Renaissance
Annyeong tout le monde ! Voilà le chapitre 9 de Together ! On peut dire que ce chapitre est le commencement de la vraie histoire ! J'ai posé le cadre maintenant tout va commencer. J'espère que ce chapitre vous plaira bonne lecture !
Je courais à en perdre haleine, zigzagant entre les ruelles de la capitale comme si ma vie en dépendait. Accélérant de plus en plus tout en sentant mes larmes monter et mes poumons se broyer, je ne m'arrêtais pas. Mes jambes étaient douloureuses et mes larmes troublaient ma vision.
Mais je continuais de courir.
Mon souffle court se faisait haletant et difficile, mais je ne me stoppai pas. J'avais l'impression de mourir intérieurement. Mes poumons se déchiraient ma respiration me faisait suffoquer, mes jambes tremblaient et mes yeux me brûlaient.
Je veux mourir.
La lumière m'angoissait, elle me terrifiait. C'est comme si les rayons de soleil brûlaient ma peau.
Non mon âme.
La pureté m'étouffait, j'avais besoin de respirer. M'enfermer dans l'obscurité, fuir la lumière. Celle qui me tiraillait sans aucune douceur, percutait chaque parcelle de mon corps, ne m'épargnant pas et s'acharnant sur moi.
Elle me faisait peur, me terrifiait, dévorait mon corps entier.
Je suffoquais.
Faisant de moi sa victime, je me sentais impuissant face à elle. Sa simple présence m'étouffait.
La lumière était beaucoup trop puissante et écrasante.
Ma maison apparut au bout de la rue alors que je continuais de courir vers elle. Comme poursuivit par la mort, je courais comme si ma vie en dépendait. Fuyant la lumière de toutes mes forces, je m'efforçais de ne pas abandonner malgré la douleur lancinante à ma poitrine et aux jambes.
Le souffle hératique me déchirant les poumons, les jambes lourdes et douloureuses, je ne m'arrêtais pas et continuais mon chemin, retenant mes larmes qui troublaient ma vue.
J'entrais rapidement dans la maison et montais les escaliers, courant jusqu'à ma chambre. Une fois le pas de la porte traversée, je la fermais violemment dans un bruit sourd, m'appuyant fortement dessus comme si un monstre allait surgir de derrière.
-Jungkook ?
La voix de ma mère me tétanisa alors que mon corps tremblait violemment. J'avais mal aux poumons et ma respiration était difficile. Je levais mes mains tremblantes et tentais de verrouiller la porte. Mes gestes étaient tremblants et imprécis. J'avais du mal à tourner la clé.
-Jungkook ?
Mon coeur ratta un battement avant de continuer sa course frénétique et douloureuse. J'étais terrifié, les pas dans le couloir résonnaient dans mes oreilles tels des échos insupportables. Comme une horloge sinistre annonçant les dernières secondes avant ma mort.
J'ai peur...
La porte se verrouilla au même moment où la poignée bougea. Je soupirais de soulagement, tout en reculant de frayeur. Je me retournai vers la fenêtre et plissai les yeux face lumière trop éblouissante, trop dangereuse.
Il y a trop de lumière. Beaucoup trop. Elle me faisait mal. C'était douloureux, elle m'étouffait, me faisait suffoquer.
Je courus vers la fenêtre et fermai les volets avant de tirer les rideaux, plongeant ma chambre dans l'obscurité la plus totale.
Et lorsqu'il n'y eu plus aucun rayons de soleil, toute la pression accumulée en moi se relâcha d'un coup. Je pouvais de nouveau respirer.
-Jungkook !?
Je me sentais mieux. L'obscurité m'apaisait, me berçait, m'enveloppait totalement. Je me sentais revivre. Mes larmes s'échappèrent de leur prison alors que je partis me recroqueviller dans un coin de ma chambre, entre deux murs. Les genoux repliés contre mon torse je m'abandonnais totalement aux larmes, libérant toute ma souffrance et ma peur.
La lumière me blessait.
L'obscurité m'apaisait.
Je ne voulais plus sortir de là, j'étais bien ici. Personne ne pouvait me faire de mal, les ténèbres faisaient partie de moi, elles m'acceptaient comme je les acceptais.
-Jungkook ouvre cette porte !
Je fermai les yeux et respirai doucement, me calmant lentement mais sûrement. Je me sentais réellement mieux, dans cette obscurité apaisante.
