4 - Faëre


***

- NEMAMIAH - L'ange du discernement

***

À grande surprise, je ne ressens aucune chute imminente. Lorsque j'ouvre enfin les yeux, je suis stupéfaite de la scène qui se déroule devant moi. Flottant dans les airs, en apesanteur. Comme si les lois de la gravité ne s'applique plus sur moi et une sensation de liberté m'envahit.
Je ne peux m'empêcher de sourire en ressentant mes cheveux se faire balayer agréablement par le vent frais.

- C'est incroyable !

Attends une seconde... Je vole !

- Comment j'ai fait ça ?

- Facile, il faut juste imaginer nos ailes dans notre esprit et avoir envie de voler.

- C'est si simple que ça, juste avoir envie de voler ?

Cette pensée a dû traverser mon esprit furtivement sans que je ne m'en souvienne, ne voulant pas m'écraser au sol.

- Allez prends ma main, ma jolie, je vais te guider.

Il me tend sa main que j'ignore.

- Me guider ? Pour aller où ?

- Loin d'ici, ça risque d'être trop dangereux si nous restons là.

- Pour le moment le danger c'est toi, j'aurai pu me blesser ou mourir la nuque brisée lorsque tu m'a balancer par dessus la rambarde de ma chambre.

- Tu te plains toujours autant ?, remarque-t-il, ramenant ses mains sur ses hanches.

Le culot, comment ne pas se plaindre de se faire pousser d'un étage.

Je croise les bras sans parler attendant qu'il s'exprime sur son comportement.

- Pendant que tu avais les yeux clos j'étais juste en dessous de toi afin de te rattraper ou cas où, avoue-t-il enfin.

- Comment je peux savoir si ce que tu dis est vrai ?

- Un ange ne sait pas mentir. En tout cas, en ce moment même je te dis la vérité, crois-moi.

Un ange, alors nous sommes des anges. Moi, un ange...

Dans ces yeux, à cet instant précis, ne se trouve aucun signe de mensonge. Ou si c'est le cas il ment super bien.

- D'accord, je veux bien te croire, n'empêche il y a d'autre moyen de faire.

Il me tend sa main que je regarde un bon moment avant de l'attraper.

- Ne t'en fais pas, si je suis là, il ne t'arrivera rien, dit-il me regardant dans les yeux.

Cette phrase m'apaise. Je ne sais plus quoi penser de lui.

- Comment je fais pour me déplacer ?

- Tu dois simplement avoir l'envie et toujours penser à tes ailes qui papillonne dans ton esprit. Surtout, reste concentré, et ne me lâche pas la main, comme ça je serais la pour te rattraper... on ne sait jamais. Mais tout se passera bien...normalement, hésite-t-il.

Il n'a pas lui-même l'air convaincu par ce qu'il dit. Je serre sa main plus fort car moi non plus je ne suis pas rassuré par cette nouveauté qui a pousser sur mon dos.

- Je ne m'en fait pas trop, en général on s'habitue assez rapidement, seul la première fois est un peu compliqué.

- Où va t-on à présent ?

- En sécurité.

***

Alors que je survole ma ville, un sentiment de désolation m'envahit. Les rues autrefois animées sont maintenant désertes et les bâtiments abandonnés. L'ambiance est glaciale, comme si le froid s'était emparé de chaque parcelle de vie.
Je scrute les environs, espérant apercevoir ne serait-ce qu'une lueur d'espoir, mais aucun être vivant ne se manifeste. Ni être humain, ni animaux.
C'est comme si un voile s'était abattu sur la ville, engloutissant toute trace de vie.

Je me demande ce qui a bien pu se passer, quelle force a pu causer un tel chaos ?

Les questions se bousculent mais les réponses restent insaisissables.

- La ville est vide, pas même un oiseau la survole, que s'est-il passé ici ?

Il me lance un regard étonné suite à ma question, comme s'il ne comprenait pas ma langue et ne dit rien.

- Tu pourrais me rép...

- Silence.

