Chapitre 30: À la vitesse grand V

J'essaie de reprendre le rythme mais c'est un peu dur avec les cours😅! Pleins de bisous salés sur vos coquillages 😊.


Elle rit nerveusement et se tourna vers les infirmières.

- C'est vraiment bizarre ici ! Pourquoi il n'y a personne ?

Autour d'elle, la salle qu'elle avait l'habitude de voir si pleine et animée était dorénavant vide. Aucun enfant ne faisait la queue pour avoir son uniforme. Il n'y avait aucun bâillement, aucun bruit, et même le son de leurs respirations semblait étranger dans cette pièce habituée au silence... - Mademoiselle, vous m'écoutez ? Je vous ai dit que les élèves étaient en cours... Vous devriez vous dépêcher, car vous avez formation aujourd'hui.

- Vous ne vous changez pas ? Demanda la brune avec un ton espiègle. À part si le style pyjama est à la mode chez vous ?

Sixtine ne prit même pas la peine de se retourner vers elle, pivota sur elle-même en se dirigeant vers le tourniquet à toute allure. Elle s'avança en courant énervée vers son casier attribué avant d'ouvrir la porte violemment pour saisir son uniforme. - Qu'est-ce que tu fais ici ? Hurla-t-elle en apercevant Flo, je croyais que tu étais resté dans le dortoir ! Il s'étira et s'enroula une nouvelle fois dans son uniforme avant de se mettre à ronronner. - Eh bien, il faut croire que non, répondit-il en fermant ses paupières.

Sixtine se laissa glisser le long de son casier, plongea son visage entre ses mains et se mit à pleurer. Des larmes salées déferlèrent en trombe le long de ses joues. Elle pleurait et tout s'évacuer enfin. La pluie torrentielle de son âme sortait soudainement. Elle n'avait jamais souhaité se retrouver ici, dans ce corps malade dont le cœur ne battait plus, dans celui de sa mère dont chaque instant elle devait porter le poids de la mort. Ses souvenirs heureux avec son père, se révélaient loin et nostalgiques et juste le simple fait d'y penser lui provoquer la sensation d'un rêve. Qu'allait-il se passer après ? Qu'allait-il se passer maintenant ? - Si je savais que t'allait chouiner aussi fort, je ne serais même pas revenu dit-il en sortant hors du casier pour venir lui faire face.

Ses yeux transpercèrent les siens et elle s'agrippa au casier. Un instant de silence pesa entre les deux êtres, le temps qu'elle ravale ses larmes et qu'un sourire malicieux ne se hisse le haut des lèvres de Flo.

- Pourquoi étais-tu revenu ? Demanda-t-elle en se relevant accrochée au casier, reniflant.

- Tu me manquais, dit-il en faisant les yeux doux. Elle tâtonna pour trouver dans son casier un objet de défense tout en continuant à le fixer dans les yeux.

- Pourquoi es-tu revenu ? Répéta-t-elle une seconde fois tout en saisissant une mine discrètement.

- On m'a envoyé ici dit-il en riant, M. Brown voulait s'assurer qu'il te retrouverait même à l'autre bout de la terre. Il rit. C'est fait.

- Eh, bien dit à ton patron que je ne veux pas de toi ici, et que j'ai deux gardes du corps qui s'occupent déjà de moi ! Compris !

- Ça te surprend ?

- Non, elle leva les yeux au ciel avant de finir sa phrase. C'est tout à fait son style de vouloir tout contrôler. Pourquoi me demandes-tu ça ?

- Je ne sais pas, il y a quelques secondes à peine, tu tenais une mine vers le haut et tu t'apprêtais à ...

Elle le bouscula, lâcha la mine qui s'entrechoqua sur le sol et attrapa son uniforme d'un bond, avant de s'élancer vers la sortie.

Elle n'attendit ni la brune ni la rousse et s'enfonça dans les portes vitrées, les yeux rougis à force de pleurer. Les quelques taches de rousseurs qui tapissaient son visage s'étaient caché sous ses joues rouge écarlate.

L'ascenseur en verre sortit de la boule géante pour s'engouffrer dans le tunnel transparent. Une fois sortit elle se dirigea vers le bâtiment principal. Malgré les quelques difficultés de repérages, Sixtine parvint à se rendre dans le bâtiment principal.

- Pardon dit-elle en heurtant Ingrid qui s'élançait dans l'ascenseur rapidement. Ingrid releva la tête et paniquée appuya sur n'importe quel bouton.

