Chapitre 26
†††
Bercer par une douce mélodie, je sommeillais dans les bras d'une jolie femme aux long cheveux blond-blanc et aux yeux bleus. Voyant que je m'endormais, elle me déposait dans un lit, à côté d'un petit garçon. Il avait des cheveux blanc argenté aux mèches ébouriffées. Ses petites joues roses contrastaient avec sa peau très pâle. Je papillonnais des yeux et baillais un grand coup. Un homme très grand et musclé aux cheveux d'or, aux yeux gris et à la peau caramel vient se poster à côté de la femme. Ils nous regardaient tous les deux avec une expression pleine de tendresse qui ne dura qu'une fraction de seconde. Ils se déplacèrent doucement vers la porte de la chambre de bébé alors qu'ils croyaient que le garçon et moi dormions.
- Qu'est-ce que nous devons faire, demandait la femme à l'homme. Peu importe comment, il va venir la chercher, il n'est pas idiot.
- Je le sais, mais nous ne devons pas les envoyer dans un autre monde... du moins, pas pour l'instant. Rappels-toi pourquoi Ame nous à envoyer ici.
- Je le sais, mais ils...
L'homme semblait secouer la tête et marmonnait quelque chose. Ils sortirent de la pièce et nous n'entendîmes plus rien. Le garçon et moi nous tournâmes l'un vers l'autre, nous regardant dans les yeux. Même si nous ne savions pas encore parler, nous savions que nous étions sur la même longueur d'onde. Inconsciemment, nous comprenions les pensés de l'autre, car nous sommes des jumeaux jumelles lier par un lien très rare pour les gens de notre espèce.
Tout à coup, un énorme monstre à moitié loup moitié humain, noir et cendré apparu au-dessus de nous. Il me prie dans ses bras de poussière et nous fit sortir de notre château à une telle vitesse que j'eu à peine le temps de comprendre ce qui se passait. Je commençais à pleurer au même moment que mon frère. Le monstre disparu avec moi dans une sorte de portail tout noir... un portail qui devait le mener à son maître, dans les profondeurs des ténèbres.
Nous réapparûmes dans un monde sombre au ciel noir et à la terre rouge. La bête me passait à un homme qui me plongeait immédiatement dans un liquide brulant. La chose m'étouffait, ma gorge me brulait... comme si je manquais d'air... le son des vagues m'irritait les oreilles alors qu'elles auraient dû m'apaiser... on aurait dit qu'une tempête battait la mer dans une rage à en tuer des baleines... et je me trouvais dans cette colère. Pourquoi là! Pourquoi moi! Méritais-je vraiment cette torture!
Un rire cruel déchirait mes tympans alors que mon corps s'alourdissait. Je m'efforçais d'ouvrir les yeux et de crier à l'aide, mais deux mains puissantes tenaient mon petit corps de bébé... Je réalisais alors que mes longs cheveux étaient argent et que ce que j'avais pris pour de l'eau était d'un mauve sombre et atrocement brulant. De la vapeur noire montait en haut de ma tête... un visage flou se dessinait au-dessus de moi... terrifiant... déformé par la mer rouge... mais j'y distinguais un sourire cruel.
- Ouvre cette maudite porte, criait-il de sa voix masculine qui me semblait lointaine.
Rapidement, il me fit sortir de l'eau et m'agitait dans l'aire comme une poupée de chiffon. La bête, mi-homme mi-démon, approchait mon visage du sienne. Une odeur de pourriture et d'humidité se dégageait de lui. Ses yeux noirs avec du rouge orangé semblaient tournoyer par la colère et ses cheveux noir lui arrivaient aux épaules. D'étrange crocs sortaient de ses lèvres pulpeuses et d'énormes ailes noires faites de cendre sortaient de son dos. L'extrémité des plumes avaient la même couleur que ses yeux. Deux cornes noires sortaient de sa tête semblable à celles d'un bélier.
- Tu sais très bien que je peux te torturer aussi longtemps que tu n'auras pas fait ce que je te demande, Angena. Tu ne pourras jamais m'échapper. Ton père et ta mère te recherche partout dans votre royaume, mais ils sont trop idiots pour croire que tu es ici, avec moi.
Un sourire cruel se dessinait sur ses lèvres.
- Je suis très patient, tu sais. Je peux très bien attendre que tu saches marcher et parler toute seule. L'éternité n'est rien comparée à quelques années.
