La salle du grand conseil des élémentaristes.

Nous sortîmes d'une réplique identique à celle du miroir que nous venions de traverser et nous nous retrouvâmes instantanément devant une double porte gigantesque en forme d'arc brisé, entièrement érigée en pierre de jade.

Elle était si lourde et si imposante qu'aucune force humaine ne pouvait réussir à la bouger. Axianie brandit son amulette devant elle et prononça d'une voix ferme et résolue :

- Par les sept divinités qui forment le cercle de vie, je t'ordonne de nous laisser passer.

Après avoir prononcé son incantation, la porte s'ouvrit doucement dans un horrible grincement.

Nous passâmes de l'autre côté de l'ouverture et nous pénétrâmes ainsi dans une salle majestueuse.

Les murs étaient en pierre de jade. Quant au sol, il était entièrement recouvert par l'espèce de gelée d'une jolie couleur dorée qui scintillait intensément sous la lumière flamboyante des bougies vert pomme qui flottaient librement dans les airs.

À certains endroits de la pièce, flottaient, sur le liquide gélatineux, des dalles de pierres blanches qui formaient, ici et là, de petites allées.

Je fus éblouie par les sept statues en or, disposées en un cercle parfait qu'elle renfermait. Elles étaient si immenses, si imposantes, qu'à côté d'elles, je me sentais aussi insignifiante qu'un grain de poussière.

Et au beau milieu de ce cercle, se trouvait un trône tout aussi imposant ainsi qu'un petit chaudron sur lequel avait été gravé une représentation de chacune des sept idoles présentes dans cette pièce.

Au fond de cet endroit, j'aperçus dans la pénombre un petit groupe composé par pas moins de six personnes. De là où j'étais, je ne pouvais distinguer que leurs silhouettes qui se mouvaient tels des ombres capuchonnées et emmitouflées dans leur cape. Leurs discussions étaient pour le moins animées : ils criaient et se disputaient.

- Caladi, vous n'oseriez pas influencer le haut conseil sans que cette enfant n'ait eu un procès équitable, j'espère ?

Non, mais ai-je bien entendu ? A-t-elle bien prononcé de sa voix dure et glaciale le mot procès ? Au son de ce terme, mon sang se glaça et une boule se forma au creux de mon estomac.

L'homme auquel s'adressa Axianie s'avança dans la lumière, et d'un geste rapide et violent, il enleva la capuche de sa cape rouge en velours qui lui cachait son visage. Ce qui libéra une masse de cheveux rousse, ondulée et flamboyante.

Il avait tout de guerrier Viking avec sa moustache et sa longue barbe qui lui tombait en haut de son torse, ornée d'une tresse du côté droit. Il portait une lourde armure noire qui semblait être taillée dans du verre volcanique.

- Tu connais ma position sur la question Axianie, c'est une folie de faire ça ! gronda l'homme en pointant chacun de ses mots vers le bas avec son index gros et musclé.

Tandis que l'homme partageait sa pensée avec fougue, une femme enveloppée dans une cape de velours blanche, s'avança.

- Ça suffit ! Hurla-t-elle, tout en martelant le sol de son long bâton blanc, torsadé et luminescent dont le sommet était décoré par une jolie colombe aux ailes déployées.

Lorsque sa canne de pierre frappa le sol, une bourrasque de vent s'abattit violemment dans la salle, ce qui mit un terme brutal à la querelle à laquelle je venais d'assister.

Ils étaient tous, moi y compris bien trop occupés à lutter contre la rafale de vents violents qui s'était abattue brusquement sur nous, pour continuer à se disputer.

Lorsque la puissance des vents retomba, chacun des membres du petit groupe prit place devant l'une des statues dans un horrible silence à la fois lourd et solennelle. Ce qui me rendit encore plus nerveuse.

- Séléna, assieds-toi là, m'ordonna la dame qui semblait contrôler aux vents tout en pointant son bâton vers l'énorme siège qui était situé au centre du cercle.

L'apparence de la femme à la cape blanche était vraiment étrange. Sa longue chevelure était aussi blanche que celle d'une vieille femme, et pourtant son visage était aussi jeune et aussi frais que celui d'une très jolie poupée. Il se dégageait d'elle quelque chose de translucide. Je dirais même de fantomatique. Elle portait également une longue robe blanche et aérienne digne des plus prestigieuses déesses de l'antiquité.

Sans me faire d'avantage prier, j'obéis et m'assis à la place qui m'avait été assignée. J'étais à la fois inquiète et impatiente d'en finir. J'ignorais la raison de ma présence ici, mais une chose était sûre comme me l'avait si bien dit ma conseillère d'éducation principale, le moment était venu. Mais de quoi ? Mystère et boule de gomme.

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