- Où est le laboratoire ? Demanda Sixtine en jetant un dernier coup d'œil alors que la machine se dirigeait vers le bas. Des gouttes de sueur glissaient entre les deux sourcils d'Ingrid.

- Tu dois t'être trompée d'étage, dit-elle en reprenant son souffle. Où sont les deux infirmières ? Elle transpirait beaucoup et des auréoles circulaires tachaient son chemisier blanc.

- Je ne sais pas mentis-je, je crois qu'elles sont malades. Elle acquiesça en essayant de se calmer.

-Bien, bien et ta journée de formation, elle a bien commencé ?

-Je n'y suis pas encore allée. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et avant de partir Ingrid s'approcha de son oreille.

-Écoute, dit-elle calmement, j'ai eu des problèmes avec mon laboratoire, ce n'est rien de grave, mais ne t'en mêle pas.... Je vais sûrement changer de salle, ça arrive souvent dans des endroits remplis d'enfants.

Elle lui tapota l'épaule et appuya sur le bouton zéro à sa place avant de cette fois sortir pour de bon, et de laisser Sixtine seule dans l'ascenseur. L'ascenseur repartit donc vers le rez-de-chaussée, à la vitesse grande V, et s'arrêta d'un seul coup. À travers les portes vitrées, elle put apercevoir les deux infirmières et changea soudainement d'avis ; elle préférait savoir ce qu'il était arrivé au laboratoire d'Ingrid que de devoir assister à cette stupide journée de formation. Elle appuya sur le bouton pour changer de direction et après un léger couinement l'ascenseur remonta.

*

- Les consignes étaient pourtant claires, hurla l'homme, on ne la quitte pas des yeux une seconde ! Nous n'avons plus beaucoup de temps ! Si elle découvre notre petit jeu, la patronne va vous le faire regretter, alors vous vous dépêchez de la retrouver vous lui mettez ses caméras et...

Il s'arrêta, fixa le reflet de la fenêtre avec un sourire en coin avant de faire craquer ses doigts et de se retourner vers elle.

Son sang ne fit qu'un tour et elle se cacha le mieux qu'elle put, en appuyant sur n'importe quel bouton. L'homme se retourna vers elle et s'avança vers l'ascenseur lentement en faisant signe à deux ou trois personnes derrière lui de le suivre. Elle se plaqua contre le verre froid apeuré et insista nerveusement sur le bouton.

-Vous travaillez ici ? Demanda-t-il en retenant la porte qui se refermait. Sixtine se retourna et lui fit face.

-Non, je... Je... Une femme vint lui murmurer quelque chose à l'oreille et il sourit à pleines dents.

- Ha, c'est donc toi la nouvelle ? Enchanté ! Comment trouves-tu cette demeure ? À la hauteur de tes attentes ? Sixtine sourit et s'agrippa à la barre métallique.

-Je crois que je vais y aller... Je suis attendu par le médecin...

-C'est rare, qu'on est des informelles aussi âgée, mais sache que s'il y a un quelconque problème, tu peux venir nous voir ! Il la prit dans ses bras de force et la piqua discrètement avec une seringue cachée dans sa poche. Elle se dégagea, et fit signe que ça irait tout en se frottant le bras. Une petite goutte de sang, vers le haut de son avant-bras coula lentement jusqu'à son poignet avant d'atterrir sur le sol et d'en tacher légèrement la couleur. Elle se dirigea une nouvelle fois vers l'ascenseur et une fois à l'intérieur poussa un énorme soupir de soulagement en se frottant le bras. Effectivement en si peu de temps le laboratoire vide d'Ingrid avait tellement changé qu'on peinait à le reconnaître : une grande salle de conférence voilà ce que c'était devenu, une immense salle de conférences pleine de vieux posters et d'affiches. Les changements étaient si surprenants qu'ils en devenaient surréalistes. L'appareil redescendit rapidement et se posa dans le hall. Elle aperçut quelqu'un dans l'angle ; on l'avait suivi... mais pourquoi ?

Elle se jeta dans le hall rapidement, et s'avança en bousculant les rares personnes qu'elle croisait. Il fallait qu'elle parte, ici devenait trop louche. Elle reprit une nouvelle fois l'ascenseur. Elle avait une idée et se précipita dans le bureau de Betty sans même toquer. Visiblement, elle était assez occupée ; une pile de dossier s'entassait sur son bureau de médecin et des feuilles volantes s'envolaient un peu partout.

- Tu m'as fait peur, que fais-tu ici ? Sixtine s'avança encore un peu et s'appuya sur l'empilage de prospectus.

- J'ai besoin de votre aide ! Son visage s'assombrit et Betty prit un air grave.