-Jungkook !!
Ma mère ne cessait de frapper la porte mais je l'ignorais. Je ne voulais pas la voir. Ni elle, ni personne.
Je veux rester seul.
Bercé par l'obscurité consolante, elle m'enveloppait et caressait chaque parcelle de mon épiderme, telle une douce et chaleureuse couverture en plein hiver.
-Jungkook !!
Laisse-moi tranquille ! Je ne veux plus voir personne ! Je veux rester à jamais ici, je ne veux plus rien faire. Je veux être en paix, être libre et cesser de me soucier de mon avenir, cesser de sourire sans arrêt alors qu'intérieurement je suis mort.
Je veux qu'on me foute la paix, qu'on m'oublie. Je veux disparaître.
La porte s'ouvrit me faisant relever la tête baignée par les larmes. J'écarquillai les yeux en voyant ma mère entrer. Comment a-t-elle fait !?
-Tu ne peux pas rester ici Jungkook ! Ouvre les volets.
Elle se dirigea vers la fenêtre alors que je la regardais paniqué. Mon souffle s'accéléra tout comme les battements frénétiques de mon coeur.
-Non n'ouvre pas !!
Elle ne m'écouta pas et laissa traverser les rayons de soleil qui, à leur contact sur ma peau, me brûlèrent instantanément. Je criais de douleur alors que mes bras rougissaient et que mon coeur se détruisait, la lumière atteignant et détruisant mon coeur.
Je me recroquevillai sur moi-même et cachai mon visage dans les bras, tentant de fuir la lumière ravageuse, monstrueuse.
-Allez sors de là tu dois travailler. Dit-elle en partant.
Mes larmes coulèrent de plus en plus alors que la panique me faisait suffoquer. L'air n'entrait plus dans mes poumons tandis que je crachais intérieurement ma haine contre le monde.
Je les déteste tous !
Je me redressai rapidement et courus m'enfermer dans une autre pièce totalement obscure, me permettant de respirer à nouveau. Verrouillant de nouveau la porte je ne faisais plus attention à mes larmes incessantes qui ne s'arrêtaient plus.
Je partis m'enfermer dans la grande armoire de la chambre, me confinant à l'intérieur.
Je me sentais bien ici. Je ne voulais plus en sortir. Alors je continuais de pleurer toute ma souffrance intérieure, la libérant de sa prison interne.
*****
Je me réveillais doucement, observant les alentours et reprenant pieds sur Terre. Je regardai mon réveil avant de soupirer.
Cinq heures du matin.
Ce rêve était vraiment étrange... Il était à la fois réel mais aussi paranormal. La lumière était vraiment douloureuse... J'en avais encore les sensations, comme si tout m'était réellement arrivé.
Ce genre de rêve où l'on ressent les émotions peuvent être à la fois douloureuses et agréables. J'ai l'habitude d'en ressentir certains, mais il y en a ou je me passerais bien de ça...
Je me levai et partis directement me préparer dans la salle de bain. Une fois terminé j'attendis devant la télé que le temps passe, fixant l'écran tout en me perdant dans mes pensées. Je ne mangeais jamais le matin, je n'avais pas faim et si je me forçais j'en vomirais.
L'angoisse monta lentement en moi alors que je m'imaginais ma journée de cours.
De nouveaux cours, de nouveaux contrôles rendus.
Et toujours la même déception en voyant la note.
Je ne veux pas y aller...
Mon regard se posa sur mon téléphone que j'avais posé sur la table. Suga m'avait donné rendez-vous, mais je me doutais que c'était le soir. Seulement je ne me sentais vraiment pas bien pour aller en cours aujourd'hui. Le simple fait d'y penser me tordait l'estomac dans tous les sens.
Je veux le voir.
Prenant mon téléphone dans mes mains, j'y écrivis un message que j'envoyai, attendant impatiemment la réponse, le coeur battant plus rapidement.
À Yoongi :
<<On peut se voir maintenant...?>>>
Le temps s'écoula et aucune réponse n'arriva, me faisant soupirer. Il doit sûrement travailler. Après tout il a aussi une vie... Je me levai à contre coeur, retenant les larmes qui me montaient aux yeux et pris mon sac que je posais sur mon épaule d'une main tremblante.
