Chapitre 19

Trouvant que le goût de ma boisson est fantastique, je le bus d'une traite avant de le mettre sur le coin d'une des tables rectangulaires. D'un pas légèrement chancelant, le cerveau gelé à cause du froid de la boisson, je me dirige vers le tas de danseur et me mets moi aussi à danser. Je ne me préoccupe même pas de savoir que je suis entourée d'inconnus et me laisse emporter par la musique contemporaine.

– Salut toi, dit un jeune homme en se rapprochant de moi sans arrêter de valser. Tu veux danser avec moi.

Sans même me laisser le temps de répondre, il me prend par la taille et m'attire contre son torse. Il a des cheveux noirs qui lui arrivent aux épaules, des yeux bruns presque noir et une peau crème. Il est grand, mais pas autant que Tchad et Charly. Je lui arrive à la bouche... une bouche plutôt jolie... et il est mince et musclé... et a une barbe de quelques jours. Il caresse mes hanches, alors que nous dansons l'un contre l'autre. Je redresse ma tête, sentant déjà l'alcool faire son effet, avec un sourire niait.

– Tu es encore plus belle de proche que de loin, chuchote-t-il près de mon oreille.

Je papillonne des yeux en essayant de rester un peu lucides. Il semble remarquer mon trouble et en profite, me collant le plus possible à lui.

– Comment t'appelles-tu, mon ange, murmure-t-il, son nez frôlant le mien.

– Je... Angélique, ai-je marmonné d'une voix faible et pâteuse.

Non de dieu! Le barman avait dû mettre plus d'alcool qie je le pensais!

– Moi, c'est Wayler Blood, à votre service, dit le jeune homme en m'entrainant dans un coin.

Je regarde dans la salle, essayant de trouver quelqu'un qui pourrait me réveiller un peu.

Non mais! Qu'est ce que tu fais, endouilles! Pourquoi tu suis un inconnu!

Étrangement, c'est la voix de Tchad qui résonne dans mon crâne vide. Mais mon côté peu responsable me domine. Je trouve Jack et Laurie qui sont (habillé comme quand nous étions arrivés) dans un coin de la pièce, en train de s'embrasser. Sophia "parle" avec des jeunes d'à peu près son âge, tandis que Tchad marche comme s'il cherchait quelque chose, suivi de près par Angelie qui semble ne pas vouloir le lâcher d'une semelle au risque de... de quoi... je l'ignore.

Aucune trace de Charly.

Je lève les yeux vers Wayler qui vient de me pousser sur le mur, son corps contre le mien, ses mains sur mes hanches, sa tête enfouie dans mon cou alors qu'il m'embrasse.

– C'est fou ce que tu sens bon, murmure-t-il avec un large sourire montrant de petits crocs.

– Est-ce que tous les métamorphes sont aussi charmeur, ai-je marmonné avec un drôle de rire.

Mais qu'est-ce qui me prend à la fin! C'est quoi se délire! Que quelqu'un me sauve de mon cerveau tordu!

– Devant une aussi gracieuse créature, nous ne pouvons pas ignorer le désire animal qui nous habite... comme ceci...

Je pousse un petit cri surpris alors qu'il me mordille l'oreille.

– Que faites-vous, ai-je réussi à dire après quelques secondes, embarrassée, en le repoussant, retrouvant un peu de discernement.

– Je suis désolé pour mon impolitesse, mais votre beauté dépasse toute raison. Vous êtes une rose blanche parmi des mauvaises herbes.

– Vous... vous exagérez, dis-je en commençant à être agacé tout en le repoussant encore alors qu'il s'entête à me coller.

– Pas du tout, s'exclame-t-il. Vous êtes le rêve de tout homme.

