Chapitre 5

Je n'arrête pas de penser à hier soir. À cette discussion que j'ai eu avec Dylan. Je m'inquiète pour lui. Pourquoi il pense que je pourrais le rejeter ? Qu'est-ce qu'il a fait de si grave ? Et pourquoi je me suis mise à penser que...je dois en avoir le cœur net.

- Tina ?

Mon amie plongée dans ses révisions lève la tête vers moi l’air encore perdu dans ses repères historiques.

- Ouais ?
- Tu as déjà été amoureuse ? Pas juste attirée par la personne mais…vraiment amoureuse.

Elle fronce les sourcils en arrêtant de mâcher son stylo. Et soudain, elle se tourne vers moi en fermant son cahier pour le poser sur le muret en souriant bêtement.

- Ne me dis pas que tu es amoureuse de Dylan.
- Quoi ? Non. Non...laisse tomber.

Je me penche à nouveau vers mon livre. Je tente de le lire du mieux que je peux même si pendant cinq minutes je ne fais que lire et relire la même phrase. Et le regard insistant de mon amie m'empêchant de me concentrer, me pousse finalement à arrêter d'essayer.

- Je ne sais pas Tina. Je ne sais pas ce que je ressens pour lui. Je sais que je trouve ce gars...affreusement attirant depuis qu'on est tout petits et il est ici depuis seulement trois jours. Je ne peux pas tomber amoureuse en trois jours.
- Peut-être que ça t'a pris plusieurs années et que tu ne le réalises que maintenant que tu es obligée de vivre avec lui jour et nuit.

C'est possible. Mais complètement dingue. Ce garçon est une catastrophe ambulante. Et merde même si je suis dehors j'ai l'impression d'étouffer. Je dois me passer de l'eau sur le visage.

- Je vais aux toilettes un instant.

Elle hoche la tête compréhensive et je me lève à la hâte pour aller dans les toilettes du lycée. Elles sont désertes heureusement. Je peux m'appuyer contre un lavabo pour me regarder dans le miroir.

- Arrête de penser à lui Avery. Arrête de penser à lui.

Je secoue ma tête en soupirant. Mais je m'arrête très vite quand la porte s'ouvre pour laisser place à un Tommy furieux. Je reconnais cette expression. Il est en pleine crise de jalousie.

- Tommy qu'est-ce que tu fais là ?

Ma voix est assez fébrile. J’ai tellement honte de moi. De ce mensonge. D’avoir mis tant de temps à lui dire ce que je ressentais vraiment. Si au début je crois voir des flammes sortir de ses oreilles, il se calme très vite et se contente de soupirer en secouant la tête de gauche à droite avec déception.

- Kelly a un très gros défaut, elle ne sait pas la fermer. Mais ça tout le monde le sait.

J’en étais sûre. Je savais que le plan foireux de Tina allait m’attirer des ennuis. Et cette garce de Kelly, si je la trouve je lui refais le portrait. Bien qu’il soit déjà assez refait comme ça.

- Tommy je ne sors pas avec Dylan.
- C’est bon pas la peine de prendre des pincettes avec moi. Je crois que tu l’as assez fait.
- Je ne voulais pas…
- Laisse tomber. Je te souhaite plein de bonheur avec lui.

Et il sort sans que je puisse dire quoique ce soit pour lui remonter le moral. J’ai bien vu qu’il n’allait pas bien. Il est blessé. Vexé. Et moi je suis nulle. Je me regarde une dernière fois dans le miroir avant de partir, quand soudain, ça me reprend. Le vertige, la respiration saturée, le cœur qui s’affole, les tremblements…je ne me sens pas bien. Je perds l’équilibre durant une simple fraction de seconde, qui suffit pour que je me cogne l’avant-bras violemment contre le bord du lavabo. Je sens la douleur se répandre dans tout le membre. Tout en me laissant glisser le long du mur, je tente de me concentrer sur quelque chose pour me calmer. Mais quoi ? Je ne trouve rien. Je ne vais pas bien. J’ai peur, je panique, les larmes me montent aux yeux.
Heureusement la porte s’ouvre très vite sur une Tina affolée qui se jette au sol en face de moi pour prendre mes mains.

