Chapitre 16
Nous arrivons à Seaford, en Angleterre, quelques jours plus tard, épuisés et en sueur. Nous n'avions même pas pris d'avion pour nous y rendre, car Tchad trouvait ça ridicule de dépenser de l'argent alors qu'Ariane est une Draco Aqua, donc qu'elle pouvait séparer l'eau pour que nous puissions traverser à pied.
Une chose complètement folle à faire! Ce n'est pas comme si ça allait simplement nous prendre une petite heure!
Malgré le travail de mon père, je ne suis jamais venu ici auparavant.
Environ trois semaines se sont écoulés depuis que nous avions quitté Stomberg House. Je suis toujours inquiète de rencontrer mon père... du moins mon père adoptif si cette histoire avec Zeus est vrai... ce que je ne crois aucunement.
À ma connaissance, il devait rester à Rome pendant quatre mois (mon père... pas Zeus... évidemment)... mais qui sait... son supérieur lui à peut-être donné une autre mission.
C'est surtout parce que j'ignore comment il réagirait en me voyant avec des ailles. Il dirait peut-être qu'il savait qu'il avait engendrer un monstre, une abomination.
Satan en personne!
Bon... je ne crois pas que Satan possède des ailles blanches aux pointent bleutées.
Enfin... peut-être, qui sait.
En plus, comme j'ignore comment je les ai fait apparaitre, je ne sais pas comment les faire disparaitre. Angelie a bien essayé de m'aider, mais pour l'instant, ça n'a rien donné. Tchad pense que c'est parce que j'ai eu la trouille de ma vie.
S'il savait... je rageais plus qu'autre chose.
Donc, comme je ne sais pas comment les entrées dans mon dos et que nous ne souhaitons pas nous faire remarquer, je dois m'enrouler dans une grosse couverture, puisque même les chandails de Tchad ne les cachaient pas assez. Je n'arrêtais pas de me plaindre que j'avais extrêmement chaud, puisque nous sommes en juin.
Non mais, n'importe qui à ma place serait en train de crever de chaleur! C'est presque comme si j'avais été avalée tout entière dans la bouche d'un monstre géant!
– Arrête de te plaindre, me crie Tchad de son ton sévère habituel en me donnant une petite tape derrière la tête. C'est ton problème si tu n'arrives pas à comprendre comment ça marche, idiote sans cervelle.
Je le regarde du coin de l'œil et le vois m'observer, comme s'il attendait une réplique. Je fronce les sourcils en regardant attentivement son visage. Je ne comprends vraiment pas comment Angelie peut penser qu'il est attiré par moi. Tchad fronce les sourcils à son tour, comme s'il ne comprenait pas mon silence.
Lesson numéro trois: Quand un type n'arrête pas de t'écœurer sans être gentil, qu'est-ce que tu fais?
Élémentaire.
Tu l'ignores et marches très très loin de la source de nuisance!
Je lui fais un sourire dédaigneux avant d'accélérer le pas pour rejoindre Angelie qui marche à la tête du groupe, alors que Tchad est le dernier. Je ne regarde pas une seconde en arrière pour voir l'expression de celui-ci. Laurie lui jette un coup d'œil au moment où je passe à côté d'elle.
En parvenant à côté d'Angelie, je lui fais un grand sourire alors que ses lèvres frémissent pour retenir le sien. Je suis devenue beaucoup plus proche de celle-ci depuis que nous avons eu une longue conversation toutes les deux, dans les nuages. Elle a souvent des réactions extrêmes, mais elle est super gentille et elle a vraiment bon goût en matière de vêtement. Je ne sais comment, mais elle est capable de créer ses propres vêtements par une simple pensé. Angelie m'a appris comment faire pendant le trajet et au bout de quelques jours, j'y suis parvenu. C'est drôle comme c'est plus facile de créer que de faire disparaitre quelque chose.
D'ailleurs, j'ai parfois l'impression que je la connais depuis des millions d'années et nous complétons les phrases de l'autre comme si nous lisions dans les pensées de l'autre.
J'ai enfin trouvé ma meilleure amie! Il était temps!
Je sens presque le regard de Tchad dans mon dos quand nous commençons à rire à n'en plus finir.
