Chapitre 14
Je me réveille dans une grotte. Des stalactites et des stalagmites font briller chaque recoin assombri. Comme des ombres menaçantes qui veille à ce que je ne bouge pas d'un pouce. Je pousse un cri en tentant de me reculer alors que j'aperçois quelque chose de brun et de fort poilu, trois fois plus grand et plus gros que moi.
Pas très rassurant comme bête...
– Que... qui êtes-vous, ai-je demandé d'une voix tremblante, comme une idiote qui croit pouvoir faire la conversation avec ces ravisseurs.
Je me redresse avec empressement, chancelante sur mes petits bras faibles.
La chose grogne, mais ne fait aucun mouvement vers moi, ce qui, d'un côté, est rassurant. Je me lève rapidement et cours de l'autre côté de la bête, en trébuchant de temps en temps. Elle doit sans aucun doute surveiller vers l'entrée rocheuse. Elle doit me trouver stupide d'essayer de m'échapper en m'enfonçant plus dans la grotte. En plus, je ne ressemble surement pas assez à une menaçante pour qu'elle me suive.
D'un côté, c'est à mon avantage.
Je marche en contournant les pics glacés. C'est magnifique... presque magique. La seule chose positive à être enfermer ici. Les murs sont complètement givrés d'une légère couche de glace, comme si ça ne servait qu'à embellir l'endroit.
Un sourire étire mes lèvres alors que je trouve un petit trou dans la roche à peine plus large que mon corps. À en croire la légère lumière et le gazon qui pousse de l'autre côté, il doit mener vers l'extérieur. Étant trop bas pour les géantes bestioles qui m'ont kidnappé, ils n'ont sans doute pas remarqué cette petite sortie de secours.
Enfin... une sortie de secours uniquement pour des personnes minuscules comme moi.
Euh... je veux dire, des personnes de petite taille comme moi!
Je me glisse et me tortille pour passer et pendant une fraction de seconde, je me fis penser à une chenille qui avance d'une lenteur exaspérante. Je me relève et époussette la terre brune et la poussière sur la même robe bleu marin et corail que je portais la veille.
Ah nonnnn! C'était l'une de mes plus belles robes! Maintenant, elle est complètement fichue à cause de ses grosses brutes!
Je m'étire en grimaçant alors qu'un grognement bestial retentit comme un éco lointain qui rebondit jusqu'à mes tympans. Je lève les yeux et vois à quelques mètres un ours qui court vers moi.
Un ours!
Je pousse un cri en prenant mes jambes à mon cou. Pousser par la peur, je cours le plus rapidement possible, oubliant pendant une seconde la douleur dans mes jambes meurtries. Devant moi un ours apparu, gris, gros et laid, suivit d'un autre, puis encore un autre tout aussi imposant. Je regarde derrière moi et vois trois autres en arrière du premier. Mon cœur tambourine comme un fou dans ma poitrine, comme s'il ne s'agissait plus d'un muscle, mais d'un train qui roule au max de sa vitesse, poussant de temps à autre son sifflet incessant.
Oui, je suis bien en train de sifflé comme si je manquais d'air.
Une méga grosse bouilloire!
Je me retrouve vite encerclé par presque une dizaine d'ours.
Bon dieu! À l'aide! Que quelqu'un me sauve!
Je sais que je ne peux rien faire. Ils sont sept alors que je suis seule et sans défense. Une petite fille faible qui ne sait rien faire d'autre que parler de sa petite personne.
Euh... j'ai vraiment pensé ça, moi!
En pensant à mon inconpétense, une rage impatiente s'empare de moi dû à mon impuissance et mon incapacité à savoir me battre.
– Tu croyais pouvoir nous échapper, ricane l'un d'eux d'une voix grave, comme s'il parlait à un enfant dont l'intelligence se limite à connaitre ses chiffres et ses couleurs.
– Hadès nous donnera une bonne récompense, renchérit un autre qui doit être une femelle.
Encore cette histoire! Les surnaturels sont tous religieux ou quoi! Et pourquoi des dieux grecs! Ça n'aurait pas pu être Bouda! Ou Dieu tout court!
Mais non... des dieux grecs. Qu'est qu'il ne faut pas entendre pour devenir de véritable imbécile...
– Êtes-vous sûr que c'est la bonne, marmonne un autre.
– Il suffit de voir ses yeux de près, Bren, Shina a regardé quand la fille était encore inconsciente. Elle ne pourrait de toute manière pas les cacher avec des verres de contact, dit le premier. Le messager d'Hadès nous l'a répété un milliard de fois.
Il y eu un moment de silence avant qu'ils ne me fixent tous de leur regard sombre et luisant.