- Hadès, criait un autre homme. Laisse la princesse tranquille!
Hadès se relevait à une vitesse hallucinante alors qu'un homme approchait. Il avait des cheveux noirs au reflet bleu et des yeux bleu pailleté d'argent. Il regardait Hadès avec un dégoût aucunement dissimuler. Je voulu crier, mais rien ne sortit.
- Tient... tient... que me vos cette visite, cher frère.
- Ne prend pas tes désirs pour des réalités, Hadès! Relâche immédiatement la princesse Angena! Elle est incapable d'ouvrir un portail!
- Ne dit pas n'importe quoi, Poséidon. Je ne suis pas idiot, il suffit de voir ses yeux pour le savoir, elle a les mêmes paillettes que toi... celle de l'eau d'argent. Et puis, pourquoi te soucier d'elle alors que tu as déjà des problèmes avec l'un de tes fils... comment s'appelle-t-il déjà...
- Ne mêle pas mon fils dans tout ça!
- C'est vrai, mais c'est toi qui me cherches.
Un autre loup-garou fait de goudron se matérialisait à côté d'Hadès et celui-ci me prit des bras de son maître avant de reculer. Hadès créait une armée de géant dragon démoniaque aillé en riant alors que des êtres aillés de lumière arrivaient du côté de Poséidon avec des armes fait en énergie pur.
- Tu ne pourras pas me vaincre dans mon propre Royaume, dit Hadès avec un rire à glacé le sang.
- Nous ne partirons pas sans la princesse!
Le combat fût horrible pour mes yeux d'enfant, mais un plaisir pour le dieu de la mort qui participait à la bataille. Du sang obsidienne et du sang argent se répandaient sur le sol brulé alors que les attaques se faisaient de plus en plus fortes.
- Arès, s'exclamait Poséidon alors qu'il se confrontait à Hadès. Occupe-toi de la princesse!
Un homme aux cheveux d'or et aux yeux ambre se déplaçait à une telle vitesse que le loup-garou qui avait l'intention de m'emmener vers le sombre palais ne pu réagir en contre-attaquant. Sa tête de goudron tombait au sol alors que du sang noir coulait de son cou. Le dieu Arès me prit dans ses bras avant que le corps de la bête ne s'effondre en morceaux. Arès courrait vers les anges tout en tuant les monstres sur son passage.
- Replions-nous, criait Poséidon en maintenant Hadès avec une corde magique argenté.
De sa main libre, il créait un portail multicolore dont le cadrage semblait être fait de nuages. La dernière chose que j'entendais avant de disparaitre dans un autre monde fût la voix d'Hadès criant:
- Je te retrouverais Angena... et cela, peu importe dans quel monde tu te retrouveras!
†††
Je me réveille en sursaut alors qu'il fait nuit noire. Un frisson d'horreur s'empare de moi alors que les dernières paroles de ma vision restent gravées dans ma mémoire.
Mais que se passe-t-il, bon sang! N'ai-je pas eu une vision récemment? Il n'y a même pas de pleine lune!
Je me lève précipitamment, à la fois inquiète et soulagé de ne pas avoir été somnambule pendant ma vision, et me dirige vers la porte-fenêtre étrangement ouverte. Un courant d'air chaud entre du dehors et un envoûtant chant semble m'appeler.
Doux et lent, presque un murmure inaudible.
Mon corps bouge tout seul... sortant à l'extérieur dans la chaleur nocturne, marchant à petits pas sur le balcon de marbre. Mon cerveau s'embrouille. Je ne suis plus maître de moi-même. La panique me gagne, mais mon organisme en n'a rien à faire, il suit le son... le son doux... lent... mélodieux... mon corps se laisse tomber de la rambarde, tête la première avant de se cambrer pour atterrir à quatre pattes, tel un chat. Mon corps raide se redresse d'un coup.
Je ne suis plus qu'une marionnette qui ignore qui tire sur ses ficelles. La voix me murmure à l'oreille, telle une lamentation... la voix d'un garçon, d'un jeune homme, pour être exact. Elle me fait traverser la cour, coller contre le mur pour n'être vu de personne. Je vois tout comme je ne vois rien. Je suis prisonnière de ma dépouille, de cette machine qui devrait être entièrement mienne.
