Chapitre 6 Clara

Je repense à ce qu'elle m'a déjà confessé à propos de son mari... le grand-père de Maggie. De ce qu'elle m'avait dit, il a été assassiné... et comme m'a famille, personne n'a encore réussi à trouver le coupable... et puisque son mari était aussi un marqué, il y a une possibilité pour que les démarqués, les Hybrides, les Êtres Mythiques, les Dryades ou un quelconque humain connaissant notre existence... ai une dent contre nous. Le grand-père de Maggie a sombré dans un autre dimension quelques années avant mes parents. À cette époque, son mari était le représentant des Intès à la place de Kat.

Ma mère avait aussi la charge de représenter ma race peu nombreuse (nous sommes généralement entre dix et vingt Invis). Avant, ils avaient aussi la règle de se reproduire entre même race pour ne pas perdre nos pouvoirs de sorcier au fils du temps... que nous continuons à exister encore longtemps, évidemment... mais comme beaucoup trouvait cette règle absurde, le conseil a décidé de l'abolir, il y a peu... un peu avant le décès de mes grands-parents. Avant l'assassinat de mes parents, ma mère venait à peine de prendre la place de mon grand-père paternel... ça n'a pas duré longtemps... deux ans, je dirais... et mon grand-père avait repris sa place avant de mourir à son tour.

À l'époque, j'étais encore beaucoup trop jeune pour prendre la relève, alors les Invis ont voté pour un autre représentant et ça l'a donné que ce serait Pamela, la cousine de mon père. C'est ce qui arrive quand une famille ne peut plus diriger en léguant à ses enfants le rôle de représentant. Au début, j'étais d'accord avec tous ses changements, mais en y repensant maintenant, ça me frustre tout simplement... comme si je n'étais pas assez mature à douze ans pour prendre ce qu'il me revenait de droit... mais, sur ce coup-là, j'ai été idiote, car je ne serai pas ce que j'étais destiné à être... du moins, en partie... mais, en même temps, je sais que j'ai de la chance, contrairement à Aya... il y a toujours une possibilité pour que les évènements futur me rapporte ce qui appartient à ma lignée depuis des siècles et des siècles.

Aya n'aura jamais cette occasion et je comprends sa peine et son hésitation à m'apprécier à ma juste valeur. Elle n'aura jamais l'occasion d'avoir ce que j'ai maintenant et ce que j'aurais dans le futur... vu qu'elle est une démarqués... ce qui arrive couramment lorsqu'une famille à plus que deux enfants... l'un d'eux ne possède rien... aucune capacité... il ou elle n'entre dans aucune catégorie de sorcier... ce qui fait que nous les appelons les démarqués. Ils possèdent des gènes endormis, d'une certaine façon... et rare sont ceux que les gênes se réveille... mais c'est déjà arrivé... comme c'est déjà arrivé qu'un marqué perde du jour au lendemain son pouvoir, car il était trop puissant et incontrôlable. En réalité, quand ce genre de choses arrivent, la personne devient complètement cinglée, puis fini par crever. Comme ça. D'un coup. Et généralement avant l'âge adulte.

Les démarqués connaissance évidemment notre existence et notre fonctionnement cacher, mais dommage pour eux, ils n'ont aucun droit d'accéder aux merveilleuses réunions des marqués qui se déroulent depuis quelques temps chez le maire (vu qu'il est en plus le représentant des Télés). À vrai dire, ses réunions sont d'un ennui mortel. À chaque fois que j'y vais, j'ai l'impression d'assister à un enterrement tellement tout le monde à l'air de zombie... et les représentants ne sont jamais mieux. Ni enthousiasme ni joie ni énergie se dégage de la foule. Ils se disent sans doute qu'ils ne sont là que professionnellement parlant, point. Rien de plus. Rien de moins. On vote. On écoute les représentants gueulés sur les mêmes conneries à chaque rencontre. Je comprends pourquoi on ne peut y avoir accès qu'à l'âge de seize ans (en plus, les réunions se font à des heures pas passibles! Ils ne voient pas que tout le monde est crevé à vingt heure après une longue journée de travail acharné!)

– Aujourd'hui, Clara a aussi découvert un nouveau don, dit Maggie en sortant son cahier, s'en doute pour nous tirer de nos pensées douteuses (certainement pas moi, hein! Je ne complote jamais rien! Je suis un doux petit ange!), puis en croquant dans un muffin. Hmm, ils sont super!

– Vraiment, dit Kat avec surprise. Quel genre de capacité est-ce?

Je prends à mon tour un muffin et détache un bout moelleux avant de le mettre dans ma bouche. Hmm... du chocolat fondu. Ça l'a complètement un goût de rêve!

