Chapitre 10 - Petit moment à l'écart.
Loris
Dimanche 12 Août
11h20
Châlet du lac
Je suis en train de faire trempette en compagnie d'Éléa, Max, Sam et Justin, quand j'aperçois mon jumeau qui se ramène. Tout de suite à ses sourcils froncés et à ses lèvres pincés, je remarque que quelque chose l'a contrarié.
Je laisse mes amis à l'eau et regagne la berge. Je parviens en quelques pas à hauteur de mon frère et il me lance ma serviette.
- Merci. Dis-je en commençant à m'essuyer. T'as la tête du Simon agacé, qu'est-ce qui se passe?
- C'est Aurore, on s'est disputé. Répond-il alors qu'on s'assoit tout deux au sol.
- Merde, c'est grave ?
- Même pas, des conneries. Elle m'a fait tout un pataquès avec Éléa. Elle était pas en forme comme tu le sais et par gentillesse, j'ai proposé de lui préparer son thé. Ensuite, elle a vaguement parlé de ses déboires sentimentaux et comme elle avait l'air triste, je lui ai fait des compliments. Une fois seul tout les deux, Aurore m'a fait une crise de jalousie, mais n'importe quoi. Je suis quelqu'un d'attentionné, avec mes amis, que ce soit des mecs ou des nanas, c'est tout. Y'a pas d'ambiguïté, aucune. Ça me soule...
- Du coup elle est où ?
- Dans notre chambre...je lui ai dit qu'elle faisait ce qu'elle voulait mais que moi je vous rejoignait.
- Qu'est-ce que tu as dit exactement à Éléa ?
- Qu'elle était belle douce et gentille. Mais en toute amitié. Elle avait besoin de reprendre confiance en elle. J'ai pas pensé à mal.
- Ta copine te découvre attentionné et débordant de compliments pour une fille que tu connais depuis des années et avec qui tu partages un lien affectif. De son côté, ça ne fait que six mois que vous êtes ensemble, votre attachement est naissant, ça se comprend qu'une telle proximité l'inquiéte. Nous le groupe, on sait que c'est platonique parce qu'on vous connait bien. Aurore, elle, elle apprend encore à te découvrir. Elle ne te savait pas si dévoué envers tes amis, elle connaissait pas cette facette de ta personnalité. Il faut juste du temps pour qu'elle constate qu'il n'y a rien de déplacé entre vous.
- Tu as peut-être raison mais ça m'a gonflé. Je pense que c'est la manière dont-elle l'a dit. " Ça irait mieux si tu passais pas ton temps à prendre soin de " Mademoiselle Éléa". Et puis je me suis rappelé de la petite pique qu'elle a prononcé et qui l'a désignait clairement" si une garce veut me piquer mon mec, elle peut toujours courir".
- C'est assez agressif oui.
- Elle ne l'a connait même pas et elle l'a prend déjà en grippe. C'est ma copine mais je peux pas tolérer qu'elle parle d'une de mes amies comme ça. Avec ce ton si méprisant...
- Elle y a été un peu fort et Éléa mérite pas ça, je suis d'accord. Elle est gentille et certainement pas du genre à briser un couple, mais je peux concevoir qu'Aurore se soit montré jalouse. Par rapport à ton comportement serviable et aux compliments.
- C'est ma nature en même temps d'être gentil...
- Je sais bien mais si elle avait fait la même chose avec un de ses potes, tu aurais sûrement pas apprécié non plus...tu crois pas ?
- Oui si je vois les choses sous cet angle, j'aurais été contrarié, c'est moi qui est eu tord de m'emporter au final...
- Je ne dis pas ça, elle est montée sur ses grands chevaux quand même, mais ça peut se concevoir qu'elle se soit sentie jalouse.
- Je vais essayer d'être moins prévenant avec Éléa, de rassurer Aurore mais je voudrais qu'elle s'entendent toutes les deux. Je supporterais pas de rejeter une amie que j'apprécie, même si je suis très amoureux. C'est pas que mes amis compte plus qu'elle mais...qu'on m'interdise de voir une personne, ce sera non.
- Vous n'en n'êtes pas là. Et évidemment que tu ne dois pas accepter qu'on t'interdise de voir quelqu'un. Elle doit te faire confiance sinon ça ruinera votre couple. Mais laisse lui le temps de te la donner, rassure-la et ça ira.
- C'est ce que je vais faire oui. Sinon toi, tu t'es finalement retrouvé seul à seul avec Justin pour les courses, ça n'a pas été trop embarrassant ?
- Si un peu quand même, surtout qu'il m'a demandé comment ça avancait avec Samuel. Ça m'a déstabilisé, mais lui ça le dérange pas. Il veut qu'on puisse parvenir à être ami.
- C'est vraiment un mec super. Et ton égo va pouvoir être rassuré. Hier soir, j'ai un peu parlé avec lui, et ça l'a troublé de te revoir. T'es son premier amour alors tu resteras toujours important pour lui, mais il va bien, il est heureux en couple alors il te souhaite de même.