Mon corps se dirige à grande enjamber et de manière mécanique vers la forêt derrière l'école. Alors que j'arrive à la lisière des bois, je vois un garçon (habillé tout en noir) au loin. Il a les yeux tout noirs qui ressemble à du goudron brûlant et sa peau claire contraste autant avec ses yeux qu'avec ses cheveux. Un sourire démoniaque à vous donner envie de vomir barre son visage... mais mon corps voit cette apparition autrement. Un sourire niait se dessine sur mes lèvres et mon corps marche lentement vers lui. Il s'approche lentement à son tour. Mais avant que nous soyons rendus à mi-chemin, des bras m'encerclent la taille, brisant ainsi le charme qu'il m'est imposé.
- Que fais-tu dehors en pleine nuit, grogne une voix familière.
Mon corps se met à trembler alors que le froid de la nuit et la pluie me parviennent en petit coup. Je n'ai même pas réalisé qu'il fait aussi froid. Au contraire, j'ai eu terriblement chaud. Je claque des dents en me retournant lentement vers Tchad. Je jette un bref regard vers la forêt et m'aperçois que le jeune homme, qui que cela est été, a disparu.
- Angélique?
Je me frotte les bras tout en me dégageant de sa chaleur et en marchant vers l'école. Il grogne et me soulève en poche de patate, puis marche d'un pas rapide vers le bâtiment. Je ne bronche pas... j'ai trop peur et trop froid pour ça. Tchad nous fait passer par une fenêtre qui mène à la salle de cérémonie. Il la referme d'un geste brusque avant de se tourner vers moi. Son visage montre de l'inquiétude et de l'agacement... tout ce qui fait de lui... autant lui. Tchad s'approche lentement de moi alors que je grelotte... autant de froid que de peur face à ce qui vient de se passer.
Qu'est-ce qui me serait arrivé si Tchad n'avait pas été là?
- Angélique, marmonne celui-ci en me tirant de mes sombres pensées qui prennent de l'expansion dans mon cerveau à mesure que les secondes s'écoulent. Que faisais-tu dehors à cette heure? Il est presque trois heures du matin.
- J... j... je... pou... pourrais... t... te de... demander... l... la... même... ques... question, ai-je bredouillé en raison du froid.
Je me frotte les bras pour me réchauffer. Il faut dire qu'une chemise de nuit, ce n'est pas très chaud... et pied nu, ça n'aide pas.
Tchad se rapproche de moi et me prend dans ses bras. Il est encore habillé comme dans la journée. Il me frotte doucement le dos et les ailes, me faisant frémir d'une tout autre manière.
- Tu étais bizarre tout à l'heure, murmure-t-il dans mes cheveux mouillés. Comme si tu étais sous l'emprise d'un envoûtement. Tes yeux étaient vitreux et noirs... c'était assez traumatisant à voir.
J'aurais voulu le repousser et dire quelque chose, mais ma gorge est sèche et gelée. J'avale péniblement ma salive et laisse échapper un soupir d'aise en me collant à lui pour avoir de sa chaleur. Sa prise se resserre autour de moi et il m'embrasse le haut de la tête. Nous restons un long moment comme ça, serrer l'un contre l'autre, en silence, alors que mon corps se réchauffe.
Je repousse Tchad d'un coup raide et celui-ci me lance un regard surpris avant que son visage s'assombrisse dans une mine agacée. Je l'ignore et pars d'un pas rapide vers les deux grandes portes avec le symbole de lune.
Heureusement pour moi, Tchad ne tente pas de me rattraper.
† † †
Je pousse un soupir de soulagement en me laissant discrètement tomber sur mon lit, après avoir refermé la porte-fenêtre. Nia et Luvia sont couchées l'une contre l'autre sur un petit lit que j'ai créé pour eux. Angelie avait fait la même chose, avant moi, et j'avais trouvé cette idée très astucieuse pour nos petits compagnons. Elle l'a alors fait pour Vricy (la fée de Victoria) et Roca (le Ty de Victoria), ainsi qu'à Laria (la fée de Laurie) et Hoja (le Ty de Laurie).
Je me couche sur les couvertures tout en regardant le plafond blanc.
À peine ai-je fermé les yeux que ceux de l'inconnu réapparu derrière mes paupières close, me faisant me redresser comme un piquet.
Je n'arriverais pas à me détendre, ça c'est sûr...
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