Embrasse-moi si tu peux




J'entre dans l'immeuble de Drew et Kyle. Ce dernier m'en a donné l'adresse ce matin en terminant son service. Il tient vraiment à ce que je vienne. Et comme j'ai vraiment l'impression de m'imposer, j'ai ramené de la bière et le dessert. Je sais que c'est Kyle qui m'a invitée, mais j'ai quand même l'impression de m'immiscer dans une sorte de rituel fraternel. J'arrive au deuxième et dernier étage, et encombrée par mes présents, je suis obligée de toquer du bout du pied. Le son est si fort qu'on a plutôt l'impression que j'essaye de défoncer la porte. Au moins, elle s'ouvre rapidement. Kyle apparait avec un large sourire et me tire le bras pour que j'entre.

— Wow ! Qu'est-ce qui te prend ?

Il referme la porte et soupire.

— Rien du tout.

Son air malicieux n'augure rien de bon. Ses yeux descendent vers mes mains.

— Oh, génial ! De la bière et ... c'est quoi ? Un gâteau que t'a piqué au café ? On a le droit de faire ça ?

Il prend les bières tout en parlant et se dirige vers une petite cuisine aménagée dans le coin de la pièce. De l'autre côté, le salon est composé d'un large canapé en cuir noir, un fauteuil similaire, une table basse, et un gros panier pour Boomer. Qui n'a pas attendu une seconde pour venir se coller à mes jambes tel un chat en manque d'affection.

— C'est une tarte au chocolat que j'ai faite moi-même cet après-midi. Et non, tu n'as pas le droit de piquer des trucs au café mais tu as une réduction dessus.

Je dépose la tarte dans le réfrigérateur qui, je dois l'admettre, et bien mieux garni que le mien. Et pas seulement avec des plats tous prêts. Il y a de quoi cuisiner là-dedans, et bien. J'avoue que je suis impressionnée.

— Cool.

Il décapsule une bière et me la tend une fois que je me suis débarrassée de mon manteau, avant de s'en ouvrir une.

— Tu as le droit d'en boire ?

Il lève les yeux au ciel et prend une longue gorgée avant de me pointer du doigt.

— C'est toi qui les a ramenées.

Je grogne et m'accroupi pour faire des papouilles à Boomer.

— Sarah vient ce soir ?

Il a un léger rire et me regarde d'un air entendu. Je grimace.

— Elle a refusé ?

Cette fois son regard se fait sévère.

— Jamais une fille ne m'a dit non.

Je lève les mains en signe de paix.

— Excusez-moi, grand maître, je n'avais pas réalisé.

Nous éclatons de rire au moment où la porte d'entrée s'ouvre. Je me retourne brusquement et me fige en même temps que Drew. Il est encore vêtu de son uniforme et porte deux boites de pizza. Son visage passe de l'étonnement, à l'inquiétude, puis se tourne vers Kyle et devient menaçant. Je me tourne vers ce dernier à mon tour et imite le regard de Drew.

— Tu ne l'avais pas prévenu ?

Kyle lève les yeux au ciel et vide sa bière.

— Et tu bois de la bière, gronde son frère.

— C'est elle qui les a ramenées, il se défend.

Je baisse la tête.

— Ce n'est pas une raison, si je te vois en boire une autre, ça va mal aller.

— Oh mais surtout ne me remercie pas de t'avoir arrangé un dîner avec ton fantasme.

J'écarquille les yeux et Drew devient rouge de fureur. Il s'approche de Kyle, lui colle une boite de pizza dans les mains et pointe le doigt vers le petit couloir.

Kyle n'en perd pas moins son sourire. Il m'adresse un clin d'oeil et ouvre la boite pour commencer à grignoter sa pizza en chemin vers ce que je suppose être sa chambre.

— Je suis désolée, je souffle sans préciser de quoi je m'excuse.

Drew passe ses mains dans ses cheveux, puis sur son visage et se tourne enfin vers moi.

— Tu n'as rien fait de mal. C'est moi qui te demande pardon pour le comportement de Kyle. Il essaye souvent de me pousser à bout et après une longue journée comme aujourd'hui, il y arrive bien trop facilement.

— Oh.