Je me dirigeai vers la porte et l'ouvris avant de reculer en voyant la lumière m'éblouir. Mon coeur s'accéléra d'un coup tout comme ma respiration alors que je reculais, faisant tomber mon sac contre le sol. Je ne veux pas. Je ne veux pas y retourner ! Je ne peux pas !
Je toussai, tentant de reprendre le contrôle de ma respiration avant de me laisser tomber au sol, fixant l'extérieur avec frayeur. Le simple fait de penser à l'école me donnait envie de vomir, ça me retournait complètement l'estomac, ça me terrorisait...
Je ressentis le vibrement de mon téléphone, je le pris dans mes mains. Yoongi m'appelait.
Je décrochai et portai le téléphone à mon oreille, me retenant de pleurer.
-Jungkook ?
-O-Oui ?
-Ça va pas ? Dit-il en changeant le ton de sa voix, devenue inquiète en entendant la mienne trembler.
-...
-Jungkook ?
-J'ai peur...
-Qu'est-ce qui ce passe ?
-Je ne veux pas y retourner... Dis-je en éclatant en sanglots. J'ai peur Suga...
-T'es où ? Dit-il précipitamment.
-C-chez moi...
-J'arrive bouge pas.
Il raccrocha tandis que je me relevais, laissant mes larmes couler. Je refermai la porte d'entrer et me laissai glisser contre elle. Me recroquevillant sur moi-même, j'angoissais, tremblant de tout mon corps tout en tentant de calmer ma respiration saccadée.
Serrant les manches de mon haut de toutes mes forces, je m'empêchai de monter alors qu'une folle envie de mutilation traversait mon esprit. Je ne dois pas. Il faut que je reste calme, Yoongi va arriver...
Je gardai ma tête plongée dans mes bras et continuais de pleurer sans avoir conscience du temps qui s'écoulait. Et ce n'est que lorsque quelqu'un toqua que je repris conscience de la réalité. Effaçant rapidement mes larmes, je me redressai et ouvris la porte.
Avant de me faire enlacer par une étreinte réconfortante. Yoongi me serra contre lui le plus fortement possible, tentant de me calmer. Toute cette douceur ne fit qu'intensifier mes larmes qui avaient besoin de se libérer.
J'en avais besoin.
J'entendis la porte se refermer d'un coup de pied de Yoongi alors qu'il ne me lâchait pas. Je le serrai contre moi, pleurant dans son cou alors que son odeur emplissait l'air, ce qui avait le pouvoir de m'apaiser.
-Chut tout va bien Kook...
Peu à peu mes tremblements et mes larmes cessèrent sans pour autant que je ne me détache de lui. Son étreinte m'apaisait, elle me réconfortait et me calmait. Sa main caressant mes cheveux ne faisait qu'amplifier ce sentiment d'apaisement que je ressentais. Je ne voulais plus le lâcher.
-Je ne veux plus y retourner...
-Alors n'y va pas. Si c'est pour finir pendu dans un couloir de l'université, c'est pas la peine.
-Mais je suis obligé...
-Non. Tu as accepté le jeu alors à partir de maintenant nous sommes libres.
Il se recula légèrement de moi et posa ses mains sur mes joues, effaçant mes larmes à l'aide de ses pouces.
-Libre ?
-Oui. Notre vie nous appartient à partir d'aujourd'hui. Peu importe ce que diront les autres, ne les écoutons plus. Vivons comme nous avons toujours voulu vivre. Peu importe les conséquences, vivons-la sans obligation, sans restriction. Amusons nous une dernière fois avant la fin. Et je te promets que nous serons heureux.
Sa main resta sur ma joue tandis que l'autre s'empara de la mienne. Enlaçant nos doigts ensemble, je souris faiblement, sentant déjà un léger sentiment de joie se propager en moi. Sa seule présence m'apaisait. Ses touchers faisaient frémir mon corps et mon cœur se calmait.
-Je te suivrai alors. Jusqu'à la fin. Dis-je en posant furtivement mes lèvres sur les siennes.
Je me retirai rapidement et lui offris un grand sourire innocent le faisant pouffer de rire avant d'ébouriffer mes cheveux et m'enlacer de nouveau.
Je te fais confiance Suga. Et peu importe ce qu'il arrivera, je te suivrai où que tu ailles.
~~~~~
-Tiens.
Il me tendit son sac rempli de diverses bombes à tag. Je le regardai sans bouger avant de lever les yeux vers les siens, déterminés et confiants.
-Non je vais tout gâcher.
