Toi, la neige, et moi
Une leçon que m'a apprise la personne qui habite mon coeur. Je te dédie cet OS pour cette Saint Valentin, je t'aime.
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- Pff, j'en sais rien...A ton avis, je prend le soldat en noir avec le bâton rouge ou le petit bonhomme vert avec les cheveux blanc ? Soupira Jace en relevant ses yeux de chien battu vers son parabatai qui haussa un sourcil perplexe.
- On dirait une mauvaise description d'un Nephilim et de Ragnor, argumenta le noiraud avec suspicion. Je te rappelle quand même que c'est mon beau-père, s'il l'apprenait il te changerait en canard !
- Rah beurk ne me parle pas de ces bestioles de malheur venues d'Edom rien que pour me hanter ! Aller, Alec, lequel je prend ?
- Mais qu'est-ce que j'en sais : c'est Simon, le fan de Star Wars, pas moi !
Jace gémit piteusement en faisant une moue qu'Alec aurait presque jugée d'adorable s'il n'avait pas eu envie d'éclater de rire. Ils se trouvaient dans une boutique Swarovski de Manhattan depuis près d'une heure à décider quel personnage en cristal le blond allait bien pouvoir offrir à son petit ami pour leur première Saint Valentin ensemble, alors que cette dernière se déroulait le soir même. On ne pouvait pas dire que Jace était très doué pour les cadeaux et la seule chose qui lui était passé par la tête, pour se démarquer des habituels bouquets de fleurs et boîtes de chocolat, avait été d'honorer la passion de son petit ami geek sur les bord et de faire une Saint Valentin Star Wars. Simon avait, bien évidemment, une collection faramineuse de la célèbre franchise, aussi le dernier Herondale s'était-il orienté sur un objet plus précieux : une figurine en cristal. Évidemment, l'ancien Terrestre avait plus d'une fois tenté de faire voir les films à son compagnon mais chaque fois Jace s'endormait ou hurlait à la mort : en plus d'avoir peur des canards, il était terrifié par les ewoks ! Il n'avait donc que quelques brèves connaissances sur le sujet qu'il maîtrisait aussi bien que si on lui avait demandé de faire un pull au crochet. Alec, solidaire envers son parabatai, et soudoyé également par lui grâce à l'intervention d'un nouvel arc fabriqué sur mesure, n'était pas d'une grande aide. Non seulement le noiraud détestait le cinéma en général mais en plus Magnus avait définitivement renoncé à faire son éducation cinématographique lorsqu'il avait eu le malheur de remarquer, en plein milieu du Hobbit, que Dumbledore avait une drôle d'allure. L'Indonésien, offusqué, lui avait interdit de regarder la télévision pour autre chose que des compétitions de tir à l'arc sur les chaînes sportives. Tout ce que le noiraud savait de Star Wars se résumait à "je suis ton père", parce que Simon avait fait la blague à Clary lorsqu'ils avaient appris qui était Valentin pour elle. Et s'il ne disait pas de bêtise, c'était le bonhomme en noir qui l'avait dit.
- Prends le vert, décida-t-il finalement. C'est un gentil. Et puis connaissant Simon, il ira la montrer à tout le monde et Magnus pourra mettre un peu son père en boîte.
- Merci Alec, tu es le meilleur je savais que j'avais raison de t'emmener ! S'extasia presque le blond en le serrant.
- Tu me dois un arc tout neuf quand même ! Lui rappela gentiment le plus vieux en souriant malgré tout. Aller, va payer je t'attends.
Jace sourit de toutes ses dents comme un enfant et interpella un vendeur pour demander à prendre la figurine du "petit bonhomme vert là", qui s'avéra être maître Yoda. Le blond paya, prit son paquet cadeau et retrouva son frère de coeur qui l'attendait devant la boutique, les yeux levés vers le ciel d'un blanc cotonneux.
- Il va neiger, annonça-t-il en secouant la tête. J'espère que ça ne sera pas trop tôt, je dois passer chez le fleuriste.
- Tu vas acheter un bouquet à Magnus ? Sourit le blond en se mettant en route pour rejoindre l'Institut. Je ne connais même pas ses fleurs préférées !
