Il me regarda également surpris.

-‘’Lola ?! Mais qu’est-ce que tu fais là ?’’

-‘’Je te retourne la question.’’

-‘’Je suis venue voir ta mère, il faut qu’on parle.’’

-‘’Elle est dans sa chambre… Elle se repose…’’ Soupirai-je.

-‘’C’est pas grave, je vais la voir quand même.’’

Sans que je ne puisse protester, il entra dans l’appartement. Il se dirigea sans même adresser la parole à ma grand-mère dans la chambre de ma mère.

Pendant quelques secondes, il n’y avait pas le moindre bruit dans l’appartement, on se regarda tout le trois avec incompréhension puis j’entendis mes parents se disputer. Ca aurait été trop beau pour être vrai, une dispute sans cris ou sans haussement de voix n’est pas vraiment une dispute… Sauf que là, je n’avais jamais entendu mes parents se parler aussi mal. Je me mordis la lèvre inférieure pour éviter de pleurer et Steve le remarqua. Il me prit la main et m’emmena hors de l’appartement. On était maintenant sur le trottoir, je levai la tête et je vis ma grand-mère me faire un triste sourire derrière la fenêtre.

-‘’Pleure pas, ça va aller, tout va s’arranger.’’ Me dit-il doucement.

Je préférai ne rien répondre car si je parle je vais pleurer, j’hochai donc la tête en signe de réponse. Il me prit dans sans bras et je posai ma tête sur son épaule.

-‘’Mes parents vont se séparer c’est comme ça, faut que je m’y fasse à l’idée…’’ Dis-je enfin.

-‘’Dis pas ça, c’est pas parce qu’il se dispute qu’ils vont se séparer, regarde nous on s’est disputé je ne sais combien de fois et on est toujours ensemble.’’

-‘’Oui enfin on s’est quand même séparé…’’

-‘’Mais on s’est remis ensemble.’’

-‘’Mes parents ne se sont jamais disputé comme ça…’’

-‘’Bah peut être qu’ils traversent une petite crise mais tout va finir par s’arranger.’’

-‘’J’espère mais je ne pense pas que ça va s’arranger, mais on verra bien.’’

-‘’Oui, on verra. Tu veux qu’on remonte ?’’

-‘’Oui.’’

On ouvrit la porte d’entrée mais mon père arriva, sa mâchoire était crispée et il avait l’air très énervé.

-‘’Papa, ça va ?’’ Dis-je.

Il se retourna vers moi, puis il soupira.

-‘’Vous vous séparé c’est ça ?’’ Demandai-je.

-‘’Pas vraiment, mais on préfère prendre nos distances quelques temps…’’

-‘’Mais prendre vos distances de quoi ? Vous êtes plus des ados, vous avez pas besoin de prendre vos distances.’’ M’énervai-je.

-‘’Je ne peux plus supporter ta mère !’’

-‘’Mais ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas disputés.’’

-‘’On se disputait tout le temps.’’

-‘’Arrête, je ne vous ai jamais vous.’’

-‘’Oui, parce que tu as quitté la maison !’’ S’énerva-t-il à son tour.

Je restai sans voix.

-‘’On ne s’entend plus, c’est comme ça. On a essayé, mais on y arrive pas, donc on préfère prendre nos distances et on verra si ça va mieux.’’

-‘’T’as rencontré quelqu’un d’autre c’est ça ?’’

-‘’Non. Pourquoi tu dis ça ?’’

-‘’C’était qui alors ton rendez-vous aujourd’hui ?’’

Il ne répondit pas et il se gratta la nuque.

-‘’Papa, dis moi que tu rigoles là !’’

-‘’C’était un client.’’ Dit-il.

-‘’Je te crois pas.’’

-‘’Viens on rentre.’’ Me chuchota Steve.

-‘’Mais j’ai pas envie de rentrer.’’

-‘’On rentre.’’ Dit-il fermement.

-‘’Il y a intérêt que ce soit vraiment un client.’’ Dis-je à mon père.

On rentra ensuite dans l’appartement et j’allai dans ma chambre, Steve me suivit et ferma la porte derrière lui.

-‘’Je t’avais dis, ils vont se séparer.’’ Dis-je.

-‘’Il a dit qu’ils allaient juste prendre leur distance.’’

-‘’Pour après se séparer.’’

-‘’T’arrête d’être défaitiste comme ça.’’

-‘’Je dis juste la vérité. Et comment mon frère et ma sœur vont réagir ? Encore mon frère je pense que ça peut passer, mais ma sœur non.’’

Il ne répondit rien, et s’assit à côté de moi sur le lit.

-‘’Je suis à cours d’arguments là.’’ Dit-il.

-‘’Donc tu penses qu’ils vont se séparer ?!’’

-‘’Non, enfin je sais pas, faut être optimiste c’est tout.’’

-‘’Facile à dire.’’

-‘’Je suis passé par là aussi je te rappelle, et je pense que c’était pire que toi.’’

Je ne répondis rien et je tournai la tête vers lui, il s’adossa contre la tête de lit et regarda en face de lui.

