5 - Rouge sang
***
- MITZRAEL - L'ange de la réparation.
***
Je me retrouve une fois de plus plongé dans ce monde onirique. Un espace sans lumière ni couleur, un véritable néant. Une réalité nocturne à laquelle je suis confronté chaque nuit.
- Je devrais aller chercher la porte. Peut-être qu'elle est restée ouverte.
Je me mets en marche, sans relâche, mais cette fois-ci, un chevet apparaît devant moi, attirant mon attention. Je m'approche doucement et découvre un objet posé au-dessus. En fouillant dans ma mémoire, une vague de peur m'envahit et m'arrête juste avant de l'avoir effleuré.
C'est cette chose qui m'a conduite ici !
Ne voulant pas atterrir de nouveau dans un autre endroit surréaliste, je préfère ne pas le toucher. Toutefois, je l'observe attentivement et remarque une fissure au centre, séparant en deux un motif d'infini.
Cette fissure. Je me demande ce qu'il a bien pu se passer dans ce cabinet après avoir clos mes paupières.
En laissant de côté cette énigme, je m'accroupis pour essayer d'ouvrir le petit meuble, mais sans succès.
- C'est verrouillée.
Il y a sur ce meuble en bois noir une petite serrure dorée.
- Où vais-je trouver la clé dans se néant ? Me demandé-je observant tout autour de moi cette obscurité infinie.
Je relève la tête et une idée me parvient. Sans réfléchir plus, je lève le pied et frappe le meuble aussi fort que je peux afin de le renverser.
Quand la décoration en verre se brise au sol, soudain, l'obscurité qui règne depuis le début se transforme en une page blanche aveuglante. Mes yeux, éblouis par cette lumière intense, se ferment immédiatement et se rouvrent plusieurs fois, pour s'habituer à cet éclat.
Une goutte tombe sur mon visage, puis deux, puis trois. J'essuie mes joues et remarque la couleur étrange qui mouille mes doigts.
C'est rouge, et la texture on dirais...
C'est alors qu'une pluie de sang commence à tomber, tachant goutte à goutte cette toile blanche tout autour de moi.
Je peux ressentir chaque goutte comme si elles étaient une étincelle qui consume tout mon être.
Le sang continue de tomber, créant une véritable œuvre d'art macabre.
Chaque goutte qui touche ma peau se met à me brûler, chargée d'une énergie sombre et puissante.
Une douleur lancinante envahissait chaque parcelle de mon corps, mais en même temps, je suis fasciné par cette scène surréaliste qui se déroule devant moi, l'observant jusqu'à en avoir la vision totalement recouverte.
***
Je me sens très lourde, incapable de bouger le moindre muscle. Mon cœur bat à tout rompre, et la sueur perle sur mon visage. Un souffle frais effleure ma peau, m'offrant un semblant de fraîcheur, mais mes yeux restent clos, m'empêchant de voir ce qui se passe autour de moi.
Mon corps brûle, je ressens encore les gouttes de sang de mon rêve qui continuent de se déverser sur moi, me consumant de l'intérieur. La respiration devient difficile, essayant de toutes mes forces à ouvrir les yeux. Soudain, une caresse sur mes lèvres, d'une douceur apaisante me réconforte dans cette situation terrifiante.
Qui est-ce ?
Je réussis à bouger légèrement un doigt, mais garde les yeux fermés, attendant que la personne inconnue s'en aille.
Après avoir ressentit mes lèvres être effleuré par une seconde peau, plus aucun bruit ne s'entend dans la chambre.
Il n'y a plus de bruit, l'intrus a du s'en aller.
J'ouvre les yeux lentement et jette un coup d'œil à côté de moi.
Il est allongé et toujours inconscient. Ça ne doit pas être lui qui m'a embrassé.
Je me lève doucement, les muscles encore engourdis par le sommeil, puis la porte de la chambre s'ouvre sur Hailey.
- T'es enfin réveillé, chuchote-t-elle.
- Euh...Oui.
- Tiens, je t'ai préparé quelques habits.
- C'est gentil, merci Hailey.
- Merci à toi d'avoir veillé sur mon frère.
Immédiatement, je lance un regard sur le garçon.
- Désolé, je...ne savais pas que... je ne voulais pas dormir avec lui..., bégayais-je.
-Détends-toi, je ne t'en veux pas. C'est vrai qu'on l'a placé sur le lit dans lequel tu devais dormir, et puis, avec le voyage que tu as dû faire je comprends que tu te sois endormi.
-Donc...tu as deux frères ?
- Oui, Hayden est le plus âgée, suivie d'Hadrien. Hadrien ne nous ressemble pas trop mais il reste quand même un beau garçon aux cheveux d'or.
- Tu penses qu'il va s'en sortir ?
- Oui, ne t'en fais pas. Les anges, comme lui, ont l'habitude de ce genre de blessure. Sa ne m'empêche pas qu'à chaque fois je fini paniqué de le voir ainsi.
Elle lui jette un regard qui pour moi a l'air tendre sauf que son visage n'en montre aucun signe.
- Bon, va te préparer et viens nous rejoindre au réfectoire. C'est tout de suite à droite en sortant de la chambre et tu continues tout droit. Tu peux utiliser ce que tu veux dans mes affaires, continue-t-elle.
- Oh... c'est cool, super.
Je lui adresse un sourire reconnaissant, pour sa gentillesse et la regarde s'en aller.
Après avoir pris une douche revigorante, je me sèche et mets une serviette de bain autour de moi, puis me rends compte que... Je me souviens de mon rêve.
Je ne bouge plus pendant que je me brosse les cheveux devant le miroir de la salle de bain qui c'est encore embrumé. Toutefois il me permet de me mieux me perdre dans mes pensées.