Je me fige soudainement en sentant un courant d'air sur ma tête alors qu'il n'y a pas de vent. Je lève lentement les yeux et les écartent d'horreur en voyant un fantôme mort-vivant. On y voit des bouts d'os où la chaire est en décomposition. Il a un œil enfoncé dans le crâne alors que l'autre roule dans son orbite. Des bouts de chair et de peau se déchirent horriblement devant nos yeux, alors que son corps est grouillant de larve.
Je pousse un cri en fermant les yeux tout en essayant de le chassé d'une main... ce qui est inutile puisqu'il est mort, donc immatériel. Mon cœur tambourine dans ma poitrine tel un cheval de course.
– Il est partit, me souffle Angelie d'une voix tremblante tout en me frottant dans le dos.
J'ouvre lentement les yeux alors que mon cœur se calme lentement.
Qu'est-ce que cette chose peu humaine pouvait bien nous vouloir? À moins qu'il ne faisait que passer...
– Qu'est-ce qui est parti, demande Jack avec une expression inquiète en regardant autour d'Angelie et moi sans voir l'esprit s'éloigner en riant comme un dingue.
– Je... je ne sais pas, ai-je menti en jetant un regard vers le fantôme qui se paye notre tête sans savoir que nous l'avons réellement vu. Je... croyais avoir quelque chose sur la tête.
Angelie me prend dans ses bras en me disant que tout va bien. Nos deux corps tremblent l'un contre l'autre, ce qui nous apaisent toutes les deux. Du coin de l'œil, alors que mon visage est enfoui dans le coup d'Angelie, je vois que Tchad nous regarde avec une mine agacée, comme s'il savait que j'ai menti. En voyant son expression, je me suis mise à pleurer comme une malade.
Une grosse fontaine!
Angelie me serre plus fort, comme si mes sanglots m'auraient fait disparaitre. Jack, Laurie et Sophia nous regardent sans comprendre.
Je sens une nouvelle fois quelque chose sur ma tête, mais cette fois-ci, c'est la main d'un garçon qui me caresse inexplicablement les cheveux. Il a des cheveux or avec des mèches bronze qui bouclent légèrement dans son cou et sur son front, comme ceux de Tchad. Ses yeux bleu-vert qui ressemblent à des algues semblent aussi irréels que sa carrure et son visage parfaitement symétrique. Il est aussi immense et aussi séduisant que Tchad, mais lui, il a un énorme sourire rayonnant collé aux lèvres.
– Salut petite sœur, dit le bel inconnu d'une voix mielleuse. Content de te revoir Angelie.
– Où étais-tu, bon sang, s'exclame Angelie sans vraiment paraitre fâché.
– Qui es-tu, dis-je en reniflant tout en essuyant mes joues mouillées.
– Je m'appelle Nolan Charly Slymz, mais je préfère que vous m'appeler tout simplement Charly. Je suis un ami à Angelie.
Je frissonne comme s'il venait de me caresser alors qu'il avait enlevé sa main de sur ma tête, il y a déjà quelques secondes.
OH MON DIEU! Je viens de rencontrer mon âme sœur!
Bon d'accord, ce n'est pas parce qu'il est beau comme un dieu que c'est forcément mon âme sœur... euh... attend une minute... il a dit petite sœur... oh non... il parlait de moi... Non. Impossible. Je suis enfant unique.
Charly eut un sourire en coin avant de se pencher pour embrasser le front d'Angelie. Comme les deux sont plus grands que moi, c'est facile pour lui. Il semble satisfait, alors qu'Angelie est figée comme une statue. Je me retourne vers Charly, le pointe du doigt et dis ce qu'Angelie n'ose pas dire... du moins, je crois...
– Ne lui refait plus jamais ça, dis-je avec une expression que j'espère sévère alors qu'Angelie recule, laissant entre nous plusieurs pas.
– Ou sinon quoi, tu vas me donner un coup de pied, dit-il d'un ton arrogant qui me fait beaucoup trop penser au ton habituel de Tchad.
Non mais! Pourquoi tous les beaux gars ont la même maudite manie de ridiculisé les autres avec leur ton hautin!