-‘’Toi, si tes parents se séparent, ils s’occuperont toujours de vous et au moins ils se sont aimés. Les miens, ça n’allait que dans un sens. Mon père c’est jamais occupé de nous.’’ Continua-t-il.

Je n’osai rien dire.

-‘’Le pire dans tout ça, c’est que mon père n’a jamais aimé ma mère mais il a toujours aimé ta mère et je crois que c’est le plus dur à digérer, ma mère le sait même pas et elle ne le saura jamais. Toi, ton père il a toujours ailé ta mère et c’était réciproque.’’

Je continuai de la regarder et je me rends compte qu’il ne va pas bien non plus et je n’ai rien vu. J’étais tellement préoccupé par mes problèmes que je n’ai même pas vu les siens.

-‘’Je suis désolé…’’ Dis-je.

Il me sourit tristement puis il se leva.

-‘’Je pense que je vais y aller.’’ Dit-il.

-‘’D’accord.’’

Je le raccompagnai en bas, je l’embrassai et il partit. Je remontai dans l’appartement, ma grand-mère était dans la chambre de ma mère surement pour la consoler. Puis, je me souvins qu’il fallait que j’appelle Emilie et que je ne l’ai jamais fais. Je pris alors mon téléphone, j’aurai aimé lui parler de tout ce qui passe en ce moment, mais si elle m’a demandé de l’appeler c’est surement pour me parler de ses problèmes à elle, alors je ne vais l’embêter avec les miens.

Je composai son numéro et je portai mon portable à l'oreille.

-''Allô ?'' Répondit-elle au bout de trois sonneries.

-''Oui c'est Lola, désolé du retard j'étais un peu occupé.''

-''C'est pas grave t'inquiete, t'a une petite voix, ça va ?''

-''Oui oui ça va t'inquiete. Tu voulais me parler c'est ça ?''

-''Oui, je sais que ça va pas trop avec Michael et toi en ce moment et je voulais que tu saches que même si c'est mon copain, il a un peu dépassé les bornes, je lui ai dis et il l'a mal prit, résultat on s'est engueulé.''

-''Quoi ?!''

Tout le monde à décidé de s'engueuler en ce moment ou comme ça se passe ?

-''Rien de grave t'inquiete mais bon il l'a vraiment mal prit et je n'ai pas été très tendre dans mes mots et je sais pas trop comment arranger les choses.''

-''Heu... Je sais pas, appelle le peut être...''

-''Vous vous réconcilié comment avec Steve ?''

-''Je sais pas c'était instinctif.''

-''Ouais enfin ça se faisait pas tout seul.''

-''Envoie lui un message, si il te répond c'est qu'il est enervé, si il répond donne lui rendre-vous. Fais comme tu veux, je connais pas les réactions de Michael.''

-''Ouais t'as raison.''

-''Ou attend la rentrée pour que vous vous parliez tranquillement.''

-''Je peux pas.''

-''Pourquoi ?''

-''C'est trop long, déjà que là il me manque alors attendre une semaine et demi c'est mission impossible. Je me demande comment t'as fais pour tenir deux mois sans voir Steve.''

-''Je me le demande aussi.'' Rigolai-je. 

-''Bon bah je l'appelle c'est mieux.''

-''Ouais oki, tiens moi au courant.''

-''Et toi sinon ça va ?''

-''Oui on peut dire ça comme ça.''

-''Avec Steve ça va ?''

-''Très bien.''

-''C'est cool alors...''

Je sentis dans sa voix que quelque chose n'allait pas. 

-''Emilie qu'est-ce que tu me caches ?''

-''Rien.''

-''Je te connais par coeur, tu veux me dire un truc mais tu ne sais pas si c'est mieux que je le sache ou pas.''

-''Non...''

-''C'est Steve c'est ça.''

-''Non aucun rapport avec lui.''

-''Bah c'est quoi alors ?''

-''Tes parents ça va ?''

-''Pas trop, ils ont décidé de prendre leur distances. Pourquoi ?''

-''Ah d'accord, et ça fait combien de temps qu'ils on décidé ça ?''

-''C'est quoi c'est questions là ?''

-''Ca fait longtemps ou pas ?''

-''Ils ne s'entendent plus depuis apparement, mais ils ont décidé ça aujourd'hui.''

Rien que d'en parler j'avais envie de pleurer. 

-''Oh, d'accord.''

-''Emilie, dis moi ce qui se passe.''

-''C'est un peu compliqué...''

-''Mais dis !'' M'enervai-je. 

-''Bah aujourd'hui je me promenais dans Paris avec ma mère et j'ai vus ton père...''

-''Et alors ?''

-''Il était pas tout seul...''

-''Il m'a dit que c'était un client.''

-''Une cliente tu veux dire ?!''

Je faillit m'étouffer avec ma propre salive, j'en été sur. Mais comment il a put faire ça ? 

Les larmes se mirent à couler le long de mes joues sans que je puisse faire quoique ce soit.