Il m'énerve. Ces émotions sont trop changeantes.

Depuis maintenant un bon moment, nous volons dans les airs, émerveillés par le paysage qui s'étend sous nos yeux, d'une forêt dense qui ne semble pas se finir et de ce beau coucher de soleil. L'air est froid semblable à celui qu'on ressent en hivers mais pourtant les arbres ont tous leur feuilles intact comme en été. Étrange.

Nos mains sont encore entrelacées, observant seulement le paysage en silence mais reste tout de même concentrée pour ne pas perdre le contrôle de mes ailes. Je commence à m'y habituer, il avait raison c'est de plus en plus simple.

Je suis soudainement captivé par l'apparition d'un majestueux château sombre, se dressant fièrement au milieu des arbres. Ses tours imposantes touchent le ciel, tandis que ses murs de pierre ancienne paraissent garder jalousement les secrets qu'ils renferment.

Lentement, nous nous approchons, les nuages défilent dans le ciel, fascinés par les ombres mouvantes sur les tours, me demandant ce qui va m'attendre.
Au moment d'atterrir, il lâche ma main à quatre mètres du sol, me laissant me débrouiller toute seule.

- Hey, comment j'atterris ?, demandé-je, paniqué de ne plus avoir mon parachute accroché à ma main.

Il atterrit tandis que moi je fais du sur place dans les airs.

À trop réfléchir, j'ai perdu l'idée sur quoi je dois rester focus et les ailes qui me portent dans les airs décident en un instant de me laisser tomber...

Dégringolant une nouvelle fois, je ne peux qu'attendre de toucher le sol violemment. Et encore une fois je ne le sens pas, à part si ce sol est mou et chaud.

J'ouvre un œil, observant sur quoi j'ai bien pu atterrir pour ne pas avoir eu mal. Je me retrouve dans ces bras, qui soit disant passant sont sacrément musclé. Soulagée qu'il m'ait rattrapé, je le contemplant intensément, plongeant mon regard dans les profondeurs sombres de ces yeux qui reflète les derniers rayons du coucher du soleil. Ses cheveux, d'une noirceur abyssale, semblaient se fendre dans l'obscurité qui l'entoure.

Quelle est cette aura mystérieuse qui ce dégage de lui ?

Sans prévenir, il me lâche, sentant mon corps tomber, finissant sa chute initiale en un instant en laissant échapper un petit cri court de mes lèvres.
Un œil fermé, penchée sur le côté, je me frotte la fesse pour essayer de balayer la douleur.

- Aïe, ça fait mal.

- Suis moi.

- Non !, répondé-je fermement, en me relevant.

Mais pour qui il se prend.

Sa mâchoire serrée, il lève la main qu'il pose sur ma tête. Ses doigts se serrent autour de mes cheveux et me force à le suivre à l'intérieur du château avec l'incertitude de savoir ce qu'il va se passer ensuite.

- Aïe...aïe..., mais lâche-moi, ça fait mal.

Je lui griffe le bras si fort que je lui fais des marques, mais ça ne l'arrête pas jusqu'à ce que l'on ait dépassé le hall d'entrée et que l'on soit à l'intérieur.

- C'est quoi ces manières, crié-je en me recoiffant.

Il ne dit rien.

- Connard, chuchotais-je, finissant d'arranger ma chevelure.

- Quoi ?

Merde.

En réalisant la colère se dessiner sur son visage, je me tais et ne tente rien de crainte de ce qu'il pourrait encore me faire. Il prend une profonde inspiration, se détend et reprend la parole.

- Replie tes ailes à l'intérieur de toi.

- Je ne... sais pas comment faire.

- Ferme les yeux et imagine tes ailes rentrées en toi, dit-il les bras croisés en s'impatientant.

- D'accord...je vais essayer.

Je me concentre en les imaginant sur mon dos. Deux grandes ailes blanches, les faisant se replier doucement jusqu'à disparaître en moi. Mon corps devient tout à coup plus léger, me faisant penser que j'ai sûrement réussi. Assez fière de moi, je souris inconsciemment.