- Oui, il m'a dit quelque chose dans le genre aussi ce matin. Ça m'a fait plaisir.
- En tout cas, si y'en a un qui t'as pas oublié, c'est bien Sam.
- Il t'a parlé ?
- C'est plutôt moi. Comme il a été très avenant, j'ai voulu discuter avec lui pour m'assurer qu'il envisageait comme toi quelque chose de sérieux.
- T'as fait ça ?
- Oui, mais pas en frère relou, rassure-toi. Je sais que t'aimes pas qu'on se mêle de ta vie privée mais j'ai pas pu m'en empêcher. Je sais que t'en a marre des histoires qui mènent à rien alors je me suis un peu immiscé. Je veux te voir heureux, je voulais m'assurer qu'il soit prêt à te donner ce que t'attendait.
- Comment je pourrais me fâcher, c'est touchant. Et il t'a dit quoi ?
- Qu'il avait envie de la même chose, une relation solide et durable mais que pour l'instant vous vous laissiez porter. Tu devrais essayer de passer du temps avec lui, ça lui ferait plaisir je pense.
- C'est prévu oui. Mais j'arrive pas à enlever le malaise de m'afficher avec lui, alors que Ju n'est pas loin. Même s'il dit que ça lui pose pas de problème, moi, ça me met mal à l'aise.
- Donne-lui rendez-vous à l'écart des autres.
- Ouais mais il faut que je trouve le moment pour lui parler aussi.
- Bien je crois que ça va être maintenant. Il sort de l'eau. Je te laisse, moi je vais voir Aurore.
- Mais j'ai même pas réfléchi à comment j'allais
le lui dire.
- Tu vas trouver, je te fais confiance.
Il s'éloigne rapidement vers le chalet, tandis que Samuel arrive à ma hauteur.
- Quoi de mieux pour se réveiller qu'une baignade fraîche, je suis revigoré pour la journée.
- Ah c'est sur que c'est efficace, un bon coup de fouet pour se préparer à l'accrobranche cet après-midi.
- Ouais ça va être sympa, j'avais adoré ça l'été des premières vacances.
- Je me souviens, tu t'étais lancé le premier sur le parcours.
- C'est le genre d'activité que j'adore mais que je prends pas le temps de faire, parce que, y aller seul c'est pas emballant. Les amis que j'ai ont tous une vie de couple, voir de famille donc...
- Je comprends, et tu es toujours sur Paris ?
- Non, comme je l'ai dit à ton frère avant que vous ne rentriez des courses, j'y ai été un temps mais je suis revenu sur Brest. Et dire que Justin, toi et moi, on vit au même endroit et on est jamais tombé les uns sur les autres.
- La ville est grande en même temps.
- Oui c'est vrai.
- Sinon, l'ambiance est pas trop froide entre vous ?
- Il est fidèle à lui-même, adorable. Ce qu'il a retenu de tout ça, c'est le respect qu'on a eu pour lui. Aucune colère, aucune amertume, c'est vraiment quelqu'un de bien.
- Il a pris du recul sur tout ça.
- Oui, contrairement à nous qui nous sentons encore embarrassé.
- C'est qu'on avait les mauvais rôles mais on va finir par passer au dessus de toute cette histoire. On pourrait commencer par s'autoriser à passer du temps ensemble. Et si on s'eclipsait un petit moment tous les deux?
- Avec plaisir.
- Par contre je préférerais qu'on fasse ça discrètement, je sais que Justin s'en fou qu'on se rapproche mais moi m'afficher devant lui, ça me gène...
- Je comprends, je ressens la même chose, t'inquiètes.
- Tu retournes un peu à l'eau avec eux et tu me retrouves dans dix minutes, salle de sport ? Personne n'aime en faire en vacances, on y sera tranquille. Il se doutera qu'on est ensemble mais il ne nous verra pas.
- Ça marche. À tout de suite.
Je me lève, ramasse ma serviette, enfile mes tongs et prends le petit sentier qui remonte au châlet. Je grimpe rapidement à l'étage et regagne ma chambre pour m'habiller. Quand j'en ressors, je tombe sur Aurore et Simon qui ressortent de la leur.
- T'es pas resté te baigner ?
- Non, j'ai proposé à Samuel qu'on se retrouve un petit peu à l'écart pour discuter.
- Mais c'est super ça, commente la copine de mon frère.
- Oui je crois qu'on a des choses à se dire. La façon dont on a rompu nos liens fut brutale et nous n'avons jamais vraiment parlé de ce que nous avons ressenti cet-été-là.
- Tu as envie de retrouver ce que tu éprouvais ? M'interroge Simon.
- Disons que j'ai envie de voir si ça peut revenir et si c'est le cas, vivre ce que j'ai à vivre. Bon, j'y vais. S'il vous plait, faites en sorte que personne ne vienne nous déranger, on est se retrouve dans la salle de sport.
- Pas de souci frangin, on s'en charge. Bonne retrouvailles.
- Merci.