Pendant la minute de réveil, je me suis souvenu des gouttes de sang. Il y avait quoi aussi ? Le petit meuble ! Oui c'est ça et aussi... aussi...je ne me souviens que de ça, c'est déjà pas mal.
Depuis cette consultation, je me souviens de plus en plus de mes rêves, ce qui n'est jamais arriver avant sa.
Durant ma réflexion, une douce chaleur se fait sentir dans mon dos. Instinctivement, je me retourne et découvre Hadrien près de moi. Prise de panique, j'essaie de lui couvrir les yeux, lâchant ma brosse à cheveux qui tombe au sol.
- C'est trop tard, je t'ai déjà vu, tu peux enlever tes mains, souffle-t-il.
- Mais ça ne va pas, sort !
- Ma présence te gêne ?
J'ai l'impression d'avoir déjà entendu cette phrase.
- Oui, je te signale qu'on ne débarque pas dans la salle de bain quand elle est déjà occupée. Et puis... On est tous les deux à moitié habillés, dis-je en remarquant qu'il est en caleçon.
C'était lui alors ?
- Attends, c'était toi tout à l'heure ?, reprené-je.
Il saisit mes poignets fortement, lui rendant la vue et les bascule au-dessus de ma tête.
- Tu veux parler de ça...
Son visage s'approche du mien, fixant intensément mes lèvres puis mes yeux.
Lorsque nos regards se croisent, je retrouve enfin la seule ressemblance de leur famille... Leur yeux sont les même.
Ses yeux ténébreux et hypnotique me transpercent l'âme. Il me captivent et me retrouve incapable de résister à leur pouvoir magnétique. Mon pouls s'accélère, l'excitation et l'appréhension se mélangent dans ma poitrine.
Sentant qu'il va m'embrasser, je tourne ma tête au dernier moment, reprenant connaissance de ce qu'il ce passe, laissant planer un moment de suspens.
Ce geste ne lui plaît pas et ses sourcils se froncent, déformant son visage et lui donne une expression enragée et pleine de frustration. Il me plaque alors violemment contre la paroi vitrée de la douche. Son corps, brûlant de colère et de désir, se presse contre le mien.
- Que...
- Chut, laisse-moi faire et ne fais aucun bruit, me chuchote-t-il.
Non, stop.
Prise de peur et de confusion je fixe encore le mur à côté de moi. Soudainement, je sens quelque chose d'humide passer sur ma peau le long de mon cou jusqu'à mon oreille.
Ne sachant pas quoi faire pour me sortir de cette situation, je ferme les yeux et reste immobile de terreur, espérant qu'il finis par s'arrêter.
Mes espoirs ont été entendus et c'est ce qu'il se passe aussitôt. Il ne fait plus aucun mouvement, ni bruit.
Que fait-il ?
Sa prise se relâche et ses mains tombent le long de son corps à la suite de sa tête, qui fait de même, atterrissant sur mon épaule lourdement. Je le rattrape dans un moment d'instinct, ne sachant pas pourquoi mon instinct n'arrive pas a distingué une personne gentille et méchante.
Essayant de le garder dans mes bras, j'aperçois des lignes rouges vif. À sa source, un creux profond dans sa peau est formé ressemblant à une blessure d'arme blanche. Elle a dû se réouvrir pendant la nuit, ou bien pendant sa tentative... laisse tomber Marie.
Je secoue la tête puis regarde ses traces rougeâtre descendre verticalement jusqu'au sol, formant une flaque naissante.
- Hé...toi !, l'interpelé-je en le tapotant sur le dos loin de sa blessure.
Il ne m'entend pas. Il est lourd, bon sang.
Je passe son bras autour de mon cou le tirant vers mon dos puis me place en-dessous. J'attrape son autre bras et le remonte bien afin que ces aisselles soit sur mes épaules.
Pourquoi je fais ça ? Un jour, quelque chose ou quelqu'un me fera regretter ma gentillesse.
Je le tiens par ces deux bras, chacun sur l'une de mes épaules, me penchant à peine afin que le poids de son corps se repose dessus.
- 1, 2, 3, chuchoté-je pour me donner un compte à rebours et du courage.
Je le tire de toutes mes forces, gêné par ces pieds qui traînent au sol, nous faisant ralentir.
Je me demande pourquoi je l'aide après ce qu'il vient de se passer.
J'arrive devant le lit, ou devrais-je dire MON lit où il était allongé plus tôt. Je me retourne de façon à ce que je sois de dos au lit tout au bords, puis m'allonge avec lui sous moi, sans lui lâcher ces bras.
A mon atterrissage, je sens une chose dure sous mes fesses.
- Beurk, grimacé-je, me relevant immédiatement.
Dans cette remontée trop rapide, ma serviette à faillit se détacher et la rattrape juste à temps.
Une fois l'avoir allongé, ou presque, je l'observe.
Il a de sacrées tablettes dis donc. J'aimerais bien savoir l'effet de toucher ceux-là. Je pose un doigt sur le haut de ces tablettes et le glisse vers le bas sentant les bosses dures.
Me remémorant comment j'ai atterri sur lui, je me rends compte que ce que j'avais senti est tout autre que ce que je pensais.
- Je suis trop bête, ricaner-je.
C'était en faite ses muscles abdominaux que j'ai sentit plus tôt. Ça parait plus logique maintenant que j'y pense, ça aurait pas été possible du contraire, il est inconscient.
Essayant de le replacer plus correctement que les jambes à moitié au sol, je découvre alors ce même signe que j'ai vu un peu souvent en ce moment, l'infinie. Il est tatoué en petit sous son oreille gauche.
Encore ce symbole.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top