Je le détaille un peu plus longuement et remarque qu'il a l'air fatigué. Ses traits son tirés, il se tient moins droit qu'à son habitude et les premiers boutons de sa chemise sont déjà ouverts.

— Je vais te laisser alors, je dis en récupérant mon manteau.

— Non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire.

Il tient mon bras pour être certain que je ne vais pas m'enfuir.

— Tu es fatigué, je souligne bien que je n'ai pas vraiment envie de partir.

— Oui, mais je veux que tu restes.

— Tu en es sûr ?

Il incline légèrement la tête sur le côté et m'adresse ce sourire sexy qui présageait des moments intenses quand nous étions au chalet.

— Je te l'ai dit, j'ai toujours mes menottes et je n'hésiterais pas à les utiliser.

J'ai soudain du mal à déglutir. Mon ventre fait des bons dans tous les sens, je crois que toute une nué de papillons y a élu domicile.

— J'en conclu que je n'ai pas le choix, je réplique d'une voix rauque.

Il secoue la tête et pose sa main contre ma joue. Son pouce caresse ma lèvre et mon souffle se coupe. Ses baisers m'ont manqué. Tout mon corps se tend dans l'attente qu'il se décide, mais il n'en fait rien. Sa main glisse dans mon cou qu'il caresse du bout des doigts. J'en ai des frissons jusqu'au bout des orteils.

— Je t'ai dit que je ne te laisserais plus gagner contre moi. Ton seul moyen de réussir est d'avoir le même but que moi. On gagnera ensemble.

Je souris malgré moi. Sa main retombe mollement contre sa cuisse.

— Allons dîner avant que les pizzas ne soient froides.

Il m'a fallu un long moment pour calmer les papillons, et plusieurs bières pour me persuader qu'ils ne vont pas recommencer. Mais l'homme qui vient de débarrasser nos restes n'aide vraiment pas. Tout le repas, il m'a accidentellement caressé le bras, frôlé la cuisse, et m'a sorti un tas de phrases à double sens comme le moment où il m'a regardé droit dans le yeux alors que je suçais la sauce sur mon doigt et m'a demandé si c'est bon. Peut-être que je me fais des idées, mais je suis presque certaine que ce n'est pas le cas.

— Tu m'excuse quelques minutes ? Il faut que je me change.

— Oui, bien sûr. Je vais t'attendre là-bas.

Je pointe le canapé du doigt et me lève en essayant de ne pas l'imaginer nue sous sa douche à quelques pas de moi.

— Tu peux m'accompagner si tu veux.

Je me fige, lui tournant toujours le dos.

Réveille des papillons.

— Quoi ?

Je l'entends rire et décide de m'installer sur le canapé comme si je n'avais vraiment pas compris. Mais il n'est pas dupe. Ses grand yeux verts moqueurs sont en fête. Il est appuyé avec un coude contre le comptoir de la cuisine, l'air nonchalant.

— Tu sais, j'ai rêvé de te mettre dans cette baignoire au chalet. Et si la bulle du jacuzzi n'était pas transparente, on se serait retrouvés là-dedans aussi.

Respire, Tess. Respire. Ce n'est pas aussi bien qu'on le dit, j'en suis certaine. Mais l'idée est vraiment tentante. Non, je dois penser à autre chose.

— Dommage que tu m'ais crié dessus comme ça. On aurait eu plus de temps pour le faire.

Il perd un peu de son sourire. Bien. Il n'y a pas que lui qui peut jouer. Ses épaules s'affaissent légèrement.

— J'avoue, c'est en grande partie de ma faute.

Je hoche la tête pour ne pas répliquer que c'est entièrement de sa faute. Il soupire lourdement.

— Je vais me changer et on reparlera de ça tout à l'heure.

J'ai l'impression que tout est dit à ce sujet, mais je peux écouter ses arguments. 

Quand Drew revient, j'ai malheureusement eu le temps de jouer avec Boomer et de faire tomber une petite boite en carton remplie de photos. Drew entre dans la pièce sans que je ne l'entende alors que je suis à genoux, les fesses en l'air, pour essayer de récupérer les photos tombées sous la table basse. Seul un grognement m'avertit de sa présence juste avant qu'une petite claque ne retentisse sur mon postérieur. Surprise, je me relève brusquement et me cogne violemment la tête à la table basse.

