Chapitre 2
Kuroko découvrait l'une de ses nouvelles chambres. La première était celle du dortoir, au lycée (il la visiterait plus tard) et la deuxième était celle de l'appartement d'Akashi, au centre de Kyōto. Le roux avait pris sa journée pour pouvoir être avec le bleuté, le guider et le faire se sentir moins seul. De toute façon, ce n'était pas une journée de cours de plus ou de moins qui changerait quoi que ce soit à ses excellents résultats scolaires. Il montra donc au plus petit son nouveau logement. L'appartement était spacieux, composé d'une grande pièce à vivre qui faisait office de salon et de salle à manger, laquelle donnait sur une cuisine ouverte à l'américaine, grande elle aussi, et sur un couloir qui desservait les deux chambres, la salle de bain et les toilettes. Une fois au milieu de sa chambre, Kuroko ouvrit grand les yeux. Elle faisait bien au moins deux fois son ancienne chambre et possédait un dressing qui faisait la moitié de la chambre actuelle. Jamais il ne pourrait remplir un si grand espace, il n'avait pas assez de vêtements ! Mais en entrant dans le dressing, il vit que celui-ci était déjà plein de vêtements, tous du même style que ceux qu'il avait déjà, mais de bien meilleure qualité.
- Akashi-kun, tu es fou ! Tu n'aurais pas dû ! S'exclama Kuroko. Tu as déjà tant fait pour moi. Je ne sais même pas comment te remercier. Ajouta-t-il dans un souffle.
- Tu n'as pas à me remercier. Je l'ai fait parce que j'en avais envie. Tu sais très bien que je ne fais jamais ce que je ne veux pas faire. Et puis j'avoue que tout cela n'est pas complètement désintéressé.
Tout en disant ces derniers mots, il s'avança pour se rapprocher du petit passeur qui se mit à rougir furieusement. Son fantasme était bien trop près. Ce n'était absolument pas bon pour son pauvre petit cœur dont le rythme s'accélérait sans vouloir s'arrêter.
- Ah... ah bon. Je ne comprends pas ce que tu... veux dire. Répondit-il en déglutissant difficilement.
- En es-tu sûr ? Eh bien, ce n'est pas grave, je vais te l'expliquer.
Plus le joueur fantôme reculait et plus Akashi avançait. Quand ils furent stoppés par le mur, le plus grand se pencha et murmura tout contre l'oreille de son vis à vis :
- Vois-tu, je rêve de t'embrasser et de te faire mien depuis la fin du collège. Je pensais que c'était dû à mon autre personnalité, la plus accro au contrôle. Étant donné que tu es celui de la GM qui me craint le moins, je pensais que c'était pour cela qu'il te voulait. Mais tu m'as fait revenir lors de la finale de la dernière Winter-Cup et rien n'a changé. Je te désire toujours autant, voire même plus. Alors écoute-moi bien, car je ne me répéterai pas. Je t'aime, Tetsuya.
Le petit bleuté n'en croyait pas ses oreilles. S'il rêvait, alors il ne voulait en aucun cas se réveiller. Mais la voix de son ancien et futur capitaine lui fit comprendre qu'il était bel et bien dans la réalité.
- Tu ne réponds rien, Tetsuya ? Ton visage est pourtant de plus en plus rouge, ton cœur bat de plus en plus vite et tes yeux ne cessent de fixer mes lèvres.
Et sur ces mots, il prit possession des lèvres de Kuroko dans un baiser passionné. Rapidement, il demanda l'accès en léchant la lèvre inférieure. L'autorisation lui fut instantanément accordée et les deux langues dansèrent ensemble longuement, sans se lasser, seulement interrompues par le manque d'air.
- Dois-je en déduire que tu es d'accord pour être mon petit ami ?
- Oui, Akashi-kun. Mille fois oui. Moi aussi, je t'aime depuis longtemps. J'ai l'impression de rêver.
- Tu ne rêves pourtant pas. Répondit-il, amusé et ravi de la réponse du bleuté. La preuve en est que nous devons nous dépêcher de mettre un peu d'ordre dans cette chambre si nous voulons arriver au dortoir avant le couvre-feu.
- Oui, Aka...
- Seijūrō. Désormais, tu m'appelleras Seijūrō. Tu es mon petit ami. Il est normal que je ne veuilles pas que tu m'appelles de la même manière que les autres.
- Oui, Seijūrō-K...
- Non, j'ai dit Seijūrō , pas Seijūrō-kun. En plus, nous nous connaissons depuis trop longtemps pour que tu invoques la gêne.
- Seijūrō, mettons-nous au travail.
Ce dernier acquiesça avec un léger sourire, embrassa son nouvellement acquis petit ami et se mit à déballer les cartons.
En fin d'après-midi, ils avaient tout rangé et avaient même préparé les affaires dont Kuroko aurait besoin au dortoir dans une petite valise bleue. Ce fut donc tout naturellement qu'ils prirent la route pour le pensionnat. Ils en avaient bien pour une bonne demi-heure de marche. Cela leur permettrait de discuter encore un peu, tout en étant sûrs de ne pas être interrompus.
- Dis, Seijūrō, je peux te poser une question ?
- Oui, bien sûr, Tetsuya.
- Comment... comment as-tu fait pour convaincre ton père ?
- Ça, c'est un secret. Mais tu devrais savoir que je réussis tout ce que j'entreprends et que le mot échec ne fait pas partie de mon vocabulaire.
- Tu as pourtant perdu la finale de la Cup.
- Je te remercie de me rappeler ce souvenir mémorable.
