Plus d'efforts
Annyeong les Armys ! Voilà le chapitre 2 de Together (pour abréger parce que le titre est long XD) J'espère que la suite vous plaira bien que c'est pas la joie. N'hésitez pas à donner vos avis sur tout ça, à donner vos points de vue sur ce que vous allez lire ! J'aime voir les différentes façons de penser des gens ^^ Bonne lecture !
Notre vie est régie par les choix. Fais le bon et tout se passera bien. Fais le mauvais et l'enfer débutera...
***
Terminant de préparer mes affaires, je me levai et mis mon sac sur mon épaule, soupirant en imaginant la journée ennuyeuse que j'allais subir.
Encore et toujours
les mêmes journées.
Se préparer, aller à l'école, rentrer, faire ses devoirs et dormir.
Toujours la même chose, la même routine lassante.
Des heures perdues.
Je quittai ma maison, vide de par l'absence de mes parents qui étaient déjà partis au travail et me dirigeai vers mon bus. Entrant dedans je m'assis au fond et mis mes écouteurs dans mes oreilles.
La musique est ma seule liberté.
Celle qui fait battre mon coeur.
Celle grâce à qui je me sens vivant et qui me permet de m'évader dans un monde qui m'appaise.
Je reste rarement sans elle car sinon mes pensées déjà envahissantes se font insupportables et m'écrasent totalement sans aucune pitié.
Sans elle, le monde ne serait que plus ennuyant.
Le bus démarra alors que j'observais le paysage défiler devant mes yeux. Le fixant sans rien faire, je me perdis dans mes pensées, imaginant toutes sortes de scénarios glauques.
Je me demande ce que ça ferait de se faire écraser par une voiture ? Ou qu'on ait un accident de bus. Qu'un véhicule nous fonce dedans ou que le bus se retourne dans un virage.
Au moins je n'aurais pas à aller à l'Université.
Un sourire en coin naquit sur mon visage.
Dire que j'en suis réduit à imaginer ma mort à cause de cette stupide école me fait rire. De base n'a-t-elle pas été créé pour nous aider ? Elle n'a fait que me réduire en cendres.
J'envie ceux qui s'en sortent comme je le faisais avant. J'ai envie de retourner en arrière et ne pas me diriger vers la SKY.
Au moins je n'aurais pas fini comme ça.
Namjoon et Jin eux s'en sortent tellement mieux... Ça me déprime de les voir réussir alors que malgré tous les efforts que je fais, je me rétame sans arrêt comme si je n'avais rien foutu.
Évidemment, je suis heureux pour eux. Ils ont essayé de m'aider mais ça ne sert à rien.
Après tout je ne suis qu'une merde.
Je vois vraiment pas ce que je fous là. J'aurais jamais dû venir. J'aurais dû m'écouter moi et pas les autres.
Même si je m'en savais incapable, je ne pensais pas tomber aussi bas en faisant ça.
Et maintenant je me demande à quoi tout ça va me servir.
Parce que je n'ai plus aucun rêve.
Il s'est brisé, aussi violemment que ma conscience et l'estime de moi.
Je ne peux pas arrêter comme je ne peux pas ne rien faire. Je n'ai pas d'autres choix que de continuer jusqu'à la fin de mes études. Jusqu'à la fin qui me mènera à ma propre mort.
Je soupirai, observant l'université devant laquelle le bus venait de s'arrêter.
Mon université.
Yonsei University.
De grands bâtiments faisaient face aux élèves en uniforme, entrant tous à l'intérieur, sac sur le dos. Je me levais et sortis du bus, me dirigeant vers la cour immense, entourée de bâtiments démesurément grands, mais totalement justifié de par le nombre considérable d'élèves.
La verdure du campus était plus qu'omnipresente, grimpant même sur les façades des bâtiments, donnant un grand côté naturel ou plutôt un effet illusoire accueillant, joyeux et calme à cette sombre prison qui nous torturait tous.
Peu importe nos compétences, nous ne cessons de tous travailler. Encore et encore, sans arrêt, passant outre nos moments de divertissement afin d'obtenir les meilleurs résultats, les meilleurs faveurs et les meilleurs futurs postes de notre pays.
Tout doit être parfait. Car cette école est la signification même de la perfection.
