1 - L'immense porte




***

- REIYEL - L'ange de la libération.

***

Une mauvaise sensation me traverse entièrement le corps pendant près d'une minute. Celui-ci réagit de façon différente à chacun de mes réveils, souvent intense, mais toujours de façon inexpliquée.

Je n'ai plus fait de réveil aussi difficile depuis longtemps, pensé-je.

Lorsque la minute passe, j'essaye de reprendre mon souffle en me redressant doucement. Cette fois-ci, c'est mon dos qui est toucher par une douleur, s'atténuant avec le temps qui passe. Une douleur qui ressemble à celle qu'on se fait lorsqu'on se blesse au couteau. Sa pique.

Sentant que je suis entièrement recouverte de sueur, je me dirige vers la salle de bain pour prendre une douche froide et me rafraîchir.

Je suis bien heureuse d'avoir une salle de bain pour moi dans ma chambre, et ne pas la partager avec mes frères.

Après avoir terminé, j'enfile mon peignoir en soie noir et me rends dans mon dressing situé entre la porte de la salle de bain et ma chambre, qui est ouverte sur celle-ci. C'est un petit couloir assez large, où des deux côtés du mur sont installés des penderies encastré sur-mesure.

- BOUH, crient-ils à l'unisson, cachés derrière la porte du dressing.

Je sursaute en poussant un petit cri tout en me cramponnant à ma poitrine. Lorsque j'aperçois les responsables de ma montée d'adrénaline soudaine, mon cœur se met à ralentir.

À part la salle de bain que j'ai que pour moi, tout le reste de la maison, je le partage avec eux.

- Vous êtes malade, j'ai failli faire une crise cardiaque, hurlé-je.

Ils s'échangent un regard complice, puis éclatent de rire.

- Ha-ha-ha, très drôle, vachement amusant, dis-je sarcastiquement tout en croisant les bras. Jonn, Enry, sortez à présent.

Ils ne bougent pas. Je m'avance alors vers eux et leur agrippe un bras chacun, les emmenant avec moi vers la sortie d'un pas déterminé à les faire éjecter de ma chambre.

- Allez, sortez maintenant, ordonné-je en les poussant de l'autre côté de la porte.

- Marie, ne sois pas énervée, on rigole c'est tout, dit Jonn.

- Mais oui, c'est maman qui nous à demandés de te prévenir que le petit déjeuner est prêt, poursuit Enry.

Je leur claque la porte au nez sans même donner de réponse à leurs excuses.

- J'en ai marre de leur bêtises, ils sont toujours là à me faire des farces, soufflé-je en marchant.

Un jour, c'est mon dentifrice qu'ils ont remplacer par de la mayonnaise. Le goût était tellement horrible que j'étais à deux doigts de vomir. Une autre fois, ils ont complètement recouvert ma chambre de papier toilette que j'ai mis des heures à tout enlever. Des enfants. Ils ont beau avoir 22 ans, mais leur cervelle est celle d'un enfant de 10 ans.

Ils sont tous les deux à la fac et ne viennent que pendant leurs vacances scolaires d'été. Pourtant j'ai l'impression qu'ils ne sont pas partis de la maison assez longtemps pour supporter leurs mauvaises blagues. Je ne suis même pas étonné qu'ils n'ont pas de copines, compte tenu de leurs comportement enfantin.

J'ouvre le dressing et m'assois en face sur un petit tabouret en daim rouge. Il est clouté au centre de couleur doré rappelant celles des pieds métalliques.

- Quoi choisir ?

Il fait assez chaud aujourd'hui. Je devrais m'être quelque chose de simple et léger.

- Ah voilà !

Je me lève et décroche d'un cintre une chemise blanche légère et prends une jupe plissé de couleur marron qui descend jusqu'au genoux.

- Il manque quelque chose, réfléchissé-je. Avec une ceinture sa sera plus jolie.

J'ouvre un tiroir en dessous de la penderie et prends une petite ceinture en cuir. Elle est de la même couleur que la jupe, toute simple, avec une petite boucle arrondie doré. J'enfile la tenue et vais me placer devant le grand miroir au fond du dressing.

- Oh là là, quelle mine affreuse !

Je suis immédiatement surprise par les cernes bleutés sous mes yeux et mon teint plus pâle que d'habitude. J'applique donc une crème solaire légère ainsi qu'un anti-cerne pour cacher ces marques qui tirent presque au violet, puis passe un coup de brosse à mes longs cheveux noir ondulés.

Superbe comme ça.

- Je devrais plus souvent mettre cette jupe, elle est jolie.

