I. Lorsqu'il ne reste qu'un souvenir et un post-it jaune
Cette histoire participe au concours de Aletheia2112 , j'espère que vous, mes chers lecteurs, aimerez cette histoire autant qu'elle ! ( Espérons que vous ne la détestiez pas, sinon je suis un peu beaucoup fichue :') ) Bref, sur ce je vous laisse ! ( Si ça intéresse quelqu'un, le thème de ce premier tour, donc de cette histoire, est ' un amour heureux ' - je vois déjà ceux qui ne supportent pas les Sad End sauter de joie XD )
Mais comment suis-je arrivé ici ? Devant moi se dresse la porte sombre de mon appartement, mais je n'ai aucun souvenir d'y être revenu. Et puis, pourquoi serais-je resté dormir sur le pallier, au lieu d'entrer et de me coucher directement dans mon lit ? C'est à n'y rien comprendre. Je me souviens parfaitement être allé dans ce petit bar de l'autre côté de la rue - où il m'arrive de me rendre lorsque j'ai le moral dans les chaussettes - pour boire quelques bières et faire de nouvelles rencontres, mais ensuite plus rien. C'est le vide complet. Enfin, non, je me rappelle vaguement avoir discuté avec un homme, et puis avoir passé le reste de la soirée avec lui... Mais le seul détail qu'il me reste de lui sont ses yeux bleus. Ses grands, magnifiques et profonds yeux bleus. A moins que ce ne soit une invention de mon esprit embrumé.
Laissant mes questionnements de côté, je m'appuie contre le mur et tente maladroitement de me relever. J'y parviens au bout de trois essais, et me tiens difficilement sur mes jambes chancelantes. C'est à ce moment-là que je remarque le post-it jaune fluo collé juste sous mon nez, et couvert d'une écriture élégante qui n'est absolument pas la mienne.
Cette soirée en ta compagnie était vraiment agréable. Si l'envie te prend de me revoir ou simplement de discuter, voici mon numéro : 06 ** ** ** **
( PS : Désolé de t'avoir laissé là, mais j'ai eu beau te fouiller, je n'ai pas pu trouver la clé de ton appartement ! )
Donc j'imagine que ce post-it vient de mon fameux inconnu aux yeux bleus. Et ça explique aussi pourquoi je me suis retrouvé à dormir sur le pas de la porte comme un vulgaire paillasson. J'arrache le post-it d'un coup bref, attrape les clefs de l'appartement ( cachées derrière la plante verte du couloir ) et pénètre à l'intérieur, le tout en essayant d'ignorer le numéro de téléphone de cet inconnu qui semble s'être incrusté derrière mes paupières.
Après m'être débarrassé de mon manteau et de mes chaussures, je jette un coup d'œil à mon téléphone. Nous sommes dimanche. Ouf ! Je n'aurais pas eu la force de justifier un autre de mes retards à l'Université. Je vérifie ensuite mes notifications et constate qu'il n'y a rien d'extraordinaire. Quelques messages et demandes d'amis sur les réseaux. Poussant un soupir ennuyé, je décide de m'occuper de tout ça plus tard et file prendre une douche bien chaude pour essayer de fuir ces envoûtants yeux bleus qui ne veulent plus quitter mes pensées.
Je ressors de la salle de bain dix minutes plus tard, une serviette autour du cou et de petites gouttelettes dégringolant de mes cheveux châtains. Je m'assois ensuite sur le canapé, mon téléphone à la main et le post-it dans l'autre, hésitant terriblement. Dois-je lui envoyer un message ? Ou oublier toute cette histoire et continuer de vivre ma vie comme si de rien n'était ? Je n'en ai aucune idée, mais je ne pense pas être capable d'ignorer ces yeux si incroyablement bleus qui semblent sautiller frénétiquement sous mon crâne.
Au bout de cinq longues minutes, je finis par céder et entre le numéro dans mon téléphone. Après avoir supprimé trois fois et modifié une cinquantaine de fois mon message, je me décide pour un simple " bonjour ". Puis je jette mon portable le plus loin possible sur le canapé comme s'il était sur le point d'exploser.
