#2.8 Momo Yaoyorozu
Version corrigée par @SaphirRouxX4_bkdkfan
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Pour les élèves de Yuei, ce drame avait commencé trois ans auparavant et s'était tragiquement terminé il y a un an et demi avec la mort d'une de leur camarade dont le nom restait pour beaucoup synonyme de traîtrise: Momo Yaoyorozu.
Les signes étaient nombreux, une taupe au sein de l'établissement formant les futurs héros informait l'alliance des vilains. Cela avait notamment conduit à l'incident majeur ayant eu lieu aux Galeries de Givres près de cinq mois après la rentrée de leur promotion. Les enseignants et les héros avaient tout mis en œuvre pour découvrir la vérité mais aussi et surtout pour démasquer cette fameuse taupe qui leur filait entre les mains dès le début.
Pourtant, malgré l'intelligence de l'informateur, Naomasa Tsukaushi, un brillant détective et policier, ami de longue date d'All Might, finit par découvrir l'affreuse vérité qui retourna l'école toute entière.
Ayant surveillé l'intégralité des adultes de l'établissement, effort qui n'apporta aucune piste tenable, l'enquêteur s'était finalement tourné vers les élèves, en particulier ceux ayant eu le plus affaire aux vilains, les désormais premières A. Son enquête dura quelques temps car il dû éplucher la vie de tous les élèves de la classe, mais sa recherche prit fin plus vite qu'il ne l'avait crû.
C'est, non sans surprise, qu'il découvrit que le père de Yaoyorozu avait conduit son entreprise au bord de la faillite trois ans plutôt, obligeant sa femme à prendre les rênes de l'intégralité du patrimoine. L'affaire aurait pû s'arrêter là, mais en creusant davantage, il découvrit que le père suivait depuis sa destitution, un lourd traitement médicamenteux qui l'avait presque rendu amorphe. Celui-ci avait été prescrit pour lutter contre des troubles psychiques violents qui seraient la cause de son comportement impulsif et irrationnel qui l'avait amené à vouloir couler sa boîte.
Madame Yaoyorozu quant-à elle n'était pas davantage saine mentalement. Bien qu'elle avait réussi à redresser l'entreprise, des associés mal intentionnés avaient essayé de lui prendre les droits de toutes ses propriétés, la rendant paranoïaque et l'obligeant à travailler seule nuit et jour, ne pouvant plus faire confiance à qui que ce soit, tant dans sa vie personnelle qu'au sein de son entreprise. C'était au milieu de tout ça que la jeune Momo quittait le collège pour poursuivre ses études à Yuei.
Jusque-là, malgré les malheurs ayant frappé cette famille, Naomasa ne voyait pas de lien concret avec les vilains, jusqu'à ce qu'il découvre des lettres enterrées dans une partie délaissée du jardin de la propriété des Yaoyorozu après qu'il ait obtenue un mandat de perquisition. Son instinct ne lui avait jamais fait défaut, et cette fois-ci non plus, même si une partie de lui aurait préféré qu'il ait tort.
Les lettres soigneusement dissimulées étaient toutes codées, une précaution classique dans les réseaux illégaux, et l'enquêteur savait que ça prendrait du temps de les déchiffrer. Malgré les excellents décrypteurs de son service, cela prenait toujours plusieurs jours. Néanmoins il avait désormais suffisamment de preuves pour appuyer ses dires devant le procureur et demander l'arrêt de la jeune fille. Il ordonna toutefois à son équipe d'être discrète, bien que ce n'était encore qu'une hypothèse, il se doutait que la lycéenne avait été contrainte à être la taupe de Yuei. Ce fut donc quelques heures après à peine que le commando de police et quelques héros trouvèrent et arrétèrent la jeune fille le soir à l'internat, sous le regard médusé de ses amis.
Shoto s'était mis entre eux et la porte de sortie, demandant des explications. Momo et lui avaient commencé à sortir ensemble dix mois auparavant. Il ne pouvait rien faire lorsqu'ils emmenèrent Momo qui ne résista pas, l'angoisse se lisant malgré tout dans ses yeux.