- Et maintenant, que désire monsieur ?, demandé-je sarcastiquement, les bras croisés.

- Je t'ai sauvé la vie, tu devrais me remercier.

- Super, maintenant qui va me sauver...de toi ?

Il me regarde comme si ce que je viens de lui dire l'a percuté ou plutôt qui l'a étonné.

Levant les yeux, je scrute tout autour de moi. De grands murs de pierre grise se dressent très haut au-dessus de nous. Derrière, des escaliers coupés en deux de chaque côté du mur se rejoignent plus haut. Des chandeliers sont disposés tout le long des pierres grises froides, nous offrons une vision tamisée.

- Où sommes-nous ?

- Nous sommes à l'académie Fëare.

- D'accord, mais...où sommes-nous... je veux dire... ?

- Que raconte-tu, nous sommes à Fëare à l'ouest de l'Ailys.

- L'Ailys ?

- Oui...le monde...des anges noirs, bafouille-t-il perplexe. Tu le fais exprès ? Tu n'as fait que me poser des questions farfelues comme si tu venais de naître.

C'est tout comme, je ne connais pas ce monde.

- Donc nous sommes dans un autre monde, murmurais-je à moi-même, remarquant le plafond peint entièrement d'une fresque d'anges et d'humains, ce faisant la guerre.

Mes sourcils s'abaissent, ne comprenant pas le sens de cette toile murale.

- Bon, écoute ce que je vais te dire. Ne parle et ne montre tes ailes à personne si tu veux rester en vie et surtout...fais comme si je n'existe pas.

Difficile à faire. Tu m'a quand même étrangler, tirer les cheveux et pousser d'un étage, pensé-je.

Sur ces derniers mots, il prend sa route, en me laissant perplexe et perdu. Je suis soulager mais un sentiment de refus qu'il s'en aille et m'abandonne dans ce monde inconnu fait son apparition. Je ne connais ni ce monde ni les créatures qui y vivent. J'attrape une de ces manches mais aussitôt il bouscule ma main comme si je n'était rien et continue son chemin.

- Attends !

Vite, il faut que je réussisse à le convaincre.

- ...et j ...je ferais tout ce que tu veux !

Sentant le poids de mes paroles, je ne dis plus rien en ravalant ma salive. En entendant ce que je viens de dire, il s'arrête de marcher, les mains dans les poches et toujours dos à moi.

Qu'est-ce qui me prend à dire des choses pareil et surtout à ce genre d'homme qui veulent qu'on les obéisse au doigt et à l'œil sans rien pouvoir dire.

Je serre mes mains et prie pour qu'il continue sa route sans rien dire.

Faite qu'il refuse, faite qu'il refuse.

Peu de temps après, il me répond d'une voix cachant un sourire malicieux.

- Suis moi.

Sa phrase préférée visiblement.


Je suis là à le suivre discrètement. ne m'empêchant pas de remarquer la beauté de ce garçon dont j'ai donné toutes les possibilités de chantages sur moi sans même connaître son nom. Quelle idiote, mais après tout c'est un ange, que peut-il me faire ? Je peux encore refuser lorsqu'il me demandera quelque chose... Oui, je vais faire comme ça.

Pour le moment je vais le suivre et en connaître plus sur ce lieu et surtout sur moi même. Un ange, moi. Je n'arrive toujours pas à le croire.
Par la suite, je chercherais un moyen de rentrer sur terre et auprès de ma famille.

A présent je sais que je ne suis plus sur terre mais dans un autre monde, je suis soulagé de penser que seul moi à été... J'ai été quoi d'ailleurs ?
Transporter ? Téléporter ?
Je ne sais même pas comment, ce dont j'en suis sûr, c'est que sa c'est passé dans cette maison abandonner. Et si c'était à cause de cette objet étrange ?
Peu importe, il vaut mieux que je sois de son côté que contre, il me l'a bien montrée. 

