5. Juste un verre

Quand on y réfléchit bien y se passe vraiment des choses étranges dans cet hôtel, en tout cas j'avais fait ma bonne action de la journée, je pouvais enfin aller sous la douche et rejoindre les filles pour manger.

Le restaurant de l'hôtel est grand, toute la décoration est faite de blanc et de dorure c'est vraiment un bel endroit. La lumière n'y est pas trop vive et des bougies sont installées ici et là. Tous les serveurs sont en smoking, c'est sûr que ça change de l'ambiance kebab. Une serveuse nous fis signe de la suivre jusqu'à notre table, les garçons avaient choisi un coin à l'extérieur. La vue y était magnifique, on pouvait sentir l'odeur du jasmin qui ornait les parterres du jardin, au loin on pouvait assister au coucher du soleil, il s'enfonçait doucement dans la mer. Pour l'occasion j'avais lâché mes cheveux, Anna s'était fait un plaisir de me faire les plaques et j'avais enfilé une robe noire simple qui m'arrivait à mi-cuisse assez cintré que j'avais acheté à H&M, on peut dire que je m'étais vraiment apprêté pour l'occasion, toutes comme mes deux amies qui elles aussi avaient enfilé leurs plus belles robes.

Les garçons étaient très à l'aise et contents de nous retrouver. Les conversations s'enchainaient ainsi que le repas, je dois dire que je suis heureuse qu'ils nous aient invités, le repas est super bon, je n'ai jamais aussi bien mangé et bien que les garçons soient très gentils, je déclinai leur offre de faire une petite balade dans le sable en bord de mer, les filles par contre sautaient sur l'occasion. Moi j'avais envie de boire un verre tranquille sous les étoiles.

Non pas que je ne sois pas sociable mais j'aime bien me retrouver seule. Anna appelé ça mes moments de femme des cavernes. Je prends la direction de l'ascenseur et file directe au bar de la piscine.

Je m'assieds et commande un cosmo. La nuit est particulièrement étoilée, il n'y a encore personne sur la terrasse à part les deux serveurs. Je m'installe au fond dans un transat que je tourne en direction de la mer donc dos au bar et à la piscine. Enfin un moment calme. Le ciel est superbe, les étoiles scintillent partout, j'apprécie le spectacle. Une douce odeur parvient à mon nez, je la reconnais tout de suite, c'est son odeur, celle que j'avais sentie à la salle de sport.

- Bonsoir. Me dit-il d'une voix chaude.

Il tourna un transat à côté de moi pour être dans la même direction et rajouta :

- je peux ?

- Bonsoir, heu bien sûr. Je sens que j'ai des palpitations au moment où je lui réponds. Il s'assoit et me transperce de son regard vert magnifique. Son expression ne laisse rien paraître, je me sens toute tremblante et très nerveuse, j'essaye de me ressaisir mais devant lui c'est difficile.

Il baisse la tête et regarde mon verre presque vide, il fit un signe au serveur qui ne mit que quelques secondes pour arriver avec un nouveau cocktail qu'il me posa sur la petite table.

Il continua de me fixer, je baisse les yeux, il me déstabilise vraiment, il finit par rompre le silence.

- Je tenais à vous remercier pour mon fils.

Je le regarde incrédule.

- Junior m'a dit que c'est vous qui l'aviez retrouvé.

- Oh, cela explique l'accent italien alors.

Il me sourit de ses dents extra blanches et continua :

- J'aimerais pouvoir vous remercier convenablement, dites-moi ce qui vous ferez plaisir ?

Je suis de plus en plus interloqué et bredouille :

- Heu rien merci, vous m'avez déjà remercié. Je lui désigne de la tête le verre, espérant qu'il comprenne que cela me suffisait amplement, je n'avais pas fait ça pour une quelconque récompense. Pour qui me prenait-il ?

- S'il vous plait, j'ai eu très peur pour mon fils, je me sens redevable.

- C'est un charmant petit homme que vous avez, faut faire attention à cet âge-là. C'est la seule chose que je pus lui répondre avec un petit sourire.

- Vous avez des enfants ?

- Ça m'arrive d'en avoir 30 à l'année. Lui rétorque ai-je en riant.

Il me dévisagea perplexe.

- Je travaille dans une maternelle, mais non, je n'ai pas d'enfant.

- Vous ne m'avez toujours pas répondu, qu'est-ce qui vous ferez plaisir ? Il avait toujours ce regard perçant sur moi.

- Je vous assure, que je n'ai besoin de rien, merci.

