Cinquième année

Dimanche 20 septembre 1959,

Le regard de mes collègues devient trop insistant. J'ignore si c'est mon insigne de Préfet ou si mon physique est désormais irrésistible. Même les Sangs-Purs de Serpentard couvent l'orphelin Sang-Mêlé des yeux...

Samedi 31 octobre 1959,

Je me suis finalement rendu seul cette année encore à la soirée de Slughorn. Je voulais faire cesser les œillades en m'affichant avec une partenaire, mais je ne peux pas prendre le risque que Prince s'imagine trop de choses. J'arrive au bout du processus, je le sens. Une peine de cœur serait au contraire trop dangereuse pour mes projets. Et j'ai bien fait ! Mr Barjow m'a fait porter un pli par l'un des invités. J'ai désormais les derniers plans de Poudlard. Je vais pouvoir reprendre mes recherches aisément !

Vendredi 13 novembre 1959,

Slughorn nous a présenté la potion de chance liquide à l'occasion de ce vendredi 13. Il nous proposait d'en gagner un flacon si on réalisait le meilleur antidote de poison possible. Je l'utiliserai aux vacances de Noël pour trouver la Chambre. L'école sera vide.

Vendredi 25 décembre 1959,

Prince m'a offert un livre rare sur les sortilèges-rituels. Je l'ai feuilleté, et cet ouvrage est vraiment remarquable ! Il fait même une référence au rituel dont j'ai besoin. Sans pour autant me donner la formule... Je vais devoir continuer mon travail avec Prince. Elle semble s'être attachée à moi. Il est peut-être temps que je m'en serve, après tout.

Vendredi 31 décembre 1959,

Il faut toujours prendre son temps et faire les choses avec symbolisme ! Les plans montraient très bien une incohérence. Je n'ai pourtant pu le voir et le comprendre que grâce à la potion de Félix Félicis. J'ai donc inspecté les lieux indiqués. Une chance qu'il n'y ait pas d'élèves, j'ai pu entrer facilement dans les toilettes des filles du 2e étage. Et j'ai passé l'endroit au peigne fin sans succès. Mais la potion a agi et m'a poussé à ordonner en fourchelangue « montre-toi ». Et là, un éclat vert sur un robinet m'a révélé un petit serpent gravé. La Chambre des Secrets était cachée sous mes yeux ! Et si les Moldus ne l'ont pas découverte, c'est certainement grâce à ce Corvinus Gaunt qui a dû diriger les travaux et en profiter pour faire une entrée toute nouvelle. Ou peut-être, simplement améliorer la Chambre ? Elle est dotée de tuyaux immenses pour que, je le pense, la créature se déplace. Comment a-t-elle fait pour survivre autant d'années sans nourriture ? Pourquoi elle n'est jamais sortie accomplir l'œuvre de son maître ? Qu'y a-t-il d'autre dans la Chambre ? Comment vais-je trouver la créature ? Je suis désormais certain qu'il s'agit d'un basilic. J'entends ses paroles dans la Chambre, mais il refuse de me dire où il se trouve. Seul « le vrai héritier de Serpentard » aura, d'après lui, cette réponse. Et je la trouverai !

Samedi 23 janvier 1960,

La créature se trouve dans la bouche de la statue. Les sifflements viennent de là. Je ne sais pas encore ouvrir son repaire.

Samedi 30 janvier 1960,

Je suis sur le point de trouver le moyen d'accéder à la créature. Elle refuse toujours de répondre à mes questions. Je suis certain qu'elle recèle un savoir immense !

Vendredi 12 février 1960,

Prince m'a invité à une sortie à Pré-au-Lard pour le 14. Dippet a apparemment accepté à la demande de cet amoureux des bons sentiments de Dumbledore de laisser les élèves sortir un dimanche. Je touche au but avec le sortilège de l'Horcruxe... je ne peux pas prendre le risque qu'elle stoppe nos travaux !

Dimanche 14 février 1960,

Eileen est intelligence et a une excellente conversation. J'ai cru qu'elle tenterait ce que tentent toutes les filles de son âge, mais nous avons plutôt parlé de sang et de pureté. C'est apparemment capital pour son père qui veut la marier à un Sang-Pur. Sa lignée, m'a-t-elle révélé, était plus noble et ancienne qu'on ne pourrait le croire. J'ai souri à ces mots. Si elle savait à qui elle s'adressait... elle ferait certainement davantage preuve d'humilité. Mais, apparemment, fiers de leurs origines italiennes, ils tiennent à préserver leur sang. Eileen est lucide : son père ne la mariera jamais sans une bonne dot. Ce n'est pas son visage terne et triste qui attirerait un homme normal. Quant à son esprit, il ne représente pour eux aucun intérêt. Mes congénères veulent du sexe, de l'argent et du pouvoir. Malefoy a obtenu ça, Black l'a conservé en se fiançant avec sa cousine (Les Sangs-Purs ont des pratiques répugnantes), Mr Prince va devoir rendre sa fille attractive. La peur de voir sa lignée éteinte est une peur que je ne connaitrai jamais. Je suis le seul vrai héritier de Serpentard et, bientôt, je pourrai me passer d'héritier en vivant éternellement !

