Chapitre 21

– Est-ce toujours autant la guerre entre vous, me demande Jason.

– Oui... depuis que nous nous connaissons... c'est à dire depuis avril à peu près...

– Alors, ça fait presque trois mois que vous jouez à ce jeu, s'exclame Brian avec une expression surprise.

– Il a une drôle de manière de montrer qu'il est intéressé, dit Alec avec un petit rire.

– Ne raconte pas n'importe quoi, ai-je grogné en commençant à marcher dans le labyrinthe végétal, les garçons à ma suite. Il me déteste depuis le premier jour. Il faut dire que nous n'avons pas fait connaissance de la meilleure façon qui soit.

Je fronce les sourcils en essayant de me rappeler les paroles de Jack la première fois. Qu'avait-il dit déjà... Ah oui! Que Tchad était devenu colérique après avoir rencontré une fille.

Est-ce pour ça qu'il me traite aussi mal?

Peu probable, ce n'est pas comme si s'était ma faute...

Je lève les yeux pour contempler le ciel en me souvenant de mon secondaire un. Je me rappel cette journée quand mes amies et moi devions faire nos chorégraphies de cheerleading pour encourager notre équipe de football. Nous étions en retard et nous courions seulement avec nos bas dans les couloirs de l'école pour aller nous changer. Et j'avais presque tombé des marches à cause que le concierge avait nettoyé le couloir devant les escaliers... mais je me souviens qu'un garçon de l'équipe adverse de la mienne m'avait attrapé et que je ne l'avais pas regardé ni remercié... et j'étais repartie à courir pour rejoindre mes amies comme si tout allais bien et que je n'avais pas frôlé de me casser la figure.

Une petite lumière s'allume dans mon esprit. Et si c'était Tchad qui m'avait attrapé ce jour-là... c'est tout à fait possible... le garçon était grand et large... mais c'est tout ce que je sais puisque je ne l'avais pas regardé... lui, en revanche... il avait eu en masse le temps de me voir.

Je mets ma main sur ma bouche et m'arrête net.

Si s'était bien lui... ça colère envers moi est un peu plus justifiable... Mais pourquoi il ne me l'a pas dit!

Et pourquoi il te l'aurait dit, marmonne la voix de mon petit démon personnel dans ma tête. Ce n'est pas comme si tu l'avais regardé... comme si tu t'en serais souvenue même si tu l'avais vu et remercié, ce n'étais qu'un garçon de passage!

Peut-être... mais ça l'a tout de même blessé son égal assez fort pour qu'il me traite aussi mal...

Je soupire en me demandant pourquoi ma vie est aussi pourrie.

– Arrête de te torturer l'esprit à essayer de comprendre ce gars, me dit Rex en me tapotant l'épaule. Tu devrais suivre tes propres conseils, surtout s'il réagit de cette manière que pour attirer ton attention.

– Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, dis-je en me retournant, puis en secouant ma tête. Je ne reste que quelques jours ici de toute manière.

– Tu n'as pas besoin de partir, dit Brian avec un grand sourire. Du moins, pas avec eux.

– Que vous le croyez ou non, ai-je marmonné en reprenant la direction du sanctuaire. J'ai déjà essayé. Je ne sais pas comment, mais Angelie et Tchad ont réussi à me trouver. Elle, sans doute grâce à ses visions sur moi, et lui, parce qu'il est un métamorphe.

Un silence agaçant nous entoure alors que nous arrivons presque déjà devant la porte par laquelle nous étions sortis, puis Alec brise le silence qui semble alourdir chacun de nos pas.

– Pourquoi gardes-tu toujours tes ailles dans ton dos?

Ah... c'est ça qui le chicote depuis tout à l'heure.

– Je ne sais pas comment les faire disparaitre, ai-je marmonné, un peu agacé par mon impuissance.

– C'est peut-être un peu comme nous, dit Jason qui semble vouloir m'apaiser.

– Que dirais-tu si nous te donnions quelques conseils avant que nous retournions à l'intérieur, dit Rex avec enthousiasme.

Je hausse les épaules, mais m'arrête à quelques mètres de la porte. Elle a, elle aussi, le signe spécial des métamorphes. Alors que je me retourne, les garçons s'alignent devant moi comme si j'étais un lieutenant et eux, mes soldats. Ils ont tous un grand sourire aux lèvres.

– Bien, commence Alec. À partir de maintenant, que tu restes une journée ou trois mois, tu devras te lever tôt pour une séance d'entrainement.

