Chapitre 18

J'ouvre le manuscrit à la première page, vieille, jaunie et sec, alors qu'Ariane et Mick disparaissent de nouveau. Le nom sirius est écrit en grosse lettre baveuse et un étrange signe est dessiné à côté qui ressemble un peu à un fantôme, mais avec un effet de vitre brisé. Je regarde les autres pages et vois qu'ils sont présentés de la même manière et ce, dans l'ordre suivant avec une définition. En bas de chaque page, il est écrit :

* Les capacités des surnaturels sont doublées en force lors des pleines lunes.

Je fronce les sourcils, puis regarde mes amis. Leurs pouvoirs n'ont donc pas vraiment d'effet sur leur personnalité. Je reporte mon regard sur les pages jaunies, me disant que je vais approfondir mes connaissances (puisqu'il y a leur mode de vie, leur alimentation, etc. Bref, tout ce qu'on doit connaitre sur chacun d'eux), mais avant que j'aille pu lire une nouvelle phrase, un bruit en haut de ma tête attire mon attention.

Intriguée, je monte plus haut, branche par branche, jusqu'à ce que je me retrouve au sommet du chêne. À cette altitude, l'air frais souffle dans mes longs cheveux blond-blanc. La vue dans haut est paradisiaque, le paysage, magnifique. La ville est grande et semble irréel avec le ciel qui commence à avoir des teintes de rose, de mauve et de bleu azur. Toutes ces sensations me donnent envie de chanter.

Je prends une grande respiration, puis soudain, j'entende de nouveau un cri.

Un cri d'oiseau, pour être exact.

Je lève la tête vers le ciel et découvre une dizaine d'aigle royal qui tournent au-dessus de moi. Je fronce les sourcils en me demandant ce que ces animaux sauvages peuvent bien faire aussi proche d'une grande ville comme Londres. Cette question ne tarde pas à trouver sa réponse.

L'un d'eux pique vers moi et essaie de me griffer le visage. Quand ses serres passent un peu trop près de moi, je pousse un cri aigue avant de déployer à la hâte mes ailes. Je descende vers le sol et dépose le grimoire sur mon sac ainsi que la couverture. Je m'envole rapidement, ignorant les questions des autres, alors que les aigles me suivent comme des fous.

Je monte haut dans le ciel et m'amuse à faire un labyrinthe dans les gros nuages, sachant qu'ils vont être trop stupide pour passer n'importe comment dans le cumulonimbus. Heureusement pour moi, même s'ils sont déterminés à m'attraper, je possède des ailes beaucoup plus grande et beaucoup plus forte que leurs petites ailes de prédateur. Je m'amuse comme une folle et je ris toute seule.

J'apprécie de plus en plus voler, comme si mes ailes attendaient avec impatience ces moments de fort plaisir. Satisfaite de mes tunnels de coton blanc, je retourne en riant sur la terre ferme, à côté du chêne. Quand j'atterris, une bourrasque de vent fait lever les cheveux de mes amis et ils se précipitent tous vers moi.

– Bon sang, s'exclame Angelie en me serrant fort dans ses bras. Mais qu'est-ce qui t'as pris.

– Imbécile, me gronde Tchad avec une mine sévère. Tu n'as pas pensé que quelqu'un aurait pu te voir.

Une lueur d'inquiétude semble briller dans ses yeux... à moins que ce soit sa lueur habituelle...

– J'ai... eu un petit problème, mais je les ai éloignés... du moins, pour l'instant, dis-je en souriant comme une idiote fière de s'être débrouiller toute seule.

– Les éloignés, a écrit Sophia. Éloignés qui?

– Eux.

Je pointe vers le ciel où j'ai modifié les nuages. Les aigles viennent dans trouver la sortie. Ils se dirigent vers nous comme un groupe enragé, s'attaquant presque les uns les autres pour être le premier à me toucher. Tchad et Charly se positionnent devant nous, prêtent à leur casser le cou.

– Reculez, dit Tchad en mettant son bras devant nous. Nous allons nous occuper de ses crânes de moineau.

Juste avant que les prédateurs ailés touchent le sol, Jack marmonne quelque chose et une boule verte explose sur les bêtes, comme une glue hyper collante. Nous le regardons tous, surpris par son geste.

– Wow, le complimente Laurie. Ça fonctionne comment?

– Je ne sais pas trop, dit Jack en haussant les épaules. J'ai eu le réflexe de dire « Super munera gluten et visco viridi» (glue verte hyper collante), peut-être parce que je nous savais en danger.