Le roux avait un sourire ironique. Il ne pouvait pas vraiment en vouloir à Kuroko, puisque c'était grâce à lui qu'il était redevenu lui-même, mais se rappeler de sa seule et unique défaite n'était pas spécialement agréable.
- Je te rappelle juste que tu n'es pas absolu, répondit le bleuté, un doux sourire sur les lèvres qui fit fondre le rouquin.
- Oui, je sais. Mais je garderai quand même mon secret.
- Ce n'est pas grave. Le principal est que tu aies réussi.
- N'est-ce pas.
Ils firent le reste du trajet en silence, leurs mains se frôlant "comme par hasard" de temps à autre. Une fois arrivés, ils allèrent prévenir le responsable du dortoir de leur arrivée. Ce dernier nota le retour d'Akashi et l'arrivée de Kuroko. Il demanda au rouge s'il se chargeait de la visite, ce qu'il confirma sans attendre.
- Je te propose d'aller d'abord déposer tes affaires dans ta chambre. Je te montrerai ensuite le réfectoire, les douches, la bibliothèque et la salle de sport. Je te ferai visiter les autres bâtiments demain.
- D'accord. Je pense que c'est une bonne idée.
Ils montèrent deux étages et longèrent un long couloir. Ils s'arrêtèrent devant la porte 208. Akashi ouvrit la porte avec une clé qu'il tendit ensuite à Kuroko. Une fois entré, le petit fantôme remarqua tout de suite deux choses. Un, la chambre était super grande. Deux, il y avait deux lits.
- Avec qui vais-je partager la chambre, Seijūrō ?
- Avec moi. Répondit le roux, un sourire vainqueur sur le visage et une clé identique à celle de Kuroko entre les doigts.
Le bleuté écarquilla les yeux et ouvrit la bouche, sans pour autant qu'un son n'en sorte. Il n'était pas habituel que l'empereur partage quoi que ce soit. Alors pourquoi partageait-il sa chambre avec lui ? L'explication qui suivit était pleine du bon sens d'Akashi.
- Comme tu le sais, je n'aime pas partager ce qui est à moi et tu es bien MON petit ami ?
- Oui.
- Alors pourquoi laisserais-je MON petit ami dans la chambre d'un autre ? Et puis cela nous permettra de nous voir plus facilement. Nous serons également dans la même classe. Et si tu éprouves des difficultés, quelque soit la matière, dis-le-moi. Je t'aiderai. Je n'aimerais pas que tu passes du temps avec un autre inutilement.
- Bien, Seijūrō. Je te remercie. Répondit le plus petit, un sourire amusé transperçant son masque impassible.
- Puis-je savoir pourquoi tu souris ? Demanda son chéri, un tantinet vexé.
- Pour rien, Seijūrō. Je pensais juste à quel point il était agréable de te savoir jaloux. Je me sens aimé et ça me procure une douce chaleur dans la poitrine.
- Tu peux te sentir aimé, Tetsuya, car tu l'es. Je t'aime plus que tu ne peux l'imaginer. Rétorqua le roux en le prenant dans ses bras, toute vexation envolée.
Il lui déposa un léger baiser sur les lèvres et l'invita à le suivre pour la visite du bâtiment. Au gré de leur avancée, ils rencontrèrent d'autres élèves. Ceux qui connaissaient Akashi les saluaient et réciproquement. Une fois la visite terminée, ils allèrent se changer et se rendirent au club de basket. Ils étaient un peu en retard, mais comme c'était le premier jour de Kuroko, ils avaient une excellente excuse.
Le capitaine présenta le nouveau membre du club au reste de l'équipe, même si tout le monde savait déjà qui il était. Tous avaient assisté à finale de la Winter-Cup ou même, y avait participé. Kotaro Hayama fut le plus bruyant dans son accueil. Avec son éternelle bonne humeur, il plût tout de suite à Kuroko. Les autres lui souhaitèrent aussi la bienvenue, Mibuchi étant le plus réservé. Ils étaient tous ravis de l'accueillir au sein de l'équipe et le passeur se sentit tout de suite très à l'aise dans son nouveau club. L'entraînement commença et chacun se donna à fond. Le souvenir de la défaite les hantait encore (sauf Kuroko) et ils ne souhaitaient aucunement renouveler l'expérience. Ce fut donc exténués qu'ils rejoignirent les douches du gymnase.
Le temps passa tranquillement entre les cours, les entraînements, les révisions et les matchs. Nos deux tourtereaux filaient le parfait amour. L'ancien de Seirin s'était parfaitement intégré à son nouveau lycée et sa nouvelle équipe de basket. Ses notes n'avaient jamais été meilleures et les matchs de l'Inter-lycées s'étaient parfaitement bien passés. Ils avaient gagné, encore une fois, la compétition. Il en avait été de même pour la Winter-Cup. Même s'il avait de la peine pour Seirin, Kuroko n'avait pas été aussi heureux depuis bien longtemps. Noël approchait à grand pas et avec lui, l'anniversaire de Seijūrō. Cependant, quelque chose le tracassait. Il sortait avec Akashi depuis plusieurs mois maintenant, mais contrairement à ce qu'il avait pu penser, celui-ci n'avait rien tenté pour aller plus loin que des baisers et quelques chastes caresses. Il se demandait bien pourquoi. Est-ce qu'il ne lui faisait pas envie ? Peut-être que le roux ne se sentait pas prêt à sauter le pas ? Il en avait marre de faire tourner ces questions dans sa tête. Étant en week-end, ils étaient rentrés à l'appartement. Le bleuté se décida donc à lui en parler. Ce fut d'un pas décidé qu'il se dirigea vers la chambre de son chéri.
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