Chapitre 5: Arisul Waiteberg
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Je levai la main en direction de mon père, mais la voiture démarra sans me laisser le temps de lui dire un dernier en revoir. Le cheval se mit à hennir et le cocher accéléra. Je fermai les yeux. Le cœur lourd.
Le claquement des sabots résonnaient contre les dalles pleines de boue et la pluie tombait à flot.
Un temps bien maussade pour commencer une nouvelle vie.
Frankreich ( France).
Lorsque j'entendis le cheval hennir une seconde fois, nous venions de franchir la frontière et quelques soldats devant me firent signe de descendre, ainsi que le cocher. Après quelques questions et une inspection de la voiture, ils nous laissèrent repartir. Une fois dans le royaume des Francs, je ne pus fermer les yeux, chaque ruelle, chaque pont, rien ne m'échappait: j'observais tout, essayant de me rappeler d'un endroit qui jadis m'avait fasciné : la France.
Le cocher arrêta enfin la voiture.
Je descendis, mes sandales de bois se mélangèrent à la boue visqueuse et la dentelle de ma robe grise absorba une odeur nauséabonde. Lorsque je franchis le palier un mélange de joie et d'appréhension s'empara de moi. Une boule se forma dans mon estomac. Je fis une simple révérence et inclinai la tête.
-Je m'appelle Arisul.
L'homme lui sourit.
Cet homme qu'elle ne connaissait pas et pourtant, bientôt le seul acteur de sa vie.
La voyante se stoppa. Ses yeux fixèrent les siens, puis, comme machinalement et pour se détendre, elle resservit les deux tasses déjà pleines et reprit.
Une femme s'approcha de moi. On aurait dit une poupée de porcelaine ; les jolies poupées avec de grosses joues toutes roses et de magnifiques cheveux blonds qui tombent en frisettes. Elle était blonde la peau très pâle, rondelette, les yeux bleus et un grand sourire. Elle portait un tablier qui n'était plus très blanc et avait dans ses mains un bouquet de roses blanches qu'elle me tendait. Face à elle, je me sentais mal à l'aise ; on aurait dit qu'elle se moquait de moi.
- Je m'appelle Finette, ravie de vous rencontrer Mademoiselle Arisul Waitberg. Je lui souris à pleines dents, Finette quelle drôle de nom ! Et puis cela me faisait tant plaisir d'entendre ma langue natale ! Toutes mes appréhensions s'étaient envolées à la seconde où elle avait ouvert la bouche. Elle me fit un petit clin d'œil et ajouta. Je ne suis pas si grosse que ça ! Je lui sautai au cou : je l'aimais déjà. L'homme fit signe à Finette de se retirer pour me montrer la demeure. Ma domestique va vous montrer votre chambre, elle est juste en face de la mienne, si vous avez un problème n'hésitez pas Bertille Hoël vous êtes maintenant chez vous. Me traduit Finette de la part de son maître. Je levai les yeux au ciel, le mot « chez moi » me dérangeait.
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