Chapitre 8 - Prendre ses marques.
Dimanche 12 Août
Châlet du Lac
8h30
Loris
Après une bonne nuit reposante, je quitte la chambre que je partage avec Éléa, et descend à la cuisine pour petit-déjeuner. Justin est déjà installé à table.
— Bonjour, bien dormi ? Me lance-t-il
— Ça va et toi ? C'est pas trop bizarre de te retrouver avec Samuel.
— Un peu forcément, ça fait longtemps que je l'ai pas vu et notre amitié à pris fin dans des circonstances particulières, mais cette gêne va vite disparaître. C'est comme de te revoir toi, t'es mon premier amour, c'est évident que c'est perturbant, dans un premier temps.
— J'avais peur que tu restes avec un sale sentiment par rapport à notre histoire.
— Non, pas du tout. Je ne garde que de beaux souvenirs de nous. D'ailleurs je me suis rappelé que tu adorais mettre beurre salé et confiture sur tes tartines alors je nous en ai fait pour le petit déj.
— Merci. C'est gentil.
— Et le café, c'est toujours avec une lichette de lait?
— Exactement. T'as une bonne mémoire.
— On a passé deux ans ensemble. On été quasiment tout les weekend l'un chez l'autre, donc y'a certaines choses qui sont gravés.
Il pose une tasse devant moi, avec deux tartines dans une assiette.
— J'en ai fait pour Éléa, elle n'est pas encore réveillée?
— Si mais nous irons faire les courses que tout les deux, elle se sentait un peu vaseuse, je lui ai conseillé de rester au lit.
— Mince, j'espere qu'elle ne va pas être malade pour les vacances.
— Oui moi aussi. Ce serait dommage pour elle. Sam dort encore ?
— Ouais, j'ai fait le moins de bruit possible pour ne pas le réveiller. Comme il a dit hier qu'il était mal lunée quand il dormait pas assez, vaut mieux le laisser tranquille.
— Je pense qu'avec sa vie de DJ, il doit être complètement déréglé, vivre la nuit, pioncer le jour. Retrouver un rythme différent pour les vacances, ça va pas être simple.
— C'est sûr.
— Bon et toi raconte-moi, tu m'as dit travailler dans un refuge animalier mais tu vis où maintenant ?
— Après mon brevet pro éducateur canin dans l'Oise comme tu le sais, j'ai passé un certificat d'aptitude pour pouvoir travailler en refuge. J'en ai trouvé un à Brest, qui m'a pris donc, ça fait déjà six ans que je suis retourné dans notre ville natale. J'ai pensé à reprendre contact avec toi à plusieurs reprises mais...j'ai mis tellement de temps à me remettre de notre séparation, que je voulais pas raviver la plaie.
— Bien sûr, je comprends. Je suis content que tu ailles mieux maintenant.
— Ouais, c'est long mais on se remet des chagrins d'amour. La preuve après plusieurs relations cahotique, il semblerait que j'ai enfin trouvé un homme avec qui avoir une relation sur la durée.
— Un an tu disais hier?
— C'est ça.
— Toi, tu avais l'air de dire que c'était pas la joie de ton côté ?
— Depuis toi, je n'ai pas fait de rencontre sérieuse, enfin ça ne durait pas longtemps.
— C'était comme ça moi aussi avant que je rencontre mon mec.
— Il est serein en tout cas, moi si j'étais lui, je ne t'aurais pas laissé partir deux semaines en vacances en présence d'un ex.
— J'ai omis de parler de toi pour lui épargner bien des inquiétudes inutiles. Puis de toute façon, toi et moi, c'est du passé, c'est clair entre nous, il ne se passera plus rien ?
— Ouais c'est sûr... ça ne servait à rien de l'inquiéter.
— Et si je lui avais dit, il aurait sûrement été réticent à me laisser partir. Or, je n'avais pas envie de rater ce rendez-vous entre potes une seconde fois. J'ai perdu beaucoup en étant absent les premières vacances, et j'aimerais changer ça... Enfin, je veux dire renouer avec ma bande. Bon, je vais aller me préparer que j'ai fini de déjeuner, on se retrouve dans une demie-heure pour les courses, ça te va?