Je l'observe en même temps que mes réflexions vont dans tous les sens et tout à coup je remarque qu'en réalité, malgré c'est nerfs à vif, c'est un sacré bel homme.

Ses cheveux noirs, soyeux et légèrement ébouriffés, encadrent son visage d'une manière irrésistible. Ce n'est pas seulement son apparence qui me fascine. Sa stature musclée, qui ce voit clairement à travers son teeshirt noir maintenant que je le regarde mieux, et sa grande taille lui confèrent une présence dominante, presque intimidante.

Pendant notre marche silencieuse, on rencontre un groupe de personnes.

- Vous...prenez-la avec vous, ordonne-t-il en me poussant vers eux sans prévenir.

Quoi ?

Je continue de le regarder s'en aller jusqu'à ce qu'il disparaisse de mon champ de vision. Super, mon plan tombe à l'eau.

Comment a-t-il pu me donner comme ça, à des gens que je ne connais même pas ! À vrai dire, lui non plus je ne le connais pas vraiment.

- Salut.

- Oh, oui... salut, répondé-je gêné en jetant mon regard sur elle.

- J'espère que Hayden ne t'a pas trop embêté.

- Hayden ?, répété-je perplexe.

Elle sourit.

- Je suis Hailey, sa petite sœur.

Elle me tend sa main pour me saluer.

Il a une petite soeur est ce comporte comme un con avec une autre femme. Il ne doit pas connaître ce qu'est le retour du karma.

- Moi, c'est Marie.

Je lui tends à mon tour la main que nous serrons les remuant de haut en bas pendant 2 petites secondes.

Tous deux ont une aura à la fois envoûtante et fascinante. Elle lui ressemble. Ses cheveux sont sombres, lisses et courts au-dessus des épaules, et possèdent des yeux noirs profonds. Elle semble en revanche être beaucoup plus aimable.

- Enchantée, je te présente mes deux colocataires, Elise et Ambre.

Leur rendant l'enchantement je remarque l'intensité du regard que me lance sa camarade Ambre. Faisant plus attention à sa couleur de cheveux semblable aux flammes qu'à son regard rempli de braise.

- Waw, tu as une couleur d'yeux à s'en noyer dedans, remarque Elise.

Elle s'approche un peu trop près de mon visage, me chatouillant la joue d'une de ces boucles blondes.

- Tu es nouvelle ? Je ne t'ai jamais vu ici, reprend-t-elle.

- Oui je suis...

- Dis-nous plutôt ce que tu faisais avec Hayden, demande Ambre férocement.

- On s'est rencontrer...

Hailey enlace mes épaules avec un bras et me fait comprendre de ne pas faire attention au mauvais caractère d'Ambre.

- Pas besoin de répondre, t'en fait pas.

Elle m'entraîne avec elle en compagnie d'Elise tandis qu'Ambre reste derrière nous et nous suit les bras croisé tout en me lançant des éclairs du regard.

- Vous m'emmenez où ?

- Au dortoir. Tu as de la chance, nous avons l'une des plus grandes chambres du château.

- D'accord, souriais-je.

Finalement ce n'est pas plus mal qu'il m'est laisser avec elles.

Nous marchons, grimpant des très longue marche d'escalier en pierre recouvert d'un long tapis de couleur bordeaux.

- Alors Marie, comment s'est passé ton voyage jusqu'ici ?

- Assez long je dois dire, et très calme aussi, me remémorant la scène lorsque son frère m'a dit de me taire lorsque nous volions jusqu'ici.

- Tu viens de loin ?

- Assez, oui.

Nous nous arrêtons devant une grande porte à double battant en bois foncé.

- Nous y sommes, entre.

