Chapitre 10 Clara

Je m'approche doucement d'eux en la fixant dans les yeux, puis en les baissant rapidement, comme si j'étais intimidée par elle. Ces filles-là aiment aussi se sentir puissantes. Je mets un genou au sol et lui fais un baise-main qui la laisse agréablement surprise.

Merci Keven d'être un bon charmeur! Ça me servira au moins à quelque chose de te voir toujours faire le paon!

Je lève doucement les yeux vers elle, comme si je n'osais pas trop la regarder. Ses cheveux noirs ondulent dans son dos et sa robe verte, je dois bien l'avouer, lui va plutôt bien, même si les autres aurait dit qu'elle est merveilleusement splendide... surtout les mecs.

– Lorsque je suis passé devant le cadrage, je vous ai trouver si belle que je n'ai pas pu faire autrement que de vous dévorer des yeux. Votre beauté est si envoûtante que je suis intimidée rien qu'à vous voir poser les yeux sur ma piètre personne. Je n'aurai même pas dû avoir le droit d'oser rêver de pouvoir vous parlez et encore moins de vous toucher.

C'est complètement idiot, aucune personne ne dirait ce genre de chose, pourtant, elle semble trop idiote pour trouver louche mon discours. Est-ce l'effet britannique? Avoir su, j'aurais peut-être dû essayer sur Keven. Elizabeth me regarde avec un sourire qu'elle tente à peine à dissimuler, elle se sent presque comme une déesse et elle adore idiotement ça... au contraire des deux gars qui semblent déjà soupçonné quelques choses. Il faut vite que je me débarrasser d'eux si je ne veux pas qu'ils viennent tout gâcher.

– Vous semblez si intelligente et moi, si risible à côté de votre grandeur suprême que je n'oserais même pas demander que ces deux jeunes hommes, si beau et si brave comparer à moi, me laisse leur place ne serait-ce qu'une seconde. Vous êtes beaucoup trop céleste et moi, rien qu'un maboul disgracieux pour oser vous demander de les chassés pour ma misérable petite personne, aucunement digne de votre étincelante beauté d'ange.

Elizabeth ricane comme une imbécile, puis elle envoie soudainement un regard noir aux deux mecs.

– Débarrassé moi le plancher... votre derrière de malotru a mis de la crasse sur mon canapé.

Les deux mecs restent bouche bée pendant un instant, puis ils se lèvent avec un regard noir tout en secouant la tête. Avant de sortir, ils me font tout d'eux un doigt d'honneur et je fais semblant d'être outrer devant un tel comportement en public. C'est clairement dans la poche. Elle me prend déjà pour un prince charmant. Celle-ci me sourit de nouveau en tapant la place libre à côté d'elle.

– Vous m'en voyez terriblement honoré, dis-je en m'asseyant à ses côtés à la manière des princes légèrement hautain que j'ai eu l'occasion de voir dans des vieux films européens.

– Puis-je me permettre de connaître ton nom, me questionne-t-elle en se rapprochant de moi d'une manière aguichante.

Mince. Idiote. Je n'ai pas pensé à ça...

– Keven Westcott... Et vous, divine créature.

– Elizabeth Prenley, dit-elle en me caressant la cuisse, les yeux rivés sur mes lèvres.

– Ne serait-ce pas mieux si nous étions seuls, ai-je murmuré à son oreille tout en lui caressant le bas du dos, puis en montant sur sa peau nue et en lui faisant soudainement un sourire rusé. Nous pourrions faire plein de papouille. Et là, vous me donnez terriblement envie de vous transportez dans un rêve brûlant.

Elle rougie en ricanant comme une idiote à mon allusion coquine. Elle pince les lèvres alors que je l'embrasse doucement sur la joue, pour entrer encore plus dans le personnage du mec charmeur. Elle frissonne, puis se lèche les lèvres avant de me faire doucement reculer et de regarder ses amis.

– Vanessa, Zoé, Amélie, laissez-nous seuls.

Les trois potiches la regardent avec envie avant de partir, un sourire aux lèvres. Je plisse les yeux en la regardant et en lui caressant le visage.

– Dit, ma douce brebis, ne serait-ce pas plus plaisant de faire un jeu dangereux, dis-je en collant presque mon nez au sien alors qu'elle glousse. Que diriez-vous d'un peu d'alcool pour nous chauffer les méninges, princesse.

Elle semble hésitante pendant un court moment, puis me fait un énorme sourire. Oh... c'est clairement dans la poche! Je suis trop charismatique! Elle est déjà tomber raide dingue de mon personnage!