— Aïe !

— Merde, Bébé, ça va ?

Tirant sur mes hanches, Drew m'extrait de sous la table alors que je me frotte l'arrière du crâne et essaye d'oublier qu'il vient de m'appeler Bébé. Ça me plait bien trop pour pouvoir être furieuse contre lui.

— Fais-moi voir.

Il écarte mes mains et fouille dans mes cheveux, écrasant mon visage dans son torse nu.

Son. Torse. Nu.

Je resserre instinctivement mes cuisses en humant son parfum. Ridicule. Je dois me reprendre. Me massant la tête, Drew passe ses doigts sur la petite bosse qui se forme.

— Aïe !

J'exagère, ça ne fait pas si mal que ça, mais je suis tout de même ravie de voir son air coupable.

— Attends, je vais chercher une poche de glace.

Il revient avant que j'ai eu le temps de lui dire que ce n'est pas la peine. Maintenant la poche sur ma tête, il m'aide à me lever et me dépose sur le canapé, me serrant contre lui. Je lui frappe le torse.

— Hé !

— Tu sais très bien que tu le mérite.

— Qu'est-ce que tu faisais sous la table au juste ?

— N'essaye pas de prétendre que c'est de ma faute, je l'avertie. Je ramassais les photos qui sont tombées.

Il dépose un baiser dans mes cheveux.

— Quand j'ai vu tes jolies petites fesses en l'air, je n'ai pas pu résister.

Il embrasse ma tempe cette fois et se penche pour prendre la boite et les photos que je n'ai pas remises dedans. Je lui arrache une photo des mains et la regarde avant d'éclater de rire.

— C'est qui ce beau gosse ?

Un petit garçon d'environ quatre ans sur la photo, porte une robe et des talons beaucoup trop grands, son visage recouvert de couleur que je soupçonne être du maquillage. A côté de moi, Drew se cache derrière sa main.

— C'est moi, il gémit.

Je me mords la lèvre pour arrêter de rire.

— Tu es trop mignon, je le taquine.

Il reprend la photo et la cache tout au fond du carton. J'en attrape une autre où un garçon bien plus âgé, d'environ dix ans, porte un petit bébé dans ses bras. Il sourit, mais ses yeux n'ont pas l'air joyeux.

— C'est toi et Kyle ?

Il passe un bras autour de moi et commence à me masser distraitement l'arrière du crâne. Je vais bientôt me mettre à ronronner.

— Ouais. Il avait un mois environ. Il est resté plusieurs semaines en couveuse parce qu'il est né prématurément. La photo a été prise quand il est sorti de l'hôpital.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

Il soupire lourdement et je vois de la colère et de la tristesse se mélanger sur son visage. Il fixe la photo les yeux presque rouges.

— Tu n'es pas obligé de me le dire.

Je repose la photo et en pioche une autre mais il retient ma main. Son regard torturé plonge dans le mien alors que je relève les yeux.

— Un jour je te le dirai. Je te dirai tout, mais j'ai besoin d'un peu plus de temps.

Je peux voir la douleur dans son regard et la confusion sur son visage. Je ne sais pas ce qui est arrivé, mais ça devait être quelque chose d'extrêmement traumatisant pour qu'il ait encore du mal à en parler seize ans après.

— D'accord.

— D'accord, il souffle en retour, caressant ma joue de ses doigts.

Cette fois, quand mon souffle se coupe et que mon cœur se met à battre plus vite, il ne s'arrête pas. Ses lèvres se rapprochent dangereusement des miennes, mais c'est un danger que je veux tenter. Sa main plonge dans mes cheveux, la poche de glace tombe lourdement derrière moi. Au moment où je ferme les yeux, ses lèvres trouvent enfin les miennes. Un soupir de soulagement et de plaisir m'échappe. Son baiser commence doucement, sa bouche sensuelle et ses dents jouent avec ma lèvre, puis sa langue rejoint la mienne pour entamer cette danse folle qu'il sait si bien mener. Il m'a tellement manqué. Ses lèvres m'ont tellement manqué. Je m'agrippe à ses épaules, passant mes bras autour de son cou, mes jambes rejetées sur les siennes. Ses mains caressent mon dos, plongent dans mes cheveux, s'aventurent jusqu'à ma poitrine. J'essaye de lui montrer à quel point il m'a manqué, mais je réalise soudain que nous sommes dans son salon, et plus au chalet, et que si nous allons plus loin, cela voudra dire beaucoup de choses pour lui. Des choses que ne je suis pas prête à lui promettre.

