Chapitre 10
NDA : Je suis peut-être un peu faible. Un peu beaucoup ! Je comptais mettre ce chapitre demain comme prévu, MAIS, j'ai eu de si bons retours sur le chapitre 9 que je ne pouvais juste pas résister, vous êtes géniaux, ça me touche tellement, je ne vous mérite tout simplement pas !!! Du coup voilà le chapitre 10 en avance pour vous remercier de votre soutien et encore merci pour vos commentaires si adorables. (J'espère que vous ne m'aurez pas à chaque fois comme ça^^)
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Une semaine. Une semaine sans nouvelles de Dylan. Si je lui ai envoyé un ou deux messages de mon côté, il n'a même pas pris la peine de répondre. J'espère qu'il lui est arrivé quelque chose de grave. Je sais que c'est méchant, mais sinon ça voudrait dire que je m'inquiète pour rien, et je ne veux pas m'inquiéter pour rien, j'ai déjà assez de soucis comme ça ici. J'ai assez squatté la maison de Tina alors je suis retournée à mon appartement ce matin. J'ai croisé un de mes voisins qui est un vétéran endurci par la guerre. Il m'avait déjà aidé avec un problème d'araignée une fois. Et il m'a assuré qu'il veillerait sans cesse à ce que je reste en sécurité. Même s'il m'a rapidement parlé de Dylan, j'ai su éviter le sujet. J'ai l'impression qu'il vient de me larguer et que je fais le deuil de notre relation c'est absurde. Surtout qu'on n'était pas ensemble. Et qu'il reviendra. J'en suis sûre, je ne veux juste pas trop penser à lui en ce moment. Ça ne m'aide donc pas d'être de retour dans mon appartement rempli de souvenirs. Le canapé dans lequel il dormait tous les soirs, le banc à l'extérieur sur lequel on s'est longuement assis pour discuter...cette fichue couronne de fleurs maintenant séchées sur la table. Je n'oublierai jamais cette journée avec lui. D'ailleurs mon seul réconfort ces derniers jours, c'était d'écouter du Bruno Mars. J'étais tellement bien dans ses bras. Je suis tentée de l'appeler. Mais s'il ne répond même pas à mes messages, je n'en vois pas l'utilité. Peut-être que je me fais vraiment du souci pour rien. Son téléphone est peut-être tombé en panne, il n'a peut-être aucun moyen de me répondre ou de me rassurer. Parce que c'est tout ce que je demande ! Un simple signe de vie de sa part ! Mon téléphone sonne à ce moment-là. Je ne suis pas surprise de voir une photo de ma mère apparaître sur l'écran avant de répondre.
- Oui maman ?
- Chérie comment ça va ? Tout va bien chez Tina ?
Évidemment je ne lui ai pas dit que j'étais retournée dans mon appartement seule. Je ne veux pas l'inquiéter en l'absence de Dylan.
- Tout va bien. Son petit frère est un vrai petit démon mais on s'en sort.
Je n'aime pas mentir. Surtout parce que les mensonges s'accumulent depuis quelques semaines.
- J'en suis ravie. Dylan devrait bientôt revenir non ? Il appelle sa mère tous les jours en tout cas alors je suppose que tout va bien de son côté.
Je sens mes jambes me lâcher, mon cœur s'accélérer, ma main trembler...le téléphone menace de tomber, et moi avec. Qu'est-ce qu'elle vient de dire ?
- Dylan appelle sa mère...tous les jours ?
- Oui pourquoi ? Il ne t'a pas appelée ?
Je peux sentir la panique dans sa voix. Et si là maintenant j'aimerais juste exploser de rage et jeter mon téléphone contre le mur, je me retiens en faisant semblant que tout va bien. Parce que c'est ce que je fais de mieux.
- Si bien sûr que si. Il m'appelle souvent.
Je n'arrive pas à croire qu'il ne m'ait pas appelé une seule fois depuis son départ alors que sa mère y a droit tous les jours. Je ne me compare pas à la femme qui lui a donné la vie, mais juste un message ça ne l'aurait pas tué bon sang ! Je m'appuie sur le dossier du canapé en sentant une larme couler sur ma joue.
- Je dois te laisser maman j'ai du travail à faire pour le lycée.
- Comme tu veux ma chérie. Je...