– En fait, je le possède depuis toujours et je croyais que tout le monde pouvait aussi, mais Maggie m'a confirmé que non.

– De quoi s'agit-il?

– Clara peut savoir si quelqu'un est un marqué ou non! Elle a dit que c'étaient des paillettes de couleur fluorescente dans les yeux! C'est dingue! Regarde, j'ai tout noté!

Kat parait surprise et regarde le cahier de Maggie en clignant plusieurs fois des yeux.

– Comment est-ce possible?

Elle me jette un coup d'œil avant de reporter son regard sur Maggie, les yeux brillants.

– C'est incroyable!

– Toi aussi, tu trouves, s'exclame Maggie tout excitée en prenant une autre bouchée de son muffin.

Je hausse les épaules. Je ne vois pas en quoi c'est exceptionnel. Les autres Invis et peut être même les Visis en seraient potentiellement capable.

– Je l'ai découvert lorsque j'ai retrouvé les cadavres de mes parents.

Un silence pesant s'en suivie. Elles savent toutes deux ce que je vis... à vrai dire, une bonne partie des marqués sont au courant.

Les autres humains aussi, d'ailleurs...

– J'ignore si tous les Invis en son capable, mais tu devrais demander à avoir un suivi personnalisé avec Pamela. Je peux lui en parler, si tu veux. Ce qui m'inquiète, en revanche, c'est que si tu es la seule, ça veut dire que tu es très puissante... donc qu'il y a des risques pour... vous savez quoi... et si jamais quelqu'un de malveillant découvrait que tu as cette capacité, soit il souhaiterait te tuer rapidement... où t'utiliser jusqu'à ton pleine potentielle... ce qui deviendrait dangereux, pour toi, comme pour tous les marqués. Mais comme tu es intelligente, minutieuse et forte... nous ne devrions pas trop nous inquiéter... enfin, j'espère.

– Ne t'inquiète pas, dis-je en croquant à plein dent dans mon muffin. Je ne parle qu'à très peu de gens... vous savez toutes les deux que je suis d'ordinaire méfiante. Il n'y a qu'à vous deux et Keven que je me confie. Je sais que je peux vous faire confiance.

– Peut-être que je suis tout simplement folle, marmonne Kat, le regard dans le vide. Mais j'ai comme un drôle de pressentiment...

Je hausse les épaules et me lève en prenant une bouchée de mon muffin triple chocolat. Je me tourne vers Maggie et celle-ci me fait un sourire crispé.

– Je vais rester un peu avec grand-maman Kat. Tu peux y aller sans moi.

Je les observe tour à tour pendant un moment. Kat a-t-elle reçu une nouvelle décharge d'information?

– Comme tu veux, dis-je en les saluant d'un coup de tête.

Je pars vers l'entrée et remets ma veste et mon sac après avoir englouti goulument mon muffin. Je sors de la maison et me dirige d'un pas rapide vers ma moto en sentant mon ventre faire des siennes. Un petit muffin n'est pas assez pour étancher ma faim. Je soulève le banc pour en sortir mon casque et je mets mon sac à la place. J'enfile mon casque, puis j'enfourche ma bécane. En me dirigeants vers le centre (et l'école privée), je passe près d'un McDonald's et mon ventre approuve lorsque je m'engage dans le stationnement quasi désertique. Pourtant, même à cette heure-là, les restaurants sont en état de folie tant il y a un reflux de clients. Je viens à peine de me garer lorsqu'un grand colosse sort d'un pas rapide vers la seule voiture du stationnement. Je l'observe un moment, envieuses de sa belle voiture de luxe... le genre qui plait carrément aux meufs et qui fait jalouser les mecs. J'aime bien sa couleur aussi... un rouge de la mort, ardent et brûlant.

Je descends de ma moto en hésitant à aller voir l'homme... j'ai vraiment le goût de voir à quoi ressemble ce type, un Forès en plus (à en croire la lumière rouge sang qui rendait ses yeux complètement éclatant), qui possède un tel bijou... mais le côté logique et intelligent me résonne, trouvant cette idée complètement absurde en sachant qu'il y a des gens chelous à chaque coin de rue. Je me dirige plutôt vers l'entrée du McDonald's après avoir rangé mon casque et pris mon sac. À une table, il y a des potaches qui bavardent et ricanent comme des sourdes, surtout les gonzesses qui doivent se croire fort intéressantes à jouer aux imbéciles de service. Je marche vers la caissière qui ne fait piteusement pas pitié malgré sa face tombante. Quoi? Son boss l'a engueulé?

– Que désirez-vous commander, dit-elle d'une voix incompréhensible, comme si un chuchotement venait souffler dans mon oreille.