- Ce sont les bleuets qu'il préfère. J'ai fait préparer un bouquet de bleuets et de cinquante roses rouges qui symbolisent l'amour de toute une vie. Je dois passer le récupérer dans une heure, expliqua Alec en inspirant profondément. J'ai un peu peur je t'avoue...
- Peur ? Mais pourquoi ? S'étonna le cadet en fronçant les sourcils. Si ce sont ses fleurs préférées !
- Parce que d'habitude c'est Magnus qui prépare les soirées de la Saint Valentin. Cette année j'ai demandé à Ragnor de m'aider et il l'a retenu au Labyrinthe en Spiral toute la journée pour l'empêcher de préparer quoi que ce soit. J'ai tout prévu, du repas à la déco en passant par son cadeau, et évidemment les fleurs. J'ai misé gros, et j'ai peur que ça ne lui plaise pas...
- Evidemment que ça va lui plaire, Alec ! Tu pourrais n'avoir rien préparé et vous commander une pizza je suis sûr qu'il adorerai !
Le noiraud sourit timidement et reprit peu à peu confiance aux paroles de son parabatai. C'est vrai qu'il était terrifié. Après tout, Magnus était sa première, et il espérait la seule, relation de couple et il avait peur de mal faire les choses. L'asiatique avait vécu près de huit siècles et connaissait énormément de choses et avait vécu tout autant d'expériences. Peut-être trouverait-il ridicule ses efforts pour lui faire plaisir à la Saint Valentin ? Qui sait, peut-être qu'une de ses anciennes conquêtes lui avait fait bâtir un monument ou qu'une autre avait fait planter un champ de rose en son honneur ? Et si le repas qu'il avait préparé ne lui plaisait pas ? Ragnor l'avait aidé, mais si le sorcier à la peau verte avait simplement eu pitié et avait tenté de sauver les meubles pour l'empêcher de se ridiculiser ? Pire, et si Magnus et lui avaient passé la journée à se moquer de ses efforts pour le conquérir lors de cette fête des amoureux ? Soupirant tristement, le noiraud revint à lui en sentant la main de son parabatai sur son épaule et son regard de miel le dévisager avec inquiétude.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Parvint à prononcer le noiraud d'une voix lointaine.
- On est arrivé depuis dix minutes, et tu as un peu arrêté de respirer aussi, marmonna Jace en faisant la moue. Tu sais, c'est juste la Saint Valentin. Crois moi, quoi que tu fasses, Magnus sera content !
- Merci Jace, se détendit un peu le plus vieux. Je te raconterais comment ça s'est passé. Bonne Saint Valentin avec Simon !
- Oh elle va être bonne, susurra le blond avec une petite danse caliente et un clin d'œil explicite. Grâce à cette petite chose que j'ai achetée, il va me tomber dans les bras !
Alec éclata de rire en secouant la tête et observa son frère de cœur rentrer dans l'Institut, fier de lui en prévision d'une soirée des plus prometteuses avec son compagnon. Il se détourna ensuite et entreprit de rejoindre le fleuriste chez lequel il avait commandé son bouquet pour l'immortel aux yeux de chat. Malheureusement, à mi chemin le ciel menaçant laissa tomber la neige qu'il retenait depuis si longtemps et sans que le noiraud n'ait eu le temps de réaliser ce qu'il se passait, les rues commencèrent à être recouverte d'un épais manteau blanc. Il ne devait pas traîner s'il voulait rentrer avant que la circulation ne devienne impossible. Le Chasseur d'Ombre aux yeux cobalts rejoignit donc la boutique et s'y abrita. Heureusement, la vendeuse se souvenait de lui et elle lui apporta son bouquet composé de roses et de bleuets qui dégageait un merveilleux parfum qui envoûterait le Grand Sorcier à coup sûr. Rassuré et sentant son courage et ses certitudes revenir peu à peu, Alec récupéra son bien et quitta la boutique pour rentrer chez lui. Pourtant, la théorie était plus simple que la pratique, et il le réalisa amèrement lorsqu'il retourna dans les rues qui, en quelques minutes à peine, s'étaient métamorphosées. De la neige, de la neige absolument partout ! Le Nephilim ne pouvait pas faire deux pas sans s'enfoncer dans une bonne dizaine de centimètres de neige, et la difficulté était renforcée par la présence du bouquet entre ses bras, qu'il voulait à tout prix protéger des dommages du froid. Le directeur de l'Institut de New York avança donc prudemment, un pas après l'autre, pour tâcher de rejoindre leur appartement. En temps normal, de là où il se trouvait, Alec n'aurait mis que six ou sept minutes pour rentrer. Là, il lui en faudrait au moins vingt-cinq, s'il avait de la chance. Après ce qui lui sembla être une éternité, l'aîné des Lightwood arriva enfin au coin de sa rue. Un sourire de soulagement étira les traits quelque peu fatigués de son visage à la peau pâle et il accéléra le pas pour pouvoir se mettre au chaud. Baissant sa garde et la vigilance dont il avait fait preuve sur le trajet jusqu'ici, le Chasseur d'Ombre glissa sur une flaque d'eau verglacée dissimulée par la neige et fit un vol plané d'un mètre et demi qui le fit atterrir tête la première sur un monticule de neige qui commençait à s'amasser au bord du trottoir. Se relevant dans un grognement, le noiraud baissa les yeux et sentit son cœur se serrer puis chuter lourdement à ses pieds.
