'est passé. J'ai voulu arrêter de t'aimer. Ne pas t'avoir avec moi me faisait trop mal. J'ai rangé tes affaires dans un carton, j'ai voulu te faire disparaître. Je ne pouvais pas le supporter. C'est au-delà de mes forces de vivre sans toi. Et c'était exactement pour cette raison, que je t'avais quitté. Parce que je savais que je ne pourrais pas vivre sans toi si je m'accrochais trop.
Ses bras tombent le long de son corps. Nous nous faisons face comme deux duellistes.
— Je ne comprends pas, il souffle.
— Tu voulais savoir ce qui m'est arrivé. Alors voilà. J'ai arrêté de t'aimer. Du moins, j'ai essayé. Mais tu refusais de partir. J'ai emballé tes affaires, mais ton odeur persistait. J'ai voulu effacer nos photos mais ton image restait derrière mes paupières. J'ai prié pour que je sois débarrassée de ce poids sur mon cœur, mais j'ai réalisé que mon cœur était resté avec toi. Que depuis tout ce temps, c'est à toi qu'il appartenait déjà. Quand je t'ai quitté, je l'ai fait parce que j'avais peur qu'il t'arrive quelque chose un jour et que je ne puisse pas y survivre. Je pensais te quitter avant de m'être attachée à ce point à ton existence auprès de moi. Je voulais te quitter avant que ça ne fasse trop mal.
« J'ai déjà perdu tout ce qui comptait pour moi, je ne pouvais pas m'infligé une telle souffrance en plus. Mais en te quittant, en essayant de t'oublier et de ne plus t'aimer, c'était pire que ce que j'avais connu jusque-là. J'avais l'impression d'avoir perdu la moitié de moi-même. Et c'est ironiquement ce qui m'a rendu plus forte.
« La perte qui devait me détruire, la plus difficile de ma vie, m'a rendue plus forte. J'ai appris que je pouvais et devais arrêter de vivre dans la peur, parce que la douleur peut venir à tout instant. Je peux même me l'infliger à moi-même. Quand je suis partie, j'ai suffoqué, je me suis noyée et une fois remontée à la surface, je n'ai même pas cherché à savoir si tu m'avais tiré de l'eau ou si j'avais simplement eu la force de nager. Maintenant j'ai compris. J'ai nagé.
« J'ai compris que je n'ai pas besoin de toi pour survivre. Mais j'ai besoin de toi pour vivre. Tu n'as pas à me sauver, parce que je suis enfin consciente que je peux me sauver moi-même. »
Une larme solitaire roule sur sa joue. Je ne me souviens pas l'avoir vu pleurer et encore moins de cette façon. Son regard aussi sombre qu'un soir de tempête dégage du soulagement, de l'amour et de l'adoration.
— Tess... il souffle d'une voix tremblante.
Je secoue la tête et m'avance pour prendre son visage entre mes mains.
— Ne dis rien. Tu n'as pas besoin de dire quoi que ce soit. Maintenant tu sais pourquoi je ne partirais plus, pourquoi il m'a fallu ça pour le comprendre. Tu sais maintenant que je t'aime plus que tout.
Ses bras se referment brusquement autour de moi et ses lèvres percutent les miennes. Son baiser est violent, désespéré, mais tellement bon. Son soulagement et le mien s'expriment avec rage, se déchaînent dans ce simple contacte, cette simple danse de langues, de lèvres et de dents. Les papillons s'envolent dans mon ventre, je sens que mon rythme cardiaque est proche du maximum et je ne sais plus où poser mes mains. Je veux le sentir, le toucher, partout. Les siennes ont plus de facilités. Il caresse mes bras nus, mes côtes à travers le fin tissu, mes hanches, puis remonte vers mon cou, trace un collier de caresses puis ses doigts se pose dans ma nuque pour m'empêcher de reculer trop tôt.
— Je t'aime au-delà du réel, il murmure contre ma bouche.
Mes doigts s'enfoncent dans ses cheveux et un gémissement m'échappe quand il mordille ma lèvre avant de l'aspirer entre les siennes.
— Donnes-moi ton cœur et je te donnerais mon âme, je récite.
Il sourit contre mes lèvres.
— Tu as déjà tout de moi. Mon âme, mon cœur, et mon corps tout entier.