– Reviens vite, dit simplement Elizabeth.

Je me lève lentement, sans la quitter des yeux, comme si c'était une torture de me séparer d'elle. Je me dirige en vitesse vers la cuisine géante où est stocké des tas et des tas de bouteilles de bière et d'alcool. Un type déjà éméché est là pour en distribuer. Je m'approche de lui et passe nonchalamment un bras sur ses maigres épaules.

– Tu n'aurais pas un truc fort dans tes réserves surabondantes, mon gars? Des shooters par exemple? Donne-moi un peu plus qu'un petit shooter minable, ça ne vaut pas la peine, sinon, c'est moins marrant. Tu vois, mon gars, c'est pour faire carrément tourner la tête à ma nana.

Le type grogne, mais me prépare tout de même un verre. Faut dire qu'il n'a pas tout ça tête en ce moment... à moins que lui-même soit d'ordinaire un type coquin. Pendant qu'il en remplit un et qu'il le met sur le comptoir, à ma portée, j'en verse un autre avec une boisson alcoolisée aux pêches. En marchant pour aller rejoindre Elizabeth, je verse de l'alcool aux pêches dans le verre du mélange Jack et Gin, équilibrant ainsi la quantité de boissons dans les deux coupes. Lorsque je retrouve Elizabeth, elle est toujours dans la même position, n'ayant même pas bouger d'un millimètre.

– Désolé pour l'attente, ma dulcinée, dis-je en m'asseyant à côté, puis en lui tendant le bon verre. Que diriez-vous si nous faisons un concours de celui qui boit le plus vite?

– Qu'est-ce que j'y gagne, si j'accepte, me demande-t-elle avec une moue séductrice en se rapprochant de nouveau de moi.

Je la regarde sérieusement dans les yeux pendant un moment, puis lui fais un sourire coquin.

– Tout ce que vous voudrez, ce ne sont pas les moyens qui me manquent, dis-je en me penchant légèrement vers elle pour le lui chuchoté à l'oreille, avant de le lui mordiller.

Elle me repousse doucement en gloussant et je dû me retenir pour ne pas lever les yeux au ciel tellement que je la trouve simple d'esprit. Le pire, c'est qu'elle ne me demande même pas de retirer mon masque pour voir mon visage. Quelle idiote!

– Très bien alors, je ne perdrais pas.

Elle vide son verre d'une traite avant même que j'ailles eu le temps de prendre une petite gorgée.

– Bein ça alors, dis-je en la regardant avec une légère surprise tant tout ceci me parait beaucoup trop facile. Vous êtes une sacrée buveuse, dit dont.

Est-ce que se sera assez pour lui faire tourner sa cervelle de moineaux?

– Ne sous-estimes pas les femmes, dit-elle avec un sourire espiègle en prenant mon verre et en faisant de même avec celui-ci.

À mon grand soulagement, elle gère très mal l'alcool. Il ne me fallut pas longtemps à attendre avant qu'elle se mette à divaguer et même à danser de manière très bizarre, presque comme un singe essayant de séduire. Je me retiens difficilement de rire devant ses cries animales et ses pas divaguant. Au moment où je trouve qu'elle devient assez folle et oser, je me lève d'un bon et cours vers l'autre pièce, la piste de danse. Mon plan a fonctionné avec une facilitée effrayante!

– Aye, me suis-je exclamée par-dessus la musique en faisant de grand geste pour attirer l'attention de quelques-uns. Elizabeth Prenley dit qu'on a le droit de la prendre en photo! Et elle est vraiment sexy en ce moment!

Les garçons les plus proches qui m'ont entendu se précipitent comme des sauvages dans l'autre pièce, suivie par des curieux et des curieuses. C'est le temps de s'évader! Je retrouve Aya et Maggie avec les mêmes garçons et je fus plutôt contente de voir qu'ils s'entendent bien. C'est de toute évidence la meilleure façon pour Aya d'oublier Jake pour de bon. En chemin, je passe mon masque à un gars qui me semble parfait pour me remplacer lorsqu'Elizabeth me cherchera, complètement soûle, même s'il a des cheveux brun et non blond bouclé comme moi.

– Coucou, dis-je en passant de nouveau mes bras sur les épaules de ma sœur et mon amie. Mission accomplie. La cible est devenue une vraie cible.

– Parfait, dit Aya avec un regard méchant pendant une fraction de seconde qui me surpris. Bien fait pour elle, elle ne méritait que ça.

Les garçons me regardent avec surprise, puis regarde Aya.