Je regarde autour de nous et lâche la couverture en voyant qu'il n'y a personne d'autre dans cette ruelle. Charly paru faussement surprit au moment où je déploie mes ailles, la main sur le cœur.
– Non, je vais te lever haut dans le ciel et te laisser tomber comme une vieille chaussette.
Il me regarde un instant et, voyant que je suis sérieuse, il part d'un grand rire comme si c'était la blague du siècle.
– Je suis un métamorphe mûr, alors je pourrais me transformer en aigle avant même que tu me laisses choir.
Tchad se rapproche de Charly dans une démarche féline. Ils sont tous les deux d'une beauté sauvage et ravageuse à couper le souffle. J'en reste presque bouche bée devant leur ressemblance à la fois étonnante et choquante.
– Je suis aussi un métamorphe, dit Tchad en défiant Charly du regard.
Celui-ci eut un grand sourire, comme s'il trouvait très drôle la soudaine envie de défi de Tchad, alors que celui-ci se renfrogne. Ils se fixent pendant de longues minutes, alors que nous entendons des gens parler au loin. Je me dépêche de remettre la couverture sur mes épaules avant que quelqu'un vienne pour crier qu'il y a un monstre dans ce coin de la ville.
Ça ne serait vraiment pas une bonne idée de me promener comme si je n'avais pas de géante ailes d'oiseau.
En pensant... il me semble que l'emblème de Zeus est justement les oiseaux... plus précisément l'aigle...
Est-ce que ça pourrait vraiment avoir un lien avec moi?
Lorsque je lève les yeux, je soupire en voyant que Tchad et Charly se fixent toujours.
– Vous essayez de communiquer par télépathie ou quoi, ai-je marmonné en voyant que leurs expressions ne changent pas d'un pouce, comme s'ils étaient figés dans le temps. Youhou.
J'essaie de passer ma main devant leurs yeux, mais ils sont si près l'un de l'autre qu'ils ne doivent sans doute que voir le bout de mes doigts dans leur vision périphérique. Ils m'ignorent superbement. Je grogne et secoue les garçons à tour de rôle sans qu'aucun d'eux ne réagissent.
– Mais c'est quoi votre problème à la fin, ai-je crié, en colère, devant leur défi du regard absurde.
Tous les beaux gars sont des crétins!
Tchad frémit et tourne lentement son regard vers moi. Ses yeux verts sont si intenses que je marmonne « laisse tomber » en rougissant tout en me retournant pour marcher. Les autres me suivent en silence, comme si l'arrivée de Charly nous avait enlevé l'envie de dire quoi que ce soit. Seul celui qui l'a causé semble heureux d'être avec nous.
– Tu n'as pas à t'inquiéter petite plume, me dit Charly en arrivant à côté de moi. Nous n'allions quand même pas nous entre-tuer.
Bein oui, c'est ça, ai-je pensé en levant les yeux au ciel. L'expression de Tchad montrait tout le contraire. Il aurait vraiment souhaité le trucider simplement pour montrer qui est le plus fort.
– Tu sais, petite oiseau, tous les prédateurs ont un alfa.
– Oh vraiment, je l'ignorais, ai-je grogné en ayant l'impression qu'il me prend pour l'imbécile de service. J'ai rencontré une meute de lycanthrope et j'ai vécu avec eux pendant environ une semaine. J'ai eu en masse le temps d'étudier leur manière de vivre.
– Vraiment, s'exclame-t-il en me faisant un grand sourire qui me noue le ventre. Ça n'a pas dû être très plaisant pour toi de vivre aussi sauvagement, tu n'es pas habitué... n'est-ce pas?
Une drôle d'impression s'empare de moi alors qu'il me fixe du regard. On aurait dit qu'il parlait comme s'il me connaissait. Or, je n'ai jamais rencontré ce type de tout ma vie. Charly jette un regard derrière et son sourire espiègle s'élargie. Je voulu voir ce qui le rend aussi heureux, mais avant que j'aie pu me retourné, il met un bras sur mes épaules. Je fronce les sourcils et le regarde d'un œil suspect.
– Ce n'était pas si pire, à part que j'avais mal partout.
Et que je devais me laver et faire mes besoins comme je pouvais. Je préfère ne pas y repenser.