Je les laisse passer devant et emprunte les escaliers à leur suite. Alors qu'ils regagnent l'extérieur, je traverse le salon, salle à manger, pour quitter le châlet par la porte de derrière.
À deux mètres de la bâtisse, un grand cabanon rectangulaire, en bois, renferme la salle aménagée. Vélo d'appartement, appareils de musculation, tapis de course, il y en a pour tout les goût. Dans un coin de la pièce, je repère deux gros ballons de gym, ce sera parfait en guise de siège. Je les attrape, quand j'entends la porte s'ouvrir dans mon dos. Je me retourne et lance au nouveau venu:
- J'ai pensé que ce serait de bon siège plutôt que de s'assoir par terre.
- Bonne idée.
Je m'installe sur la boule orange et lui laisse la bleu. Il se place juste en face de moi avant de dire :
- Plutôt confortable.
- Ouais, ça fait l'affaire.
- Ça faisait très longtemps qu'on ne s'était pas retrouvé comme ça, seul à seul.
- Oui, c'est un petit peu intimidant.
- Pour moi aussi et j'aime pas trop ça. Avant c'était tellement fluide entre nous...
- Huit ans ont passé, on est un peu rouillé mais ça va revenir.
- Oui, sans doute. Mais depuis qu'on s'est retrouvé, j'enchaîne les maladresses, alors que par le passé c'était si simple. Soit j'en fais trop, soit je perds mes moyens, c'est la cata.
- Mais non. Puis c'est normal, tout ça est perturbant. On doit reprendre nos marques.
- Je peux te poser une question ?
- Bien sûr.
- Quand on a dû couper les ponts, comment tu l'as vécu ?
- Mal. Je me sentais coupable vis à vis de Justin, et très triste à l'idée de ne plus te voir.
- Je t'ai manqué ?
- Tellement, je pensais tout le temps à toi, c'est pour ça que Ju et moi, ça n'a pas tenu. Alors je lui ai tout raconté.
- Et après, tu as fini par m'oublier ?
- Non Sam, jamais. Peu à peu j'ai eu moins mal, c'est vrai mais t'oublier... impossible. J'ai pensé à te recontacter quelques temps après ma séparation mais j'avais peur de découvrir que tu avais un mec...
- Même si c'était le cas, je l'aurais largué pour toi. Si tu m'avais fais signe, je te serais tomber dans les bras. J'étais amoureux, très amoureux même si je savais que c'était mal...
- C'était pas de notre faute, c'était comme ça.
- Et toi tu m'aimais ?
- Oui, ça avait beau être le bordel dans ma tête, y'a une chose dont j'étais sûr, c'est que j'étais fou de toi. J'étais pas libre mais maintenant c'est différent...
- J'ai envie de retrouver ce lien qu'on a eu cet été-là. J'ai l'impression que de mon côté, c'est toujours un peu là.
-Je dois t'avouer que pour moi aussi.
- C'est vrai ?
- J'appréhendais et en même temps j'étais impatient à l'idée de te revoir. Puis t'es apparu derrière la porte et j'ai redécouvert ce sourire et ses yeux rieurs qui m'ont charmé. Et je dois dire me charme toujours...
- On dirait que la vie avait vraiment envie qu'on ait une seconde chance.
- À nous de ne pas la manquer.
- Tu peux compter sur moi. Dis, je pensais, ça te dirait que demain on se lève plus tôt que les autres et qu'on aille courir autour du lac ?
- Je croyais que t'étais ronchon si tu faisais pas la grasse mat ?
- Oui, mais pas quand c'est pour être avec toi...
- C'est un rancard ? Où juste une sortie histoire de pouvoir discuter tranquillement ?
— C'est ce que tu veux, y'a pas de pression.
— Non, non, non, tu vas pas t'en tirer comme ça, sans te mouiller. Alors ?
— Oui on peut dire que c'est un rencard, du coup c'est ok?
— Hum, je préfère flemmarder au lit, mais nous n'en sommes pas encore là, alors commençons par un jogging matinal.
— J'aurais jamais cru que ça puisse arriver un jour, un vrai rendez-vous, entre toi et moi.
— Et si, ce sera demain. On se retrouve pour quel heure ?
— Sept heure et demie, ça te va?
— Parfait.
— Cool. On retourne avec les autres maintenant ? On est aussi venu passer des vacances entre potes, il faut aussi en profiter.
— Tu as raison. Allons-y. Je sortirai quelques minutes après toi.
Je quitte de ce pas la salle de sport et rejoint le groupe.
*********
Salut à tous, je sais que je tarde à poster, j'avais des trucs qui me prenait la tête, d'autres qui me causent beaucoup d'anxiété. Je me sens parfois tellement préoccupé que je n'arrive plus à me concentrer sur mes écrits, à faire quelque chose qui me plaît, du coup, mes post viennent très lentement. J'espère que ça ira mieux dans les semaines à venir, que je reprendrais un rythme qui me plaît, en attendant pardonnez-moi, mais j'ai pas l'esprit suffisamment serein pour écrire à un rythme soutenu. Je ne lâche par pour autant l'écriture, promis 😊
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