6.Le grand frisson
Je suis la première à me lever, je suis surexcitée, c'est le grand jour. Je prends ça comme un cadeau d'anniversaire en avance. Mon anniversaire est dans 3 jours et aujourd'hui c'est jour de jet-ski. Comme promis le lendemain de notre échange sur la terrasse, un homme d'une cinquantaine d'années s'était rendu à notre chambre, il s'était présenté comme le majordome de Mr Galvio. L'homme faisait à peu près ma taille, il avait les cheveux grisonnants, une fine moustache, il était vêtu d'un gilet noir assorti à son pantalon de costume, sa chemise blanche en dessous était impeccable, il m'avait tendu une enveloppe à remettre au propriétaire du club, qui était bien évidemment au courant de quel client venait la demande, il attendait impatiemment mon coup de téléphone pour la réservation d'après le majordome qui avait une façon bizarre de me regarder comme s'il me scrutait cherchant je ne sais pas trop quoi d'ailleurs.
En tout cas lui, parlé un français sans aucun accent. Il paraît que le personnel français a la cote auprès des stars. C'était sûrement un Français. Je le remercie sincèrement, il me fit un signe de la tête et tourna les talons
Depuis je ressemblais à une enfant qui attendait le passage du père Noël. J'étais toute fofolle cela faisait tellement longtemps que je voulais en refaire, c'est dans ces moments-là que je me disais qu'avoir de l'argent, c'était plutôt sympa.
Pour ne pas réveiller mes copines trop tôt car on avait encore du temps, la réservation pour le jet était à 10h30 et il n'était que 7 h 00 du matin, je descendis prendre le petit déjeuner (je profitais à fond de ce repas, il était compris dans la chambre donc généralement je me goinfré). Une fois installé à une table à l'extérieur, lunette de soleil sur le nez et yeux fixés sur l'horizon bleu azur, un des employés de l'hôtel s'avança jusqu'à moi :
- Bonjour madame Costa, pardonnez-moi mais Mr Galvio souhaiterait savoir s'il vous faut un véhicule pour vous rendre jusqu'au club de jet-ski ?
Je baissai mes lunettes de soleil, regarda le serveur que je reconnais à présent, c'était le serveur mal à l'aise de la terrasse.
- Heu... non merci, c'est gentil mais nous irons à pied.
- Bien, pardon du dérangement. Il commençait à s'éloigner, mais je l'interrompis.
- Excusé moi, il s'arrêta net et me fit face.
- Oui madame.
- Je me demandais comment j'avais pu avoir accès à la terrasse l'autre soir alors que Mr Galvio l'avait privatisée ?
- Pardon Madame mais cela ne fait que 6 mois que j'ai la chance de travailler ici et je tiens vraiment à garder mon travail.
- Je vous comprends parfaitement et je vous jure que cela restera entre nous.
Il hésita, je lui fis un beau sourire, il rougit un peu et se lança.
- Mr Galvio m'avait demandé de le prévenir une fois votre repas au restaurant terminé et de le tenir informé de la suite de votre soirée, quand je vous ai entendu dire à vos amis que vous alliez au bar de la piscine et que je lui ai transmis l'information, Mr Galvio nous a demandé de là privatiser une fois que vous y seriez.
- Je vous remercie, vous pouvez comptaient sur ma discrétion cela restera entre nous (bien sûr l'entre nous signifier aussi Anna et Marla).
***
Nous voilà enfin arrivé au club de jet, un homme tout bronzé nous attend devant le comptoir. Nous avons droit à un accueil très chaleureux, il se présente comme Brice notre moniteur. Je lui tends l'enveloppe que m'avait remise le majordome. Il passa derrière sa banque et trifouilla dans ses papiers, il expliqua à une jeune femme assise derrière un écran qu'il ne reviendrait qu'en fin de journée. On se regarda toutes les trois, quand Fabiano m'avait suggéré une session je m'étais mise dans la tête qu'il faisait allusion à une demi-heure de jet-ski pas plus.
Une fois paré d'un gilet de sauvetage et installées chacune sur nos machines, le moniteur nous expliqua le déroulement de la journée.
- Nous commencerons par une randonnée de 1 h 30, je vous ferais découvrir toute une partie des côtes et nous rejoindrons une petite ile privée où le déjeuner vous sera servi, ensuite nous repartirons avec bien sûr une session libre où je vous laisserais aller à la vitesse si vous le désirez.
Là ça commençait à devenir intéressant.
Le moniteur continua en expliquant la mise en route de la machine, le fonctionnement du bracelet relié au jet qui lui permet l'arrêt en cas de chute. Je n'écoutais déjà plus trop, accaparé par la beauté de l'engin, il était magnifique, tout blanc juste en noir sur le devant avait inscrit le numéro 7. On aurait dit qu'il était flambant neuf, vraiment magnifique.
Un des collègues de Brice poussa les machines une par une et nous voilà partit en file indienne, je suis en tête derrière Brice, Marla me suit de près et Anna nous ferma la file. C'est parfait même si on est au pas, car on doit aller doucement dans le port, je commence à sentir dans mes jambes les doux ronronnements des machines. Je jette un coup d'œil rapide à mes deux amies, ça à l'air d'aller, Marla est toute contente et Anna à l'air un peu inquiète, je lui fais signe de la main que ça ira et elle me lâcha un sourire crispé.