- Et si je vous proposais une session jet-ski avec vos deux amies ? Il avait penché sa tête sur le côté et attendait ma réaction comme s'il savait à quel point j'avais envie d'en faire.

- Comment savait vous que je suis ici avec mes deux amies ?

- Je vous réponds à la seule condition que vous acceptiez ma proposition. Il avait un regard taquin et un sourire si envoutant que je m'alignai à sa proposition. Il me tendit la main pour sceller notre accord, une fois mes doigts refermés sur les siens, je sentis tout un frisson me parcourir, sa peau était chaude et douce.

- Alors comment êtes-vous au courant pour mes copines ? Je ne lâchais pas l'affaire je voulais savoir, je veux bien que la proposition du jet-ski soit un coup de chance mais il ne pouvait pas inventer qui m'accompagnai.

- La réception, c'est eux qui m'ont renseigné. Je voulais pouvoir remercier en personne celle qui avait retrouvé mon fils. Il s'allongea face aux étoiles, je fis de même, et nous restions là pendant un moment sans plus nous parler. J'aurais bien voulu l'admirer lui mais j'avais peur de passer pour une groupie un peu tarée. Au bout d'un certain moment, une heure ou peut-être deux, je ne sais pas trop, le temps s'était comme arrêté, il se leva, me jeta un dernier regard et me lança en partant:

- Ce fut un plaisir et encore merci Adélina, un de mes employés vous contactera pour le jet, et si vous avez soif n'hésitez pas, j'ai dit aux serveurs de le rajouter sur ma note.

Je le regardais s'éloigner, c'était vraiment gentil de sa part mais je n'avais pas besoin de lui pour payer mes cocktails, bien que fauché j'avais un petit, tout petit budget de 200 € pour les 10 jours, j'avais calculé pile-poil qu'entre les sandwichs et kebabs je pouvais encore profiter de deux cocktails durant le séjour. Alors c'est vrai ce n'est pas grand-chose mais bon, c'est toujours ça !

En tout cas ce qui était sûr, il avait remarqué que je n'étais pas dans mon monde, et surtout que j'étais fauché, je n'avais ni la classe, ni la démarche de la femme aisée. Oui dans cet hôtel je trouve que toutes les femmes que j'ai déjà croisées ont une démarche bien à elle, celle des riches qui regarde le petit peuple de très haut. Je trouve ça assez marrant car même s'il est vrai que ces femmes sont largement plus riches que moi, j'espère qu'elles n'oublient pas que l'on finira tous au même endroit, la richesse ne peut acheter de l'espérance de vie, elle peut physiquement faire paraitre plus jeune, encore que pour certaines elles ont vraiment abusé du bistouri les pauvres, elles sont défigurées mais cela doit plaire, si on regarde la clientèle elles sont toutes mariées à de riches hommes.

J'allais me lever et rejoindre la chambre quand l'un des serveurs me ramena un cocktail. Merde je n'avais rien commandé ! Quand il aperçut ma tête il rajouta aussitôt : "- De la part de Mr Galvio." Il sourit nerveusement et retourna au comptoir. Ok, Fabiano se serait-il douté que je n'aurais en aucun cas usé de sa dernière proposition ?

- Ah te voilà. La voix guillerette de Marla provenait du fond de l'ascenseur, je me levais pour aller rejoindre le petit groupe qui me rejoignait au comptoir. Anna était en grande discussion avec Steeve, Marla regardait Andrew avec des yeux langoureux.

- Eh bien il aura fallu attendre pour avoir accès à la terrasse. Fit Marla l'air désespéré.

- Oui d'ailleurs comment tu as su qu'elle était rouverte ? M'interrogea Anna.

Je fronçais les sourcils, je ne comprenais pas de quoi elle parlait, je vis le serveur mal à l'aise s'éloigner de nous.

- Mais qu'est-ce-que vous racontez ?

- On raconte, repris Marla, qu'après la balade on a voulu boire un verre au bord de la piscine mais on nous a gentiment redirigés vers le bar du grand salon en bas car un client avait privatisé la terrasse pour 2 heures.

- Mais c'est impossible, je suis là depuis qu'on a fini le repas et Fabiano ...

Je fis un arrêt net, non, il n'aurait quand même pas fait privatisé la terrasse pour me parler.

- Tiens donc Fabiano, on veut savoir la suite. Me sourit Marla.

- Oui plus tard, on en parlera après. Elle fit la grimace et je levai ma main droite et lui dit "- Je le jure".

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