Chapitre 1

Je n'aime pas beaucoup

Ce que je vois dans la glace.

Ma mère m'a dit :

Tu es bien plus que ton apparence.

Pourtant, mon courage 

Et ma bonté

Ne se reflètent jamais

Dans le regard des gens.

--------------------------------------------           Ophelia

Il ne faut pas juger un livre par sa couverture. C'est un fait. Pourtant, la couverture est importante, c'est elle qui attire l'oeil du lecteur. On a beau dire que l'on ne juge pas un livre par sa couverture, celui que l'on va feuilleter aura initialement attiré notre oeil grâce à cette dernière. Finalement, on se croit impartial, mais l'on est inconsciemment influencé. 

On peut aussi appliquer ce principe aux gens. Après tout l'habit ne fait pas le moine. Mais si l'on cherche un moine, on va démarrer par aborder ceux qui sont habillé comme tel. Car comment deviner que quelqu'un est moine si il n'y a aucun indice extérieur ? On ne peut pas. 

Conclusion : l'humain s'accroche à ce qu'il voit et connait, donc l'habit peut te faire un petit peu moine et l'on juge légèrement les livres par leurs couvertures. 

Est ce que je viens vraiment de me mettre en retard à cause d'un réflexion sur la nature humaine profonde ? Ca me fais le coup à chaque fois. Je suis en avance, du coup je laisse mon esprit vagabonder, il m'emporte beaucoup trop loin et bam ! Je suis en retard. 

J'enfile ma veste grise pelucheuse. Elle est si longue qu'elle me tombe aux genoux. Je l'aime bien mais, la semaine dernière, une femme dans le train m'a dit que ça ne faisait pas propre. Evidemment je lui ai dit de se mêler de ses affaires, évidemment elle m'a lancer une regard dédaigneux. 

J'ai beau dire que le regard des gens ne me touche pas, c'est faux. Personne ne né totalement insensible aux regards des gens. Je n'ai pas repensé à la dame du train de la journée, mais en enlevant ma veste le soir même, je l'ai regardée de plus près et je me suis dit : "c'est vrai qu'elle fait un peu sale". C'est le problème de cette veste, elle accroche tout ce qu'elle touche et fait des petites boules de coton au moindre accrochage. 

Finalement, est ce que je pense vraiment que ma veste est sale où est ce que la remarque de cette dame m'a influencée ? Si je n'avais pas pris le train, je n'aurai jamais pensée que ma veste étais sale. Ou du moins je ne l'aurai jamais remarquée...

Voilà maintenant je suis vraiment en retard. Les parents vont râler. Je met mon sac en bandoulière sur mon épaule, prend une écharpe au cas où et ferme mon appartement à double tour. Je descend les escaliers, l'ascenseur est en panne depuis quelques jours. Ca à au moins le mérite de me faire faire de l'exercice. Devant les portes battantes de l'immeuble B, sur le parking fraichement repeint de ma résidence, il y a ma moto. Quelques mois plutôt, j'ai dû choisir entre ça et une voiture. J'ai à peine hésité. J'aime ma moto, c'est vrai elle n'est pas toute neuve, ni toute brillante mais son moteur gronde et elle coupe le vent assez vite pour me vider la tête. Ca c'est un exploit parce que ma tête, honnêtement, elle est rarement vide. 

Je range mon sac sous le siège, enfile mon casque et démarre. Je sais, je devrai porter une veste de motard. Mais honnêtement, c'est moche et lourd. Je n'ai jamais eu d'accident de moto, et je pars du principe que ca ne va pas m'arriver pour la première fois sur un trajet aussi court que celui que je m'apprête à faire. Dans le pire des cas, ma veste est en coton, le coton c'est doux et ça amortis, non ? Je sais ce que vous allez dire. Mais laissez moi m'enfoncer dans mes illusions tranquillement. 

La moto file sur les grands axes. Plus j'avance et plus les routes se rétrécissent. Le goudron s'efface lentement. D'abord juste en partie et puis totalement, pour laisser placer à la terre. Autour de moi, les immeubles laissent place aux maisons, puis ses dernières s'espacent, et il n'en reste, à la fin, que des champs. J'aime la ville mais l'air de la campagne me fais toujours du bien. 

Un virage à droite, un virage à gauche. Des arbres, des arbres, des arbres, encore des arbres. Enfin, j'aperçois au loin ce qui ressemble à un village. Plus je me rapproche, plus il semble petit et vieillot. Je ne m'y ferai jamais. Et voilà, une pancarte m'annonce que je suis arrivée. Bienvenue à Perdus-Les-Pains, une ville qui transpire le dynamisme et la métropolisation.

Encore quelques carrefours, puis je me gare et arrête la moto. En face de moi, un bâtiment d'un gris festif (notez l'ironie). La salle des fêtes de Perdus-Les-Pains, plus connus sous le nom de Réfectoire et Salle de Bingo, parce que, vous l'avez deviné, il n'y a pas vraiment de "fêtes" à Perdus-Les-Pains.

Oh, et aussi, accessoirement, mon lieu de travail. 

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