Nous sommes tous les deux à bout de souffle quand je m'écarte enfin. Nos regards ne se lâchent pas. Des questions restent en suspens entre nous. Aucun de nous deux ne veut les poser.

— Hé, c'est pour quand le dessert ? beugle soudain Kyle en sortant de sa chambre.

Le temps qu'il traverse le couloir, je me suis décrochée du cou de Drew mais il a retenu mes jambes sur ses cuisses.

— De quoi tu parles ? lui demande Drew d'une voix tout à fait normale.

— Ta copine nous a ramené une tarte au chocolat, il l'informe en ouvrant le réfrigérateur pour la sortir.

Drew lève un sourcil à mon intention, les lèvres étirées en un sourire ravageur.

— Elle n'est sans doute pas aussi bonne que ton gâteau au chocolat.

Il embrasse ma joue et pousse mes jambes pour pouvoir se lever.

— Je suis certain qu'elle est excellente, il affirme en sortant déjà des petites assiettes qu'il tend à Kyle.

Ce dernier coupe des parts énormes comme s'il ne venait pas d'engloutir toute une pizza.

— Je vais partager celle-ci avec Tess, le prévient son frère pour qu'il ne coupe pas un troisième morceau qui effacerait les deux tiers de la tarte.

— Qu'est-ce que vous faites ? demande Kyle la bouche pleine en suivant son frère jusqu'au salon.

Il s'installe sur le fauteuil, à côté de moi. Drew remet mes jambes sur les siennes et me tend une petite fourchette.

— On regarde des photos, je réponds le plus innocemment possible.

Kyle en prend une sur la table basse et sourit.

— On devrait l'encadrer celle-ci.

Il la tourne vers nous. Je peux voir une belle femme, aux longs cheveux noirs, sourire à l'objectif en tenant un petit garçon aux grands yeux verts par l'épaule. Le ventre de la femme est arrondi sous sa jolie robe en dentelle. Elle semble heureuse, tout comme le petit garçon sur la photo.

— Une des rares photos de nous trois, commente Kyle.

Drew ne fait que grogner en réponse. Est-ce qu'il a mal pris la venue de son petit frère dans sa vie ? Il semble heureux sur cette photo, mais pas sur l'autre. Que s'est-il passé entre ces deux clichés ?

— C'est Matthew qui a pris la photo, marmonne Drew.

— On s'en fiche, ce qui compte ce sont les personnes sur la photo.

Qui est Matthew ? j'ai envie de demander. Mais je me ravise. A l'expression du visage de Drew, je pense que c'est un sujet très sensible.

Kyle met la photo de côté et en prend une autre.

— Oh, mon premier match des Red Wings ! il s'exclame en tournant la photo vers nous.

Un petit garçon joyeux, d'environ sept ans, lève les pouces dans un maillot trop grand des Red Wings de Detroit. On peut apercevoir les joueurs sur la glace au loin. Soudain, une lumière s'illumine dans ma tête.

— Les Red Wings ?

— L'équipe de hockey, me précise Drew bien que je le sache déjà. Nous sommes de Detroit et mon frère est fan de hockey.

— Vraiment ?

Ils me dévisagent tous les deux, sans comprendre d'où me vient cet enthousiasme.

— Il y a un match samedi prochain.

Kyle fait la moue.

— Ouais je sais, contre les Avalanches. Mais il n'y a plus de place.

Je bondis sur mes pieds et vais récupérer mon sac que j'ai laissé avec mon manteau sur un tabouret de bar. Il me faut plusieurs secondes pour retrouver les billets que je suis allée récupérer au magasin de sport. Je les garde derrière mon dos jusqu'à revenir au salon. Avec un large sourire sur le visage, je scrute Kyle et Drew qui me regardent comme si j'étais devenue folle.

— Il y avait un jeu au magasin de sport pour gagner des places, je commence, et j'ai gagné ! je m'exclame en brandissant les places bien rangées les unes derrière les autres.

