Chapitre 27: Rude mois de fin novembre


Mes bigorneaux en sucres je vous mets ce nouveau chapitre en retard, mais que voulez-vous je ne sais pas tenir un rythme :). J'espère que vous passez de bonnes vacances et vous laisse avec ce chapitre aussi froid que tendre. Pleins de bisous marins.

La neige avait littéralement engloutie la ville, et se déplacer était devenu un réel problème, les marchés avaient commencé à fermer un par un : l'hiver s'annonçait rude. Et bien sûr le travail ne courait pas les rues. J'avais jusqu'à arrêter de chercher et passer la plupart de mon temps assise sur un banc, me dégourdissant de temps en temps les jambes pour faire circuler le sang. Il n'y avait plus grand chose à faire et je m'ennuyais tellement que dès fois, je me rendais devant la demeure de Finette pour observer les grandes portes avant de repartir au premier souvenir qui resurgissait dans mon esprit. J'errais de nouveau alors, dans la rue attendant le retour d'Alfred. Mon ventre se tortillait dans tous les sens de faim, réclamant la soupe de maïs.

-Vous en voulez ? Je vous ai repéré dans la rue ça fait plusieurs jours que vous semblait seule...Une jeune femme au teint pâle se tenait devant moi, ses yeux bleus transperçaient les miens et elle souriait en me tendant un gâteau coloré. Si vous vous demandez ce que c'est, ajouta-t-elle, c'est une spécialité de la région.

-Non, merci répondis-je en pinçant les lèvres, ça ira. Je me levai d'un bond en apercevant Alfred et me jetai dans ses bras.

-Pas duvant lou gens répondit-il en faisant glisser la poignée. Mais mou aussi, je sus si content de tou revoir. Il me sourit tendrement et se dirigea vers l'unique pièce de la petite chaumière. Sa femme soupira en me voyant comme à chaque fois, mais Alfred avait réussi à négocier que je vienne simplement prendre un repas à son retour du travail.

-On mange quoi ? Demandais-je en regardant la marmite en cuivre bouillir comme à chaque fois.

-Du roux, répondit sa femme en me fixant de ces yeux noirs.

- Du roux ? C'est quoi du roux ? Demandais-je excitée par l'idée de manger autre chose que cette soupe de maïs immonde.

-Une prépuration plus ou moins liquide, avec du farine et du beurre. Su est délicieux ! Il finit de mélanger la préparation et la versa dans mon bol en bois avant de me le tendre en ajoutant : Pour tu, de toute façon, nous, on mangera pu tard. Je souris, profitai encore de la chaleur de la cheminée avant de sortir dehors mon bol brûlant à la main et de me rendre dans l'enclos pour animaux. Je ne tardai pas à engloutir la solution brûlante rapidement. Délicieux, je frémis et regardai mon bol tristement après avoir fini ; c'était bien meilleur que la soupe de maïs et prenait la forme d'une pâte goutteuse et sucré.

Je posai le bol encore brûlant sous la paume de mes pieds. C'étaient eux qui souffraient le plus : j'étais partis en ballerines légère, et la neige les avaient considérablement abîmés. De plus leurs fines semelles ne tenaient pas chaud et, à travers on sentait le sol glacé. J'enlevai mes ballerines et m'allongeai dans le foin. J'avais besoin de dormir. Besoin de force pour affronter seule, une nouvelle fois, cette rude journée d'hiver. En un battement de cils, le visage de Finette m'apparut, avant de disparaître évaporé par une géante ligne de domestiques m'accompagnant en carrosse jusqu'à mon nouveau palais : j'étais en train de rêver.

*

Je bâillai et avant même d'avoir eu le temps de me relever entendis des pas qui j'en étais sûr n'était pas ceux d'Alfred. Je me cachai dans le foin et observai sa femme approcher, alors que le foin démangeait mon corps tout entier. Elle venait rarement ici, c'était d'ailleurs une des raisons pour laquelle Alfred avait accepté de m'y loger. Elle était lingère et malgré toute sa bonne volonté, n'arrivait jamais à s'en occuper. Elle farfouilla par-ci par-là, détecta quelques défauts, caressa le poney avant de distribuer quelques graines aux poules de fermer la porte et de repartir. Je tâtonnai un peu partout pour retrouver mes ballerines avant de m'apercevoir que je les avais perdus. De toute manière, ballerine ou pas je ne pouvais pas prendre le risque de rester ici.

Comme je l'avais aperçue et que je n'avais pas envie de me retrouver une nouvelle fois blottis dans une botte de foin, il fallait mieux qu'une fois réveillée, je sorte d'ici. J'ouvris à mon tour la porte, jetai un coup d'œil à droite et à gauche traversai l'arrière-cour et sortis. J'avais eu tors de sortir sans chaussures, car après seulement quelques minutes mes pieds se transformèrent en véritables glaçons et bleuirent d'un seul coup. Le sang ne semblait plus circuler et à chaque pas sur le sol, une sensation de brûlure s'emparait de mon corps en entier. Le sang battait rapidement dans mes tympans et une migraine me tiraillait. Je me redirigeai vers la chaumière mal en point avant que la douleur ne devienne trop insupportable et que je m'évanouisse sur le sol.

- Ça va mieux ?

-Chut ! M'exclamais-je en portant les mains à mon crâne.

-Ça va mieux ? Chuchota-t-elle en me mettant une compresse d'eau chaude sur le visage.

-Où suis-je ? Demandais-je abasourdis en fixant le restant de la pièce.

-Chez moi, répondit la jeune fille en me remettant une compresse d'eau sur le front.

-Et tu...Tu... Je n'eus pas le temps de finir ma phrase, que mon épouvantable migraine réapparus. Elle ajouta un coussin aux deux autres empilés sous ma tête, en me tirant les jambes vers le haut.

-C'est mieux ? Me redemanda-t-elle une troisième fois. Cette fois, je lui répondis d'un hochement de tête avant d'observer la salle avec le plus d'attention possible : c'était une grande pièce avec des murs tapissés, un double lit sur lequel j'étais allongée, une petite fenêtre, un bureau ainsi qu'un fauteuil où s'entassaient des piles et des piles de livres sales et poussiéreux et un seau à lettrine.

Je reposai ma tête contre l'oreiller lentement avant d'attraper un verre d'eau posé sur la table de chevet et de le faire tomber maladroitement avant qu'il n'arrive à ma bouche. Le verre se brisa sous mes yeux et la jeune fille le fixa un grand sourire aux lèvres avant que sous nos yeux celui-ci se recompose, lévite légèrement au-dessus du sol et qu'elle l'attrape à la volée pour me le tendre calmement. Je pressai mes doigts sur le verre froid en tremblant avant de le reposer sur la table de chevet. C'est décidé, j'étais totalement folle...

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