- Non, c'est pas vrai...., maugréa-t-il piteusement en soupirant lassement.
Dans ses mains, le bouquet de roses et de bleuet si magnifique avait perdu de sa superbe, écrasé par son poids, sali par la neige et le froid, et effeuillé par endroit. Quelques fleurs avaient survécu au moins. C'était mieux que rien, mais Alec aurait voulu que tout soit parfait, et avec ce temps il ne se voyait pas refaire le trajet pour risquer une catastrophe similaire. Il n'aurait plus qu'à se rattraper avec le repas qu'il allait préparer. Le moral en berne et le cœur en miette, Alec ramassa les vestiges de son amour-propre et regagna le loft qu'il partageait avec Magnus, son bouquet détruit dans la main. Passant la porte de leur chez-eux, le noiraud eut au moins la satisfaction de constater que Magnus, comme l'avait promis Ragnor, n'était pas encore rentré, ce qui laissait donc au plus jeune deux bonnes heures pour faire la décoration, préparer le repas et se changer avant l'arrivée de son cher et tendre. Après avoir tout de même mit ce qu'il restait de son bouquet dans un vase, le Chasseur d'Ombre se dirigea vers leur chambre et en revint avec les décorations de Saint Valentin qu'il y avait cachées. Ballons rouges, roses et blancs en forme de coeur, une banderole aux couleurs identiques marquant de son inscription "Selamat Hari Valentine, kucingku", soit "Joyeuse Saint Valentin mon chat" en Indonésien, mais aussi des pétales de roses et de bleuets ainsi que des strass et des paillettes. Une fois qu'il eut tracé son chemin de pétale sur le sol et que la table fut dressée d'une belle nappe, du bouquet abîmé et de deux bougies pour un dîner aux chandelles, le Chasseur d'Ombre s'affaira à emballer le cadeau qu'il avait prévu pour son cher et tendre et le déposa sur la table du salon, afin qu'il puisse le lui offrir en cours de soirée. Satisfait, Alec enfila donc un tablier et se dirigea vers la cuisine pour préparer leur repas de Saint Valentin. Il avait demandé à sa mère, meilleure cuisinière de la famille, de lui donner quelques conseils et il était partit sur un dîner cinq étoiles version Alec Lightwood. En entrée, crevette tempura panko et croustillants de mousse au chorizo. Pour le plat principal, des linguine à la crème de paprika et de parmesan et aux gambas. Enfin, au dessert, un mi-cuit au chocolat avec un coulis de framboise cassis. Alec était certain de viser juste avec ce plat : Magnus était un éternel gourmand qui allait se régaler rien qu'à la vue du repas que son amant aurait préparé avec amour.
