4.Encore ce regard
Les filles sont allées retrouver les 2 surfeurs de la veille, et je retente ma chance à la salle de sport, maintenant je sais comment fonctionne la machine et je garde le secret espoir de peut-être le recroiser. Quand j'entre dans la salle, il y a du monde, beaucoup de machines sont occupées, c'est vrai que je suis venue plus tôt qu'hier. Beaucoup de filles au bronzage et maquillage parfait sont sur les premières machines, comment font-elles ? Leurs coiffures restent intactes, rien ne coule sur leur visage, si moi je viens maquillé et coiffé en 2 minutes d'effort je ressemble à un épouvantail, déjà parce que dès qu'il y a un peu d'humidité mes cheveux ondulent n'importe comment et ensuite mon maquillage de premier prix s'étale sur ma figure.
Chassant cette pensée, je jette un rapide coup d'œil autour de moi, aucun des tapis n'est libre. Alors que j'allais faire demi-tour un homme très musclé m'interpella, il se présenta comme le coach de la salle et il me signifia qu'il y avait d'autre machine à l'étage. Quand je pris la direction des escaliers mon cœur s'emballa, le souvenir de Fabiano descendant les escaliers m'envahit de chaleur, l'espoir de le voir transpirant sur une machine me fit traverser un long frisson. Quelle déception, une fois arrivée en haut, mon bel Apollon n'est pas là. Un groupe de jeunes hommes s'affaire autour d'une machine se lançant un concours débile sur celui qui soulèvera le plus de poids, deux d'entre eux me fixent d'un air un peu salassent, le genre de regard insistant lourd de sous-entendu pervers. Je ne porte plus aucune attention au groupe et me concentre sur un tapis le plus éloigné des garçons.
Pendant que j'entame ma course, je m'imagine qu'inconsciemment je misais beaucoup sur une nouvelle rencontre, mais bon fallait se ressaisir j'avais eu la chance de le croiser au moins une fois, je me tenais tellement près de lui que j'avais pu sentir son odeur, ce n'est pas donné à tout le monde et beaucoup de filles auraient donné n'importe quoi pour être à ma place. Après cela resté qu'un simple fantasme, une attirance physique rien de plus, je laisser mon imaginaire vagabondé sur son corps nu, pour être honnête je n'avais jamais eu de coup d'un soir, que des relations sérieuses avec des cons certes, mais mes relations sexuelles avaient toujours été de l'ordre du couple et c'est peut-être ça qui me manquait, faire l'amour avec un inconnu (même si cet inconnu est mondialement connu) car une chose essentielle et non des moindres manquait à ma vie sexuelle : UN ORGASME !!! Malgré mes longues relations amoureuses je n'ai jamais pris mon pied. Une fois avec un de mes ex y m'avait semblé en avoir eu un mais quand j'en avais parlé à Marla elle s'était mise à rire et m'avait certifié que non, apparemment quand tu as un orgasme, tu le sais !
Là-dessus j'enviais mes amies, elles n'avaient aucun problème avec les aventures d'un soir, elles me racontaient même que c'était leurs meilleurs coups. Peut-être que quand tu sais que tu ne reverras pas la personne tu te lâches plus, tu assouvis certains fantasmes sans réfléchir, sans te demander si l'autre va te juger. Car je crois qu'il était bien là mon problème, réfléchir ! Je ne me suis jamais senti complétement à l'aise et en confiance au lit avec un homme. Je suis loin d'être timide et pudique mais intérieurement je savais que ce n'était pas ça ! Et franchement à une semaine de mes trente ans je voulais qu'une seule chose, jouir ! Et jouir vraiment comme dans les films (cette pensée me fait rire), moi aussi j'ai envie d'arracher les draps, de casser la chambre et surtout de me sentir vraiment désirer.
J'ai par le passé souvent eu l'impression de n'être, que l'on me pardonne l'expression: un vide couille. Les peu d'hommes avec qui j'ai partagé mon lit (6 en tout) n'ont jamais prêté attention à ce que je ressentais, je n'ai jamais vraiment connu les préliminaires, la plupart du temps j'avais droit à "-suce moi" et "-hum tu fais ça bien, aller viens sur moi". Moi aussi j'avais envie de dire "Tu fais ça bien" à un homme entre mes cuisses, j'avais envie de caresse, de douceur, de brutalité, bref un homme qui me convenait sexuellement. Je pense qu'en prenant de l'âge on sait ce que l'on veut et ce que l'on ne veut plus. C'est marrant parce-que j'avais souvent entendu ça par des gens plus âgés sans vraiment prêté attention aujourd'hui cela prend tout son sens. C'était ça alors vieillir, savoir ce que l'on voulait vraiment.