Ce qu'il dit lui fait en créer une autre. Il chuchote « ablatione pila magicae » (disparition de la boule magique) et la bulle verte disparait. Laurie s'approche de Jack et l'embrasse timidement sur la joue. Je marche vers les aigles avec un sourire baveux, puis leur dis, alors qu'ils essaient de sortir de la glue:

– Bien fait pour vous!

Ils croissent pour nous montrer leur mécontentement, alors que je ris d'eux. Ma réaction semble les avoir encore plus provoquer, car ils se mettent à piailer plus bruyamment.

– Aller, crie Tchad, même si nous sommes tous près de lui. Nous ne devrions pas rester planter là, à découvert.

– Ouais, marmonne Angelie. Allons-y...

– Désoler, mais vous allez rester un bon moment coincé dans cette glue, leur dis-je en tapotant le bec de l'un d'eux.

Je me retourne et me dépêche de rejoindre les autres qui s'éloigne déjà loin de la ville.

†††

Nous marchons vers je ne sais pas où... j'ai seulement la certitude que nous ne passons pas inaperçu... pas inaperçu du tout... même si nous sommes maintenant loin des grandes villes... marchant vers une énorme forêt peu accueillante... surtout moi avec ma grosse couverture alors qu'il doit faire plus de trente degrés dehors.

Je crève à petit feu!

Et le fait que je sens la prochaine pleine lune approchée n'aide en rien. Elle m'apporte une sensation désagréable. Comme un fourmillement partout dans le corps. Comme piqué par des centaines et des centaines d'insectes invisibles qui se promènent sur ma peau et dans ma chair.

La pleine lune devrait être là dans un jour ou deux.

Ah... je n'ai pas hâte du tout...

Tu ne pourrais pas te cacher cette journée-là, lune! Ça me ferait le plus grand bien!

Charly est à la tête de notre groupe, puisque c'est lui qui nous emmène quelque part... un endroit qu'il refuse de nous dire en avance. Quand je pense que c'est quelque part en forêt, j'en ai la frousse...

Tchad "assure" nos arrières. En fait, il ne fait pas grand-chose... à l'exception de regarder partout comme s'il s'attend à ce que des surnaturels sortent de nul part pour nous attaquer et partir avec ma minable petite personne. J'ignore complètement ce qu'ils me veulent tous.

Sophia est à ma droite alors qu'Angelie est à ma gauche. Laurie et Jack sont devant nous, main dans la main, presque coller comme s'ils n'étaient qu'une personne.

Je dois avouer qu'être en couple me manque. Plaisanter avec des mecs plus vieux me manque. Enfin... une bonne partie de ma vie d'avant me manque. J'ai l'impression que les ténèbres de mon existence parfaite me rattrapent et me forcent à sombrer de plus en plus dans une noirceur que je tente d'éviter depuis ma plus tendre enfance...

Depuis la mort de maman...

– Charly, où est-ce que tu nous emmènes, lui ai-je demandé pour la trentième fois de la journée, pour chasser, à chaque fois, les pensées obscures et négatives qui emplies mon cerveau... comme s'il s'agissait de nouvelle connaissance acquise soudainement.

Mon cerveau va finir par exploser à cause de toutes les inutilités qu'enregistre seulement celui-ci!

– Il fait déjà presque nuit, ai-je ajouté en regardant avec inquiétude le ciel bleu s'assombrir rapidement alors que nous nous engouffrons dans un boisé très dense.

– Tu verras quand nous y serons, répète-t-il comme chaque fois.

Aussi exaspérant que Tchad, ce gars...

Nous marchons dans la forêt, les branches basses nous fouettant au passage alors que l'herbe haute et les petites plantes à épines me griffent les mollets. J'ai presque l'impression de les entendre se moquer de moi à chaque fois que je trébuche sur une grosse racine... ou lorsque je me prends les pieds dans un nœud d'herbe entortillé comme un piège naturel... pour ceux qui ne regarde pas où ils mettent les pieds. C'est à dire...

Les gens comme moi qui se soucient de ne pas trébucher et qu'au final, je suis la seule qui chute... et qui se retrouve pleine de terre légèrement boueuse, de gazon frais et de cheveux tout emmêlé.

Pitié! Il n'y a pas pire humiliation que de tomber à chaque fois devant Tchad qui ne cesse pas de me traiter de tous les noms d'oiseaux!

