Chapitre 12 : Le chat sauvera-t-il la souris ?
Merciii mes bigorneaux baveux :) # 29 ème dans la catégorie nouveauté
Cette fois-ci ce n'était plus une impression, elle était bel et bien suivie.
Au tournant elle ralentit le pas et aperçut son visage.
Comment avait- on put la repérer aussi facilement ?
Alors qu'elle s'apprêtait à entrer dans une boutique, son hélant fut coupé et elle fut propulsée hors du pavillon d'entrée.
-Calme-toi, susurra la voix à l'oreille de Sixtine. Son sang ne fit qu'un tour et Sixtine lui brandit son poing dans la figure avant de se mettre à courir traversant les ruelles à toute allure.
L'attrapant par le buste, elle se retrouva sans défense dans les bras de son adversaire. Elle se débattit de toutes ses forces mais la femme l'assomma en tapant sa tête contre le mur en pierre.
*
Lorsqu'elle se réveilla, elle était allongée sur un matelas troué, recouverte d'une vielle couverture. Sa tête lui faisait mal. Lena se tenait debout.
-Ta tête ne te fait pas trop mal ?
Sixtine lui lança un regard noir en se relevant et fixa ses mains.
- Mais qu'est-ce que je fais ici ! Hurla Sixtine.
- Calme-toi je ne veux pas te faire de mal...
-Comment m'as-tu reconnu ? Demanda-t-elle en reculant la voix tremblante.
-Je veux juste te protéger...Sixtine parcouru rapidement la pièce des yeux avant d'enfin trouver une sortie.
-Reviens hurla Lena tu te trompes d'ennemis !
-Je préfère me tromper d'ennemi que d'allié beugla Sixtine en sautant à l'extérieur.
Sixtine pressa le pas ; il ne fallait pas que Lena la retrouve.
Elle s'arrêta et tendit l'oreille. Son cœur sauta quelques battements avant d'accélérer : on la suivait. Pourquoi Lena s'acharnait ainsi ?
*
Sixtine se réveilla de nouveau avec douleur cette fois les coups avaient vraiment été violent et avant même qu'elle n'est ouverte les yeux, elle fut prise de vertiges et de nausée.
Elle était attachée.
- Je croyais que tu me cherchais s'exclama sa tante en faisant quelques pas vers elle. Me voilà. Elle essaya de se détacher, mais les cordes la tenaient fermement.
- Met-toi à l'aise tu risques de ne pas sortir avant un bon moment.
Sixtine garda le silence pendant quelques secondes, elle observa simplement. Elle était sûrement dans la maison de sa tante mais cette pièce, lui était inconnue ; poussiéreuse, sale et encombré de débris, celle-ci avait tout d'un grenier.
Avant d'hurler à sans vider les poumons espérant que son oncle vienne à son secours.
-Laissez-moi sortir ! Articula-t-elle alors qu'elle n'avait plus de souffle.
Puis, elle remarqua un second problème, un problème qui pourrait facilement se révéler beaucoup plus grave que le premier ; elle n'avait plus sa bouteille d'oxygène. De plus la pièce était poussiéreuse ; non seulement elle aurait du mal à respirer mais en plus ce ne serait que de la poussière.
Sixtine tira fort sur les cordes qui l'empêchait de bouger, mais ne réussit pas à se libérer ; elle ne pouvait ni bouger et à peine respirer seule dans le grenier. Sa tête tapa contre le mur et elle hurla une dernière fois de douleur avant de s'évanouir. Pas de chute cette fois juste du vide.
*
Lorsqu'elle se réveilla la douleur était partit.
Combien de temps avait-elle dormit ? Peu importe.
L'aurore doucement apparaissait derrière la vitre murale brisée. Elle avait faim, faim et rien à se mettre sous la dent. Une fois qu'elle fut totalement réveillée, les premières crampes apparurent ; ses muscles enflaient et les cordes semblaient se resserraient petit à petit comme un serpent qui étouffe sa proie.