J'ai toujours été très mature pour mon âge et encore plus depuis la mort de mon père il y a 10 ans dans un accident de voiture. La relation que j'avais avec mon père était particulière, faut dire qu'il est difficile d'entretenir une relation père fille avec un père ivre du matin au soir. Pourtant cela resté mon père, je ne pouvais pas lui en vouloir la vie était faite comme ça, mais je dois dire que malgré un pincement au cœur j'étais heureuse que ma mère est refait sa vie. Édouard, un homme bon, gentil, il s'occupe bien de ma mère. Elle a même arrêté de faire des ménages, Édouard prend tout en charge, il est directeur de banque est gagné très bien sa vie, ça a de quoi lui changer, elle qui pendant 25 ans avec mon père n'a fait que travailler pour nous nourrir tous les 3. Mon père travaillé aussi, mais tout son argent ne partait que dans un seul endroit : le bar !
Ma mère me dit souvent que je ne sais pas choisir un homme, tous ceux que j'ai eus, avait une tare, l'un buvait tout le temps, l'autre fumait des joints, j'en ai même eu un, qui prenait de la cocaïne. Enfin tout ça pour dire qu'au bilan de mes presque trente ans, ce n'est pas un avenir glorieux qui s'annonce. Je commence même à me dire que je ne fonderais pas de famille, le temps que je rencontre quelqu'un, qu'on se connaisse, qu'on ait les mêmes envies, le train de la fécondité se sera envolé.
C'est en essayant de rassembler mes esprits que je me rendis compte que la bande de jeunes de la salle était partie, je n'avais pas vu le temps passer ni même sentie trop de fatigue pendant ma course, mes pensées ne m'avaient totalement absorbé. J'avais perdu toute notion du temps, fallait que je me dépêche, les filles avaient accepté l'invitation à diner des 2 Californiens et je leur avais promis à contrecœur de m'y joindre. Franchement je faisais l'effort parce que j'ai bien vu que Marla craqué pour Andrew, à mon avis il ne va pas tarder à passer à la casserole celui-là. Anna s'entendait plutôt bien avec Steeve l'ami d'Andrew, ils avaient bien sympathisé, Anna ne parlait que quelques mots anglais mais avec les smartphones ils arrivaient plus ou moins à se comprendre ils débattaient ensemble de leur passion commune : l'art. Pourvu qu'il lui ne donne pas une adresse de galerie à visiter, c'est un vrai supplice de voir des vieilles croutes exposées.
Je sors de la salle de sport, une petite serviette-éponge blanche autour de mes épaules, je fais quelques pas dans le couloir tamisé quand j'entends des petits sanglots, je m'approche doucement de l'endroit où cela provient, dans un recoin près d'une porte de secours un petit garçon est assis par terre, il se tient la cheville gauche.
- Ça va jeune homme ? je m'approche encore un peu plus près et m'agenouille pour me mettre à sa hauteur.
- Je me suis fait mal. Me balbutia le petit garçon, c'est marrant lui aussi à un accent italien.
- Tu peux marcher ?
- Je ne sais pas, j'ai très mal. Il me regarde de ses yeux verts larmoyants.
- Allez vient bonhomme, essaye de te mettre debout, appuis toi sur moi.
Difficilement le petit garçon s'appuya sur mon épaule et posa son pied par terre, il grogna de douleur et pleura à chaudes larmes.
- Ce n'est rien mon grand je vais te porter. Je me levai et pris l'enfant dans mes bras ce qui le calma un peu.
- Tu as quel âge ? j'essaye de lui parler au maximum pour qu'il se sente rassuré.
- J'ai 6 ans. Et toi ?
La spontanéité des enfants me régale.
- Bientôt 30 ans et je peux te demander comment tu t'appelles ?
Toujours dans un Français impeccable à l'accent italien il me répondit :
- Junior et toi ?
- Adélina, je vais te ramener à tes parents mais tu dois me dire où se trouvent ton papa et ta maman.
- Papa est dans la plus grande des chambres tout en haut et je n'ai pas de maman.
Cette réponse me fit mal au cœur et me mit mal à l'aise, l'enfant m'avait répondu en baissant ses petits yeux si tristes. Bon comme je n'avais pas trop idée d'où me rendre, j'allais aller directement à l'accueil de l'hôtel.
Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrir dans le hall de l'hôtel, c'était un bordel sans nom, des gens paniqués couraient de tous les côtés, des vigiles avaient envahi le hall et communiqué dans leur talkie-walkie. Ça crie partout jusqu'à ce qu'un des employés de l'hôtel se mette à hurler "Il est là" en me pointant du doigt. L'enfant me fit une grimace et eut juste le temps de me dire - « Papa ne va pas être content du tout." qu'un vigile me le prît des bras tout affolé. J'eus à peine le temps d'expliquer où j'avais trouvé l'enfant, qu'ils étaient tous autour de lui à vérifier sa cheville et s'il n'avait pas d'autres blessures. Le vigile qui avait récupéré l'enfant lui protesta que son père s'inquiétait, ils s'engouffrèrent dans l'ascenseur, Junior eut juste le temps de me faire un signe de la main que les portes s'étaient déjà refermées.
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