– Est-ce que c'est encore loin, ai-je fini par dire après un long moment de marche, tout en me frottant la hanche contre laquelle je me suis cognée à peine trois pas plus tôt. J'ai mal partout... j'ai trop chaud... et...

– Arrête de te plaindre, grogne Tchad comme s'il était un lion (d'une certaine façon... il pourrait...). Est-ce que Sophia se plaint elle... non. Alors tu te la ferme maintenant!

Non mais! Il ne peut pas se taire! Pourquoi doit-il toujours me crier dessus comme si tout ce que je fais ou dis pouvait emmener la fin du monde!

– Pff, ai-je marmonné alors que Sophia vient d'écrire de ne pas la mêler à ça. Tu te penses mieux... t'arrête pas de crier quand quelque chose t'énerve!

– Et toi! Tu penses que tout le monde veut connaitre tes états d'âme à chaque seconde!

Je pousse un soupir, me demandant s'il voulait tout simplement m'entendre chialer comme une grosse gamine aisée et égoïste. Je ne dis pas tout ce qui me traverse l'esprit... sinon je serais toujours en train de parler sans laisser les autres placer un mot. Je ne fais pas des monologues que je sache! J'ai conscience qu'il y a des existences autour de moi!

Simplement un peu moins bien que moi, on s'entend... surtout le type particulièrement enrageant derrière.

– Hey, je n'ai pas fini, bougonne-t-il, voyant que je l'ignore. C'est impoli de ne pas écouter quelqu'un quand il te parle!

– Peut-être, mais pas quand tu me parle de cette façon!

– . . .

– Boom, cassé mon vieux, s'exclame Charly en riant tout en nous observant par-dessus sa large épaule.

– Tu es ridicule Tchad, marmonne Angelie en le regardant du coin de l'œil alors et que Tchad se pointe du doigt, surpris qu'elle se mette de mon côté au lieu du sien. Et elle a raison, tu devrais être plus respectueux et te calmer un peu. Et tu... tu devrais débattre d'une autre façon... et pas seulement avec elle.

Je la vois rougir légèrement alors qu'elle lisse ses cheveux blanc argenté et qu'elle se lèche les lèvres. Elle doit faire référence aux fois où ils s'engueulent pour un rien, eux aussi.

Tchad grogne dans notre dos comme si s'était sa dernière réplique. Mes lèvres tremblent et je retiens difficilement mon rire quand une idée me traverse l'esprit. Je m'approche d'avantage d'Angelie et lui fais un gros câlin, puis dis en étirant mes mots:

– Merci Angelou chérie d'avoir pris ma défense. Je t'adoooooooorrrrrre!

Je fais un sourire arrogant à Tchad alors que je lâche Angelie pour lui prendre la main alors que nous recommençons à marcher. Celui-ci fronce les sourcils, puis fait comme s'il s'en foutait, en regardant nos mains, puis ailleurs. Je suis presque sûr qu'au fond, ça l'agace un peu de savoir que je préfère Angelie à lui... ou que celle-ci me préfère à lui... à moins que ce qui s'est presque passé entre nous n'était rien pour lui... qu'il essayait seulement de voir si je n'étais pas insensible à son petit charme sauvage.

Évidemment, c'est juste son physique qui m'attire un peu... bon je l'avoue... il est carrément séduisant, mais personne ne le saura. En revanche, je me passerais volontiers de son petit jeu d'envoûtement, de son attitude de " je montre que tu m'énerves devant les autres et j'essaye de te charmer quand nous sommes seuls".

– Les amis... nous sommes arrivés, dit enfin Charly avec son enthousiasme excessif habituelle.

Je lève les yeux et me fige devant l'impressionnant bâtiment au milieu de la forêt, dont les tas d'arbres, que je ne saurais même pas nommer, englobent comme une armure de protection. C'est un mélange lugubre d'église gothique et de manoir moderne en brique et bois noir. Nous en restons bouche bée, impressionnés par ça hauteur.

Ce bâtiment fait presque le quadruple de ma maison!

Malgré sa taille imposante, l'édifice semble avoir aucune fenêtre, ce qui le rend encore plus sinistre qu'il est déjà. Des gargouilles à allures peu rassurantes dominent tout du haut du toit irrégulier.

– Où sommes-nous, marmonne Jack avec de grands yeux abasourdis.

Charly nous regarde, tout sourire, alors que je frissonne d'horreur.