J'ouvre la porte d'un côté, dans cette pièce spacieuse et somptueuse, je suis immédiatement ébloui par sa beauté.
Les murs sont tapissés d'un papier doré. La moquette rouge recouvre entièrement le sol, offrant une sensation de chaleur et de confort à chaque pas que je fais.
Trois grands lits sont disposés à trois coins de la chambre et le dernier au centre contre le mur d'en face. Ils sont tous drapés d'un velours rouge qui crée une ambiance luxueuse. Les têtes de lit sont sculptées avec des détails délicats, ajoutant une touche d'art et de sophistication.
Le plafond est un véritable chef-d'œuvre avec des dorures, des motifs complexes et des détails minutieux ornent chaque recoin. Et bien sûr, au centre de ce plafond magnifique, un énorme lustre ancien pendu qui étincelle de mille feux.

- Nous avons un lit supplémentaire, tu prendras celui qui est vide et tout ce qui se trouve autour, là- bas, au fond, près de la grande fenêtre de gauche, m'informe-t-elle en me le montrant du doigt.

Je hoche la tête et sourit, un peu déconcerté que de nouvelles inconnues se socialisent aussi rapidement avec moi.

Hailey se dirige vers le lit du milieu face à nous, puis les autres la suivent et toute s'installe confortablement dessus.

J'ai l'impression qu'elle vient de leur donner un ordre silencieusement.

- Quel âge as-tu ?, me demande Elise.

- J'aurai 20 ans dans quelques jours.

- Viens, rejoins-nous, dit Hailey, en tapotant sur le matelas.

- Oui, viens près de nous, enchérie Elise, jouant avec une de ces boucles blondes.

- Pff, pouffa Ambre toujours les sourcils froncés.

Je ne la calcul pas plus que sa et m'approche puis m'assoie sur le bord du lit en ne prenant pas trop de place.

- Donc tu as vingt ans, c'est super ! On pourra faire notre cérémonie toute les quatre, reprend-elle.

- Une cérémonie ?

Elise attrape un ours en peluche qui est posé sur la couverture et le serre contre elle, me faisant penser qu'il s'agit de son lit, puis Hailey me répond enfin :

- Oui, la cérémonie de passage. A la fin de chaque été, ceux qui ont atteint leur vingtaine d'année, doivent passer la cérémonie de passage.

- Vous voulez parler d'un genre d'anniversaire ?, essayé-je de deviner.

Leurs têtes se sont penchées sur un côté et j'arrive à lire sur leurs figures l'incompréhension que je ressens tout autant par cette conversation.

- Ce n'est pas...Oublié, dis-je.

Elise regarde Hailey, riant toutes les deux, puis me demande d'où je viens.

- De Talmase.

- De... Talmase, mais c'est une zone risquée, répond Ambre, prenant enfin la parole.

- Je comprends mieux pourquoi c'était Hayden qui était avec toi, poursuit Hailey

- Risquée ? Pourquoi ça ?, demandé-je.

- C'est une ville dans laquelle les démons se sont le plus regroupés, ces derniers temps.

- Des... démons ?

Elle vient bien de dire...des démons. Alors les anges et les démons existent réellement, réalisé-je. Mon sang se glace, puis je me souviens alors de la façon dont a agi Hayden lorsqu'il m'a fait jeter au plus vite par la fenêtre de ma chambre après avoir entendu des vacarme pas possible.
Serait-il possible que ces bruits venaient de démons qui se trouvaient dans la maison ?
Des frissons me parcourent, me donnant la chair de poule.

- Oui, ça nous a surpris que tu viennes de là-bas. Comment tu as réussis à survivre ?, dit-elle lâchant son ours en peluche.

- Tu m'as l'air pâle, tout va bien Marie ?, intervient Hailey, posant sa main sur mon épaule.

- Euh.. Oui., me reprené-je.

Tout à coup, la porte d'entrée claque contre le mur subitement, nous faisant sursauter toutes en même temps. Deux d'entre nous on laisser échapper un crie rapide de surprise. Une silhouette apparaît face à nous recouvrant le sol d'une grande ombre atteignant les pieds du lit sur lequel nous sommes.
Je suis paralysé par l'horreur à la vue de cette inconnue ensanglantée, qui s'effondre au sol dans un silence glaçant, entendant seulement le bruit du poids de son corps frapper sur le sol.