– Tu devrais parler plus fort quand tu accueils un client, dis-je en donnant un coup sur le comptoir, ce qui l'a fait sursauter. Tu ne devrais pas montrer ton désespoir désespérant au travail... ton employeur va te chialer dessus.

Elle fait un sourire crispé en essuyant ses mains sur son uniforme.

– Enfin... moi, je m'en fiche pas mal que tu sois une crâneuse ou une cossarde, dis-je en me redressant, puis en haussant les épaules. Je vais te prendre un cheezburger avec une boisson.

Elle hoche légèrement la tête, puis tape ma commande. Je jette un regard aux lycéens crasseux qui font un concours de celui qui va mettre le plus de frites dans leur grande gueule. L'un d'eux s'étouffe et recrache sur la table. L'une des filles sursaute, tandis que les deux autres grimaces et que les mecs se marrent comme des cons.

– Votre commande est prête, mademoiselle, dit la caissière en captant mon attention.

– Merci, dis-je en payant avec ma carte de débit avant de préparer ma boisson et de m'installer à l'écart du groupe qui continue leur singerie.

Je mets mes écouteurs, puis pars une playlist au hasard avant de croquer dans mon burger. Mmm... du fromage fondant. Du pain à la fois moelleux et croustillant. De la viande grasse noyé dans de la mayonnaise et du ketchup... enrobée dans une laitue croquante et de tomate.

C'est un pur paradis pour les papilles!

Après m'être régaler avec un thé glacé et un burger au fromage, je ressors du McDonald's un sourire aux lèvres, complètement sur mon petit nuage. Je me dirige vers ma moto, mets mon casque, puis enfourche de nouveau ma bécane. Je me dirige de l'autre côté de la ville, passant devant l'école privée et un peu plus d'une demi-heure plus tard, je range mon bicycle dans le garage. Ce qui est bien avec celle-ci, c'est qu'elle est l'un des tout premiers modèles électriques. Ça fait une pierre deux coups, comme mon grand-père aurait dit. Pratique et écologique. Je monte les marchés du perron à grande enjambée et ouvre la porte alors que de la musique classique tourne en boucle dans ma tête.

Grrr... j'ai horreur de ça, quand ça m'arrive.

En enlevant mes boots, je remarque Léo, les poings sur les hanches et le regard sombre, en haut des marches du vestibule.

– Où étais-tu il y a une demi-heure, me sermonne le policier. Ton téléphone s'est subitement fermé et Louisia et moi ne pouvions plus détecter ta position.

– C'n'était rien, dis-je en levant les yeux au ciel. J'ai juste oublié de le laisser ouvert pendant que je revenais ici.

Je passe nonchalamment à côté de lui alors qu'il semble chercher quelque chose d'autre à me reprocher en se passant une main dans ses cheveux brun. La routine. Je n'en ferai pas tout un plat. Il pousse, comme d'habitude, un long soupir, ce qui veut dire qu'il abandonne déjà l'idée de me gronder.

– Aya est là?

– Dans sa chambre, marmonne-t-il d'un ton bourru en se dirigeant vers la salle à manger.

Je marche dans le couloir au mur blanc et vide avant de monter les marches et de passé devant ma chambre pour me rendre à celle de ma frangine. Avant qu'Aya et moi venions vivre dans cette baraque, ma chambre était une salle de rangement et celle d'Aya, une salle d'ordi. Mais maintenant que nous avons pris possession de ses deux pièces, Léo a aménagé un coin pour ses multiples gadgets et écrans géants dans le salon. C'est en partie avec ça qu'il peut nous suivre partout (aussi de son téléphone). La plupart des cartons qui trainait là, Louisia s'en est débarrasser... à l'exception de ses souvenirs de son bébé mort-né que Léo et elle avait eu avant notre arriver. Leur petit garçon aurait eu cinq ans aujourd'hui.

Je soupire, puis cogne à la porte de la chambre d'Aya. Même si je n'entends aucune réponse, j'ouvre la porte pour la voir au téléphone, chuchotant trop bas pour que je puisse comprendre. En me voyant, elle s'empresse de raccrocher, comme si elle était en faute.

– À qui parlais-tu, lui ai-je demandé en fronçant les sourcils.

– Personne... juste une copine, dit ma sœurette avec empressement.

Je lève un sourcil et croise les bras en m'accotant sur le cadrage de porte. Ses lèvres tremblent et je me demande un instant si elle ne faisait pas semblant... mais comme elle évite mon regard, j'en déduis que se devait être sérieux. Elle sait pertinemment que je m'attends à plus de détails et que je ne partirais pas avant qu'elle crache ce qu'elle taie.

– Vraiment... juste une copine? Alors pourquoi tu réagis comme si c'était la fin du monde?