Je passe ensuite dix minutes à tourner en rond tout en me rongeant les ongles. Tranquillement allongée sur le sol, ma chienne observe mon manège avec l'air de quelqu'un qui essaye de déterminer si, oui ou non, j'ai bel et bien perdu l'esprit. Un petit rire franchit la barrière de mes lèvres et je m'accroupis devant elle pour caresser gentiment ses longues oreilles.
« Ne t'inquiète pas Sunny, ton maître n'est pas devenu fou. Il est juste un peu stressé et... Perdu. Bon, allez viens, je vais remplir ta gamelle. »
Joignant le geste à la parole, je me rends dans la cuisine suivi de mon compagnon à quatre pattes, pour lui servir ses croquettes habituelles.
Lorsque je retourne au salon, mon téléphone émet un " ding " signifiant la réception d'un nouveau message. Je fonds aussitôt sur le petit objet à la manière d'un faucon pèlerin et le déverrouille d'une main tremblante d'un mélange d'excitation et d'appréhension.
06 ** ** ** **
Bonjour ?
06 ** ** ** **
C'est le garçon d'hier soir ? Ethan ?
Ouah, il est fort en déductions ! Bon, autant être honnête.
Moi
Ouep, c'est ça ^w^
06 ** ** ** **
Encore désolé de t'avoir laissé devant ta porte, mais tu gesticulais dans tous les sens ( et honnêtement, tu pèses ton poids )
Moi
Ahah, t'inquiète pas pour ça... Euhm par contre, tu pourrais me raconter ce qu'il s'est passé hier soir, au juste ? ^^'
06 ** ** ** **
Comment ça ?
Moi
Il se peut que j'ai légèrement tout oublié ^^'
06 ** ** ** **
Est-ce une blague ?
Moi
Non, malheureusement. Après notre rencontre au comptoir c'est le noir complet ;-;
06 ** ** ** **
Je vois... Je vais devoir tout te raconter, dans ce cas.
06 ** ** ** **
Je peux le faire demain ? Pour l'instant, j'ai besoin d'aller prendre l'air.
Moi
D'accord, mais t'es sûr que ça va ?
06 ** ** ** **
Il faut juste que je réfléchisse à tout ça... Au revoir.
Moi
Ah ok... A plus !
Je m'avachis sur le canapé, la tête dans les bras, soudain terriblement abattu. Ai-je dis quelque chose de mal ? Ou bien y a-t-il un moment important de cette soirée que je ne devais pas oublier ? Difficile de le savoir.
Sunny revient de la cuisine, un peu de bave dégoulinant de ses babines, et me jette une sorte de regard désapprobateur qui signifie sûrement un truc du genre :
« Tu ne devrais pas être aussi malheureux pour si peu ! »
Je lui offre un faible sourire et lâche :
« J'ai l'impression de le connaître depuis toujours, alors que je suis incapable de me rappeler ne serait-ce que son prénom... Et je ne veux pas le perdre. Pour une raison inconnue, je ne veux pas faire le moindre faux pas qui serait susceptible de l'éloigner de moi... »
En réponse, ma chienne penche la tête sur le côté, et je peux sans peine l'imaginer s'interroger sur la complexité des relations humaines.
Je soupire et m'étire de tout mon long à la manière d'un chat de race, puis je vais ouvrir les portes vitrées de mon balcon pour faire entrer un peu d'air frais dans la pièce.
Dehors les nuages tapissent le ciel, ne laissant passer que très rarement les rayons de soleil printanier, illuminant de temps en temps la ville bourdonnante qui s'étale devant moi. Cette vision me rappelle tristement le temps où je vivais dans une petite maison de campagne, entourée de pâturages et de champs de coquelicots. Cette époque me manque tant.. Mes parents, ma petite sœur et moi, heureux sous le soleil, courant dans les champs, attrapant de superbes papillons multicolores en riant comme des petits fous... Et maintenant, tout ce qu'il me reste, c'est ma chienne, cet appartement minuscule et cette ville bien trop grise et polluée par la fumée des usines bien trop imposantes.
Sunny vient frotter sa petite tête contre ma jambe, comme si elle devinait la morosité de mes pensées.
Le moral dans les chaussettes, je finis par me diriger vers ma chambre pour faire une petite sieste d'une heure. Oui, une heure seulement, car je n'ai pas terminé ce fichu exposé prévu pour demain...
C'est encore plus déprimé que je m'effondre sur le matelas, tout habillé.
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