L'enquêteur savait parfaitement que c'était un vilain qui l'avait forcée. Il tenta néanmoins de rassurer la jeune fille sur le chemin vers le poste de police en lui disant que ses agents assuraient désormais la sécurité de ses parents. Elle énonça ensuite les mots suivants, laissant un goût amer dans la tête du détective : « Même moi je ne pouvais rien faire. »
Ce fut les derniers mots qu'elle prononça.
L'interrogatoire débuta immédiatement après dans un centre sécurisé et secret de la police, en collaboration avec les héros, essayant tant bien que mal d'obtenir des réponses, en vain. Elle restait inexorablement muette, le regard désormais vide. Les enquêteurs apprirent aux héros dépêchés pour l'affaire qu'ils avaient déjà vu ça dans certains cas de figure, en particulier chez les personnes très intelligentes. Pour être sûres de ne pas parler, elles faisaient comme une sorte de débranchage, ne répondant plus à rien et n'entendant plus un seul mot. Ce débranchage allait parfois tellement loin que l'hôte ne dormait ou même ne mangeait pas tant que cette "trans" ne prenait pas fin. Seul un élément très spécifique pouvait les ramener, mais différait selon l'individu et il était pratiquement impossible de deviner quel était cet élément.
Cette situation dura moins d'une semaines, ils firent même venir son petit ami Shoto, qui était allé jusqu'à faire du forcing avec son père pour pouvoir la voir. Il fut horrifié de la découvrir aussi amaigrie et livide, elle se laissait visiblement dépérir depuis cinq jours. Les agents de l'affaire avaient espéré que ça marcherait car même l'intervention d'Aizawa et d'All Might n'avait rien donné. Hélas, même Shoto ne put rien obtenir d'elle. Même s'il résista en voulant rester, son père ne lui permit pas, le traînant même de force hors du poste de police.
Ce fut la dernière fois qu'il la vit.
Néanmoins, ce fût quelques heures après ces événements que l'alliance des vilains se manifesta. Même si la jeune fille était constamment sous surveillance, emprisonnée dans une camisole de force et dans une cellule capitonnée, ils n'avaient pas eu le temps d'agir quand Black Mist glissa ostentatoirement un foulard rouge et noir devant les yeux de l'adolescente qui se réveilla sur le coup.
La suite se déroula en un éclair. Deux agents de détention entrèrent en trombe mais Momo les devança avec un coup de boule pour l'un et un coup de genou pour l'autre, s'enfuyant immédiatement par la brèche créée par le choc. Le reste fut par la suite découvert grâce aux vidéos des caméras de surveillance. Elle avait réussi à retenir les passages des agents grâce au bruit de leur pas, se faufilant en les évitant tous et fragilisant suffisamment le haut de sa camisole avec ses dents pour s'en défaire – non sans mal. Une fois libre de ses mouvements elle utilisa le peu de force qu'elle avait pour créer du gaz soporifique afin que les agents dans la cuisine s'endorment, entrant en retenant sa respiration pour prendre le plus de nourriture, son alter en ayant besoin pour fonctionner. Elle trouva une cachette de fortune pour manger pendant que tout le bâtiment la cherchait activement. Elle manqua de se faire attraper par un policier mais elle aspergea le visage de l'homme avec de la colle ultra forte avant de plaquer sa tête contre un mur, lui prenant l'intégralité de ses équipements de commando avant de sauter par la fenêtre, tombant et disparaissant du huitième étage. Le tout réalisé en 2 minutes et 17 secondes.
Cette histoire résonnait encore dans les couloirs des commissariats et des agences de héros. Une adolescente affaiblie les avait mis en déroute en un temps record. Pourtant, à cet instant, ce qui étonnait l'agent Naomasa était les choses qu'il savait, et, entre-autres, le pourquoi du comment des ses actions. Il avait désormais toutes les lettres traduites devant les yeux, même les dernières cachées au-dessus du lit en baldaquin de l'adolescente dans sa chambre d'internat. Les lettres venant d'être intégralement décryptées juste avant son évasion, le contenu lui glaçant le sang malgré sa longue et douloureuse expérience.