Je descends rapidement les escaliers en bois, qui, à chacun de mes pas, font un grincement assez bruyant. Arriver à la dernière marche, je la rate et tombe en avant, atterrissant à quatre pattes.

- Ah, ça fait mal, me plaigné-je tout en me retournant sur les fesses.

En me frottant les genoux de mes paumes de mains, des rires identiques à ceux que j'ai entendu tout à l'heure dans ma chambre commence a s'étendre dans toute la maison.

- Elle s'est fracassée. Regarde Enry, se moque-t-il autour d'une table ronde dans la cuisine.

Il me pointe du doigt pour montrer à son frère, assis près de lui à quel point je suis minable, là par terre.

En suivant la direction du doigt, Enry m'aperçoit au sol et se lève, faisant ensuite quelques pas vers moi.

- Aller lève-toi, souri-t-il en me tendant sa main.

- Merci, grand frère.

Je m'accroche à sa main qu'il tire d'un coup me faisant faire un petit saut en me relevant.
Je le suis ensuite jusqu'à la cuisine qui est ouverte au hall d'entrée juste en face des escaliers.

- Arrête de te moquer de moi, ce n'est pas amusant Jonn.

- Si ch-er amu-chan et tu ch-er pourquoi ? Par-che que...t'es tellement maladroite que cette marche tu la rate tout le temps, répond-t-il encore assis à s'empiffrer de nourriture.

- Avale avant de parler, je ne comprend rien.

Maman viens vers nous, raccrochant son téléphone qu'elle range dans son petit sac à main noir.

- Les jumeaux, laissez votre sœur tranquille, dit-elle s'en allant vers la porte d'entrée y déposer son sac à main sur un petit meuble blanc mural.

Je prend place autour de la table ronde dans la cuisine, puis me prépare des tartines de beurre et de cacao.

- Marie, tu as rendez-vous avec le docteur Thomas ce matin, dépêche-toi de prendre ton petit déjeuner.

- Qui est le docteur Thomas, maman ? Je n'ai pas rendez vous avec le docteur James plutôt?

- Non, ma chérie, le docteur James est désormais en retraite. À présent tu sera suivis par le docteur Thomas. Il m'a été recommandé par une jolie dame qui, grâce à lui, ne fait plus d'insomnie. J'espère qu'il trouvera une solutions pour toi aussi.

- Le docteur James est si vieux que sa ? Il fallait me le dire plus tôt, je lui aurai dit au revoir à notre dernier entretien.

- Je ne l'ai su qu'hier. Heureusement, j'ai croisé cette gentille dame au même moment et que le nouveau médecin a de la place pour aujourd'hui.

- Tant mieux, et c'est à quel heure ?

- Bientôt, alors dépêche toi de finir, je ne veut pas arriver en retard.

Pendant que je termine mon petit déjeuner, assise près de Jonn, tout le monde est rester silencieux. Enry est partit dans sa chambre et maman aussi. Quant à John, il n'a toujours pas fini de petit-déjeuner.

J'ai terminer mes tartines et prend la bouteille de jus d'orange. Lorsque je la secoue, je m'aperçois qu'elle est vide et je souffle d'un coup de frustration.

Un petit déjeuner sans jus d'orange, ce n'est pas un bon petit déjeuner pour moi.
Ce moqueur et goinfre de Jonn, a vider toute la bouteille.

En le regardant du coin de l'œil, je m'aperçois que son verre est toujours plein. D'un geste rapide, je l'attrape et fini son contenant en quelques gorgés avant même qu'il ne puisse dire un mot.

Sa fait du bien.

- Oh non Marie, t'est chiante, c'était le dernier verre de jus, se plaint-il.

- Oups, dis-je l'ai moqueur en tirant la langue. Bien fait pour toi, tu n'avais qu'à pas te moquer de moi tout l'heure. D'ailleurs je te laisse faire la vaisselle.

- Ce n'est pas juste.

Toujours à ce plaindre.

- C'est la règle, le dernier qui mange, c'est à lui de faire la vaisselle.

Je hausse des épaules marquant un petit sourire satisfaite.

Je pars mettre mes chaussures rapidement et crie, la tête vers le haut, pour prévenir maman que je suis prête.

Allons rencontrer ce nouveau médecin des rêves.

***

Assise côté passager, je regarde les paysages défiler par la fenêtre, tout en étant complètement perdu dans mes pensées. Je me pose plusieurs questions sur ce réveil, mais surtout du rêve dont je ne garde aucun souvenir. Mais de quoi ai-je rêvé ?
Je ne l'ai pas dit à maman, n'aimant pas la voir inquiète. Elle commence tout juste à être soulagée que ces dernières années, je dorme bien. Mes neurones surchauffent tellement à trop penser, que je me suis mise à soufflé.