-Mais non, tu sais dessiner.
-Mais c'est pas pareil ! C'est plus simple avec un crayon qu'une bombe à tag !
-Peu importe, tiens et fais ce qu'il te passe par la tête. Taguer permet de nous libérer l'esprit, tu verras tu te sentiras mieux après.
Je soupirai fortement avant de prendre le sac et de me mettre face au mur. Je ne devais pas rater mon œuvre. Pas ici alors que la sienne était sur le mur de derrière. Yoongi nous avait amené en moto jusqu'à la maison abandonnée en disant que ce serait le commencement de notre jeu.
Je posai le sac, m'accroupissant à côté de lui et observai les différentes couleurs, les bougeant à l'aide de ma main tout en imaginant ce que je voulais mettre sur ce mur.
Lorsque l'idée traversa mon esprit je pris les bombes et me dirigeai vers le mur.
Inspirant un bon coup, je me concentrai au maximum et levai mon bras, commençant à tracer mon œuvre.
Les couleurs se retranscrirent sur le mur, lui donnant le souffle nécessaire pour vivre. L'illuminant de vivacité ou plutôt l'assombrissant encore plus.
Car mes couleurs étaient sombres, tout comme mon esprit.
Mes sentiments dictaient la forme de l'oeuvre. Ils se transposaient parfaitement au mur.
Passant de l'imaginaire au réel. De l'abstrait au concret.
Concentré au maximum sur l'œuvre, je ne faisais plus attention à ce qui se trouvait autour de moi, Yoongi étant totalement silencieux, permettant à mes gestes de rester précis.
Plongé dans ma bulle, j'étais obnubilé par les couleurs qui prenaient place sur le mur.
Tentant au maximum de créer l'image à l'identique de mon esprit sur cette surface plane, je m'appliquais à produire les plus beaux tracés. Gardant en mémoire ceux de Yoongi lorsqu'il avait fait la sienne, j'essayais de reproduire les mêmes.
Le temps s'écoula sans que j'en aie conscience et lorsqu'il fut terminé, je reculais, observant entièrement le tag. Un fin sourire traversa mes lèvres alors que je sentais la fierté monter en moi.
Je ne l'avais pas raté, il n'était pas horrible. Pas aussi beau que celui de Suga, mais il ne brûlait pas les yeux.
-Tu vois que tu peux le faire.
Mon regard se dirigea vers le visage de Yoongi qui regardait mon tag, un sourire en coin trônant sur son visage pâle. Je ne pus m'empêcher de penser qu'il était magnifique, ses beaux yeux brillants insufflaient en moi une joie étrangère.
-Quelle est sa signification ?
Il s'approcha à mes côtés sans quitter le tag du regard.
Je m'étais représenté, à genoux au sol. Mon visage était baissé et ma frange cachait mes yeux, qui eux même étaient cachés par un foulard noir, me retirant la vue.
Les poignets liés face à moi par des menottes, une chaîne en fer emprisonnant ma cheville, j'étais prisonnier. Mes joues étaient baignées de larmes qui avaient réussi à s'échapper du tissu tandis que du sang coulait de certaines blessures sur mes bras, formant une flaque écarlate au sol, tâchant mon jean au niveau des genoux.
-Mes larmes représentent ma souffrance. Le foulard obstrue la vision de mon avenir que je n'arrive plus à voir. Les chaînes m'emprisonnent et me retirent ma liberté, comme l'école et le travail le font si bien. La position agenouillé est le résultat du poids qui m'accable, celui de la vie et du travail qui m'écrase et me fait suffoquer. Mais aussi une position d'abandon, du fait que je n'arrive plus à me relever. Le sang est la conséquence de mes souffrances mais aussi les marques qu'elles m'ont laissé... Ces marques qui aussi bien physiquement que psychologiquement, je n'arriverai jamais à retirer, car elles sont indélébiles, ce sont des cicatrices ineffaçables, je les aurai à vie.
-Je vois.
Un silence prit place alors que nous fixions le tag sans bouger.
-On ne peut effacer nos mauvais souvenirs. Mais on peut toujours en créer de nouveaux, des meilleurs.
Je détournai mon regard, l'encrant dans le siens. Sa main se glissa dans la mienne alors que nos regards ne se détachaient pas l'un de l'autre.
-Et je ferai en sorte de nous les créer, car le jeu vient à peine de commencer...
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