Je lève les yeux au ciel alors qu'il me prend le visage entre ses mains aux longs doigts. Il se penche et tente de  m'embrasse de force alors que je me débats. J'essaie de le repousser, mais il est beaucoup plus fort que moi. Soudain, quelque chose le tire par derrière et il reçut un poing dans la figure. Wayler tombe par terre sous le regard furieux de Charly. Le visage de Wayler montre de la surprise, puis de la peur.

– Va, grogne Charly en pointant vers la foule alors que je me frotte inutilement la bouche.

Celui-ci ne se fait pas prier, je suis moi-même très effrayer par le regard dur de celui-ci. Wayler part, le regard vers le sol tel un chien piteux. Je cligne des yeux alors que Charly se tourne vers moi, avec une mine mi inquiet, mi agacé.

– Mais qu'est-ce qui t'a pris, bon sang!

– Je...

Je mets ma main devant ma bouche pour me retenir de vomir. Je tremble de tout mon corps, comme si quelqu'un avait mis sur moi une machine qui décharge des volts.

Marmelade, j'ai vraiment été idiote sur ce coup là! Prendre de l'alcool alors que je ne connais presque personne ici, c'est l'un des actes les plus bêtes que j'ai fait dans toute ma vie!

Charly regarde vers la foule et fait un signe à quelqu'un avant de me regardé de nouveau avec la même expression inhabituellement sérieuse. Tchad arrive en courant, suivi de près par Angelie, leurs cheveux virevoltant au rythme de leurs pas empressés.

– Qu'est ce qui se passe, demande Tchad, regardant tour à tour Charly et moi en fronçant les sourcils.

– Qu'est-ce que tu as pris, me gronde Angelie en venant me frotté dans le dos. Tu es toute embrouillée.

Tchad renifle l'air, puis grogne en secouant la tête.

– Elle a bu de l'alcool, marmonne Charly. Et pas qu'un peu en plus.

– Je ne savais pas que le barman en avait mis autant, ai-je réussi à m'exclamer avant qu'un autre haut le cœur me monte à la bouche.

– Peu importe, tu en as pris alors que tu es loin d'avoir l'âge légal. Je vais devoir avoir une petit discutions avec les autres, mais pour l'instant, je me suis arrangé pour que nous ayons des chambres... suivez-moi, nous allons retrouver Sophia, Jack et Laurie. Ils sont déjà à l'entrée. Tchad, occupes-toi de transporter Angélique.

– Je peux...

Je mets mes deux mains sur ma bouche et cours vers l'un des balcons qui mène vers l'extérieur. Je réussis tant bien que mal à me rendre jusqu'à un buisson pour vomir. La cours arrière est grande, tellement qu'on n'y voit pas où elle se termine alors que, au loin, la forêt continue. Elle semble avoir un labyrinthe de haie à fleur à quelques mètres d'où je me tiens.

– Bleuuuuuurrrrr...

Angelie vient me flatter dans le dos et me tenir les cheveux alors que je vomis le peu de chose contenus dans mon estomac... incluant de la bile lorsque je n'avais plus rien. Ma trachée me brûle et je ne peux rien faire pour la soulager... comme si j'avaus bu de l'huile et que j'avais avalé une petite bougie allumée. Même boire une tisane fumante aurait été préférable à la sensation désagréable qui m'étouffe.

– Tu n'es vraiment qu'une petite sotte, marmonne Angelie avec un petit rire faux.

– Aller la soulone, dit Tchad avec un sourire insolant en arrivant avec les autres. On n'a pas toute la nuit.

Grrr, je viens de lui offrir une autre manière de m'énerver!

Mais bon... je ne suis pas du tout en forme pour me défendre. Je suis presque sûr que ma voix sortirait de travers si j'essayais de prononcer un seul mot.

Au moment où je m'en attends le moins, alors je me masse la gorge du bout des doigts, Tchad me soulève dans ses bras avec une mine un peu inquiète, mais cette expression disparait aussi vite qu'elle est apparue, me faisant me demander si je ne l'avais pas imaginé.