Le Nephilim aux yeux cobalts procéda par étape : il mit l'eau des pâtes à bouillir le temps d'éplucher les crevettes et les gambas et alterna sa préparation avec le mi-cuit, qu'il mettrait au four en fin de soirée pour le servir tout juste chaud. La tâche n'était pas aisée, surtout qu'il était seul, mais Alec savait qu'il pouvait relever ce défis pour son cher et tendre. Après tout, Magnus méritait amplement tous les efforts du monde, et il ne reculerait devant rien. Cette année, il lui offrirait la plus parfaite des Saint Valentin et lui prouverait la force de son amour par la même occasion. Le noiraud savait qu'il ne rivaliserait sans doute pas avec tout ce que l'Indonésien avait déjà vécu dans sa vie amoureuse, mais si au moins il pouvait le rendre heureux le temps de cette soirée, il en serait comblé. Suivant donc à la lettre la recette des crevettes tempura panko pour être sûr de ne pas les louper, le Chasseur d'Ombre fut tiré de son extrême concentration par un bruit de verre brisé, suivit par un, deux, et d'autres nombreux sifflements aiguës qui lui firent froncer les sourcils. Soupirant lourdement, se préparant mentalement à une quelconque catastrophe qui pourrait lui tomber dessus, le noiraud quitta la cuisine pour rejoindre le salon où il se figea, les ruines de son cœur déjà meurtrit s'ébranlant un peu plus pour devenir poussière. Là, devant ses yeux grand ouverts de stupeur et d'effrois, le Président Miaou s'amusait à crever les ballon un à un, faisant ses griffes dessus. Le bruit de verre s'avéra être celui du vase, éparpillé en mille morceaux aux quatre coins de la pièce de vie. Les rares fleurs survivantes de ce massacre avaient été soit mordillées soit piétinées par le félin qui continuait à détruire la décoration si soigneusement préparée par le noiraud comme s'il ne s'agissait rien de plus qu'un nouveau jeu. Avisant la banderole à moitié décrochée, Alec s'empressa d'éteindre les bougies. Il ne manquerait plus qu'un incendie et leur Saint Valentin serait un véritable feu d'artifice. Comme si cette simple crainte se concrétisait, le Nephilim se précipita vers la cuisine en sentant une odeur de brûlé : le dîner venait de prendre feu. Presque littéralement. Il n'avait pourtant détourner les yeux que quelques instant, le temps de constater le crimes et dégâts perpétré par le Président Miaou, mais ça avait amplement suffit pour que les pâtes trop cuites ne collent au fond de leur casserole, que les gambas ne brûlent dans la poêle et que la crème au parmesan ne se transforme en sorte de pâte à modeler immonde. Tout était fichu.
- Raziel, dîtes moi que c'est une blague..., souffla-t-il d'une voix brisée en retenant vaillamment ses larmes. Qu'est-ce que je vais faire maintenant....?
En réponse à sa question, la sonnerie de la porte d'entrée retentit et Alec sentit une sueur froide couler le long de son dos. Non, il devait se reprendre : ça ne pouvait pas être Magnus, Magnus avait les clés de leur appartement, c'était forcément un visiteur. Prenant son courage à deux mains pour faire face à l'importun, le Chasseur d'Ombre défit son tablier et s'en alla ouvrir. Il eut tout le mal du monde à contenir ses larmes lorsqu'il réalisa que le visage de son visiteur était celui de son meilleur ami qui l'observait d'un air compatissant. Sans qu'il n'eut besoin de lui demander quoi que ce soit, Jace comprit que quelque chose clochait. Alec était son parabatai, son frère de cœur, sa moitié, l'autre partie de son âme : évidemment qu'il ressentait sa douleur et sa frustration. Sans un mot, il le prit dans ses bras pour le rassurer et le noiraud l'invita à entrer, sans quitter les bras rassurant de son meilleur ami. Il ne savait pas ce que Jace faisait là, mais au fond il s'en fichait. Tout ce dont il avait envie c'était de puiser dans les forces et le courage de son meilleur ami pour tenir le coup et ne pas craquer avant que Magnus ne rentre chez eux. Comprenant les intentions de son aîné, le blond entraîna ce dernier jusqu'au salon et le fait s'asseoir dans le canapé avant de s'installer au bord de la table basse. Posant à terre le sac qu'il avait avec lui, le dernier Herondale sortit sa stèle et activa leur rune parabatai sur lequel il ajouta une rune de force et une iratze, une rune de guérison. Peu à peu, la brume et l'angoisse qui avaient saisi le noiraud se dissipèrent et il cligna des yeux plusieurs fois avant d'offrir un maigre sourire à son parabatai qui le lui renvoya. Jace rangea sa stèle et releva les yeux vers son frère de cœur, son regard couleur de miel l'interrogeant silencieusement sur ce qui avait pu se passer pour qu'il se retrouve dans un tel état. Alec soupira et se passa une main lasse sur son visage pâle.
