Chapitre 4: Un drôle de paradis.


Elle ouvrit les yeux.

Le paradis ? Non, l'atmosphère n'avait pas changé, une odeur de clore, de propre, des murs blancs, des malades ambulants.

-Maman dis-moi, qu'est-ce qu'on fait ici ! J'en ai marre d'attendre et pourquoi papa, il ne ressort pas de la pièce ? Et la dame, pourquoi elle est dans un lit blanc ? Pleurnicha le petit garçon en tirant le pull de sa mère. Je veux partir ! Sixtine lui sourit. Au moins une chose était sûr, elle n'était pas morte, mais pour combien de temps encore...

Sa tête se posa sur l'oreiller, elle tremblait. Un médecin la récupéra et plaça son lit dans une petite chambre. Les murs étaient blancs, les lits étaient blancs et la plupart des patients étaient blancs de fatigue. Tout paraissait uniforme, structuré.

- A quoi vous pensez encore Madame vous ne m'écoutez pas, elle baissa les yeux, le médecin sans cesse essayait de lui expliquer le fonctionnement de chaque traitement, les heures de sorties ainsi que les visites.

- Mais combien de temps devrais-je rester ?

- On part sur deux bonnes semaines, après on vous laissera un appareil en attendant un donneur. Mais si tout se passe bien, peut-être un peu moins assura l'homme en essayant de donner un peu d'espoir dans sa voix, et surtout, je ne veux plus de fugue !

- C'est donc vrai ? Lui avait demandé l'homme qui logeait dans la même chambre, sans fenêtre, qu'elle, vous vous êtes vraiment échappée ?

- Oui, avait-elle répondu mollement. Pourtant, l'homme semblait fasciné, elle lui avait passé la plupart les détails impossibles à expliquer et lui avait conté l'histoire mollement tout en s'arrêtant régulièrement ou ne finissant même pas ses phrases. Pourtant, malgré la lenteur de son récit, il lui avait demandé plusieurs fois de le recommencer. Il avait beau être déjà au courant de chaque détail cela le fascinait à chaque fois.

D'ailleurs, il avait lui aussi fait la marine, mais plutôt militaire tout comme un de ses professeurs de français ; un ancien marin qui raconter de vielles histoires avec toujours plus de joie et d'émotions qu'il avait fini par y croire et avait abandonné ses élèves pour aller chercher un trésor disparu sur l'île mystérieuse.

En plus des visites régulières de Sam qui venait à peu près deux fois par semaine pour prendre de ces nouvelles, la faire balader dans le petit jardin, et même bien souvent lui amener des cadeaux qu'il trouvait un petit peu partout.

La dernière semaine Oussman dut rentrer chez lui et ses journées devinrent interminables. Il n'y avait plus que Sam pour encore se préoccuper d'elle et la divertir. Derrière ces murs blancs, elle se mit délirer ; droguée par tous ces cachets, attendant avec hâte deux seuls moments ; les visites de Sam et l'heure de manger. Le restant de la journée, elle était seule. Quelques malades défilaient dans sa chambre, mais jamais avec le même sourire et la même patience qu'Oussman ; ils avaient arrêté de rêver depuis bien longtemps.

                                                                                   *

- Sam, murmura-t-elle, en lui tenant le bras. J'ai du tournis. Sam avait été surpris, choqué, l'avait prise pour folle, mais avait fini par s'attacher à elle. Il voyait en elle une grand-mère. Il aimait lui rendre visite à l'hôpital, la voir sourire aussi.

-Tu veux t'asseoir ? Demanda-t-il en lui désignant un tabouret en bois. Elle secoua la tête et se dirigea vers le buffet ; il y avait le portrait d'une jeune fille, d'un couple est d'un tout petit bébé.

- C'était ta famille ? Sam fit mine de ne pas avoir entendu, mais elle lut que c'était un oui.

- Tatie ?

Une jeune femme habillée en Hippie sortie de la pièce voisine la salua et s'assit.

-Enchanté. Je m'appelle Katy Unia. Je suis ravie de vous rencontrer.

-Moi aussi. Je m'appelle Sixtine, je suis une amie de Sam. J'ai entendu dire que vous étiez voyante ? Demanda Sixtine en s'approchant d'elle.

-Sixtine... L'interpella Sam. Écoute ce n'est peut-être pas le moment. Et puis tous ça c'est du passé ! Tu devrais aller t'allonger en attendant que le repas soit près.

-Mon neveu n'a jamais cru à tous ça ! S'exclama Katy en soupirant. N'y faites pas attention. Elle sortit du plateau deux tasses. Oui, effectivement, je lis dans les feuilles de thé. Sixtine sautillait de l'intérieur, en passant à toutes les questions qu'elle pourrait bien lui poser.

-J'aimerais comprendre... La femme remplit la tasse d'eau chaude et lui tendit en souriant.

-Bois, les feuilles parleront pour toi.

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