– Ah, tu n'étais pas en forme, dit-il en enlevant son bras. Ça ne m'étonne pas.
Comment ça!
Ah lala! Un autre crétin à supporter!
– Ce n'est pas que je n'aurais pas pu suivre leur rythme (bon d'accord, c'est faux puisque la majorité du temps ils étaient en loup, donc qu'ils auraient facilement pu me laisser toute seule en plein milieu de la forêt). J'ai... été torturé par des vampires.
Son sourire se fige et en quelques secondes son visage s'assombrit.
– Où, quand, que te voulaient-ils, me demande Charly d'une voix froide en serrant sauvagement mes épaules.
– Euh... bein... c'était... ils voulaient...
– Laisse faire, marmonne-t-il presque trop bas pour que je l'entende, alors qu'il reprend la marche. Je m'en doute déjà. Ils veulent faire sortir Hadès de sa prison... ça doit être Davidius, son messager entre ici et là-bas... Mais qu'est-ce que faisait Nicolas, bon sang!
Davidius? Nicolas? Mais qui sont-ils, ai-je pensé en fronçant les sourcils. Peut-être ses amis métamorphes?
Charly pousse un soupire en marmonnant des choses que je ne comprends pas.
† † †
Depuis que Charly s'est intégré à notre petit groupe, il y a déjà trois jours, il s'amuse à embêter Tchad, qui réagit à toutes ces idioties, comme deux frères. D'un côté, ça me soulage vraiment, puisque je n'ai pas besoin de me faire la plus discrète possible pour que Tchad m'ignore... mais d'un autre... il ignore aussi Angelie, donc leur relation n'avance pas.
En même temps, je préfère ça, parce que ça fait un couple de moins à avoir sous les yeux. Jack et Laurie sont toujours collé l'un contre l'autre, presque comme des siamois... comme maintenant. Ils se calinent et se murmurent des mots doux alors que Charly importune Tchad sur l'importance de sourire et d'être le plus positif possible. Angelie et Sophia se repose côte à côte. Elles sont mignonnes à croquer.
Si j'avais eu un appareil photo, je les aurais bien pris en train de sommeiller comme les jolies princesses qu'elles sont.
Bon, elles ne sont pas aussi princesse que moi. Je sais que je suis la plus royale d'entre nous trois.
Quelques heures plus tôt, nous étions arrivés à Londres, la capitale du Royaume-Uni et nous montions vers le nord-ouest. Pour être exacte, nous sommes à la limite de la ville. Nous n'avons pas eu à marcher grâce à la limousine noir qu'Angelie avait fait apparaitre peu de temps après l'arrivé de Charly, qui l'avait conduite. Cependant, présentement, elle l'a fait disparaitre.
– Sais-tu à quel point sourire est bon pour la santé, dit Charly avec son grand sourire de nigaud. Ça éloigne les ondes négatives et tu as l'air dans avoir beaucoup dans le crâne, mon vieux.
– Je m'en fiche de tes visions philosophiques, grogne Tchad qui fait les cents pas tout en regardant la carte, les sourcils froncés. Je vis ma vie comme je l'entends. Alors boucle la.
Charly secoue sa tête blonde aux mèches de bronze avec un soupir théâtral. Il est accoté à l'arbre sur lequel les filles sommeillent. Jack et Laurie sont sur celui d'à côté, oubliant pour quelques minutes tous les soucient du monde.
Y compris notre présence.
– Sais-tu que si tu fronce trop tes sourcils, à un moment donné, ils vont rester coincer dans cette position... ou sinon... ça te fera des rides dès l'âge de vingt ans.
– Je me fiche de tes âneries à la noix, tu n'as aucune preuve pour prouver ce que tu avances. Tes arguments ne valent rien.
– Tu penses que le fait que tu vis ta vie est un argument assez bon pour tasser de la main ce que je te dis. Tu devrais prendre ça très au sérieux.
Et il dit ça avec un sourire de crétin, ai-je pensé en levant les yeux au ciel.
Tchad grogne et marmonne quelque chose alors que je m'éloigne pour essayer de recommuniquer avec Ariane qui a disparu au moment où nous sommes arrivés au Royaume-Uni.
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