- Écoute, ce n'est pas contre toi, mais je préférais rester en dehors de tes bêtises d'adolescente ! Je sais que sous... enfin que malgré ça, tu continues à avoir seize ans et j'aimerais vraiment ne pas avoir d'ennuis.

-J'ai vraiment besoin de votre aide !

Elle me fixa, ses lunettes habituellement en équilibre sur son nez, étaient posées sur sa tête et empêchaient ses mèches blond platine de s'écrouler sur son visage.

-Je t'écoute ! Fit-elle en croisant les bras.

-J'ai... J'ai un problème, il y a un homme qui m'a vu, je voulais me renseigner sur le laboratoire car Ingrid paraissait paniquée, du coup je suis monté dans l'ascenseur et il a dû croire que... Betty, vous m'écoutez ? Betty eu un moment d'absence avant de la regarder en souriant de travers.

-Je n'ai pas eu besoin de te chercher bien loin, tu m'es venu à moi ! Sixtine la regarda surprise et s'approcha de la porte.

-Je crois que je vais y aller ! Fit-elle en soulevant la poignée.

-Non, non, dit-elle doucement j'ai juste une petite migraine...

- Oui, mais il vaut mieux que je retrouve les deux infirmières... Betty sourit et posa ses lunettes rondes correctement sur son nez.

- Vos lunettes... Vous n'avez jamais posé vos lunettes comme ça ! S'exclama étonnée Sixtine.

-Bon écoute, ça fait deux fois que tu me vois, tu ne vas pas me dire comment je dois mettre mes lunettes !

-Je suis désolée, s'excusa-t-elle en lâchant la poignée. Il suffirait de provoquer un petit malaise pour que Betty panique et l'emmène à l'hôpital. Sixtine sourit retint sa respiration quelques secondes, le temps de provoquer une cyanose et de simuler un malaise. Betty poussa un léger cri et se pencha pour la ramasser.

-Tu veux un peu d'eau ?

Lui demanda-t-elle en lui tendant une bouteille pas loin de son fauteuil. Betty eu un nouveau mouvement d'absence avant de paniquer réellement, elle la serra fort dans ses bras en ne cessant de lui demander ce qui était passé, et lui mit la bouteille d'eau dans la bouche. Sixtine recracha tout d'un seul coup, elle n'arrivait plus à avaler. Elle avait une nouvelle crise. Elle avait tous calculée pour que Betty cède et accepte de la transférer dans un hôpital extérieur, mais en quelques secondes tout semblait la dépasser. Betty s'agenouilla écouta son pouls, la fit s'asseoir, releva son thorax et lui administra quelques coagulants.

-Je veux aller à l'hôpital... Sa bouche se tordait à chaque mot et elle respirait fort, pourtant Betty compris parfaitement ce qu'elle dit et la serra fort.

-Ça va aller s'exclama-t-elle en essayant de la rassurer... Je vais me débrouiller pour trouver le matériel nécessaire pour te faire *un diurétique et puis tu te sentiras mieux ! Elle lui caressa les cheveux.

-Je veux aller à l'hôpital gémit-elle en s'accrochant à la blouse de Betty. Il me faut une greffe ! Celle-ci ne la décrocha pas et répondit d'un soupir.

-Écoute, si je pouvais, je le ferais, mais je n'ai pas le droit, je n'ai pas le droit d'emmener un informelle dans un lieu autre que l'établissement, tu comprends ?

Elle voulut répondre, mais toussa d'une toux grasse et poussa de petits sifflements en s'agrippant à Betty.

-Betty, dit-elle lentement en respirant avec difficulté, avant j'aurais été trop fier pour constater tout ce... tout ce que... j'ai perdu aujourd'hui ; mes amis... Elle respira fort en ouvrant la bouche avant de poursuivre, ma famille... mais le pire de tout c'est que... Elle toussa sèchement, je me... Je me suis perdu moi. Si je... ne... Tu... Sixtine ferma les yeux ; elle ne pouvait presque plus respirer, ses poumons se remplissaient de sang.

*perfusions ou/et médicament pour faire évacuer le sang des poumons.

Dans quelques minutes, elle et sa mère ne seraient plus qu'un fragment de souvenir dans ce qui les auront vu partager ce même corps.

Betty se releva soudainement, souleva la poignée et fit apparaître un fauteuil sur lequel, elle la déposa avant de vérifier son pouls : elle était vivante. Betty laissa échapper un immense sourire avant de la recouvrir d'une couverture mauve. Elle allait faire la chose la plus folle de sa vie : désobéir au règlement et donc entraver le plan.

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