– C'est ton frère jumeau, lui demande l'un d'eux.

– C'est pour ça qu'il a dit qu'il nous aurait à l'œil, dit un second.

– Mais non, ça ne se peut pas, Aya nous a dit qu'elle avait une sœur jumelle... donc...

Les trois me jaugent du regard.

– En réalité, dit Aya en riant. Elle est ma sœur, mais elle a plus un caractère de garçon manqué, je dirais.

Maggie pince les lèvres pour ne pas rire, tout en me jetant un regard en coin. Ça veut clairement dire qu'elle est d'accord avec Aya.

– Bon, je vous laisse papoter, dis-je en me dégageant. Moi j'y vais. Ne revenez pas trop tard, hein.

– Oui, oui, dit Aya en levant les yeux au ciel. Mère poule.

– Oui, maman, dit de nouveau Maggie avant d'éclater de rire toute seule.

Je m'éloigne tout en secouant la tête. La spécialité de Maggie n'est certainement pas les blagues... ou peut-être si... pour les blagues nulles. Je pousse la foule et du coin de l'œil, je vois de plus en plus de monde se diriger vers le salon en poussant des rires et des exclamations. Je sors en vitesse dans la nuit fraîche, un vilain sourire aux lèvres. Je marche un moment dans le quartier, me demandant ce que je pourrais bien faire.

Alors que je réfléchis, complètement perdu dans mes pensées, je fonce dans quelque chose... ou plutôt... quelqu'un... un homme très grand. Il me percute et je faillis tomber au sol, mais il eut le réflexe de me rattraper avant de s'excuser de sa maladresse. Je lève la tête, presque à m'en tordre le cou, pour essayer de voir ses yeux malgré l'obscurité. Je fus agressée par la lumière rouge sang qu'ils renvoient. Je reste là, pantelante et hypnotisée, sans comprendre ma réaction soudaine. Cet homme est un Forès... et pourtant... à la place d'être effrayer qu'il me fasse une quelconque chose, j'en rêve presque. Je cligne plusieurs fois des yeux et recule de quelques pas en me sentant complètement bizarre.

Quel est ce sentiment?

Je secoue la tête en essayant de trouver une façon de me distraire de cet drôle d'impression. Je regarde de nouveau ses yeux tout en plissant les miens.

– Tu es un marqué, dis-je malgré moi alors que je n'aurais pas dû le dire si banalement... mais je ne sais pas pourquoi, je n'arrivais pas à réfléchir intelligemment.

L'homme semble lever un sourcil, puis pencher la tête sur le côté. Ses traits légèrement illuminés par ses yeux sont à la fois effrayants et séduisants. Mon cœur fait un bon sans que je ne comprenne pourquoi.

N'est-il pas déjà à Keven?

– C'est une question ou une affirmation, me demande-t-il d'une voix roque et grave qui me fait penser aux ronronnements des chats.

Je reste muette, ne sachant pas quoi dire pour rattraper ma bourde.

– Comment le sais-tu? J'aurais pu ne pas savoir de quoi tu parlais.

J'essaie de réfléchir à la va vite à un mensonge.

– Comme tu es très grand, j'ai tout de suite pensé que tu devais être dans l'un des clans... les Forès, par exemple... mon père m'en parle souvent... et... et...

– Et toi? Marquée ou démarquée?

Bizarre... il ne semble même pas me trouver douteuse alors que je bégaie comme une imbécile... c'est peut-être parce que c'est lui, le type douteux?

– À toi de le deviné, dis-je bêtement en le contournant, puis en partant à courir, sentant son regard perçant dans mon dos.

Je ne sais pas ce qu'il fait là, mais ce qui est sûr, c'est qu'il a sans doute besoin d'air et d'espace. Je contourne un pâté de maison en me demandant si je ne traine pas encore un peu à l'extérieur ou si je me rends tout de suite à la maison. Je choisis la deuxième option en me disant qu'il est préférable de ne pas tomber sur des gens louches à cette heure si tardive. Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule tout en marchant, comme si je croyais que l'homme... le Forès... allait banalement me suivre. Même s'il m'a semblé un peu errant, il a sans doute mieux à faire que de suivre une jeune femme qui passe seulement dans le coin.

Lorsque j'entre, Léo est devant moi, une mine à la fois sévère et inquiète, tout en brandissant mon téléphone et celui d'Aya.

– Je peux savoir ce que ça fait ici si vous n'êtes pas à la maison?

Je grimace alors qu'il me juge de la tête aux pieds.

Il ne manquait plus que ça...


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