- C'est une catastrophe, Jace...Le repas a brûlé, ce maudit chat a détruit tout ce que j'avais préparé et en plus mon bouquet a été meurtri par la neige quand j'ai glissé...Comment tu as fait pour venir jusqu'ici d'ailleurs ? C'est impraticable dehors !
- Isabelle a eu l'idée de tracer des runes de chaleur sur mes chaussures, rétorqua le blond en haussant les épaules. Tout à fondu sur mon passage et j'étais bien au chaud comme en plein été. Tu devrais essayer la prochaine fois, tu as eu de la chance de ne pas te briser la nuque en tombant !
- J'aurai dû y penser..., admit le directeur de l'Institut en marmonnant. Mais ça ne m'explique pas ce que tu fais ici.
- Je te ramène ton dû ! Plaisanta le plus jeune en ouvrant le sac qu'il avait emmené avec lui. Ton nouvel arc, comme promis, incrusté d'adamas pour former des runes de force, de courage, de précision et de vitesse.
- Wow Jace, il...Attend....Tu avais déjà prévu ton coup ? Comprit-il en levant un sourcil.
- Joyeuse Non-Saint-Valentin, mon pote ! S'amusa Jace en lui tendant son présent.
Alec éclata de rire, la légèreté regagnant son cœur peu à peu et il se saisit délicatement de l'arme. C'était un très bel arc de bonne facture qui avait été façonné par les Soeurs de Fer, qui étaient les seules à maîtriser l'adama. Il était doté de reflets bleus et noirs et il était léger et maniable. Le noiraud se leva et le banda pour en tester la souplesse et la résistance qu'il constata parfaites. Cet arc avait été fait pour lui, et il ne doutait pas que Jace l'avait prévu de très longue date. Lui posant la question, le blond rit nerveusement en se frottant la nuque.
- En fait, ça devait être ton cadeau de Noël, mais il n'était pas encore terminé alors à défaut...Tu l'as pour la Saint Valentin !
- Il est parfait, merci beaucoup Jace, je l'adore. En parlant de cadeau, tu as offert le sien à Simon ? S'enquit-il en se rasseyant.
- Pas encore, ce sera ce soir au moment d'aller se mettre au lit, si tu vois ce que je veux dire, insinua-t-il avec un clin d'œil. Et toi ? Tu as prévu quoi pour Magnus comme cadeau ?
- Une amulette, sourit fièrement Alec en sentant l'émotion l'étreindre. J'ai dû demander un coup de main à Asmodée et lui offrir quelques souvenirs intimes, après tout c'est le Démon Supérieur de la luxure, mais ça valait le coup.
- Et elle a quoi de spéciale cette amulette ? S'étonna Jace en fronçant les sourcils.
- Elle est faite en painite, taillée en forme de cœur pour la Saint Valentin, que Magnus pourra accrocher comme une broche. Si tu te demandes, la painite est un cristal extrêmement rare qui se cache dans les montagnes abandonnées d'Edom. Non seulement elle confère une protection sans faille mais permet à son propriétaire, si son sang est issu d'Edom, de décupler la puissance de sa magie.
- C'est génial comme cadeau ! Il est où ? J'ai trop envie de la voir cette amulette !
- Non, je ne peux pas, c'est déjà emballé et je l'ai mis sur la table...basse..., souffla-t-il en réalisant où son meilleur ami était assis. Jace, lève toi tout de suite ! Hurla-t-il en tirant son parabatai par le bras.