Kyle fait un bon de son fauteuil, les yeux exorbités.

— Oh putain de merde ! T'en as combien ?

— Surveille ton langage, gronde Drew.

Je fais la moue.

— Eh bien... nous sommes trois...

Je fais durer le suspense pour mon plus grand plaisir parce qu'ils sont tous les deux pendus à mes lèvres. Je crois bien que Kyle va se mettre à genoux pour me supplier.

— J'en ai quatre !

Je sépare les places pour qu'il puissent les voir et les compter. Je n'ai pas le temps de relever les yeux que mes pieds ne touchent plus le sol. Un couinement m'échappe alors que Kyle me fait tournoyer avec lui.

— Tess, t'es géniale !

Il me repose et me serre contre lui. Je croise le regarde de Drew par-dessus son épaule. Il contient sa joie mais ses yeux ne me trompent pas. Et ce n'est pas pour les places qu'il est heureux, c'est parce que son frère est heureux. Mon cœur se serre de joie. Kyle embrasse ma joue et m'arrache les places des mains. Drew vient à son tour me prendre dans ses bras et dépose un baiser sur mon front.

— Tu es incroyable.

— Je sais.

Il rit et dépose un baiser sur mes lèvres.

— Oh merde ! C'est des Pass VIP ! crie Kyle.

Je hoche la tête à son intention.

— Rencontre avec les joueurs et place de choix, je lui confirme.

— Drew si tu merde, c'est moi qui sortirais avec elle, le prévient Kyle tout à fait sérieux.

— Même pas en rêve, morveux.

J'embrasse la joue de Kyle et récupère les billets dans sa main.

— Je préfère les garder avec moi. Mais je compte sur toi pour trouver une quatrième personne pour nous accompagner.

— J'ai ma petite idée, il réplique avec un air de conspirateur.

Puis il disparaît dans sa chambre. Je remets les places dans mon sac.

— Bon, je crois que j'ai accomplie ma mission, je vais rentrer chez moi, il se fait tard.

Des bras virils, puissants et chauds, passent autour de ma taille et me collent au torse dénudé de Drew.

— Reste, il murmure dans mon cou.

Il écarte mes cheveux pour pouvoir mieux embrasser chaque millimètre.

— C'est un ordre ? je demande d'une voix rauque.

Il sourit contre ma peau.

— J'aimerai bien.

Je me retourne dans ses bras pour lui faire face. Je sais qu'il ne va pas insister si je dis non. Et connaissant mes faiblesses, je préfère partir pour être certaine de ne pas le blesser par la suite.

— Une autre fois ?

Il examine mon regard en me caressant le dos du bout des doigts.

— Qu'est-ce qui t'effraye, ma puce ?

J'ai un frisson à ce surnom, il me plait autant que l'autre. Je détourne le regard et passe mes bras autour de sa taille pour poser ma tête sur son torse.

— Je n'en suis pas certaine.

Il embrasse mes cheveux et me serre un peu plus contre lui.

— Tu n'as aucune raison d'avoir peur de moi.

Je secoue la tête.

— Je sais. Je n'ai pas peur de toi. J'ai juste besoin... de comprendre certaines choses. Me faire confiance à moi-même.

Il embrasse ma tempe, puis ma joue, puis passe ses doigts sous mon menton pour embrasser mes lèvres. Juste un léger frôlement. Quand il plonge son regard dans le mien, je sais qu'il comprend que j'ai besoin de temps.

— Tu es venue à pieds?

Ses doigts continuent à glisser dans mes cheveux et c'est vraiment vraiment très agréable.

— Oui, je lui réponds les yeux mi-clos.

Il a un petit rire moqueur juste avant que ses lèvres ne retrouvent les miennes. Comme il ne porte rien à part son pantalon, je ne trouve rien d'autre que ses bras pour m'y accrocher. Ce contact ma rappelle à quel point sa peau est douce et chaude.

— Je te raccompagne en voiture, il dit après avoir écourté notre baiser.

Je retiens un grognement de frustration et me force à afficher un sourire. Drew dépose un dernier baiser sur mes lèvres puis va enfiler quelque chose de plus chaud pour me raccompagner.

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