Et en cet instant, je me demandais clairement ce que je foutais là.
Oui j'avais les compétences pour y aller, j'avais eu ma mention, j'avais toujours eu de bonnes notes, jamais en dessous de la moyenne, toujours dans l'excellence. Mais le rythme ici était bien trop dur et éprouvant pour moi. Moi qui ne fournissais pas trop d'effort auparavant et qui m'en sortais sans problème.
Tout s'est retourné contre moi.
Bossant comme un malade, seuls des cartons m'attendent. Pour moi j'ai déjà échoué mon année. Je sais déjà que je la repasserai.
Et le simple fait de me dire que je recommencerai un an de plus dans cet enfer ne fait qu'empirer mon état.
Je ne pense pas, non, je suis sûr de ne pas pouvoir supporter une année de plus ici.
Je l'ai fait trois ans, je n'en ferai pas quatre alors que mon supplice est sur le point de s'arrêter.
C'est au-delà de mes forces.
J'entrai à l'intérieur du bâtiment et rejoignis ma salle de classe. La sonnerie résonna alors que je passais la porte de ma classe. La plupart des élèves étant déjà installés à leur place, cahier et trousse sortis.
Les bureaux étaient disposés en hauteur, un escalier au centre nous permettait d'aller à chaque "étage" qui comportait plusieurs bureaux de droite à gauche. Je montais les marches me dirigeant vers Namjoon et Jin, assis à mes côtes.
Je leur fis un petit sourire pour les saluer et m'assis à ma place, sortant mes affaires pour les déposer sur mon bureau.
-Ça va ? Demanda Jin à ma gauche.
-Ouais et toi ?
-Ouais. Ça te dit ce soir un ciné avec Nam et moi ?
-Hum non je dois bosser, désolé. Dis-je en souriant faussement.
-Dommage... Dit-il tristement.
Le prof entra dans la classe et se plaça face au tableau géant en bas de tous les bureaux. Il commença à faire son cours tandis que je prenais comme à mon habitude des notes. La classe était silencieuse, écoutant au maximum les paroles du professeur qui traçait rapidement son cours.
Les cours étaient toujours soutenus et rapides car les notions à apprendre étaient nombreuses. Et avec le lapse de temps que nous possédions, il se devait d'être rapide.
Si nous n'étions pas concentrés au maximum, alors tout était déjà foutu d'avance.
Je continuai ainsi toute la journée, prenant des pauses et déjeunant avec mes amis.
Notre temps de repos était insignifiant face aux nombreuses heures intenses de travail que nous subissions. La dernière heure de cours sonna alors qu'un mal de crâne me prit.
J'en ai marre d'être ici. Je veux juste rentrer chez moi. Mais quand bien même je serai chez moi, je devrai encore travailler...
La prof parla sans cesse, expliquant son cours. Elle allait tellement vite que je me demandais si elle prenait le temps de respirer entre ses phrases. Tout le monde écrivait rapidement sauf moi.
J'avais abandonné.
Je demanderais le cours à Nam plus tard.
Alors je l'écoutais simplement, essayant de ne pas me perdre dans mes pensées.
-Bien, étant donné que l'heure va se terminer, je vais vous rendre vos devoirs de la dernière fois.
Mon coeur s'accéléra alors que l'angoisse montait en moi. Je savais déjà que j'allais avoir une mauvaise note malgré toutes les heures que j'avais passé dessus à réviser.
J'espérais juste qu'elle ne serait pas trop horrible.
Elle commença à distribuer les copies tandis que l'angoisse me tordait l'estomac. Je ne voulais pas recevoir cette note.
Chaque note désastreuse n'était qu'un coup de poignard en plus dans mon coeur déjà détruit.
Elle se posta face à moi, la mine sévère, me surplombant de sa hauteur, tel un juge annonçant ma peine de mort.
Je me sentais déjà mourir avant même de recevoir ma sentence.
-Jeon Jungkook, avez-vous révisé ?
-Oui...
-Il me semble que ce n'est pas assez alors. Vous devez faire plus d'efforts si vous voulez vous en sortir.
Elle posa ma copie sur ma table et s'éloigna, terminant de rendre ses sentences.