Les experts ayant travaillé sur le contenu des lettres étaient formels, sont interlocuteur n'était autre que le vilain "Héro Folamour" un nom tristement connu. Il est l'un des chiens exécuteurs de All For One, un homme capable des pires atrocités passé maître dans l'art du chantage depuis des décennies maintenant. L'un des criminels de rang S, activement et désespérément recherché par les héros, une grosse pointure en somme. Le contenu des lettres étant assez explicites. Il avait d'abord commencé par lui expliquer comment il avait orchestré le drame ayant frappé sa famille. Empoisonnant sournoisement au fur et à mesure du temps son père avec du plomb et en corrompant les actionnaires et collègues de sa mère pour qu'elle se sente acculée et qu'elle se tue à la tâche. La suite des lettres n'était pas mieux, le criminel lui martelant que s'il avait fait ça, c'était de sa faute pour avoir voulu être héroïne et être née dans une famille qui lui permettait de progresser dans cette voie à coup sûr. L'enquêteur ne pouvait qu'imaginer la détresse de l'adolescente, surtout lorsqu'il lu les menaces directes à son encontre et à celle de ses parents. Il lui répétait qu'elle subirait les conséquences de sa résistance. La suite des lettres qu'il avait écrites décrivait précisément comment elle devait leur faire parvenir les premières informations, notamment pour leur première rencontre avec les vilains, puis toutes les autres affaires.
Mais ce n'est qu'à la fin que l'enquêteur comprit un peu mieux l'action de l'adolescente. Le tissu rouge et noir était le signe qu'elle avait échoué. L'alliance des vilains avait abattu les parents de Momo mais ils avaient décidé de la laisser vivre. N'importe qui d'autre se serait effondré puis aurait coopéré avec les agents, et pourtant. Momo avait fait un autre choix. L'énergie qu'elle avait montré était plus intense que celle du désespoir, c'était celle de la haine et de la vengeance.
Les autorités de la préfecture entière s'étaient mobilisées, bloquant tous les accès, la surveillance devenant accrue, recherchant au peigne fin, mais ne trouvant aucune trace de la jeune femme pendant les neuf heures qui suivirent. C'était quand ils se dirent qu'elle avait réussi à fuir qu'une bruyante explosion se fit entendre dans une usine désaffectée d'une préfecture voisine, mobilisant tous les services de secours. Encore une fois, ce furent les caméras de surveillance qui mirent en évidence des éléments de réponse.
Ils y virent Momo, équipée du matériel qu'elle avait volé à l'agent spécial et portant encore plus d'armes, sûrement créées par son alter, le regard suintant de haine. Elle entra malgré les vilains qui voulurent l'en empêcher, défonçant l'entrée avec un canon. Le bâtiment se vida progressivement des vilains qui y étaient. Peu après ça, au plus grand étonnement des autorités, le bâtiment entier explosa, 1 heure et 27 minutes plus tard. Momo n'avait pas été aperçue en sortir sur les caméras de surveillance qui encerclaient l'ancienne usine, désormais remplacées par un cratère de plusieurs mètres de profondeur, le bâtiment et tout ce qu'il y avait à l'intérieur étant partis en poussières.
Des recherches avaient été menées. Les vilains étant sortis avant l'explosion avaient été appréhendés, ils racontaient tous la même chose: une furie inarrêtable détruisait tout sur son passage, avait ensuite combattu leur chef, sa cible, le fameux "Héro Folamour". Il était l'un des sous-chef de l'alliance des vilains, activement recherché et particulièrement dangereux à cause de son alter "Chantage", très utile dans ses activités clandestines mais surtout redoutable.