– N.. n'approchez pas, me suis-je exclamée d'une voix tremblante alors qu'ils font un pas dans ma direction.
– Ou sinon quoi, ricane l'un d'eux. Tu vas pleurer et demandé ta maman.
– Peut-être qu'Athéna apparaitra, marmonne un autre, mais personne ne l'écoute.
– Maman... maman... aide moi... j'ai peur. Des ours veulent me manger, pleurniche la deuxième d'un air faussement attristé.
Ils partent à rire alors qu'une colère noire s'empare de moi.
Comment osent-ils se moquer de ma mère et moi! Ah non! Ce ne sont pas des brutes qui vont m'effrayer! Jamais de la vie!
Le tatoue des ailles dans mon dos commence à me picoter, puis une horriblement douleur fait déchirer la peau de mes trapèzes. De géantes ailes blanches aux pointes bleues apparaissent dans mon dos alors que je me cambre et que ma respiration se fait encore plus saccader. L'un d'eux siffle alors que les autres sont ébahies devant un tel spectacle. Mes blessures guérissent d'un seul coup, ce qui me laisse perturbé pendant un court instant. Je joue avec mes ailes, fascinée par leur force, leur grandeur et leur douceur, puis je cours et m'envole à coup d'aile déséquilibrée avant qu'ils n'aillent pu se réveiller de leur surprise.
Nom de dieu! Je me transforme en oiseau!
Quelques minutes plus tard, ignorant où je suis, je décide d'atterrir près d'une large rivière. Je regarde autour de moi et réalise qu'il est presque midi. Un rire nerveux sort de ma bouche alors que je réalise que j'ai des ailes dans le dos.
Des ailes!
Des larmes coulent sur mes joues et je les essuie avec rage alors que d'autres les remplacent déjà.
Salomon avait raison... je suis un ange... mais... ça ne veut pas dire que je suis la fille d'un dieu... pas vrai?
Je m'accroupis en cachant mon visage sur mes genoux, mes ailes déployées dans mon dos, comme si j'avais peur de les sentir... comme si je ne voulais pas croire qu'elles sont vraiment là. Un craquement retentit et je saute sur mes pieds en pensant que les ours m'ont déjà retrouvé. Je me prépare à courir et m'envoler de nouveau lorsque je vois de qui il s'agit. Le soulagement gonfle ma poitrine lorsque je vois Tchad.
Mais là... il me regarde avec des yeux brillant, étonné, comme s'il ne me reconnaissait pas et qu'il voit une tout autre chose. Mon cœur manque un battement, s'affole avant de se calmer.
Non mais! Arrête de t'affoler pour rien!
- Sa... salut, dis-je en reniflant tout en le saluant timidement de la main.
Il reste figer là, comme si je n'étais pas un être fait de chair et de sang, mais une revenante, un esprit, un fantôme. D'un pas hésitant, je m'approche de lui en essuyant les larmes qui restent sur les joues. Je penche légèrement ma tête sur le côté en arrivant devant lui, trouvant étrange sa réaction face à moi.
– Qu'est-ce qu'il y a, lui ai-je demandé en fronçant les sourcils, voyant qu'il ne change pas d'expression.
– Je... euh... croyais que tu étais repartie toute seule, dit-il en se passant une main sur la nuque, tout en détournant le regard, pour le porter de nouveau vers moi. J'étais tellement fâché que je suis parti me promener. Je croyais que je t'avais encore dit quelque chose qui t'avais blessé.
Je secoue la tête alors que quelque chose de chaleureux fait gonfler mon cœur. J'essaie de l'ignorer en poussant un soupir. Tchad me regarde et ses yeux s'agrandissent de nouveau, comme si je venais de réapparaitre, là maintenant, et pas il y a déjà quelques secondes.
– C'est... c'est toi, murmure-t-il, comme s'il n'en croyait toujours pas ses yeux.
Mais en reviens en! Imbécile!
Je lève les yeux vers lui en me demandant un instant de quoi il parle.
– Moi quoi, ai-je marmonné en fronçant encore les sourcils.
– Tu sais... l'histoire de l'ange que tout le monde parle...
– Que tout le monde parle?
Tout le monde en parle? Qu'est-ce qu'il raconte?
Les surnaturels... j'imagine.
– Tu ne le savais pas, dit Tchad en essayant de reprendre une expression sérieuse tout en secouant sa tête. Tu dois être sa descendante.
Il parle de l'histoire que ma raconter la femme du traversier? Sûrement... tous les surnaturels semblent au courant... et ils veulent mon pouvoir, sans doute... quel qu'il soit.