Je posais mes yeux sur la note alors que mon coeur se serra. Je détournais les yeux en la retournant ne pouvant supporter de la regarder à nouveau. Je sentis une boule se former dans ma gorge alors que je retenais mon envie de pleurer.
-T'en fais pas Kook t'y arriveras mieux la prochaine fois.
Je ne lui répondis pas et rangeai mes affaires. Il n'y a pas de prochaine fois, c'est toujours la même chose. Je ne vois pas à quoi ça sert de travailler autant si c'est pour me rétamer des notes aussi pitoyables.
J'avais travaillé plus de dix heures pour ce devoir. Tout ça pourquoi ? Pour obtenir un putain de dix sur cent !? Non. Autant ne rien foutre ce serait la même chose.
Je me levai, mettant mon sac sur mes épaules.
-Kookie !
Je me retournai vers Jin qui me regardait tristement.
-Quoi ?
-Ça va s'arranger t'inquiète pas.
Je ris nerveusement en reculant.
-Ouais peut-être.
Jamais. Ça ne s'arrangera jamais. Je suis nul je suis nul, un point c'est tout.
-J'y vais, à demain.
-À demain.
Je sortis et m'éloignai de cet enfer qui commençait à m'étouffer. Je n'en peux plus de tout ça... J'en ai marre... Comment j'ai fait pour en arriver là...?
Je ravalai mes larmes et me dirigeai vers mon bus. J'ai encore un devoir sur table demain. Je fixai mon bus arriver et ouvrir ses portes. Est-ce que ça en vaut la peine ? Pourquoi devrais-je réviser pour demain alors que je sais que je vais foirer ?
Je regardais les élèves entrer dans le bus alors que je ne bougeais pas de ma place. Je ne veux pas rentrer.
Je me retournai et partis en direction de la ville. Marchant calmement le long des rues tout en écoutant la musique résonner dans mes oreilles, je me laissai aller au rythme de mes pas, vers une destination sans but.
Mes pas m'emmenèrent vers une vielle maison abandonnée et en ruine, située en haut d'une petite colline au bord de la ville. La maison était grande et délabrée, le temps semblait la dévorer un peu plus chaque jour.
Elle était détruite à certains endroits, conséquence du climat qui l'avait détruit un jour de tempête. Certains murs possédaient donc de plus ou moins gros trous tout comme le plafond plat sans toiture.
Ce n'était qu'une maison entièrement faite de béton dont les constructions avaient été abandonnées. Il y avait donc encore quelques éléments de chantier à l'intérieur, étant presque terminé mais pas totalement.
J'entrais à l'intérieur, faisant attention aux débris jonchant le sol et montai l'escalier délabré jusqu'à l'étage. La maison était dans un état pitoresque mais j'aimais beaucoup ce genre de lieu, j'y venais souvent quand je me sentais mal.
Je montais sur le toit grâce à une vielle échelle, présente depuis longtemps, probablement pour que les anciens constructeurs montent dessus afin d'y faire la toiture. Je me redressai sur le toit plat de béton et avançais doucement jusqu'au bord, évitant les trous causés par la nature.
Je m'y assis et me recroquevillai au bord, soupirant tristement tout en laissant mon regard se perdre dans le vide. La maison étant en hauteur, l'horizon semblait magnifique, laissant apparaître de nombreuses petites maisons traditionnelles où les habitants devaient y vivre paisiblement.
Serrant mes jambes à l'aide de mes bras, j'y posai la tête sans pour autant cesser de fixer le paysage face à moi.
Tout semblait magnifique.
Et pourtant je n'arrivais plus à voir cette beauté, qu'autrefois j'adorais admirer.
Le monde à mes yeux était devenu fade, j'y avais perdu goût.
J'aimerais tout arrêter. À quoi ça sert de travailler autant si c'est pour me rétamer autant ? Je n'aurais jamais mon année. Peu importe ce que peuvent dire les autres, je sais que j'en suis incapable, je le sais et pourtant ils s'obstinent à me dire que j'en suis capable. Que j'en ai la capacité.
Que ce soit mes parents ou mes amis.
Avant j'en aurais été capable.
Avant je réussissais tout.
Mais les choses ont changé. Peu importe ce qu'ils disent ils ne savent pas de quoi je suis capable.