- Avery ! Avery calme-toi, respire. Je suis là. Tu n’es plus seule, je suis avec toi.

Je secoue la tête de haut en bas en essayant de me calmer. Je dois arrêter de pleurer. Arrêter d'être aussi faible. Je suis trop faible !

- Tu peux y arriver Avery. Allez concentre-toi. Calle-toi sur ma respiration.

Après quelques instants d’efforts impossibles, je parviens à ralentir et ma respiration, et les battements de mon cœur. Je me sens légèrement mieux. Tina jette un coup d’œil à mon bras que je tiens d’une main.

- Tu t’es blessée ? Viens il faut aller à l'infirmerie.

Tina attrape mon autre bras pour m'aider à me relever et je la suis presque comme une marionnette. Je passe le reste de la matinée à l'infirmerie. Incapable d'aller en cours. D’affronter le monde extérieur. Heureusement que je n'ai pas cours cet après-midi. La seule chose que je crains, c'est la réaction de Dylan. Par chance ce n'est qu'un simple hématome, mais il me vaut un super bandage élastique. J'avais bien besoin de ça. Je suis tentée de le retirer en sortant pour me diriger vers le parking, mais je préfère ne pas y toucher. Je cache simplement mon bras derrière moi en arrivant devant Dylan, en essayant de paraître la plus normale possible.

- Toujours à l'heure vieillard.
- Toujours pour tes beaux yeux.

Il m'ouvre la porte à mon grand soulagement et je tente de me faufiler à l'intérieur sans qu'il voie mon bras. Comment ai-je pu croire que ça fonctionnerait ? Évidemment dès qu’il est installé à mes côtés, il repère très vite le bandage et attrape ma main pour examiner mon bras inquiet.

- C'est quoi ça ? Quand est-ce que tu t'es fait ça ?
- Je...j'ai glissé dans les toilettes et je me suis cognée.

Ce qui en soit est vrai. Sauf que je n’ai pas exactement glissé. Je le vois serrer les mains sur le guidon. Furieux. Mais…contre lui-même ?

- Je n’ai pas été là.

C’est ridicule, il est vraiment en train de s’en vouloir pour ça ?

- Tu ne pouvais pas savoir.
- Je suis supposé te protéger. A quoi je sers si je…
- Non mais tu vas la fermer ?

Je lui donne un coup dans l’épaule en le fusillant du regard.

- Je suis maladroite ok ? Ce genre de trucs m’arrivent constamment, et je n’ai pas attendu que tu arrives pour me sauver pour apprendre à me débrouiller seule dans ce genre de situation. Je vais bien.

Je détourne le regard pour fixer l’extérieur de la voiture.

- On rentre, ordonné-je décidée. J'ai besoin de me reposer.

J'attends calmement et patiemment qu'il se décide enfin à obéir. Je sursaute légèrement quand il ferme sa portière avec violence et démarre. Je sais qu'il est inquiet et en colère. Mais je sais surtout qu'il s'en veut. Je n’aurais pas dû crier. Alors je brise le silence pendant le trajet.

- Ce n'est pas ta faute Dylan.
- Mais je ne sers à rien.
- Tu fais de ton mieux.
- Vraiment ?