Une fois le port dépassé on appuya légèrement sur la gâchette et nous voilà volé sur l'eau, on prend la direction du large, je n'ai pas encore envoyé la machine à fond je reste à distance de Brice comme il me l'avait demandé mais j'ai vraiment hâte d'être libre. Il n'y a rien à perte de vue, une légère brise caresse mon visage, l'odeur du sel m'envahit, le soleil tape sur mon corps mais les petites gouttes d'eau et ma vitesse m'apporte de la fraicheur. Je me tourne Marla sourit les dents serrées, ce n'est rien juste le temps qu'elle prenne ses marques par contre Anna c'est une autre histoire, elle n'est pas trop tournée sensation forte elle y va vraiment doucement, je ris aux éclats ce moment ai parfait. Brice me fait signe de ralentir, au loin on pouvait voir apparaitre des calanques. Un yacht gris splendide avait jeté l'ancre non loin en plein milieu de la mer et quelques bateaux naviguaient.
Brice nous fit passer dans des endroits plus somptueux les uns que les autres, entre crique et calanque il avait de quoi nous émerveillées, qui aurait pu se douter que la France cachée de tels paysages, c'est magique, mes deux amies appréciées d'autant plus que notre allure restée douce. Après ce long parcours Brice nous indiqua une petite île, surement celle où nous allons manger et tant mieux parce que je commence vraiment à avoir très faim. Chacun accosta les jets ski sur la plage avec plus ou moins de réussite, Brice du aidé Anna dans l'exercice, puis il nous dirigea derrière un gros rocher. Une table était dressée et trois cosmopolitains déjà servies l'endroit est fantastique, il y au fond de l'ile beaucoup de verdure, entre le sable blanc et l'eau turquoise l'endroit est paradisiaque. Brice nous pria de nous assoir et se dirigea vers une paillote plus loin.
- Ce mec craque pour toi Adélina. Me lança Marla.
- Qui ça Brice ?
- Non pas Brice, surenchérit Anna, et tu sais très bien de qui on parle. Fabiano.
- Ouais carrément, Mr ballon d'or est fou de toi. Continua Marla en prenant place autour de la table.
- Vous avez pété les plombs les filles, il tient juste à me remercier pour son fils c'est tout.
À cet instant, deux serveurs arrivèrent avec un énorme plateau de fruits de mer.
- Bonjour Mesdames nous vous souhaitons un bon appétit, faites-nous savoir s'il vous faut quoi que ce soit.
- Tu vois, je te dis qu'il y a autre chose qu'un simple remerciement et autant il a fait privatiser l'île aussi.
- Ne rêve pas trop, l'autre soir pour la piscine, c'est simplement pour ne pas être importuné par des clients de l'hôtel. Le mec doit passer sa vie à signer des autographes et faire des selfies.
Marla ouvrit la bouche et je la stoppai net d'un geste de la main je mis mes lunettes de soleil sur le nez et fermai la discussion en appréciant d'abord les huîtres. C'était un festin j'avais l'habitude de manger des huitres mais celle-là valait le détour, je ne sais pas combien coûter le plateau mais cela devait douiller surtout dû à la présence du gros homard qui trôné en plein milieu.
Mon ventre allait exploser, j'étais repu et je constate avec plaisir que mes deux amies on fait honneur elles aussi aux fruits de mer, il ne reste plus rien, faut dire que se nourrir de sandwich à longueur de journée ça creuse. On avait eu une longue discussion la veille au bar avec les filles, s'imaginant manger toutes sortes de plats, le plateau de fruits de mer en faisait partie et la souris d'agneau était elle aussi arrivée en tête. Ah c'est beau de rêver.
- Mesdames puis-je vous débarrasser ?
- Oui faites, lui répondit Anna.
- Il vous faudra autre chose, un café, un digestif ?
On se regarda toutes les trois et je demandai :
-Vous auriez du limoncello ?
- Oui Madame, combien vous en faut-il ?
- 3 s'il vous plait.
Marla me souriait d'un air bête, alors qu'Anna me fixait comme s'il fallait que j'explique mon choix.
- J'ai l'âme italienne en ce moment, et puis une liqueur au citron ça rafraichit.
Une fois nos digestifs finis, Brice nous rejoignait. J'avais même plus prêté attention qu'il n'était pas avec nous pendant le repas.
- Mesdames, prêtes pour les sensations fortes ? Pour celles qui le veulent bien entendu sinon nous pourrons rejoindre tranquillement le club.
- Vous rigolez j'espère, j'attends que ça depuis ce matin. Ah oui je n'en pouvais plus, bien que la balade du matin soit franchement super agréable fallait que je teste un peu cette machine.
- Bien alors allez-y partez tout droit à plus de 300 mètres et faites des allers-retours toujours dans la lignée, prenait le rocher de l'ile comme repaire.
Je ne sais pas s'il avait rajouté autre chose que j'avais déjà mis les gaz, je pris la direction du large le doigt à fond sur la gâchette et à ce moment précis des frissons me parcourus le dos. Voilà quelque chose qui me fait du bien, je me sens libre, la machine est poussée à fond mes cheveux flotte dans les airs et merdent mes lunettes de soleil ont volé aussi. Bon pas grave j'avais oublié de les mettre dans le coffre du jet, heureusement que c'est une paire à 3 € du marché.
Peu importe je me lève du siège comme pour mieux sentir les sensations, continue de pousser la machine dans ses limites, le paysage défile, le jet rebondit sur l'eau, le gros yacht gris et toujours là non loin, je cherche mes amies, Anna n'est pas très loin de Brice en même temps je ne m'attendais pas à la voir ailleurs et Marla pousse un peu le jet mais dès qu'il prend trop de puissance elle arrête. Moi je continue dans toutes les directions, je zigzag, je crie de bonheur, comme si plus rien d'autre ne comptait, ce moment est parfait, je ne pense plus à rien, je ne me lasserais jamais de cette sensation de plénitude, c'est magique. Fabiano Galvio venait de m'offrir un magnifique présent.
Brice me fit des grands signes de loin, il est déjà l'heure de rentrée.
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