Pour se changer les idées elle chantonna une vielle comptine :
« Mais pourquoi as-tu peur du noir
Ferme tes yeux et écoute.
La nuit se pose doucement sous nos pupilles d'enfants,
Comme le vent souffle l'hiver tout en chantonnant
A petit pas de loup un bonhomme tout blanc
Endors le monde, sous les rires d'enfants
Alors n'est pas peur du noir de la nuit
Car tout comme l'hiver,
Il est éphémère.»
Les dernières paroles s'engouffrèrent dans un torrent de larmes et lorsque sa tante arriva, elle avait les yeux rougis et gonflés.
-Laisse-moi sortir s'exclama-t-elle en entendant le bruit des talons claquaient contre le sol gras. Sixtine essaya de se calmer ; elle allait enfin avoir les réponses aux questions qu'elle se posait.
- Tu as mauvaise mine ! Elle prit une grande inspiration et la regarda droit dans les yeux.
-Pourquoi je suis dans le... dans le corps de ma mère ? Demanda-t-elle épuisé. Sa tante sourit.
-J'étais sûr que tu allais me la poser un jour ! Sixtine releva la tête quelqu'un avait les réponses dont les questions avaient tourné en boucle dans sa tête : elle allait enfin pouvoir comprendre.
-Je... je veux savoir... Les mots tremblaient encore dans son esprit et la douleur les rendaient encore plus incompréhensible.
-Je veux savoir ! Répétât-elle au bord des larmes.
-Pas tant que je... pas tant tu n'auras pas...accompli ce que tu as à faire ! Répondit-elle en se dirigeant vers les escaliers.
-Tu ne peux pas me faire ça ! Un léger rire résonna dans la pièce.
-Je fais ce que je veux...non ? Son visage se raidit et elle ajouta ; je te demande simplement de faire ce que tu as à faire.
-Et j'ai quoi à faire?
Sa tante ressortie encore plus rapidement qu'elle n'était rentré. Laissez-moi sortir! Elle tira fort sur les cordes qui l'a maintenait dans cette position aussi douloureuse que possible. Cela ne fit qu'aggraver la situation et elle se retrouva contorsionné dans tous les sens.
La douleur était devenue insupportable et cette journée sembla être la plus longue de sa vie. Regret un mot qui vibrait dans son esprit avec autant de douleur que les cordes qui la maintenaient. A l'instant même que n'aurait pas t'elle fait pour revoir ceux sans qui, 'elle avait décidé d'avancer ?
Lorsqu'elle réussit enfin à trouver une position confortable, elle tomba de fatigue. Un instant de frissons avant de s'endormir.
*
Lorsqu'elle ouvrit les yeux sa tante la fixait.
-Je m'assurais que tu étais bien encore en vie souffla sa tante. Tu as dormis tellement longtemps ; cela doit faire deux jours au moins. Elle cligna plusieurs fois des yeux pourtant la fatigue était encore là.
- Pourquoi fais-tu ça ? Hurla-t-elle en tirant sur ses cordes. Pourquoi?
- Parce que je n'ai pas le choix articula sa tante.
- Car moi tu me le laisse peut-être ?
- Dans ce monde personne n'as le choix. Accompli ta mission et le reste se portera bien.
- Mais quelle mission ? Demanda-t-elle épuisé.
- Je crois que je t'en ai assez dit pour aujourd'hui je reviendrais demain.
- Non! S'il te plaît laisse-moi sortir...
Ses larmes ne coulaient plus gelés par le froid de l'hiver tout comme ses membres, elle ne pouvait effectuer aucun mouvement brusque comme une statue de glace qui risquerait de se briser.
La journée s'écoula sous ses yeux qui rêvaient de pouvoir s'enfuir à travers la fenêtre murale.
De temps à autre, elle tendait l'oreille espérant entendre des pas ou encore des voix et lorsque c'était le cas elle criait à pleins poumons essayant de s'arrêter assez rapidement pour pouvoir garder un peu de salive dans le fond de sa bouche. La plupart du temps il n'y avait rien alors elle rêvassait ou fredonnait des mélodies espérant oublier la douleur et la maladie.