Les vilains s'en étant sortis leur apprirent qu'elle avait vociféré aux petites frappes de sortir, ne laissant qu'elle et sa vraie cible, son maître chanteur, dans le bâtiment pour qu'ils combattent avant que la bâtisse ne soit détruite. Les survivants affirmaient que c'était elle qui avait sûrement engendré ce cratère en se donnant la mort par la même occasion.
Les jours puis les semaines passèrent, les recherches ne menaient à rien et aucune trace de Momo ou même de son adversaire ne furent retrouvées et ils finirent par être déclarés morts. Une tombe symbolique fut creusée pour l'adolescente, aux côtés de celle de ses parents, retrouvé avant l'explosion dans leur cellule, leur cœur arrêté.
Malgré l'ampleur de l'affaire, Naomasa fit jouer toutes les ficelles qu'ils pouvaient pour qu'aucune information concernant les Yaoyorozu ne fuites, c'était le moins qu'il pouvait faire pour cette famille tombée dans un piège infâme, leur entreprise et toutes leurs possessions saisies par l'État. Malgré les efforts de l'enquêteur, les élèves de Yuei n'étaient pas dupe. Momo étant connue grâce à ses exploits, sa disparition ne passa pas inaperçue, surtout dans ce contexte. Ses camarades de classe, eux, avaient été partagés entre la colère et le deuil après que Toshinori leur ait tout expliqué.
La vie continua malgré tout mais c'était une seconde déchirure pour eux. Après avoir perdu leur ami Deku, c'était leur chère déléguée qui partait aussi, mais elle, c'était à jamais.
Shoto fut le plus affecté. Lui qui avait appris à ouvrir son cœur grâce à Izuku, et à l'offrir grâce à Momo, il avait l'impression d'avoir été maudit et que pour le bien de tous, il ne devait plus s'approcher de personne. Par chance Ochaco avait senti son désespoir et l'en avait tiré – non sans difficulté – comme elle l'avait déjà fait avec son autre ami.
Shoto et ses camarades continuèrent leurs études, en l'honneur de Momo, elle qui n'avait pas pû réaliser son rêve. Ils le feraient pour elle, tout en faisant doucement leur deuil.
…
Momo: Cela faisait longtemps.
À l'instar de ses camarades excepté Katsuki, Shoto ne trouvait pas les mots. L'amie qu'ils pensaient tous avoir perdu était bien en vie et devant eux, sur ses deux pieds et en pleine forme. Ils ne comprenaient pas comment c'était possible.
Momo: Je sais que j'ai été annoncée morte après l'explosion… La suite est un peu compliquée.
Aucune réponse ne lui fut accordée, les regards toujours abasourdis de ses anciens camarades posés sur elle. Elle savait que ça risquait d'arriver, c'est pour ça qu'elle avait emprunté le masque de Noeru, espérant que cela suffirait à reculer l'inévitable. Elle n'avait pas prévu d'être découverte aussi vite.
Momo: … Je suis désolée… de tout… C'est à cause de moi que les vilains nous ont attaqué aussi souvent… Je sais que ça ne changera pas ce que j'ai fais, mais je suis vraim- !
Sans qu'elle ne l'ait vu venir, Ochaco s'était jetée sur elle, mais au lieu d'un acte violent comme Momo s'y attendait, la jeune femme la prenait dans ses bras, des larmes chaudes dévalant en cascade sur l'épaule de son ancienne déléguée et amie.
Ochaco: "en larmes" On t'a crû morte ! On pensait ne plus jamais te revoir !
Les sanglots repartirent de plus belle, surtout quand Eijiro se joignit au câlin, apportant ses larmes et sa morve au lot.
Eijiro: Ne nous refais jamais ça !
De tous les scénarios qu'elle avait pû prévenir, c'était bien le dernier qu'elle pensait arriver. Les larmes de joie de ses anciens camarades devinrent contagieuses, réalisant doucement mais sûrement cette seconde chance qu'on lui offrait.
Momo: "émue" C'est promis.
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L'histoire de Momo n'est pas finie, comment a-t-elle survécu ? 👀
Réponses prochainement.
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