Le regard dur qu'il me lance en posant cette question me refroidit. Ça ne sert à rien de parler avec lui maintenant. Aucune chanson, aucune blague au monde, ne pourrait le calmer. Je dois juste attendre. Alors c'est ce que je fais. Même lorsqu'il décide de ne pas sortir de la voiture avec moi et qu'il part je ne sais où.
14h56 : Je commence à m'inquiéter. Il n'a pas donné de nouvelle depuis bientôt trois heures.
15h37 : Je ne sais pas si je devrais lui envoyer un message. Ou l'appeler.
15h49 : Je l'appelle. Pas de réponse.
15h52 : Deuxième appel. Toujours pas de réponse.
16h40 : J'ai un peu travaillé. Je m'inquiète de plus en plus pour Dylan.
17h28 : Pourquoi ce crétin ne répond pas aux dizaines d'appels et de messages que je lui ai envoyé ?! Dès qu'il rentre je le tue !
18h : Mon bras ne me fait plus très mal grâce à la pommade, aux glaçons, et au bandage. Si seulement je pouvais le dire à Dylan pour qu'il arrête de s'en vouloir.
19h15 : J'ai préparé le repas. Mais je ne mangerai pas tant que Dylan ne sera pas rentré.
20h03 : Le repas est froid. Et j'ai l'estomac trop noué pour manger. Il fait nuit dehors. Mais je ne peux pas rester une seconde de plus dans cet appartement.
Je descends à toute vitesse les escaliers de l'immeuble en envoyant un message à Dylan pour qu'il sache où me trouver s'il rentre. J'espère qu'il rentrera. J'arrive devant la grande piscine privée de l'immeuble, elle est toujours libre et parfaitement éclairée le soir. Les autres habitants de cet immeuble sont soit trop vieux pour y aller, soit trop jeunes pour perdre leur temps ici. Disons que je fais partie de ceux qui sont trop jeunes, mais moi j'ai tout mon temps à perdre. Je pose mon téléphone sur le sol, retire mes chaussures, et me jette dans l'eau tout habillée. Je m'en fiche de prendre froid, je veux juste arrêter de respirer cet air pourri et vite. Le liquide froid qui caresse ma peau me donne l'impression de renaître. Je bloque ma respiration pendant de longues secondes, avant de finalement remonter à la surface. La lumière dans la piscine éclaire parfaitement les environs. Je me sens bien ici. Je me sens sereine, seule avec moi-même. Jusqu'à ce que mon téléphone se mette à sonner. Je m'empresse de regarder l'écran, et je ne sais pas si je devrais être furieuse ou soulagée de voir apparaître « vieux pervers » sur mon écran. Je réponds à toute vitesse en essayant de rester calme.

- Bordel mais tu étais où espèce de crétin ?!

Tant pis pour le calme. Un après-midi entier sans nouvelles. Comment pouvais-je rester calme ?!

- J'avais besoin de prendre l'air, répond simplement Dylan.

Prendre l'air. Prendre l'air ! C'est ce qu'il me sort après tout le souci que je me suis fait pour lui ! J'aurais préféré le savoir sous un pont, ça m'aurait évité de l'y envoyer moi-même.

- Dans ce cas continue de t'aérer loin de moi ça me fera des vacances !

Et sur ces mots je raccroche. En le regrettant immédiatement. J'aurais dû lui demander où il était ? S'il allait bien. J'aurais dû le rassurer, lui dire qu'il n'avait aucune raison de culpabiliser. Mais je ne l'ai pas fait et je me déteste pour ça. Je repose mon téléphone pour plonger sous l'eau et soupirer. J'en ai assez de moi. Lorsque ma tête est hors de l'eau, je recule pour m'appuyer contre le rebord et fermer les yeux. Je devrais peut-être le rappeler. Je suis tellement bête !

- Tu étais inquiète pour moi mini-short ?

Je sursaute en entendant cette voix familière derrière moi. Et en me retournant, je vois Dylan, au bord de la piscine, riant aux éclats. Quel crétin ! Je lance de l'eau sur lui, ce qui le fait rire encore plus. Je devrais être en colère, mais le voir et l'entendre rire me rassure. Je me mets même à sourire.

- Tiens un revenant. Je peux savoir où tu étais ?
- Ça t'intéresse ?

