Chapitre 29: Paradis
Mes bigorneaux, je vous poste un petit chapitre et je vais beaucoup poster en ce moment car je risque de recommencer à un rythme d'un chapitre par semaine à la rentrée. LOVE.
- Ça va mieux ? Me demanda-t-elle une quatrième fois.
Il faisait chaud et des gouttes de sueur ruisselaient sur mon front.
-J'ai chaud, répondis-je en posant mes mains sur mon front. J'ai chaud ! Répétais-je une seconde fois tremblante. Elle me tendit un verre d'eau que je refusai catégoriquement.
-Tu es sûr ?
Je ne répondis pas, ma tête et mon corps tout entier était en train de vibrer. Elle prit une compresse d'eau froide cette fois, et l'appliqua sur mon front ainsi que sur le haut de mon torse, de manière à faire baisser la température. Elle déposa la compresse et ressortit pour chercher du thé.
Je soulevai la couverture et m'assis sur le rebord du lit. Mes pieds encore glacés étaient tellement congelés que je les sentais à peine. J'avais envie de m'enfuir, de sortir du lit, et de partir, mais mon manque de force m'en empêchait. De toute façon, il fallait que je sorte d'ici et j'allais trouver un moyen pour le faire.
-Que fais-tu ? Me demanda-t-elle alors que j'essayais tant bien que mal de me relever. Elle s'approcha de moi et me rallongea.
Son visage m'évoquait quelqu'un et je restai sans bouger, la fixant avec insistance pendant quelques secondes. Ce n'était pas possible, ce n'était pas elle... Ce visage pâle, ses joues de poupée ainsi que ces yeux bleus...
-Je m'appelle Paradis, déclara-t-elle en versant de l'eau chaude dans une tasse en porcelaine avant d'y ajouter quelques graines de thé. Et toi ?
-Je suis.... Enfin je m'appelle, je levai les yeux au ciel et articulai : Finette.
Qu'est-ce que j'essayais de faire encore ?
-C'est vrai ? Répondit-elle surprise, enchantée Finette. Elle me sourit à pleines dents et me tendit la tasse. Il n'y a pas de cheminée dans la pièce, mais j'espère que ça pourra te réchauffer. Je lui souris et attrapai la tasse entre mes doigts tremblants. Bois, ça te fera du bien, cependant je pense que se promener pieds nus en plein hiver et vêtu comme tu es, est une très mauvaise idée.
-Je n'ai rien d'autre à me...me mettre.
-Si tu veux, je peux te prêter des habits ?
-Non, non ça ira... Je posai mes lèvres sur la tasse en claquant des dents contre la porcelaine, avant de la finir d'un seul coup.
Le froid me brûlait tout autant que le chaud, mais la sensation de chaleur, elle, laissait un brin de douceur après son passage.
Je plongeai ces yeux bleus dans les miens et mon thorax se gonfla bruyamment ; ce n'était pas possible, ce n'était pas vrai, c'était sûrement un cauchemar éveillé. C'était son portrait, c'était le portrait de Finette. Quelques détails assez importants les différenciaient comme sa longue chevelure plus foncé ou sa taille fine, mais pour le reste, pour tout le reste, elles étaient identiques. Je retins mon souffle, j'avais beau avoir oublié mon passé, avoir eu des flash-backs d'une vie dont je me rappelais à peine l'existence, et avoir cru voir un verre brisé se recomposer devant mes yeux brûlants de fièvre : je n'étais pas folle ou pas encore ; elle était son sosie parfait. Paradis se pencha vers moi et posa sa main contre mon front.
-Tu n'as plus de fièvre. Tant mieux. Tu es sûr que ça va ? J'acquiesçai encore une fois. On aurait dit que tu avais un moment d'absence. Ajouta-t-elle.
-Je me disais, qu'il serait tant que je rentre... Elle me fixa un moment.
-Avec la fièvre que tu as eue, ça serait imprudent, dangereux, je ne peux pas me le permettre.
-Écoutez, m'exclamais-je, essayant de donner de l'énergie à ma voix. Vous n'êtes pas mère et je n'ai aucun compte à vous rendre, alors mille mercis de m'avoir soigné, mais maintenant que je n'ai plus de fièvre, je préférais partir. Ses yeux bleus très clairs s'assombrirent d'un seul coup et elle me fixa en serrant les dents.
-Si tu insistes, commença-t-elle d'un ton amer. Vas-y, mais fais attention s'il te plaît... Et tiens voici des chaussures. Elle fouilla sous le lit et ressortit de grosses bottes mal cirées. Ce n'est pas en accord avec ta robe certes, mais au moins avec ça, tu ne perdras pas une seconde fois connaissance. J'enfilais les bottes à toute vitesse et me pressai de sortir de la pièce.
-En revoir m'écriais-je alors que je m'élançais rapidement vers la porte en bois.
-Tu connais le chemin ? M'interrogea-t-elle en se précipitant vers moi.
-Pour aller où ? Répondis-je franchement impatiente de quitter les lieux.
- À la porte !
-Quelle porte ?
-Eh bien pour sortir !
- Ah. La fièvre commençait doucement à s'emparait de mon crâne une nouvelle fois et chaque mot prononcé ou entendu, s'immergeait à son tour dans le bazar de mon esprit.
-On y va ? Je n'eus pas le temps de répondre qu'elle m'emmena descendre les escaliers avec précaution. Je crus m'endormir le temps de cette longue descente, pourtant à peine j'eus posé un pied parterre qu'un électrochoc me parcourut entièrement. Je m'agrippai à Paradis. Ce n'était pas possible, ils étaient ici. Mes démons étaient ici, chez Paradis, je fermai les yeux avant d'avoir une nouvelle vision.
Ou plutôt, j'étais chez eux...
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