- Hadrien !

Hailey se jette à sa rencontre suivie d'Ambre qui l'a rejoint puis s'accroupit, essayant de le retourner sur le dos. Elle jette un rapide coup d'œil à ces blessures, puis approche son oreille près du visage de l'individu, se tachant la joue de sang. Horrifié, je n'ai pas réussi à bouger, observant ce qui se passe devant moi, suivant des yeux la rivière de sang coulant sur la moquette rouge, disparaissant en se fondant comme un caméléon.

- Il respire, expire-t-elle de soulagement.

- Soigne-le, Ambre, lui ordonne-t-elle désespérément avec les yeux embrumés assise près du corps inanimé n'osant pas le toucher.

- Je... je ne sais pas quoi faire, panique-t-elle.

Je sens mon corps se faire secouer. C'est Elise qui essaye de me sortir du choc. Elle me prend le poignet, me tirant avec elle vers le personnage immobile tout en prenant les directives.

- Remuez-vous les filles. Hailey et Ambre vous prenez une jambe et Marie et moi nous prenons un de ces bras.

Nous nous exécutons sans la contredire ni un mot. Avec précaution, j'attrape un de ses bras doucement pendant que les autres exécutent les directives d'Elise. Prête, nous nous lançons un regard que nous comprenons instinctivement et nous le soulevons toute en même temps. Toutes essayant de marcher à la même allure, le déposent ensuite délicatement sur le lit vide. Je n'arrive pas à déplacer mon regard de ces nombreuses blessures, et de tout ce sang qu'il perd.

Je me demande ce qui a bien pu se passer pour qu'il se retrouve dans un tel état.

Elise s'occupe à présent de lui retirer tous ces vêtements déchiquetés. Pendant ce temps, choquée par la situation, Hailey s'écroule près du lit, le scrutant de la tête au pied. C'est elle qui est le plus touchée par ce qu'il ce passe.
Quant à Ambre, elle prend la responsabilité de ramener de quoi le soigner le plus rapidement possible.


***

La nuit est tombée, enveloppant le paysage des rayons lunaires qui ont remplacé celui du coucher du soleil.

Alors qu'elles sont sorties prendre l'air, je décide de rester auprès du blessé, submergé par le stress et l'inquiétude face à la situation et à tous ces évènements qui s'enchainèrent.

Je devrais probablement aller me reposer pour affronter la journée qui m'attend demain. J'espère de tout cœur me réveiller dans ma chambre, avec ma maman à mes côtés, me rassurant de sa présence réconfortante et me dire que ceci n'est qu'un long et réaliste cauchemar.

- Ou je vais bien pouvoir dormir ?

J'observe autour de moi, les autres ne sont pas là, je ne vais quand même pas m'installer dans un autre lit sans autorisation.

Il a fallu qu'elle le place sur le lit qui devait être le mien.

Je jette un regards par la fenêtre espérant les apercevoir et les voir revenir mais rien. Je vais vérifier dans le couloir devant la chambre mais des que j'ouvre la porte, aucun son, personne. Je retourne devant le lit, remarquant que le lit est assez grand pour accueillir trois personne.

Tant pis, je suis trop fatigué pour attendre, et puis c'est lui le parasite dans mon lit.

Je me glisse doucement au bord du lit, essayant de m'installer confortablement sans gêner le blessé.

Une fois bien installé, je me sens mieux. Les draps sont si doux et frais. Ça aurait été mieux si je portais un pyjama léger et confortable. Mes yeux sont fatigués, je n'arrive plus à rester éveiller, fermant les paupières me laissant aller. Je ne peux m'empêcher d'avoir une dernière pensée pour ma mère.

J'espère qu'elle va bien et qu'elle ne s'inquiète pas de mon absence soudaine.

Mes yeux clos, laissant le sommeil m'emporter dans ses bras apaisants. La fatigue et le stress se dissipent peu à peu, me laissant plonger dans un sommeil profond.

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