Pff

- Qu'est-ce qu'il y a, mon petit ange ?

- Rien maman, juste un peu...fatigué.

— Tu en es sûr ?

— Oui, maman.

Le reste du trajet ce fait en silence écoutant le poste radio.
Avec ma mère on est pas très proche, dans le sens où l'on ne se raconte pas nos vies, nos problèmes extérieurs ou nos rêves d'avenir.
On a toujours garder une bonne entente entre nous, mais on a pas créé un véritable lien d'amitié. Pourtant même sans sa, sa reste ma maman et elle restera la priorité dans ma vie.

***

La route a duré 18 min, c'est un trajet assez rapide en véhicule.

On descend de la voiture et s'avance prudemment dans une ruelle, éclairée seulement par quelques rayons du soleil qui ont réussi à s'infiltrer. Au fond de cette obscurité, on aperçoit un bâtiment isolé qui sert de cabinet médical.

Après plusieurs mètres parcourus, je commence à ressentir des frissons. Je tourne la tête, regardant à l'arrière tout en continuant de marcher près de ma mère pour vérifier qu'il n'y a aucun danger autour de nous.

Une fois à l'intérieur, mes yeux s'ouvrent en grand. Tout est somptueux, les murs ornés d'une belle couleur d'or avec, au plafond, d'anciens lustres qui ont conservé leur éclat. Au bout du couloir ce trouve une grande salle d'attente, des fauteuils individuelle en daim rouge au style ancien et dans le fond de la salle, un beau piano noir qui trône.

- Bonjour mesdames.

J'étais fasciné par la beauté de cet endroit que je n'ai pas remarqué une dame derrière son petit comptoir, dans le coin à gauche après l'entrée de la salle.

- Bonjour, répondit ma mère.

- Bonjour, dis-je en souriant.

Un bruit de porte coulissante se fait entendre juste en face de nous près du secrétariat. Un homme en blouse blanche en sort et s'approche de nous. Il n'est ni vieux, ni jeune.

- Enchantée, vous êtes madame Gaby, c'est ça ?

Il tend sa main et serre celle de ma mère.

- Oui, bonjour docteur et voici Marie.

Je le salue avec un sourire timide en inclinant à peine ma tête.

Il se tourne ensuite vers sa secrétaire qui lui donne un dossier plein à craqué.

- Docteur, voici le dossier de la patiente,

Le docteur James lui a déjà envoyé mon dossier ?

- Très bien, allons-y Marie. Madame Gaby, je vous laisse patienter ici s'il vous plaît.

- Oui, aucun souci, acquiesce-t-elle.

Je le suis dans la salle d'où il en est sorti un peu plus tôt. Puis, il referme aussitôt derrière moi en faisant glisser la porte nous coupant de tout son.

La salle à l'air d'être insonorisé et de ne pas faire partie de l'immeuble. Les murs ainsi que le plafond et le sol sont de la même couleur. Une couleur de gris assez terne, donnant à la pièce une atmosphère froide et presque vide, constituer de deux fauteuils en cuir noir.

A côté de l'une d'elle se tient un petit meuble, de la taille d'un chevet, en bois noir également.
Ce qui m'intrigue le plus est cet objet en forme de goutte, posé par-dessus, aussi grande qu'une main. Reflétant la lumière de l'ampoule au-dessus de nous, faisant penser que l'objet doit être en verre. Le plus étrange dans cette décoration, sont les petits motifs rouges divers qui attirent le plus ma curiosité.

Il s'assoit en premier, choisissant le fauteuil près du petit meuble et consulte le dossier.

- Commençons.

- Oui, lui répondé-je, m'asseyant à mon tour toujours les yeux poser sur cette babiole.

- Comment te sens-tu, pour notre premier entretien ensemble.

- Un peu stressé, mais ça va.

Il remarque que je suis captivé par ce truc près de lui, mais ne fait pas de remarque et continue à poser des questions.

- Dit-moi, quel âge as-tu ?

- J'ai bientôt vingt ans.

- Ta maman m'a expliqué que ta venue est suite à tes nuits agitées. Parle-moi un peu de cela.

Je lui raconte en résumé mon enfance et comment c'est apparu pour la première fois, le jour de mes quatre ans.

- Je me réveille toujours en sueur, plus au moins de la même façon. Parfois, en sursaut, d'autre fois je suis comme paralysé, mais sa disparaît les minutes qui suit.