Samedi 12 mars 1960,

J'y suis parvenu ! Il fallait prononcer un hommage à Salazar Serpentard ! Sa bouche s'est ouverte et à travers sa créature, il m'a parlé ! Il a été volé par un héritier indigne, il y a des siècles qui lui a dérobé un précieux ouvrage de divination et prophéties écrit en fourchelangue par Salazar lui-même ! Mais aucun n'a pu ouvrir la bouche. Je suis le premier. Et j'accomplirai sa volonté.

Mercredi 23 mars 1960,

Eileen m'a embrassé. Je n'ai pas su ne pas la repousser. Ce simple contact m'a révulsé. Qu'est-ce qui lui a pris ?! Campbell nous a vu à la bibliothèque en plus ! Elle s'est enfuie face à ma réaction. Je n'ai pas pu continuer mon travail. J'ai encore la sensation de ses lèvres sur les miennes. Ça me provoque des hauts le cœur.

Samedi 9 avril 1960,

Sans Prince, mon avancée sur le sortilège s'est considérablement ralentie. Il me manque encore des éléments et je n'aurai pas le droit à deux essais. Je pense que je sais ce qui fera mon Horcruxe. Ça tombe sous le sens à présent.

Mardi 26 avril 1960,

Dumbledore m'a encore fait une réflexion sur mon assiduité à la bibliothèque. Je suis le meilleur élève de Poudlard, ça ne devrait pas l'intriguer ! Je deviens peut-être parano...

Lundi 23 mai 1960,

J'y suis arrivé ! J'ai terminé la formule et le rituel ! Je ne peux demander à Prince de valider mes théories, elle aurait des soupçons et mon rejet la pousserait à me trahir. J'aurais peut-être dû jouer le jeu, encore... ? Je saurai vite ce que j'ai à faire !

Samedi 4 juin 1960,

Le basilic m'obéit pleinement. Je compte le lâcher faire son œuvre bientôt. Je dois trouver une victime avant la fin de l'année, il ne me reste que peu de temps pour accomplir mon destin.

Mercredi 8 juin 1960,

Une Serdaigle de 4e année n'arrête pas de monter pleurer dans mes toilettes... je crois que c'est la Mimi-Geignarde que Prince avait mentionné une fois. Une née-Moldue pleurnicharde. Elle ne manquera à personne.

Jeudi 9 juin 1960,

Impossible d'arriver à la surveiller. Je ne peux pas prévoir quand elle viendra chialer près de l'entrée ! Je dois trouver le moyen de contrôler ça.

Samedi 11 juin 1960,

Prince aura décidément été utile jusqu'au bout ! Son club de Bavboules est une vraie mine d'informations pour qui sait écouter. Warren est régulièrement harcelée par une certaine Olive Hornby. J'ai la coupable et le moyen parfait. Convaincre les gens n'a jamais été un problème pour moi.

Dimanche 12 juin 1960,

Hornby est sous Imperium. Demain, pendant leur cours de Défense contre les Forces du Mal, elle se moquera des lunettes de Warren. Cette dernière viendra alors se réfugier dans une des cabines des WCs de l'étage. Et j'aurais eu toute mon heure de libre pour préparer la créature à l'ouverture de la Chambre des Secrets. Demain sera un grand jour ! Si aucune nouvelle entrée ne vient noircir ces pages, c'est que la mort de Warren aura été plus utile que sa vie et que je marcherais dans l'éternité. Moi, Tom Elvis Jedusor, je serai devenu immortel. Et mon ascension en tant que Lord Voldemort commencera. Ennemis de l'Héritier, prenez garde !

Tandis que ces mots résonnent dans votre tête, l'image de lettres de sang inscrites sur un mur s'imprime dans votre esprit. Vous avez envie de tourner les pages, de vérifier que ce Tom Jedusor a continué d'écrire, et pourtant, vous savez viscéralement qu'il n'y aura rien d'autre. La Chambre des Secrets a bel et bien été ouverte et Lord Voldemort faisait sa première victime. Vous êtes pris d'effroi, la sensation organique du journal entre vos mains vous répugne et vous pousse à le lâcher de dégoût. Vous voudriez vous laver les mains, mais vous savez que cela n'effacerait aucun des crimes qu'il a commis. L'intimité que vous avez partagée fugacement avec lui vous tire un haut-le-cœur, et vous pousse à vous débarrasser du journal. Vous le jetterez aux ordures le jour-même, inconscient que ce fragment d'âme mort trouvera un nouveau lecteur...

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