Le soir tomba de nouveau après des heures d'attentes.
Elle ferma les yeux et essaya de s'endormir, mais ne trouvant pas le sommeil elle fredonna :
« Connais-tu le chant d'un soir tombant,
Les rêves de chaque enfant,
La fraîcheur de la nuit,
Le mystère de minuit,
Le murmure puissant d'un rire
La force d'un sourire,
Sinon ouvre ton cœur et admire
La fraîcheur du mot : Vivre »
Vivre ? Cette chanson n'avait pas de sens comment croire en la vie lorsqu'on était sur le point de la perdre ?
Elle posa sa tête sur la poutre de bois et se sentit tomber avant de s'assoupir, non pas quelques jours cette fois, simplement quelques heures d'un sommeil agité et si frêle qu'au moindre son il risquait de se briser.
Lorsqu'elle se réveilla ce fut de faim et de douleurs, son ventre hurlait ainsi que ses crampes qui ensemble lui infligeaient une véritable torture. Elle se tourna légèrement et aperçut ses poignets ; ils avaient été noués de façon minutieuse ; deux cordes avaient été tressé entre elles, attaché à la poutre et à chacun des poignets, pour finalement se rejoindre et former des menottes. De même pour ses pieds.
Elle attendait patiemment sa tante ; il fallait la convaincre, la convaincre de la relâcher en participant à son plan.
Sa tante était sa seule distraction et elle espéra que cette fois, elle ne lui ferait pas faux bond. Elle arriva comme prévu un peu plus tard seulement.
- Apprécies-tu le séjour ? Sa tante affichait un grand sourire.
-Tiens. Lui dit-elle en lui tendant une bouteille d'eau. J'ai besoin de te parler. Sixtine fit un mouvement douloureux en ouvrant grand la bouche.
Sa tante lui versa quelques gouttes d'eau et laissa couler bien plus que la moitié sur le sol crasseux.
- Merci. Prononça Sixtine en essayant de conserver le peu d'eau dans sa bouche.
- Je t'explique ? Elle n'eut pas besoin d'attendre une réponse d'elle, ses yeux trahissaient une envie irrésistible de savoir la vérité. Tu as été sélectionné, comme une femme par siècle pour redonner vie aux personnes qui ne sont pas morte lorsqu'elle le devrait.
- Je ne comprends pas qui m'a choisi ?
- Si tu préfères tu es atteint d'une sorte de malédiction qui... qui apparaît une fois par siècle, la femme désignée se retrouve alors dans le corps d'une personne la plupart du temps inconnue, décédé quelques temps auparavant. Selon la société des SSAM, la malédiction d'AUW et applicable une fois par siècle et seulement sur des femmes.
- Selon qu'elle société ? Sa tante chercha ses mots pendant quelques secondes et finit par détourner la question.
-Je fais partis de cette société... et...et nous avons décidé de mettre fin à cette malédiction en immunisant la seizième femme portant ce fardeau ainsi la malédiction disparaîtra à jamais. Sa tante lâcha un sourire et ajouta :
- Et tu es la seizième !
-Je ne comprends pas bégaya Sixtine affolé.
- C'est pourtant très simple... Tu dois mourir et tu sauveras toutes ces femmes.
Elle tourna les talons et repartit. Sixtine imprima chacun des mots de sa tante en essayant de leur donner le plus de sens possible. Si sa tante mentait comment expliquer alors ce corps qui ne lui appartenait pas. Elle se contorsionna une nouvelle fois, tout cela n'avait fait qu'ouvrir son appétit et accentuer ses douleurs à répétition. Les quelques gouttes d'eau n'avaient même pas hydraté ses lèvres séchées et bleutées. Elle avait simplement ressentit le plaisir d'avaler autre chose que sa propre salive et miraculeusement s'était débarrassé des bourdonnements qui fredonnaient dans sa tête depuis quelques jours.
Si le destin existe, le mien serait donc de mourir... joyeux.
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