Ils ne sont pas moi.
Je savais que j'en étais incapable. Je leur avais dit ! C'était trop dur pour moi, je savais tout ça. Et pourtant personne ne m'a écouté. Ils avaient trop d'espérance sur moi, et ils ont tous été déçus. Même s'ils ne le montrent pas je suis sûr que c'est le cas.
Et voilà où j'en suis aujourd'hui.
Ma vie est devenue une horreur. Je hais ce monde.
Ce monde où la société nous oblige de travailler. Ce monde où nous ne sommes et ne serons jamais libres.
Nous sommes tous esclaves de la société. Travaillant de l'enfance jusqu'à notre vieillesse sans en avoir le choix.
Dès notre naissance, notre destin est écrit. Dès nos deux ans, nous commençons l'apprentissage de notre calvaire. Un long chemin de souffrance éternelle, de soumission à l'État.
Allant de la maternelle au collège, au lycée puis à l'Université pour enfin travailler réellement jusqu'à ce que nous soyons trop séniles, jusqu'à ce que nous soyons inutiles.
La société finit par nous rejeter. Mais que reste-t-il alors de notre vie ? Notre seule et unique vie passée à travailler sans arrêt, parfois pour un travail que nous n'aimons même pas, mais que nous devons faire, par obligation, ne serait-ce que pour vivre. Qu'avons-nous vécu alors jusqu'à là ?
Rien.
J'ai passé le premier quart de ma vie à travailler comme tout le monde à l'école. Avant ça ne me dérangeait pas, parce que c'était simple et je ne me posais pas réellement la question. Mais maintenant que ma vie est si pitoyable, que j'en suis à un point de la regretter alors que je l'ai à peine commencé, j'y ai pensé.
Et je vois désormais à quel point nous n'avons pas le contrôle de celle-ci.
Nous sommes tous jugés sur les mêmes compétences à l'école. Sur les mêmes matières alors qu'aucun de nous n'est identique. Chacun a ses faiblesses et ses forces. Nous n'avons pas les mêmes compétences. Et pourtant nous sommes tous jugés de la même manière.
Et ces foutues notes, de simples numéros écrits sur une feuille, ont le pouvoir de guider notre vie.
Peu importe ce que diront les autres.
"Ce n'est qu'une note, ça ne veut rien dire."
Ce ne sont que des mensonges.
Parce que cette foutue note décide notre avenir. Si elle est bonne alors notre vie sera meilleure, nous vivrons paisiblement, gagnerons suffisamment pour vivre. Dans le cas contraire alors l'enfer débutera. Car l'école n'est que le juge de notre avenir.
Soit fort et intelligent et en échange je te donnerai un bon travail.
Soit une merde ou en difficulté et ta vie sera un enfer. Tu galèreras à jamais, cherchant sans arrêt du boulot pour vivre.
La vie est une pute.
La société un monstre.
Je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour que je me retrouve ainsi, mais je ne peux plus rien y faire.
Cette vie...
je ne la supporte plus.
J'ai sans arrêt envie de mourir, de stopper mes souffrances.
Si je suis destiné à travailler toute ma vie pour quelque chose que je n'aime pas alors à quoi bon la vivre ?
Je ne ferai que survivre.
Sans avoir l'occasion de vivre ce dont j'ai réellement envie de faire. Et quand bien même j'arriverai à les faire, quel serait alors le pourcentage face à toutes les heures perdues à travailler hein ?
Il serait presque nul.
Parce que nous passerons plus de trois quarts de notre vie à travailler sans arrêt.
Du temps perdu.
Sans avoir l'occasion de faire ce que nous voulons réellement.
Alors j'envie ceux qui ont des rêves. Ceux qui savent ce qu'ils désirent faire. Ce que j'étais avant.
Car j'avais un rêve.
Mais il est parti en fumée.
Et puis de toute façon j'ai perdu goût à la vie.
Je ne sais plus quoi faire, je ne veux plus rien faire.
Vivre est devenu un fardeau pour moi.
L'école a pourtant été créé non pas pour nous détruire, mais nous instruire.
Alors comment peut-elle autant me briser ? Comment fait-elle pour me faire me sentir plus bas que sur terre ?