Je raccroche avant la fin, me laisse glisser le long de mon canapé pour m'asseoir sur le sol, et pleure encore plus. J'aurais dû me douter qu'il s'en fichait de moi. Rien qu'un emoji ça m'aurait suffi, mais il n'a même pas pris la peine de m'envoyer un point. Je suis tellement déçue, je pensais qu'il était différent, qu'il était plus mature. Je n'aurais jamais dû le laisser partir. Ou tomber amoureuse de lui. Ou le faire revenir dans ma vie.
Lorsque j'arrive au lycée le lendemain, je suis épuisée. Je n'ai pas dormi de la nuit. Je n'ai pas cessé de réfléchir. Je cherchais des excuses à Dylan, et l'instant d'après je le détestais de tout mon cœur. Je n'ai plus la force d'y penser. Je veux juste aller en cours aujourd'hui. Comme une personne normale. Je veux pouvoir faire un test de maths sans que Dylan O'Brien monopolise mes pensées, cet égoïste m'empêche de travailler même quand il n'est pas là. En parlant de test, la superbe surprise de la prof de philo ne pouvait pas tomber dans un pire moment. Je suis là, assise devant ma copie blanche, à attendre que quelque chose se passe. Mais tout ce qui arrive, c'est que le temps passe très rapidement, et ça ne m'aide pas. J'aurais pourtant préféré que le test soit mon seul problème. Après seulement une demi-heure, mon stylo tombe de ma main qui s'agrippe au coin de la table avec force. Ma vision se trouble. Je sens un poids sur ma poitrine qui m'empêche de respirer. Je vois à peine Tina lever la main paniquée pour interpeller notre professeur. L'instant d'après, tétanisée par la peur, et les jambes tremblantes, je me lève un instant, fais deux pas sans savoir où aller, et tombe violemment sur le sol froid, au bord des larmes, la respiration totalement coupée.
Cet épisode catastrophe se termine à l'hôpital, où on m'explique que ma crise de panique a cette fois entraînée une crise d'asthme. Je n'en avais pas fait depuis des années, je me demandais même si j'étais toujours asthmatique. Heureusement qu'un des élèves a reconnu les symptômes. Ma mère qui a fini par apprendre ce qui était arrivé est venue en quatrième vitesse pour s'assurer que tout allait bien. Je n'étais jamais seule. Ma mère était folle d'inquiétude et voulait que je rentre chez nous. Tandis que mes frères, eux, voulaient couper court à leur voyage pour rentrer et prendre soin de moi. La présence de mes supers voisins attentionnés leur a suffi à tous les trois pour me laisser une seconde chance de me débrouiller par moi-même. Je ne veux pas rentrer chez moi maintenant. Pas après tout ce que je viens de traverser. Et surtout je ne veux pas retourner dans mon ancien lycée. Après ma dépression je n'étais plus que la fille malade qu'il ne fallait pas approcher pour eux. Heureusement qu'ici ce n'est pas le cas. Au contraire tout le monde est au petit soin pour moi, même Tommy a recommencé à me dire bonjour en me croisant dans les couloirs. Alors maintenant mes frangins adorés m'appellent tous les jours, et ma mère a décidé de rester le temps que ses congés le lui permettaient. Et Dylan ? Il n'est pas venu. Chaque soir, j'attendais le matin avec impatience pour savoir s'il reviendrait. Ce n'est pas arrivé et j'ai fini par comprendre que je devais arrêter de trop y croire. Si après une semaine j'avais perdu espoir, la deuxième m'a suffi pour laisser tomber l'idée absurde de le revoir un jour. Il ne reviendra pas. Je crois que le message est plutôt clair. Le seul point positif, c'est que depuis l'incident, les pestes du style de Kelly me regardent toujours avec mépris mais font maintenant leur possible pour ne pas me croiser dans les couloirs. Quant à Tina, elle cherche toujours à me surprotéger ou à me faire sortir. Je suis heureuse de l'avoir. Sept jours se sont écoulés depuis mon séjour à l'hôpital. Ma mère est rentrée avant-hier, malgré tout elle a toujours un travail et ne peut pas se permettre de rater plus d'heures. Je me sens de mieux en mieux. Plus entourée, moins angoissée. J'ai décidé de reprendre le sport, pour éviter de prendre les médicaments contre le stress et les insomnies que le docteur m'a prescrit. En tout cas j'essaie de les réduire. Je ne fais pas confiance à ces trucs-là. Je ne fais même pas confiance aux médecins. Je me sens enfin libre et indépendante. Ce que j'aurais dû ressentir depuis mon arrivée dans cette ville qui devait être un nouveau départ. Tous les soirs, je cours sur la plage dès que je sors du lycée. Je saute dans l'eau parfois. Ça me permet de me défouler et de penser à autre chose. Je suis enfin sereine. Cette crise de trop m'a permis de comprendre qu'au lieu d'ignorer le problème, je devais lui faire face et me reprendre en main. Avec un peu d'aide. Aujourd'hui Tina a décidé de m'accompagner à la plage, elle a même emmené son petit frère avec qui elle est en train de se baigner. J'ai encore oublié mon maillot de bain. Tant pis. Je reste assise sur le sable, je regarde le ciel, les vagues qui courent sur la surface de la mer, les oiseaux qui tournent autour de nous. Tout est magnifique ici.