Mais d'un côté...
– Impossible, dis-je en secouant à mon tour ma tête. La fillette de l'histoire aurait plus de cent-quinze ans et je ne crois pas que l'un de mes parents eu été un ange... ma mère peut-être... mais mon père... c'est impossible.
Est-ce que ma mère était un ange? C'est pour ça que son corps a disparu?
Une seconde pensée fait battre mon cœur plus fort.
Et si elle était toujours en vie?
Tchad hausse les épaules comme s'il s'en moquait.
– C'était juste une hypothèse, marmonne-t-il avec un air grognon tout en regardant ses pieds et en mettant ses mains dans ses poches de jean.
Non. Ne te donne pas de faux espoir.
– De toute manière, le bijou de l'enfant n'était pas dans ma famille.
Ça, c'est vrai... ce qui prouve l'impossibilité de mon lien avec cet ange... enfin... si c'est un ange et non pas la déesse Athéna ou je ne sais pas qui, comme l'a dit la femme.
Il fronce les sourcils alors que je lui montre le collier que je porte maintenant toujours autour du cou. Je fronce les sourcils en voyant que ma bague a encore une autre minuscule tache améthyste. Je secoue la tête et décide de l'ignorer. Je ne comprends strictement rien à cette chose, de tout façon, alors à quoi bon chercher une réponse que je sais que je ne trouverais pas.
– C'est une femme dans le traversier que j'ai pris à New York qui me l'a donné en échange de la nourriture que je lui ai offert, à ses six enfants et elle. Il était donné de génération en génération depuis. Enfin... c'est ce qu'elle m'a dit.
– Humm... et depuis quand...
– Tchad, crie une voix féminine derrière lui.
Je regarde et vois Angelie toute boueuse avec quelques bleus ici et là, comme si elle s'était battue.
Euh... elle s'est battue avec qui?
Elle s'arrête net quand elle me voit. Elle eut une expression triste et colérique avant que ses yeux s'agrandissent de surprise, puis de compassion avant qu'elle ne reprenne un visage neutre et indescriptible... et tout ça en à peine un quart de seconde. Je regarde ma robe qui est souillée de terre en me demandant quel est leur problème.
Tu es si laide que ça les étonnes, me nargue une voix dans ma tête qui n'ai qu'un autre moi.
Bien sûr que non! Je sais bien que c'est parce que je suis parfaite de toute part!
Je sursaute en regardant mes bras et mes jambes, alors que, plus tôt, je n'avais même pas pris la peine de voir que j'avais guéri inexplicablement. D'étrange tatouage bleu pâle et argenté font briller ma peau alors que je n'ai plus aucun bandage sur le corps. Ils dansent dans ma chair comme si c'étaient mes veines, tournant et se croisant en milles lignes argentes et bleu pâle. Je pousse un cri aigu, choqué de mon propre aspect. Je me retourne et pars à courir. Je ne vais pas bien loin, car Tchad me prend par le bras et m'écrase contre sa poitrine chaude. Il se penche près de moi pour chuchoter quelque chose à mon oreille.
– N'ai pas peur de ce que tu es, murmure-t-il, son souffle brulant chatouillant mon oreille. Tu es majestueusement céleste.
En entendant ces mots, toutes les larmes de mon corps se déversent comme le courant d'une rivière.
Bon dieu! Qui aurait cru qu'il pouvait sortir un truc aussi... aussi...
Son torse est dur, chaud et réconfortant, ses bras autour de moi, puissant et protecteur. Sa main dans mes cheveux est agréable. Lorsqu'il caresse mes ailes du bout des doigts, cela me donne des frissons à la fois inquiétant et apaisant, comme si c'était le souffle du vent qui les a caressés avec une douceur presque excessive. Je sens soudainement ses lèvres sur le haut de ma tête et par réflexe (ou mon instinct de petite fille) je me colle encore plus contre lui, tirant sur son t-shirt gris qui moule son torse légèrement musclé. Je sens mon cœur s'affoler lorsque ses lèvres brulantes caressent ma joue, mais au moment où je vais tourner ma tête pour l'embrasser, je me rappelle la présence d'Angelie.
Mais qu'est-ce que tu fais grosse niaiseuse! Sa petite amie est juste là!
Je me détache rapidement de Tchad tout en me maudissant de réagir aussi intensément à chacun des mots qui sortent de sa jolie bouche. L'étrange lumière sous ma peau disparait alors que je force mon cœur à reprendre un rythme régulier. Tchad me fixe avec des yeux brillants, un petit sourire aux lèvres. Il dépose un baiser sur le haut de ma tête comme s'il consolait sa petite sœur. Je le regarde, ennuyée qu'il m'aille vu réagir de la sorte. Il eut un petit rire en voyant mon expression triste et mal à l'aise.