Le blond suivit le mouvement, se levant d'un bond surpris, avant qu'Alec n'inspecte la table basse. Le cadeau pour l'Indonésien, un petit paquet semblable à un écrin à bague emballé dans du papier de soie rouge et argent, était complètement écrasé. Le noiraud le prit entre ses doigts et osa à peine le bouger, son cœur volant en éclat lorsque le son des morceaux brisés de l'amulette s'entrechoquèrent à ses oreilles. Il n'en fallut pas plus au Chasseur d'Ombre pour fondre en larme. Jace, réalisant l'erreur qu'il venait de commettre en détruisant par mégarde, posa sa main sur l'épaule de son frère de coeur mais se fit rabrouer par les sanglots du noiraud qui se précipitaient au bord de ses lèvres, ses dernières résistance s'écroulant. Il avait tout donné, tout préparé, mit tout son cœur à l'ouvrage pour au final se retrouver sans rien, démunis de toutes les attentions qu'il avait préparé pour son mari. En parlant du loup, ce dernier arriva en fredonnant joyeusement, annonçant qu'il rentrait enfin du Labyrinthe en Spiral. Le Grand Sorcier de Brooklyn, qui venait de passer une longue journée, s'était attendu, en rentrant chez lui, à pouvoir se prélasser aux côtés de son compagnon et à se nourrir mutuellement de l'amour de l'autre. Il n'avait pas prévu de tomber sur son cher et tendre en larme au milieu du salon, sur les odeurs de brûlé et la fumée noire en provenance de la cuisine, sur son chat qui faisait des mamours aux restes d'un ballon éclaté, ni même sur Jace qui l'observait d'un air coupable, les pieds dans une marre de fleurs déchiquetées. L'esprit du sorcier mit de longues, très longues minutes, à remettre dans l'ordre les événements qui avaient pu se passer et lorsque ses yeux mordorés de chat se posèrent sur la banderole à moitié pendante pour y lire l'inscription, son cœur déborda d'amour. D'un geste, il congédia gentiment Jace, éteignit le feu débutant dans la cuisine, sa magie reprenant la cuisson du repas et il déposa le Président Miaou dans leur chambre pour ne plus risquer qu'il dégrade la décoration qu'il s'empressa de remettre en place. Une fois les dégâts réparés comme si aucune catastrophe n'était survenue, le descendant d'Asmodée vint enlacer son amant qui pleura plus fort dans son cou en s'excusant mille fois pour quelque chose dont il n'était pourtant pas coupable.
- Pardon, pardon, pardon...Je voulais tout...tout te préparer...Que tu...tu te sentes ai...aimé..., pleura-t-il contre lui, noyant le col de sa chemise.
- Sayang, tu n'as pas a t'excuser, tu ne pouvais pas me faire plus plaisir que ce soir, confia doucement le plus vieux en couvrant son visage de baiser amoureux.
- Mais j'ai tout gâché...., souffla piteusement le noiraud en s'écartant. Je voulais que tout soit parfait, et j'ai pas été à la hauteur...
- Evidemment que non, mon ange, sourit tendrement l'immortel. Alexander, l'amour ce n'est pas être le plus fort des deux ou être un super héros en permanence. L'amour c'est accepter de ne pas être parfait, accepter d'être soi même, et surtout accepter que tout ce qui compte c'est l'amour, parce que s'aimer c'est ce qu'on sait faire de mieux. Je sais que tu m'aimes de tout ton cœur, Sayang, et à mes yeux c'est le plus beau cadeau possible, tout comme je t'aime de toutes mes forces.
- Mais ton cadeau..., protesta encore le noiraud en lui tendant le paquet que Magnus déballa.
- De la painite...Elle est magnifique, sourit-il affectueusement en le reconstituant de sa magie mais en laissant les anciennes fissures visibles à l'aide de dorures, comme la pratique du Kintsugi, l'art japonais. Elle n'est pas infaillible, expliqua-t-il en l'accrochant à sa poitrine, et nous non plus, mais avec un peu d'amour, on arrive à tout. Je n'ai pas besoin de mont et merveilles, Alexander. Juste toi, la neige, sourit-il en désignant les flocons blanc, et moi. Tout simplement.
Reniflant, le noiraud scella ses lèvres à celle de son époux pour se perdre dans un tendre baiser qui n'appartenait qu'à eux. Au chaud dans leur chez eux, entouré d'amour et de tendresse, il passerait leur plus belle Saint Valentin, ensemble, pour l'éternité.
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Bonne fête des amoureux à tous
- Blue -
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