- Avery ! Avery !
Mon regard se pose sur le petit Thomas. Il a à peine 9 ans, et il court partout comme une vraie pile électrique. Ses cheveux châtains sont plaqués devant ses yeux quand il vient me rejoindre sur le sable, tout juste sorti de l'eau glacée.
- Tu viens te baigner ?
Je me doute bien que Tina l'a emmené uniquement parce qu'il devait rendre dingue leurs parents. Et qu'il doit aussi un peu taper sur les nerfs de sa grande sœur impatiente. Alors je l'attrape en souriant pour le chatouiller et le faire rire. Il est adorable. Je le laisse se relever après quelques secondes, me lève à mon tour, et laisse tomber mon t-shirt sur le sable. Oui, je me retrouve en soutien-gorge à dentelles devant tout le monde mais qu'est-ce que ça peut me faire ? Que quelqu'un vienne me dire de me rhabiller tiens ! J'ai toujours mon short après tout et un maillot de bain ce n'est rien d'autre que des sous-vêtements qu'on peut porter sous l'eau. En baissant la tête je remarque que le petit Thomas a les yeux rivés sur ma poitrine, la bouche grande ouverte. Ce qui est plutôt drôle. Amusée, je me faufile derrière lui pour bloquer son champ de vision et le pousser vers la mer.
- On regarde droit devant cowboy sinon je te dénonce à ta frangine.
- Non pas ça ! Non !
On arrive dans l'eau où Tina est en train de nager seule. Ça n'avait pas l'air de la déranger d'avoir un instant de tranquillité. Contrairement à moi, elle a laissé tous ses vêtements sur elle et me lance un regard amusé lorsqu'elle remarque mon "accoutrement".
- On peut dire que tu n'as aucune gêne toi.
- Je noie le premier qui ose me faire une remarque sur mon soutien-gorge.
Je plonge mon corps tout entier dans l'eau froide qui se réchauffe au fur et à mesure. Ça fait du bien par cette chaleur. Même si le petit a la bougeotte, je peux profiter de cet instant de détente rien qu'à moi. Je sais ce que beaucoup de gens de mon ancien lycée diraient en me voyant comme ça. Qu'avec ce genre de tenue en public je cherche les ennuis. Que je suis une allumeuse. J'imagine aussi très bien le regard outré de Kelly qui est pourtant toujours la première à se déshabiller devant tout le monde quand elle boit un peu trop. Mais je m'en fiche. Même si on me juge, c'est mon corps pas le leur, je choisis de le montrer à qui je veux, quand je veux. Pendant de longues minutes je joue avec Thomas pour que Tina puisse nager un peu tranquillement. J'aime beaucoup m'occuper des enfants. Je continue d'ailleurs de garder ceux de ma voisine du dessous à l'occasion. D'accord, les enfants peuvent être vraiment insupportables et épuisants parfois. Mais je me réconforte à chaque fois en me disant que j'ai été à leur place, et que quelqu'un a bien pris le temps de me tolérer. Et puis les enfants m'adorent alors ça m'arrange assez. Je construis un château de sable avec Thomas après avoir fait la course dans le sable avec lui, quand la question que je redoutais arriva.
- Dis Avery pourquoi tu étais à l'hôpital ?
Il est encore petit. Je ne lui en veux pas d'être aussi curieux.
- Qui t'a dit que j'y étais ?
- J'ai entendu papa et maman le dire.
Ça ne m'étonne pas. J'adore les parents de Tina, mais ces gens-là ont une fâcheuse tendance à parler des autres dans leur dos à la moindre occasion. Je me demande bien ce qu'ils ont pu dire sur moi.
- J'étais malade.
- Qu'est-ce que tu avais ?
- J'étais...j'ai eu une grosse frayeur.