Je hausse les épaules en m'éloignant de lui pour nager un peu. J'entends ensuite un bruit d'éclaboussures, et en me retournant je remarque que lui aussi est dans l'eau maintenant. Tout habillé comme moi, il s'approche en souriant.

- Je te dirai où j'étais si tu admets que tu étais inquiète.
- Tu peux toujours courir.

J'envoie de l'eau sur lui en nageant dans la direction opposée à lui. Je vais m'asseoir sur une des marches des escaliers en sentant la fraîcheur de l'extérieur de la piscine refroidir mes épaules. Dylan sourit toujours, en s'approchant à nouveau de moi lentement.

- Franchement Avery. Tu es là, seule avec moi, dans une piscine, il fait nuit noire et tu as énormément d'opportunités de mater mon corps de rêve à travers mes vêtements sans que je m'en rende compte.

Je lève les yeux au ciel en le regardant toujours.

- Je ne suis pas attirée par toi, repris-je encore moins convaincue que d'habitude. Mais...

Je sens que je vais le regretter.

- Je me suis inquiétée pour toi. Crétin.

Il a l'air satisfait et vient s'installer à côté de moi en me regardant fixement. Il me déstabilise tellement.

- Je suis désolé Avery. Je suis juste allé rouler un peu pour me calmer. C'est ce que je fais souvent.
- Et ça t'a pris huit heures pour te calmer ?
- C’est adorable, tu comptais les minutes avant mon retour.
- Mais ferme la !

Je l'éclabousse à nouveau, même si cette fois je souris avec lui.

- J'aurais voulu t'aider Avery.

Je savais qu'il culpabilisait. Il ne devrait pas. Je me sens mal pour lui. Et sa façon de faire ne m'a vraiment pas aidée aujourd'hui.

- Dans ce cas Dylan O’Brien, ne m'abandonne plus jamais comme ça. C'est clair ?

Ses fossettes apparaissent, pendant qu'il lève son petit doigt.

- Je te le promets mini-short.

J'enroule mon petit doigt autour du sien en le secouant. Deux gosses. C'est ce qu'on est. Il a beau avoir quatre ans de plus que moi, je suis certaine qu'il n'y pense même pas malgré ce qu'il dit sur ma "jeunesse". Il descend ensuite de la marche pour nager doucement devant moi.

- Tu n'as pas de chance avec les mecs toi pas vrai ?

Sa question me surprend. S’il fait allusion à Tommy, je serais plus tentée de dire que c’est lui qui n’a pas eu de chance avec moi.

- Comment ça ?
- Tu ne te souviens vraiment de rien toi. Si je te dis Daniel ça te revient ?

Daniel. Évidemment que je me souviens de lui. Un idiot qui me tournait autour au collège. Je me plaignais de lui tous les ans avec Dylan. Mais ce n'est pas la même chose.

- Daniel…c’était le même problème qu’avec Tommy. Je n'ai jamais été très claire concernant mes sentiments pour ne pas lui faire de peine. Je n’aime pas faire souffrir les gens pourtant je suis tellement douée que mes actions ont toujours l’effet inverse. Je devrais avoir retenu la leçon.
- Et qu'est-ce qui clochait chez lui ?

Je ne comprends pas pourquoi il me parle de ce garçon. Il veut peut-être juste faire la conversation, si c'est ça alors il y a pleins d'autres sujets à utiliser. Des sujets beaucoup plus intéressants.

- Je ne sais pas vraiment. Je crois que j'ai un problème. Je n'ai jamais ressenti...ce truc qu'on est sensés ressentir quand on embrasse quelqu'un. C'est sûrement pour ça que je ne suis jamais tombée amoureuse.
- Attends quoi ? Tu te moques de moi là.
- Pourquoi je me moquerais de toi ?
- Tu as 17 ans Avery. Le but quand on a 17 ans c'est de croire qu'on est amoureux, sans savoir réellement ce que c'est de l'être, mais aimer ça.

