CHAPITRE RÉÉCRIT

Yukio était mort.

Il était dans un cours avec ses camarades et une ghoule est entrée. Elle les a dévoré, tous sans exception. Le CCG a alors été appelé et Amon Kotaro était dans l'équipe déployée pour aller voir ce massacre. C'est lui qui a appelé Sekai pour le lui annoncer. Il était alors à peine 10h.

Lorsque Sekai avait vu le nom de son oncle s'afficher sur le téléphone, le pire lui était venu à l'esprit. Son oncle ne l'appelait jamais. Il lui envoyait toujours un texto. Elle était en direction pour son cours et elle est restée à l'extérieur de la classe pour répondre. Amon n'avait fait que peu de formalité avant de lui annoncer.

-«Yukio est mort.»

L'information avait résonné d'un bout à l'autre de son esprit sans jamais que son cerveau ne réussisse à l'assimiler. Et puis, tel un coup de poing au ventre, les émotions arrivèrent. Sa main lâcha son téléphone. Ses jambes fléchirent et la lâchèrent.

Yukio était mort.

Ses yeux lui piquaient et elle ne voyait plus rien à travers ce rideau de larmes. Elle entendit deux, ou peut-être trois personnes, s'installer près d'elle et lui parler. Sa bouche s'ouvrît en un long cri silencieux.

Son frère était mort.

Elle est restée peut-être un quart d'heure à pleurer. Elle sait que des élèves l'avait transporté au secrétariat pour qu'elle se calme. La secrétaire, ayant appris la nouvelle, lui a dit qu'elle pouvait prendre une journée de congé et que ses absences étaient motivées. C'est avec les yeux rouges et piquants que Sekai est sorti de l'université et s'est dirigé vers chez-elle.

Toutefois, en passant devant l'Antique, elle s'arrêta. Elle voyait les clients et ses anciens collègues vivres paisiblement entre les quatre murs du café. Ses pieds la guidèrent instinctivement à l'intérieur et elle alla à une table, près de la fenêtre.

Ce fut Irimi qui vint prendre sa commande. Sekai s'entendit répondre, mais elle ne contrôlait rien. On dirait que son cerveau avait prit le dessus sur sa tristesse pour ne pas alerter les autres. Sekai jouait nerveusement avec ses mains et elle tapait du pied.

Elle pensait à son frère, évidemment. Elle pensait à tous les souvenirs qu'ils avaient passer ensemble. Le moment où Sekai avait perdu une dent au parc et que Yukio l'avait aidé à la retrouver, là fois où ils avaient pris le métro pour la première fois seuls... là fois où leurs parents ont été arrêté pour meurtre. Yukio avait toujours été là dans sa vie et maintenant, il ne l'est plus. Il était mort aux mains d'une ghoule.

Elle serra les poings. Les ghoules étaient horribles. Elles tuaient sans remord. Peut-être que certaines ghoules avaient de la difficulté à tuer...? Non, les ghoules étaient des monstres.

Sekai regarda ses anciens collègues. Elle les soupçonnait d'être des ghoules, mais ils ne l'avaient jamais attaqué et elle ne s'était jamais sentie en danger avec eux. Personne ne parlait à la télé de la vie normale que les ghoules pourraient vivre... Malgré sa peur, Sekai était curieuse de les connaître.

Soudainement, monsieur Yoshimura s'assit en face d'elle.

-Bonjour, Sekai...
-Bonjour, monsieur Yoshimura.

Il lui fait son petit sourire en coin dont lui seul à le secret, ce qui rend Sekai tout de suite plus à l'aise.

-Comment vas-tu? Tu as l'air... triste, ajoute-t-il.
-Pas très bien, à vrai dire... je... mon...

Allez, Sekai, le dire à voix haute n'est pas si compliqué. Mais, à ce moment, ça l'était. Le chef de l'Antique l'a regarde patiemment.

-Mon frère est mort, monsieur Yoshimura... murmure-t-elle avant de plonger sa tête dans ses mains.

Elle retient un sanglot. Elle sent le regard compatissant de monsieur Yoshimura sur elle.

-Il est décédé dans l'attaque dans l'école, j'imagine... Toutes mes condoléances, Sekai.

Elle pleure un moment avant de renifler et de relever la tête.

-Merci, monsieur...

Il lui tend son café et elle en boit un peu.

-Tu peux monter à l'étage pour te reposer, si tu le souhaites.
-C'est très gentil, monsieur Yoshimura, mais je vais juste boire mon café et ensuite je vais rentrer chez-moi.

Il hoche lentement la tête.

-N'hésite pas à revenir, Sekai. L'Antique reste ta maison.

Il lui sourit une dernière fois avant de se lever et de repartir derrière le comptoir. Sekai boit lentement son café en observant la table d'un air vide. Lorsqu'elle le termine, elle dépose l'argent sur la table et part.

Les mots de monsieur Yoshimura lui reste dans la tête. L'Antique reste ta maison. Ses collègues vont toujours l'accepter et Sekai va toujours les accepter. Même si elles sont des ghoules.