Je passe à côté de lui en vitesse, la tête baissée, sans savoir où je vais. Je sens presque le regard brulant de Tchad dans mon dos, comme si une flamme sortait de ses yeux pour me suivre et me réchauffer. Je lève les miens vers Angelie lorsque je passe près d'elle. Je fus surprise de voir son visage sans expression.
Son visage si semblable au mien... alors qu'elle me regarde.
Je lui fais un sourire crispé, puis détourne rapidement le regard. Je me sens mal d'avoir été aussi mesquine avec elle. J'aurais dû savoir qu'elle ne contrôle pas ses visions... puisque je ne les contrôle pas non plus. Je frissonne en pensant à quel point cette fille et moi sommes si semblable et si différente à la fois. C'est à la fois fascinant et écœurant.
Qui aurait cru que je rencontrerais mon double dans cette vie! Certainement pas moi!
Je marche vers je ne sais pas où en sachant qu'Angelie et Tchad me suivent à quelques pas derrière. Ils discutent tranquillement, mais finisse par se chamailler sur des trucs idiots. Je tente de les ignorer autant que le sentiment de jalousie qui grandit en moi comme un moustique agaçant... ou encore une sangsue qui ne pense qu'à absorber toute mon énergie vitale.
Je frissonne d'horreur en pensant à ma jalousie. Je n'ai aucune raison de l'être. Entre Tchad et moi, ça l'a toujours été impossible, de tout façon. La manière dont il me traite continuellement le prouve. Il faudrait être idiote pour ne pas l'avoir compris.
Mais tu es une idiote, dit une voix agaçante dans ma tête.
Je la chasse bien vite.
Je fus soulagée de voir Jack, Laurie et Sophia qui font les cent pas. En me voyant, Sophia court vers moi et me saute dessus comme si elle m'avait cru morte. Un rire apaisant sort de mes lèvres alors qu'elle me serre fort, presque au point de me broyer les os.
Heureusement que mes blessures ont guérit! Elle m'aurait cassé!
– Mais où étais-tu passée, bon sang, me demande Laurie, les yeux pleins de larmes en me serrant aussi fort que Sophia.
– Nous te croyons repartit toute seule, dit Jack d'un ton agacé, mais soulagé.
– Ange, crie Maali qui s'approche en courant, dans sa forme humaine.
Elle s'arrête net, les yeux écartés, en voyant mes ailes qui ne sont toujours pas disparues.
– Tu as des ailes! Elles sont fantastiques!
Pas vraiment... elles sont lourdes et pas du tout discrètes
– Ouais, dis-je mal à l'aise en la voyant fixé celles-ci comme s'il s'agissait du plus beau des joyaux. Elles sont sorties quand j'essayais de trouver un moyen de me sauver des ours.
Mes ailes pourraient m'entourer et faire un cocon tellement elles sont grandes!
La sensation est d'autant plus étrange.
– Quoi! Mais qu'est-ce qu'ils te veulent tous à la fin!
Mes amis la regardent d'un air inquiet.
– Comment ça, demande Tchad en fronçant les sourcils tout en faisant un pas pour être à côté de moi.
– Les vampires et les ours, marmonne Angelie. Peut-être même d'autres clans.
– Ce n'est rien, dis-je en haussant les épaules.
– Ce n'est pas rien, me gronde Tchad. C'est très grave.
Je lève les yeux au ciel devant son attitude papa poule. Dire que j'étais jalouse il y a à peine une minute! Là, je suis simplement exaspérée!
– Salomon, le père de Justin, celui qui m'a torturé avec un fouet, m'a dit que je suis la fille de Zeus et je ne sais plus qui. Je ne l'avais pas cru... mais maintenant... je ne suis plus sûr de rien.
Leur regard surpris et dégouté passe d'Angelie à moi qui hausse les épaules d'un air désinvolte. Je lève de nouveau les yeux au ciel, exaspéré qu'ils me voient comme une petite chose faible et fragile... même s'ils ont raison d'y croire.
Maali me fait un petit sourire, me tape sur l'épaule, puis part rejoindre la meute qui est à quelques pas plus loin.
– Alors, que faisons-nous maintenant, dit une voix derrière moi.
Je me retourne et vois Ariane qui flotte tranquillement, assise comme si elle faisait du yoga.
– Ariane, me-je exclamée d'une voix agacée. Où étais-tu tout ce temps!
Elle sursaute en entendant mon ton, puis rougi légèrement alors que je mets mes mains sur mes hanches.