— Ouais parfait.
Il pose sa vaisselle utilisée dans l'évier, et s'éloigne de la salle à manger. Je le regarde partir tout en songeant au fait qu'il n'a vraiment pas changé. Ni dans sa façon d'être, ni physiquement.
Il est toujours aussi adorablement gentil. Je crois que je m'en voudrais toujours de l'avoir fait souffrir, il est si bon. Aussi beau à l'interieur qu'à l'extérieur, c'est comme ça que je le décrirais. Ça lui va comme un gant. À l'âge où je me battais contre l'acné et des poils de barbe, qui poussait de manière aléatoire, lui avait une peau lisse, parfaite. Aujourd'hui, elle l'est toujours, sans aucun défaut. De jolis yeux vert d'opale illumine son visage, complété par un nez fin et un sourire éclatant de blancheur. Une vraie gueule d'ange.
Quand nous étions ensemble, il m'arrivait de l'appeller "mon ange" mais il trouvait ça trop niais, pourtant, ça lui correspondait si bien.
Il détestait aussi ses cheveux châtains parce que dès qu'ils étaient trop long, ils se mettait à onduler. Je vois que ça lui a passé parce-que désormais, une tignasse épaisse recouvre son crâne.
Il disparaît de ma vue, grimpant à l'étage et je reprends mon petit-déjeuner. Je ne voudrais pas le faire attendre.
*****
Trente minutes, plus tard, nous sortons de la maison. Il me lance aussitôt :
— On prends ma voiture mais tu conduis, je ne connais pas la route.
— Si tu veux. Au pire si on se perd, on aura tout le temps de se raconter nos vies.
— C'est vrai.
Nous montons dans le véhicule et prenons la route sans plus attendre.
— Alors sinon raconte, ça avance avec Sam?
— Tu veux vraiment discuter de ça ?
— C'est étrange c'est sur mais tout comme toi, je ne veux pas de malaise entre nous. Je voudrais qu'on arrive à devenir ami.
— Ça me plairait aussi. Mais si c'est le cas, il faudra que tu parles de moi à ton copain.
— Evidemment. Alors où vous en êtes tous les deux ?
— Nulle part, on vient à peine de se revoir.
— Ouais mais Samuel, c'est un fonceur. Il t'as à peine revu qu'il était sur les starting-blocks. Il envisageait déjà la possibilité de se mettre avec toi.
— C'est vrai qu'il n'a pas perdu de temps, j'ai moi-même été surpris.
— Apres je comprends, il s'est forcé à s'éloigner de toi alors qu'il était amoureux. Maintenant il te retrouve, t'es libre, il n'a aucune raison de mettre ses sentiments de côté. A sa place, j'aurais fait pareil. J'aurais eu une seconde chance avec toi, je l'aurai pas laisser filer.
— Je sais pas ce qui va advenir entre nous, on va voir ce qui se passe. Comme je lui ai dit, si ça doit arriver, ça arrivera.
— Tu ressens des choses pour lui?
— Je distingue pas vraiment ce que je ressens, c'est emmêlé dans ma tête. Vous revoir tous les deux, faire face à notre passé, ça m'a embrouillé les idées. J'étais plus dans un sentiment de malaise que tout autre.
— On l'est tous les trois, mais ça va se tasser.
— Ouais. Sûrement. C'est comme tout, on verra bien.
— On met un peu de musique ?
— Je veux bien.
Il allume l'autoradio et je lui demande :
— En parlant de musique, tu joues toujours du piano?
— Lors de rares occasions. J'ai arrêté quand je suis parti pour mes études et après j'ai laissé de côté.
— Tu pourrais nous jouer un morceau, il y a un superbe piano au châlet.
— Je suis beaucoup trop rouillé pour ça.
— Je suis sur que non, c'est comme le vélo, ça s'oublie pas. Ça reviendra vite.
— Si seulement tout pouvait revenir si facilement... mais je crois que j'ai vraiment perdu la main...Depuis bien trop longtemps.
******
Plus bas, une idée de Justin. Vous connaissez la chanson, ne regardez pas si vous voulez garder votre propre impression!
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