Cet endroit me donne carrément la chair de poule! J'ai l'impression que les esprits du coin se sont tous donnés rendez-vous ici pour inciter aux gens de passage de fuir comme la peste cette endroit lugubre!

– Bienvenu chez les métamorphes... ou si vous préférez, le sanctuaire des métamorphes!

Sanctuaire! J'ai plus l'impression que cet endroit est une morgue pleine de cadavre douteux!

Jack siffle pour montrer qu'il est impressionné.

– Le tiers des métamorphes mûrs vivent ici. Sinon, il y en a deux autres, un au Québec et un en Chine, tous construit de la même manière.

Charly nous fait signes et j'hésite un instant alors que les autres le suivent sans inquiétude. Nous montons les dix marches avant de nous retrouver devant deux grandes portes où est gravé dans un cercle, aux milieux des deux portes, le signe des Métamorphes. Charly ouvre et entre comme s'il était chez lui...

Peut-être bien...

– Nous allons voir Kimura Ichiro en premier, ensuite... nous verrons.

– Qui est Kimura Ichiro, ai-je demandé derrière lui. C'est un japonais?

– Imbécile, grogne Tchad en me faisant une petite tape sur la tête (puisqu'il est encore inexplicablement derrière moi). C'est surement leur chef ou quelque chose comme ça.

Je me retourne et lui donne un coup dans le ventre, même si je sais qu'il ne ressent pas grand-chose, puis me retourne et continue à marcher en boudant.

– Arrêter vous deux, dit Charly en riant, faisant plisser ses yeux bleu vert. Je sais que votre amour est unique et féroce, mais ici vous ne pourrez pas vous en donné à cœur joie. Les combats sont interdits à partir du moment où vous mettez les pieds ici. Seul le grand chef peut décider si une bagarre a lieu... ou si quelqu'un souhaite remettre en question le choix des anciens sur le nouveau maître.

– Oh... c'est un peu comme les loups, dis-je surprise par se fait alors que j'aurai cru qu'ils vivaient d'une manière cacophonique.

– C'est comme les surnaturels en générale, petite sotte, marmonne Tchad en me donnant une nouvelle tape.

Je pense bien que c'est son nouveau passe-temps...

Grrr.

– Le plus fort d'un clan devient nécessairement le chef, dit Charly en secouant sa tête aux cheveux d'or et de bronze. Globalement, c'est souvent par des combats ou par les anciens que les nouveaux dirigeant son élu. Mais dans certain clan, comme celui des lycanthropes, un seul se distingue parmi eux, souvent par la couleur de leur pelage, ou par la couleur de leurs yeux.

– Hmm...

Pendant que nous parlons, nous marchons dans un couloir sombre et large. Les murs, dépourvu de fenêtre, sont remplit de cadre représentant des hommes, des femmes, des enfants et parfois des familles. Je frissonne en ayant l'impression que leurs yeux me suivent du regard.

Charly nous fait passer dans différents couloirs (tous aussi lugubres les uns que les autres), comme s'il connaissait chaque recoin par cœur, comme s'il avait toujours vécu ici.

Étrangement, je ne me sens pas plus à l'aise en pensant cela.

Il y a que des lustres gotiques à bougie qui éclaire un mini peu l'endroit!

Après encore quelques minutes de marche, nous arrivons devant une grande porte en bois noir (comme tous les murs et les porte ici). Charly ne prend pas la peine de cogner et entre rapidement, une mine inquiète sur son visage habituellement serein et radieux.

Quand nous entrons, je fus surprise de voir des hommes et des femmes, de tous âges et très bien habillé, des verres de champagne, de vin ou encore de slush dans les mains. Des gigantesques lustres de verre ou de cristal pendent magnifiquement du haut plafond vitré. Les gens dégagent des auras resplendissantes de joie et de bonheur alors que tous dansent comme des fous, bavardant ou encore, se câlinant.

J'ignore ce qu'ils fêtent, mais ça me donne envie de bougé!

De la musique entrainante joue, le son poussé au maximum. Piano, violon et quelques autres types d'instruments, dont je ne me rappelle jamais les noms, résonnent en une parfaite harmonie.

– Ouah, me suis-je exclamée, tout excitée en sautillant sur place. C'est terriblement énergique ici!

– Ouais, marmonne Charly en fronçant les sourcils. Il y a un truc qui cloche...