Croire sans savoir. C'est ce que je ressens pour lui. Je me demande si c'est une coïncidence si c'est lui qui répond à la question qui m'obsède depuis hier soir. Ça ne me plaît pas.

- Je n'ai peut-être pas envie d'être amoureuse. Je finirai sûrement vieille fille, entourée de chiens, dans une maison dans la campagne sans avoir connu cette connerie de grand amour.
- Waouh. Tu es carrément...
- Réaliste ?
- Déprimante.

Il a plutôt raison. Je me trouve moi-même déprimante. Et pour que ce soit lui qui le dise, alors c'est que c'est vrai. Il me complimente toujours après tout, cette exception me surprend. Alors j'essaie de reprendre un ton moins solennel.

- Qui sait ? Je n'ai peut-être rencontré que des garçons qui embrassent mal jusqu'ici.

Je pensais que ma remarque allait détendre Dylan, mais il continue de me fixer avec un sérieux que je ne lui connais pas. Qu'est-ce qui lui prend ? Il se redresse sur ses pieds pour marcher vers moi sans rien dire, et avant même que je puisse lui demander ce qu'il fait, il se penche vers moi et dépose délicatement ses lèvres sur les miennes. Je ne sais pas comment réagir au départ. Complètement bouleversée par ce baiser inattendu. Je ne sais pas pourquoi il m'embrasse, je ne sais pas ce qu'il pense. Mais je sais que j'aime ce baiser. Et que je ne veux en aucun cas qu'il s'arrête. Je ferme donc mes yeux à mon tour en me laissant aller. Très vite, les mains du beau brun me soulèvent pour me faire descendre de la marche. Je pose instinctivement les miennes derrière son cou pour qu'il ne s'éloigne pas, bien qu'à la façon dont il tient mes hanches, je sens qu'il en a encore moins envie que moi. J'avais si longtemps rêvé de ce moment. C'est donc ça qu'on ressent quand on aime embrasser quelqu'un. Des papillons dans le ventre en n'en plus finir, une montée d'adrénaline intense qui parcourt mon corps tout entier, des milliers de frissons, une envie incontrôlable de la personne. Ses lèvres sont si douces. Ses mains si délicates. Ce baiser paraît durer une éternité. Une éternité pourtant si courte. Lorsqu'on se sépare finalement, le sourire revient à Dylan qui me tient toujours fermement près de lui. Nos visages sont toujours anormalement proches. J'ignore quant à moi si je suis capable de sourire après ça. Ou même de parler. Mon cœur bat si vite qu'il me fait mal. Je scrute les yeux de Dylan, à la recherche d'un quelconque signe de ce qu'il peut bien penser. Mais je ne vois rien. Il se contente de reprendre la parole en premier.

- Alors ? Toujours rien ?

Ce baiser était donc un test. Il voulait voir s'il pouvait me faire ressentir quelque chose. Et la réponse était évidemment oui, je n'avais jamais ressenti ça auparavant. Jamais. Mais si me tester était la seule intention de Dylan, je ne peux pas le laisser obtenir la satisfaction d'avoir réussi. Et puis ça me ferait admettre que je ressens quelque chose pour lui, ce que je ne ferai sous aucun prétexte.

- Absolument rien.

Ce fut le premier mensonge de ma vie, que je ne pensais pas à 100%. Ces deux mots avaient été si difficiles à prononcer. Mais j'y étais parvenue et je le regrettais presque. Dylan sourit de plus belle en faisant glisser une de mes mèches de cheveux mouillée derrière mon oreille.

- Il faudra vraiment que je t'apprenne à mentir mini-short.

Et il s'éloigne à nouveau après avoir prononcé ces mots, pour sortir de la piscine en me faisant signe de le suivre.

- Dépêche-toi, si tu attrapes froid je vais devoir m'occuper de toi !

Je m'empresse de sortir pour le suivre. Totalement muette. Je l'ai embrassé. Non, il m'a embrassé. Qu'est-ce qu’il vient de se passer merde ?!

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