Des larmes lui remplissent les yeux et elle se lève d'un bon de son lit pour venir me sauter dans les bras. Je la regarde un moment, septique à savoir si elle était vraiment mal. Je lui tape doucement dans le dos en ne sachant pas trop quoi faire. Elle sait que je ne suis d'ordinaire pas très sentimentale, à l'exception en ce qui concerne les meurtres de notre famille.

– Qu'est-ce que t'as? Qu'est-ce qui se passe?

– Tout ce temps, commence Aya en pleurant son soûl sur mon épaule, puis en reniflant. Tu avais raison... elles m'ont complètement humiliée lorsque nous sommes allés faire du shopping... elles ont en plus posté une vidéo peu flatteuse de moi qu'elles ont pris lors de la dernière fête à Elizabeth... j'étais en train de demander discrètement l'aide d'un démarqués que je connais et j'espérais qu'il pourrait l'hacker... Je voulais rester forte comme toi et trouver une solution avant de t'inquiéter. Je ne veux pas que tu te retrouves à avoir d'autres problèmes à cause de moi.

Je fronce les sourcils alors qu'elle se redresse pour me regarder dans les yeux.

– Je me fiches bien d'avoir des problèmes et ne t'inquiète pas, demain, je vais leur dire le fond de ma pensée.

Aya secoue la tête en signe de négation.

Qu'est-ce qui la dérange maintenant?

– Alors nous irons à la fête d'Elizabeth, vendredi. Tu lui montreras que son petit jeu ne t'affecte pas. J'irai avec toi si tu veux... et t'en qu'à y être, je demanderais à Maggie si elle veut venir. Nous irons acheter des vêtements pour l'occasion... à moins que tu aies déjà ce que tu veux?

Elle lève ses yeux bleus tout gonflés vers moi et me fait un grand sourire, celui-là qui (je ne le sais que trop bien) fait tourner la tête des garçons. Elle me sera fort dans ses bras alors que je me crispe.

– Tu sais que je t'adore, Clara!

Je me retiens de lever les yeux au ciel.

– T'es vraiment bête, Aya.

– Dit, dit! Tu pourrais te déguiser en garçon pour moi. Comme ça, personne ne viendra m'embêter et je pourrais rendre jalouse les filles!

Je hausse les épaules alors qu'elle se détache de moi avec un petit rire.

Quel enfant!

– Aucune problème. De toute manière, je voulais couper mes tire-bouchons.

– Tu n'aimes pas nos cheveux bouclés?

– Nan, ai-je grimacé. Très peu pour moi. Et puis, toi non plus.

Après un court silence à nous observer, Aya dit:

– Tu veux bien dormir avec moi, ce soir, comme quand nous étions petites?

Je lève un sourcil alors qu'Aya me regarde avec supplice. Je pousse un soupir et elle saute de joie, répétant comme une chanson à quel point elle m'adore. Je lève les yeux au ciel en me dirigeants vers ma chambre, à côté de celle de ma sœur. En entrant, je laisse tomber mon sac noir sur ma chaise d'ordi grise. Les rideaux ambrés sont grand ouvert sur la large fenêtre à carreaux. À cause du ciel sombre, les murs semblent plus sombres que le rouge cerise de la pièce, vu de jour. Une carte de la ville est punaisée au mur avec quelques bouts de papier noté des anciennes enquêtes.

Sur mon bureau, à côté de mon ordinateur portable, il y a une photo de mes parents à leur mariage, ainsi qu'une d'Aya et moi avec nos grands-parents paternels, lors de notre voyage en France. On y voit la tour Eiffel en arrière-plan. Je me laisse tomber sur mon lit en soupirant, le regarde river sur le plafond blanc. Je caresse la couverture noire à poils courts de mon lit en écoutant les bruits de la maisonnée. Je ferme les yeux, détendant mes muscles tout en faisant le vide dans ma tête, puis je me concentre sur ma respiration.

Quelques minutes passent alors que je me retrouve dans une sorte de somnolence, puis, doucement, comme si l'on montait lentement le son d'une musique, un rire cristallin venu rompre le silence de mon esprit. En ouvrant légèrement les yeux, je la vois, penchée vers moi avec son éternel sourire aux lèvres. Ses longs cheveux blonds-roux tombent joliment de son visage en cœur. Ses yeux gris-vert brillent de malice comme dans mes lointains souvenirs. Quelques tâches de son parsèment son doux visage d'un blanc laiteux. Elle penche doucement la tête sur le côté, tel un chien qui ne comprends rien. Son polo bleu clair à manches longues et bouffantes bruissent légèrement alors qu'elle tend sa main vers moi pour me caresser le visage.

– Clara, dit-elle de sa voix douce et claire.

– Maman...

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