Il marche d'un pas rapide et disparu dans la foule. Je regarde partout, impatiente de me mêlé à cette énergie intense. Il y a des tables remplient de nourritures et de boissons spéciaux (eau, boissons gazeuse, alcool, etc.). Je commence à danser d'un pied à l'autre, me demandant quel genre de robe serait appropriée.

– Je ne sais pas vous, mais moi ça me donne le goût de participé!

Je lance la grosse couverture sur Tchad qui grogne, me crée une robe longue et souple, serré au buste, avec des manches vaporeuse et bouffante du même bleu glace et limpide que mes yeux. Je crée ensuite un miroir pour que je puisse me maquillé légèrement (parce que, depuis que j'ai été à Stomberg Housse, je n'ai même pas eu cette chance) et me faire une jolie coiffure.

Je fais onduler mes longs cheveux par une simple pensé et il m'arrive encore à la taille. Je me mets un peu de gloss sur mes lèvres roses et de l'ombre à paupière bleu brillant. Je fais disparaitre le miroir et m'élance vers le bar à boisson sous les protestations de Tchad. À mon arrivé, le barman lève un sourcil, intrigué, avec un sourire sur ses lèvres minces. Ses cheveux léchés vers l'arrière ont quelques fils gris et ses yeux noisette sont tracé de khôl épais et gras.

– Que fais-tu ici, me demande-t-il en se penchant vers moi. Quelqu'un a fait une très bonne action et tu es venu le récompensé?

Il me détaille du regard et eu un sourire approbateur alors que je rougis, croisant les bras sur ma poitrine.

– Pas du tout... je suis venu avec Charly... vous le connaissez?

Il me regarde comme si je venais réellement d'une autre planète avant de s'exclamer :

– Nom de dieu, mais tout le monde connait Charly ici!

Je fais un signe de tête avec un air mal à l'aise.

– Pourrais-je avoir une slush à la framboise bleue, lui ai-je demandé avec un petit sourire hésitant. S'il vous plait.

– Bien sûr, dit-il avec un large sourire qui montre des dents jaunies dont les crocs sont fortement marqués... un peu comme Justin. Mais tu dois me donner quelque chose en échange.

Bon sang! Ce type continue inexplicablement à envahir mon esprit!

L'homme se penche en avant, très près de mon visage, fait mine de m'embrasser avant de se reculer en se tordant de rire, voyant que je suis figée sur place.

– Je plaisante petit ange, s'exclame-t-il en prenant un grand verre de slush vide. Que dirais-tu si je mettais un peu de vodka dans ta boisson?

– Pourquoi pas, dis-je en haussant les épaules. Il faut bien que je profite de ma soirée.

Normalement, puisque je ne connais presque personne ici, je n'en prendrais pas, mais... pourquoi m'en privé? C'est une fête comme les autres et j'en prenais.

Ah... tout ça me paraît si loin...

Mais bon, qui sait, peut-être que je n'aurais pas de visions si je suis déjà dans les vapes.

– Est-ce que je peux vous poser une question, ai-je demandé au barman en prenant le verre qu'il me tend déjà, sans que je l'aille vu le faire.

– Ça dépend de la question, dit-il en jouant des sourcils.

Je fais une grimace alors qu'il éclate de rire.

– Ahhh, est-ce que les anges sont aussi faciles à agacer que toi?

– Je l'ignore, ai-je marmonné, plus pour moi que pour lui.

– Bref... pose-moi ta question.

Je regarde autour de nous la grande salle, puis tourne de nouveau mon attention sur mon interlocuteur.

– En quel honneur y a-t-il cette fête?

– C'est en souvenir du grand chef qui vient de mourir, Kimura Ichiro.

Il secoue la tête avec une petite mine attristé.

Hein! Mort! Kimura Ichiro était vieux! J'étais pourtant sûr qu'il n'était qu'un homme mûr.

– Cela faisait plus de soixante ans qu'il était à la tête de notre tribu. Il aimait faire la fête. Il y en avait une à chaque pleine lune.

À chaque pleine lune! Mon doudou! Je n'imagine même pas la folie des lieux! Comme ils font pour garder toute leur tête au moment de l'appel de la lune!

– Les festivités de ce genre ont lieu pendant toute une semaine.

Dire qu'ils fêtent avec autant de joie la mort de quelqu'un... c'est plutôt triste à savoir...

Je me retourne vers la foule en prenant une gorger de ma slush-vodka.

Pour l'instant, ils sont aussi bizarres que Tchad et Charly... mais bon... ils ont l'air au moins plus sympa que Tchad.

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