Ophelie

Jonas lui lance un regard meurtrier et lui désigne discrètement le couple encore installée. Un haussement d'épaule plus tard (que l'on pourrait traduire par oups), nous somme toutes les deux assises devant nos plats. La plus part des serveurs mangent avant, mais mon estomac est capable de tenir jusqu'a quatorze heure, et il y'a toujours des reste du plat du jours. En plus, Mme Jeannot est la mère du chef cuistot, et depuis que je lui rend service, ce dernier m'a à la bonne, et me cuisine toujours petit quelque chose même si les horaires de service sont passé. Lilou se retrouve donc avec la salade qu'elle a demandé, et moi avec mon entrecôte, les reste de riz et une nouvelle sauce que le chef veut que je goûte.

« Je te préviens Lilou, c'est pas parce que tu as pris une salade que tu pourra taper dans ma viande.

Je n'aurais jamais oser. Bien sûr. »

A chaque fois que je mange avec elle, c'est la même chose, elle prend une salade puis finit par grignoter dans mon assiette. Je sais qu'elle se retient de trop manger, Lilou à toujours fait très attention à sa ligne, et d'ailleurs c'est ce qui lui vaut son ventre plat, ses longues jambes et son corps fin mais musclé. Elle fait se retourner les hommes, avec ses grands yeux bleu très clair, qui me font penser à la mer caribéenne. Quand on s'est rencontré, alors que l'on était encore enfant, c'était une vraie poupée, et j'était terriblement jalouse de ses cheveux blond vénitien parfaitement ondulé, alors que les mien, brun comme l'écorce, était constamment relevé en chignon grossier, pour que l'on ne se rende pas compte qu'ils étaient un peu gras et définitivement sale. Même sa garde robe m'arrachait des soupirs. Elle n'avais que sept ans, et tout les matins elle venait à l'école avec une robe de princesse différentes. Pas que je sois très robe mais rien que le fait qu'elle ait l'option alors que moi, je mettais les même vêtements trois jours d'affilés, ça me faisait blêmir.

Avec le temps, j'ai appris à la connaître un peu mieux, et j'ai commencé a voir derrière le masque. Sa mère la prenais pour une poupée, et elle aurais préférer venir à l'école en pantalon, parce que c'est plus facile pour jouer au foot. Et puis un matin, un garçon m'a poussé dans l'escalier et s'est moqué de moi parce que mon jean était troué. Alors que je pleurais, elle s'est approché de moi, m'a demandé ce qu'il n'allait pas. Quand je lui ai raconté, elle a sortie ses ciseau de son cartable et a découpé sa robe, de sorte à faire de gros trous dedans. Puis elle m'a pris la main, m'a relevé et à tiré a langue au garçon qui m'avais poussé. Depuis ce jour où on est devenue meilleur amie, je ne nous ai plus jamais comparée. On est très différentes mais c'est ce qui fait que l'on s'entend si bien. Je lui apprend à rester en retrait quand c'est nécéssaire, et elle m'apprend à mettre mes limites quand il le faut. Quelques années plus tard, elle m'a dit que sa mère ne l'avais jamais autant grondé que le jour où elle est rentré avec sa robe déchirée, mais qu'elle n'avais jamais regrettée pour autant.

« Je vais être franche avec toi

Ah oui, surprenant, c'est rare venant de toi la franchise.

Je vais ignorer tes commentaires sarcastique, si tu le veux bien. Donc. Je t'ai trouvé un casting. 

Lilou...

Attend, laisse moi aller au bout, ensuite tu dira ce que tu veux. Je sais que tu ne veux plus de ce monde de bling bling, et que tu crois ne pas avoir le talent requis. Mais je suis ta meilleur amie, et je sais ce qui est bon pour toi. Et je sais aussi que tu es la meilleur actrice du 21ème siècle

Très objectif, ton point de vue

Je t'ai demandée de ne pas m'interrompre. Le casting est au Etat Unis, ils ont besoin de quelqu'un en urgence, pour le rôle principale. C'est une romance. Je leur ai envoyé ton profil et j'ai négocié avec le directeur du casting pour qu'il t'auditionne. ca n'a pas été facile mais il a accepté. Tu pars demain.

T'as finit ? Oui, dans les grosses lignes

Non. 

Non quoi ? 

Non ne vais pas aller aux Etat Unis sur un coup de tête pour passer un casting au près de quelqu'un qui a accepté à contre coeur et qui risque d'être déçu en m'auditionnant, puis rentrer en France, m'allonger dans mon lit et manger de la glace en écoutant le bruit que l'espoir fait quand il s'écrase contre une falaise. 

Et pourquoi pas ? Tu n'as rien a perdre. Laisse toi une chance Ophélie. 

Rien a perdre ? Je crois que tu n'as pas écouté la partie à propos de la falaise. 

Et alors ? Tu va être déçu une petite semaine et puis quoi ? Tu va retourner à ta vie de professeur de théâtre pour enfant/babysitter dans ton bled pourri, qui mange du riz en fin de mois parce qu'elle ne peut pas se permettre autre chose. 

Dis comme ça, ma vie à l'air super déprimante. 

Elle EST super déprimante. 

C'est faux, Lil. Le métier que je fais me plaît, je vis très bien comme ça. 

Arrête, tu ne me la fera pas à moi. Tu ne peut pas renoncer à tes rêves comme ça, juste parce que ta vie pourrait être pire. Depuis quand Ophélie Langster se satisfait de ce qu'elle à ? Où est passé ma meilleure amie qui voulais faire le tour du monde ? Tu vas passer ce casting, que tu le veuilles ou non, parce qu'en tant que ta meilleur amie, c'est mon rôle de te faire ouvrir les yeux quand c'est nécéssaire. 

La billet pour les Etat Unis coûte beaucoup trop cher, je n'ai pas les moyens. 

Je l'ai déjà acheté. 

Quoi ? 

Joyeux Noël ! 

On est en mars. 

Et alors ? Je suis une femme libre, qui fait ce qu'elle veut, et si je veux fêter Noël en mars, tu n'as rien à redire. 

Mais je n'ai pas de cadeau !

Depuis quand tu fêtes Noël en mars toi ? 

Si tu peux le faire, alors moi aussi. 

Retrouver ma meilleure amie, c'est déjà pas mal comme cadeau. 

Je ne vais jamais être prise. 

Ca veut dire que tu vas le faire ? 

Et c'est toi qui va devoir me ramasser à la petit cuillère

ELLE VA LE FAIRE »

Jonas nous lance un regard meurtrier, tout en apportant l'addition au couple dont les appétit sont à présent repu.

« oui, je vais le faire »