Je n'ai jamais été l'enfant parfait, c'est ce que mes parents disaient, et je pense que ça ne changera pas. Ma mère m'a toujours dit que je n'étais pas désiré, et que si elle avait dû à choisir, elle aurait préféré une fille, mais je suis né, et elle n'a pas vraiment eu le choix. J'ai grandis avec un immense manque d'intérêt de sa part, ce qui a fait que très vite, j'ai arrêté d'en avoir pour elle. Je n'ai jamais reçu de je t'aime de sa part, et elle n'en a jamais reçu de la mienne. Dans tous les cas, elle a toujours été occupée avec divers amants, qui ont toujours su me haïr comme elle me haissait, à croire qu'elle savait parfaitement quoi leur dire à mon sujet pour que ce soit le cas. Je me suis toujours demandé ce qu'elle pouvait leur raconter.
Quant à mon père, on peut dire que c'est lui qui m'a élevé, puisque ma mère n'était jamais là, et que lui si, les choses ce sont passées comme cela. Je n'ai jamais sû s'il l'avait fait par choix ou pas. Mais au moins, lui me montrait de l'intérêt.
À sa manière, mais de l'intérêt quand même.

Je n'ai jamais été l'enfant parfait. À l'école, je faisais le strict minimum. À la maison aussi, et je répondais avec insolence à mon père, ce qui m'a fait recevoir des centaines de gifles auxquelles je répondais avec des pleurs.
"T'es pas un petit pédé hein ? Arrête un peu de chialer."
Cette phrase, je pouvais l'entendre à chaque fois qu'il me voyait pleurer. Mais, je ne pouvais en rien retenir mes larmes, et parfois, il essayait de me faire arrêter en me redonnant des coups, il n'a jamais compris que ça ne marchait pas comme ça.

Mon père voulait dicter ma vie, afin que j'aie la vie parfaite, selon lui, que je ne manque de rien, que je choisisse une jolie femme à marier, qu'on ait des enfants et qu'on vieillisse ensemble. Ce n'est pas ce que je voulais mais, j'ai fini par l'écouter et par m'engager à l'armée sous ses conseils. Ainsi, je n'avais plus à subir le mépris de ma mère, et les dictées de mon père.

Lorsque j'ai quitté la maison, je n'ai plus jamais pleuré.

Jusqu'à ce qu'elle fasse partie de ma vie. Mais ça, c'est une autre histoire, elle a toujours été différente.

Lucy.