– Je... euh... j'étais avec Mick, marmonne-t-elle en jouant avec l'une de ses mèches brunes.
Je l'observe, étonnée, alors que les autres me regardent en fronçant les sourcils, tous sauf Angelie qui semble voir Ariane autant que moi.
– Qu'est-ce qu'il y a, me demande Tchad en regardant vers l'endroit où Angelie et moi regardons, sans rien voir.
Je reprends mon sérieux et regarde Ariane avec des éclairs dans les yeux.
– Tu n'aurais pas dû me laisser seule! Tu aurais pu m'aider!
– Désolé, dit-elle d'une petite voix. Je croyais que tu étais entre de bonne main puisque tu le connaissais.
– Arr... ne me parle pas de lui, dis-je en grognant.
– Qui ça, commence à s'emporter Tchad en me poussant légèrement l'épaule pour que je le regarde.
– Justin, ai-je marmonné en regardant mes pieds, passant de l'un à l'autre comme si s'était la plus belle chose alors qu'ils sont complètement boueux de terre.
– Encore ce nom, grogne-t-il en me prenant le bras. Est-ce bien le gars que tu nous as montré quand nous étions dans l'avion privé de ton père?
‐ Oui, dis-je en soupirant. Son père est le chef du clan des vampires d'Europe... Salomon.
– Humm, fait-Tchad en me lâchant le bras tout en fronçant les sourcils, pausant un doigt contre ses lèvres. Ce nom me dit quelque chose.
Bien sûr! Imbécile!
– Tu l'as surement déjà entendu, puisque c'est le chef des vampires comme je viens de le dire, dis-je en levant pour la millième fois les yeux au ciel.
Tchad hausse les épaules et je soupire de nouveau devant son attitude désinvolte.
C'est fou comme il m'exaspère!
– Nous devrions partir, surtout moi, je ne veux causer de trouble à personne. Les vampires doivent se douter que je suis avec les lycanthropes... et les ours aussi...
– Mais pour quelle raison te veulent-ils, demande Angelie en fronçant légèrement ses sourcils parfaits. Les vampires ont été sympas avec moi.
– Salomon a dit que je devais ouvrir quelque chose, dis-je en fronçant les sourcils, essayant de trouver de quoi il parlait. Mais... je ne me souviens pas quoi.
– Tu as dit qu'il croyait que tu étais la fille de Zeus en plus d'être un ange, c'est ça, a écrit Sophia sur son tableau effaçable.
Je hoche la tête et m'apprête à dire quelque chose quand Laurie me devance.
– C'est comme la légende que j'ai entendu. Un ange aurait eu une liaison avec le dieu Zeus et ils auraient engendré un enfant qu'ils ne voulaient n'y l'un ni l'autre alors l'ange l'aurait abandonné sur terre pour l'éternité.
– En fait, dit Angelie. Il se pourrait que Zeus ait eu plus d'enfant sur terre que nous pourrions croire... puisque j'ai rencontré son frère. C'est justement lui que j'essaie de retrouver.
Elle fait un geste dans ma direction.
– Hein, me suis-je exclamée en me désignant de la main. Mon frère! Mais c'est impossible!
Je la regarde, perdue.
Non mais, elle délire!
– Rien n'est impossible dans notre monde, dit-elle calmement. Et puis, je trouve que Charly a des ressemblances avec Zeus.
Euh... elle a déjà rencontré Zeus en personne?
– Et nous alors, dis-je en me pointant puis en la pointant. Nous avons forcément un lien! Nous sommes presque des jumelles!
Elle hausse les épaules comme si le fait que nous nous ressemblons autant ne veut rien dire. Son visage semble triste pendant une microseconde avant qu'elle ne reprenne son expression de glace.
– Où allons-nous alors, a écrit Sophia avec une expression interrogative.
– Euh... bonne question, ai-je bredouillé en me demandant où je pourrais bien me cacher de ceux qui me poursuive comme des fous.
Tout le monde est fou sur cette maudite Terre!
– Tu es stupide ou quoi, me dit Tchad comme si j'étais la seule qui se le demande. On a qu'à regarder la carte et voir quel "X" est le plus près de nous. Nous chercherons en même temps ce gars... Charly.
Je le foudroie du regard, puis pars d'un pas brusque en direction de la rivière où Tchad m'avait retrouvé. Pour me calmer, je cherche un endroit paisible, en ne réfléchissant même pas au fait de me faire de nouveau attraper. La voix dans ma tête revient pour me dire des paroles agaçantes, tellement que j'ai l'impression qu'elle me force à les dire haut et fort.
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