Comment expliquer ça autrement à un gosse ? Je comprends parfaitement ce que Dylan voulait dire maintenant quand il disait ne pas vouloir me parler de lui. Mais à mon avis garder le silence n'a jamais aidé personne. En tout cas ça n'a pas dû l'aider lui puisqu'il a disparu sans laisser de trace.
- Quand j'ai peur moi, maman me fait un câlin. Tu en veux un ?
Il lève les bras avec innocence, comme si je n'avais pas compris son petit manège à celui-là. Je les baisse en riant et en passant ma main dans ses cheveux.
- Je t'en ferai un quand je me serai rhabillée. Ça marche ?
Je lève mon poing, et il s'empresse de frapper dedans avec le sien en riant comme si j'étais en train de le chatouiller. Il est adorable. Même si je suis assez inquiète de voir qu'à son âge il aime déjà regarder les poitrines des filles. Et user de stratagèmes pour se blottir contre elles. Avec un peu de chance il est juste en avance et sa période d'adolescent obsédé n'arrivera jamais. Tina vient enfin prendre le relais lorsque le château a atteint une hauteur incroyable. Je les laisse en famille pour retourner dans l'eau. Le ciel a pris une teinte or. La « golden hour » comme dirait Tina. J'aime ce moment. J'admire les reflets faire briller la surface de l'eau en sentant le sable me chatouiller les pieds. Tout est parfait. J'ai l'impression de flotter, non pas sur l'eau, mais sur un des nuages qui voilent le ciel. Mais cet instant est gâché par l'arrivée précipitée de ma meilleure amie dans l'eau. Elle porte son petit frère sur son dos, elle n'a sûrement pas voulu le laisser seul sur la plage. Ce qui m'interpelle très vite c'est qu'elle me lance un regard paniqué.
- Avery. Devine qui est juste derrière toi sur la plage.
- Le père Noël ? Il est en avance non ?
- Ouais ! hurle Thomas en s'agitant. Le père Noël !
Même si sa réaction me fait rire, celle de sa sœur me calme aussitôt. Elle arbore un air grave qui commence à me faire peur. Alors au lieu d'attendre plus longtemps avec ses fichues devinettes, je me retourne pour sentir mon corps me lâcher à la vue de...Dylan. Cet imbécile, se tient un peu plus loin sur le rivage, les mains dans les poches et il sourit. Comment il peut sourire après tout ce temps ? Comment il peut juste se pointer ici comme s'il n'avait pas disparu pendant deux semaines ?! C'est trop. Je me tourne vers Tina en souriant.
- On se retrouve tout à l'heure.
Elle hoche la tête préoccupée et me regarde foncer comme une furie. Je marche péniblement à cause du sable et de l'eau, mais je fais tout mon possible pour garder le peu de dignité qu'il me reste. Il fait très froid à l'extérieur de l'eau, il y a un petit courant d'air glacée qui frappe mon corps à mesure que j'avance. J'atteins le sable chaud rapidement en passant devant le revenant sans le regarder. Il ne manquerait plus que ça tient, que je lui donne deux secondes de mon attention. Je me dirige vers mes affaires à toute vitesse pour me rhabiller, en remarquant très vite que je suis suivie. J'aurais dû m'y attendre. Il n'est pas du genre à abandonner facilement. Et malheureusement pour lui moi non plus.
- Bon d'accord Avery, je sais que tu m'en veux d'être parti aussi longtemps. Mais tu ne vas quand même pas m'en vouloir éternellement, si ?
Après tout ce temps qu'on a passé ensemble il ne me comprend toujours pas. Oui je lui en veux, oui je lui ferai la tête aussi longtemps que possible, mais ce n'est pas la longueur de son voyage qui m'a tant dérangé, c'est plutôt son silence radio.
- C'est mal me connaître Dylan O'Brien.
- Je t'en prie, écoute-moi au moins.
Je ne me retourne même pas pour le regarder. Je garde les yeux rivés sur mon sac un peu plus loin.
- Mais je n'ai attendu que ça de t'écouter. Et je n'ai pas entendu le son de ta voix une seule fois donc maintenant tu vois, elle me tape sur les nerfs. Alors fous-moi la paix je ne veux pas entendre ce que tu as à me dire.
Évidemment il ne m'écoute pas. Ce crétin est tellement obstiné ! Il m'énerve et en même temps je meurs d'envie de le regarder, de revoir son visage, son sourire, ses lèvres. J'en ai marre ça recommence alors que je m'étais juré de ne plus me laisser avoir !
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