– Tu devras venir ici à six heures, continue Jason. Et pas de retard qui tienne, sinon on augmentera ton entrainement en difficulté.

– Si tu n'es pas prête à relever les défis que nous te donnerons, poursuit Brian. Nous ne t'aiderons pas.

– En revanche, finit Rex. Si tu acceptes, nous te donnerons une récompense en plus de t'aider.

Je les regarde tour à tour.

Ils sont vraiment sérieux là!

Je soupire, puis dit:

– Très bien, j'accepte.

† † †

Chaque journées qui suivent se déroulent avec les mêmes activités... du moins, pour moi. Le matin, les garçons et moi, courons plusieurs tours de la propriété. Leur aura jaune et leur grand sourire encourageant me donne envie de donner le meilleur de moi-même, même si je suis vraiment nul dans la course.

Ils me laissent ensuite aller prendre une bonne douche froide (ce n'est pas deux petits tours qui allaient les essouffler), puis nous allons déjeuner à leur table habituel (c'est à dire, loin de celle à laquelle j'avais mangé le premier matin). Après, ils m'emmènent près d'une jolie chute d'eau où nous faisons des exercices de yoga et de respiration.

Ils m'ont dit que c'est bon pour réussir à garder son calme dans des moments stressants ou énervants. Nous y restons des heures et nous en profitons pour pique-niquer et nous y baigner. Nous revenons au sanctuaire pour le souper, puis nous allons dans la cour extérieure pour que j'essaye de rétracter mes ailes, en vain chaque fois.

Après plusieurs essaient désespérer, nous retournons à l'intérieur pour le bal du soir qui dure de dix-neuf heures à vingt-trois heures.

Puis vient le dernier jour avant que nous partions (le lendemain matin).

Les festivités durent toutes la journée... et c'est la pleine lune ce soir.

Je suis avec Alec, Jason, Brian et Rex en train de rigolé quand quelqu'un vient me tapoter l'épaule. Je me retourne vivement, faisant voleter ma longue robe blanche et souple ainsi que mes long cheveux blond-blanc qui, à cet instant, cascadent dans mon dos jusqu'au bas de celui-ci. Charly me fait une grimace en pointant quelque part derrière lui.

– Tu devrais aller calmer ses hormones mâles, il est de plus en plus à fleur de peau depuis que tu l'ignores et que tu passes tout ton temps avec eux. Vos querelles d'amoureux lui manquent sûrement.

Je me penche sur le côté pour voir qui il pointe et croise le regard furieux et agacé de Tchad.

– Je m'en fiche qu'il soit en colère, ce n'est pas mon problème, ai-je crié en foudroyant Charly du regard. Alec, Jason, Brian et Rex ont été mille fois plus attentionné en une petite semaine que Tchad en trois mois!

Je ne prends pas la peine d'écouter ce qu'il a à rajouter et me dirige vers l'un des balcons qui donnent sur la cour arrière. Je respire un grand coup l'air fraiche de la nuit, puis prends une gorgé de ma slush à la framboise bleu (sans alcool cette fois-ci) en regardant le ciel qui s'assombrit. Les étoiles sont tellement magnifiques que, sans vraiment m'en rendre compte, je lève mon bras vers le ciel, comme si je voulais en attraper une.

– Angena... Angena...

Je sursaute et regarde autour de moi, le cur battant à la chamade. Puis d'un coup, une silhouette apparue devant moi.

– Encore vous, me suis-je exclamée. Mais que me voulez-vous, bon sang!

– Angena... Alilée... écoute moi, s'il te plait... tu as un lourd destin à porter.

– Quoi! Mais de quoi vous parlez! Vous êtes folle! Je ne suis pas Angena! Ni Alilée! Ni qui que ce soit!

– C'est une longue histoire...

– Hmm, ai-je fait, intriguer malgré moi.

– Tu es en danger...

– Oui, je le sais ça, je le sais très bien même.

Elle secoue la tête, puis s'approche doucement de moi.

– Certes, se sont les larbins d'Hadès sur terre, mais il te veut en vie... ta moitié ou toi... mais je sais que c'est toi, tu as les paillettes de l'eau des sangs d'argent dans tes yeux.

– Quoi, dis-je d'une petite voix en secouant ma tête. Ma moitié... l'eau des sangs d'argent... mais qui êtes-vous à la fin!

– Je suis la déesse Athéna... ta vraie mère...

Je la regarde, la bouche grande ouverte et les yeux écartés, incapable de prononcé un seul mot.

Athéna... ma vraie mère...

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