- Je vois.

- Mon ancien docteur, me disais que c'est sûrement mon corps qui réagis à mes rêves pensant que je dors encore. Seulement, dès que j'ouvre les yeux je ne garde aucun souvenir de ce que j'ai pu rêver.

- Toutes tes nuits de tes 4 ans à maintenant ?

- Non, à mes seize ans, je n'en faisait plus, ou en tout cas, je me réveiller sans aucun symptôme ni aucune douleur.

- Jusqu'à maintenant ? Tu veut dire que sa recommence ? Je ne l'ai pas vu dans ton dossier, cherche-t-il parmi les évaluations et tests dans mon dossier médicale.

- J'ai...j'ai fait à nouveau un rêve cette nuit. Je me suis réveillée de la même façon, mais cette fois-ci, j'ai senti que c'était plus intense. J'étais incapable de respirer correctement, comme...asphyxiée.

- Avais-tu d'autres symptômes ? Tu te souviens de quoi tu a rêver ?

- Non, comme d'habitude je ne me souviens pas du rêve...mon dos...mais je me souviens maintenant que mon dos me faisait mal. Une mauvaise sensation de centaines de petites piqûres au niveau de mes omoplates, qui me brûlait.

- Qui te brûler dis-tu.

A ces derniers mots, son ton avait changé comme s'il esquisser un sourire qu'il essaye de retenir, puis un silence se crée. Je sens alors un regard persistant sur moi. En relevant la tête dans sa direction, nos regards se croisent pour la première fois depuis notre rencontre.

Dès alors, je suis frappé par son regard vide et par l'absence totale d'âme dans ces yeux qui me donne tout d'un coup un frisson glaçant. Cela me parcours toute entière, débutant d'abord par la nuque, qui descend ensuite jusqu'à mes pieds.

Je n'arrive pas à me défaire de ce regard, non parce que je manque de volonté, mais plutôt parce que je n'y arrive pas. J'essaye de sortir un son de ma bouche, et encore une fois je n'y arrive pas.
Soudainement, une douleur immense me frappe, tapant dans mon crâne, comme un clou qu'on enfonce à l'infinie à grand coup de marteau.

Prise de panique, je porte mes mains à ma tête, les serrant très fort, et seulement après qu'il est cligner des yeux je réussis à détourner le regard le dirigeant vers le sol, cherchant une échappatoire à ce calvaire.

Dès que mon regard fixe le gris terne sous mes chaussures, la douleur commence à s'estomper sans explication, me laissant souffler de soulagement.

- Peux-tu me raconter ton rêve en détail ? demande-t-il sans se soucier de ce qu'il vient de ce passé.

- Je...je ne m'en souviens pas, murmuré-je encore étourdie par cette douleur soudaine.

Je fixe toujours le sol, n'osant plus bouger par peur que cette douleur resurgisse.

- Tu peux me le dire, aller raconte-moi.

Il reprend se ton au sourire cacher. Pourquoi insiste-t-il autant ?
Je ne réponds plus, essayant de reprendre mes esprits.

- Très bien, on va essayer autrement.

Se mettant face au petit meuble près de lui, il s'accroupit à son niveau, décrochant ensuite un pendentif doré de son coup. Au bout de cette chaîne, il attrape une clefs et l'insère dans la serrure.

Une clefs d'or pour une serrure doré.
Je ne l'ai pas bien vu de la où je suis, mais j'ai pu apercevoir une petite étoile sur la manche de la clefs.

De son petit meuble il y sort une bougie noire et une longue allumette, aussi grande qu'une brochette en bois. Elle semble avoir été trempée dans une encre rouge qui a teint la partit boisé de l'allumette.
Il se lève ensuite puis me les tend tous les deux sans dire un mot.

Levant les bras de façon hésitante, je les prends finalement tout en lui portant un regard questionneur qui le lance dans ces explications.
J'évite de le regarder dans les yeux tout le long, évitant principalement de recommencer à ressentir ce qu'une planche ressent lorsqu'on lui insère des clous.

- Il y a plusieurs techniques pour révéler les rêves oubliés, et chaque médecin a la sienne. En ce qui me concerne, je préfère celle-ci.

- Mon ancien médecin ne m'en a jamais parlé, je fini par dire étonné.

- Ne t'en fais pas, c'est inoffensif. Mets-toi à l'aise. Tiens-la entre tes deux mains et allume là, puis ferme les yeux.

Je suis les instructions qu'il vient de me donner et lui jette un dernier regard. Le voyant se rasseoir, je clore alors mes paupières.

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