C'est tellement bon de le sentir m'aimer ainsi, sans limite. Cette semaine a été tellement longue que je n'en voyais plus la fin. Maintenant je ne veux plus que le temps nous poursuive. J'ai l'impression d'avoir gâcher un peu de notre temps, mais je sais que c'était nécessaire. Nous en aurions gâché bien plus si je n'avais pas fait ça. Je l'aurais fait souffrir pour rien. Je nous aurais fait souffrir en vain.
Glissant une main sur mes fesses, il colle mes hanches aux siennes.
— Je te veux, là. Je veux te sentir, te dire et te montrer à quel point je t'aime.
— On ne peut pas partir maintenant, je grogne en m'accrochant à sa veste.
Nos fronts se touchent, nos soufflent se mêlent.
— Je sais, il dit entre ses dents, les yeux fermés.
— Nous aurons toute la journée demain. La seule question est : chez toi ou chez moi ?
Il sourit et ouvre les yeux pour voir ma réaction.
— Chez nous, il déclare avec malice.
Je me recule assez pour voir son visage en entier.
— Demain. Chez nous, il répète.
Puis il m'embrasse à nouveau passionnément. J'en oublie de lui poser des questions.
Me tenant la main, Drew me ramène à l'intérieur après que nous ayons marcher quelques minutes dans le jardin au crépuscule. Personne ne nous regarde, personne n'inspecte mon visage pour voir si j'ai beaucoup pleuré et pourquoi. Drew m'a aidé à effacer les traces, bien qu'il m'ait assuré que l'on ne voit rien. Je lui ai demandé de rester un peu dehors le temps que je me calme totalement et que mes yeux perdent un peu de leur rougeur.
— Tess !
Une main attrape mon bras et m'oblige à me retourner. Je me retrouve face à Sophia, l'air furieuse. Merde ! Elle va me tuer pour avoir fait une telle scène à son mariage. Mais alors qu'elle ouvre la bouche pour m'anéantir sans doute, son expression change, et elle se radouci.
— Euh... bon. Je m'apprêtais à vous engueuler parce que tu as réussi à faire pleurer ma meilleure amie le jour de mon mariage, elle dit en pointant Drew. Mais je vois que ça va beaucoup mieux.
— Je suis désolée, ce n'était pas le bon moment pour craquer...
— Non ! Non ! Ne t'excuse pas.
Elle pose ses mains sur mes épaules.
— Tu vas bien ? elle me demande le regard droit dans le mien.
Et je comprends qu'elle ne parle pas seulement de moi, mais aussi de Drew.
Je hoche la tête, un léger sourire aux lèvres.
— Alors c'est tout ce qui compte.
Elle me prend dans ses bras, me serre si fort que j'ai du mal à respirer.
— Vous vous êtes réconciliés ? elle me demande à l'oreille.
Je hoche à nouveau la tête et elle me relâche.
— Alors c'est définitivement le plus beau jour de ma vie, elle déclare avec un large sourire.
— J'espère bien, marmonne Jules en arrivant derrière elle, passant un bras autour de sa taille.
Sophia se laisse aller contre lui, cachant à moitié son visage dans le cou de son mari.
— On est les mecs les plus chanceux de la terre, dit Jules en tendant le poing vers Drew.
Ce dernier tape dedans en ma ramenant contre lui. Il embrasse ma tempe avant de lui répondre.
— Oh, oui !
Le cœur plus léger, je commence à compter les heures qui nous séparent de « chez nous ».
Le reste de la soirée se passe sans encombre. Personne ne cherche à se tuer, personne ne semble avoir volé le cavalier de quelqu'un d'autre et personne ne finit complètement bourrée à danser sur la table. Sophia m'avait dit que c'était une éventualité.
Après le repas, nous sortons tous dans le jardin avec nos lanternes, inscrivant nos souhaits sur la petite carte qui en pend. La lanterne des mariés est rouge, les autres sont blanches. Ils lancent la leur en première, puis nous les imitons chacun notre tour. Le spectacle est grandiose, le grand jardin est surplombé de tâches de lumières qui s'envolent de plus en plus haut comme des étoiles retournant dans le ciel. Je me tiens contre Drew, la tête levée vers les lumières qui disparaissent peu à peu.
— Je me suis retenu une centaine de fois de te le dire cette semaine, me souffle Drew à l'oreille, mais je ne me retiendrais plus jamais. Je t'aime, Tess Jacobs.
Cette fois, l'entendre prononcer mon nom de femme mariée ne provoque pas de la panique. Je ne sens que de la joie, du soulagement et un immense bonheur.
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