– Aller, marmonne Charly en se passant une main paresseuse dans ses cheveux. Suivez-moi de près. Il y a parfois des gens louches dans les grandes tribus comme celle-ci.

Ouin... il n'aurait pas pu me prévenir avant...

Nous entrons dans le sanctuaire, puis Charly nous fait passer plusieurs couloirs sombres et monter quelques étages (pas vraiment moi, puisque je suis dans les bras de Tchad).

– Nous avons des chambres au dernier étage. Vous serez deux par deux dans une chambre et moi j'en aurais une avec un de mes amis d'ici, nous dit Charly en faisant un signe vers les portes au fond du couloir. C'est mieux que rien... et je me suis dit que se serait plus prudent aussi.

Il me jette un coup d'œil qui veut tout dire et je me fais encore plus petite dans les bras de Tchad. Celui-ci nous regarde tour à tour en fronçant les sourcils, essayant de comprendre le sous-entendu et mon malaise. Il me dépose (plutôt... il m'a presque balancé à terre) quand nous arrivons devant les chambres nous étant destinées.

– J'espère ne pas trop vous décevoir, dit Charly en retrouvant enfin son sourire angélique tout en regardant Jack et Laurie qui se tiennent côte à côte comme des siamois. Mais Tchad et Jack partageront évidement la même chambre.

Laurie et Jack se regardent, une expression si attristée dans les yeux que je redoute de les voir éclater en sanglots et nous noyer avec leurs larmes. Je comprends un peu... nous avons passé des journées à dormir dehors à cause de Tchad (il ne voulait pas recommencer la scène d'il y a déjà presque un mois, donc Jack et Laurie pouvaient dormir coller... et quand je dis coller, on aura eu de la difficulté à savoir quel bras était à qui).

Je me retiens de justesse de ne pas éclater de rire.

– Vous devez prendre de la distance de temps à autre, a écrit Sophia avec une expression malicieuse.

– Bon, fait Charly en ouvrant l'une des quatre portes du fond. Je vous laisse à vos moutons. Bonne nuit!

Il disparait derrière la porte alors que nous nous regardons tous. Une pensée coquine surgie dans mon esprit et un petit sourire se dessine sur mes lèvres.

– Vous pouvez être dans la même chambre, dis-je d'une voix roque, du à la brûlure de la bile dans ma trachée, tout en regardant Jack et Laurie.

– Hein, dit Tchad en me regardant comme si j'étais folle. Et je vais dormir où moi? Dans le couloir?

– Angelie et toi pourriez en partager une, ai-je ajouté tout sourire en faisant un clin d'œil à celle-ci.

– Pas question, objecte Tchad en me foudroyant du regard alors qu'Angelie rougit comme une tomate.

– Oh aller, ne fait pas ta chochotte. Ce n'est pas comme si vous deviez dès le départ dormir dans le même lit.

– Arrête, marmonne Angelie en me tirant la manche.

– Bein là, me suis-je exclamée en les trouvant ridicule. Ne faites pas vos timides. Ce n'est rien du tout! Je les déjà fais! Ce n'est pas la fin du monde!

– Ça n'a aucun rapport, grogne Tchad en m'empoignant par le collet de ma robe. Il n'en ait pas question, un point c'est tout!

– C'est bon, dit Laurie un peu agitée et inquiète en le voyant faire. Nous pouvons dormir dans des chambres différentes Jack et moi. Ne vous battez pas pour ça!

Je fais une baboune alors que Tchad me lâche et me regarde avec un sourire victorieux, celui-là même qu'il m'avait fait après qu'il avait tenté de m'embrasser... ce sourire qui semble dire " tu vois, j'ai gagné".

J'ai vraiment envie de lui en coller une!

– Je m'en fiche, ai-je marmonné en lui tournant le dos, puis en entrant dans l'une des deux dernières chambres, celle de droite.

Angelie marmonne quelque chose avant de me suivre en vitesse à l'intérieur.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top