J'ai juste l'impression d'être devenu un incapable. Quelqu'un de stupide qui ne sait plus rien faire.
Une merde incompétente.
C'est ce que je suis. Peu importe ce que diront les autres, ils ne peuvent comprendre.
Je veux tout arrêter...
Je veux avoir ma liberté...
Cette liberté que personne ne peut avoir. Parce que quoi que l'on pense nous ne le sommes pas. Ce n'est qu'une illusion, un sentiment utopique que jamais je ne ressentirais.
Car la réalité me rattrapera toujours. Elle fera de moi sa victime et me torturera à jamais.
Elle le fait à chaque fois.
Dès que j'ai l'impression d'être heureux. Elle s'abat sur moi et s'enchaîne à moi, tel un boulet emprisonné à ma cheville. Je suis prisonnier de la vie, vivant dans un cercle vicieux qui ne s'arrêtera jamais.
Blessé à jamais, détruit jusqu'au fin fond de mon âme.
Jusqu'à m'en donner l'envie de mourir.
Pourtant je trouve ça stupide d'en être arrivé à là. D'en être arrivé à un point où mon existence même me répugne pour quelque chose que les gens qualifieraient d'idiot. Ils ne peuvent comprendre tant qu'ils ne le vivent pas.
Je ne supporte plus ma situation.
J'en ai marre de souffrir. De faire semblant d'aller bien pour ne pas inquiéter les autres. De sourire pour que personne ne me pose de questions.
Car la simple énonciation de ce qui me détruit me donne constamment les larmes aux yeux. Si les autres m'en parlent alors je ne garantis pas de ne pas fondre en larmes.
Y penser me donne suffisamment envie de pleurer.
Et pourtant j'y pense sans arrêt, alors mon esprit est constamment malade. Je ne peux pas faire autrement. Parfois j'ai envie de ne plus rien faire. Alors j'attends que le temps passe, fixant un point invisible face à moi et laissant mes pensées ronger mon esprit, le détruisant un peu plus à chaque instant.
J'aimerais tellement sortir de cet enfer...
Et pourtant je suis enchaîné à lui.
À jamais.
Jamais je ne me libérerais.
Je sentis mes larmes dévaler silencieusement mes joues alors que je me recroquevillai un peu plus. Le soleil commençait doucement à se coucher et je savais d'ores et déjà que j'allais le regretter.
Car je n'avais pas réviser.
Et même si je savais que j'allais le rater il fallait que je travaille.
Mais je n'en avais plus la force.
Pas aujourd'hui...
Mes parents allaient sûrement m'engeuler parce que je n'étais pas rentré. Et une fois de plus j'allais leur mentir en disant que j'étais allé à la bibliothèque.
Ce que je disais constamment quand je me sentais mal et que je n'étais plus capable de rien faire.
Pourquoi la vie est-elle si difficile ? Pourquoi ne pouvons-nous pas vivre sans être obligé de travailler...?
Ce monde est pourri.
Être un animal aurait été beaucoup plus simple. Parce qu'eux, au moins, sont libres. Pas tous, parce que, êtres abjectes que nous sommes, nous les privons de leur liberté. Mais certains le sont.
J'aimerais être l'un d'eux. Vivre ma vie comme je l'entends sans être obligé de me soumettre à qui que ce soit.
Vivre au jour le jour sans me soucier de mon avenir.
Ignorant le lendemain, ignorant les années suivantes.
Sans me dire que je finirai mal.
Que ma vie ne sera pas celle que je souhaiterais.
Mais ce dont je regrette le plus restera le passé. Parce que j'ai fait le pire choix de ma vie en intégrant cette grande université que je ne peux quitter. Ce choix qui a détruit ma vie et la perception que j'avais de celle-ci.
Et que jamais, je ne pourrais retourner en arrière. Car ce qui est fait est fait. Alors je me soumets face à la société, face à mon université qui ne cesse de réclamer l'excellence.
Et souffre en silence.
Un bruit me fit sursauter alors que je tournais ma tête vers les escaliers derrière moi. Je fronçais les sourcils alors que le bruit ne cessait et effaçai mes larmes silencieuses.
Qu'est-ce que c'est...?
La nuit était tombée donc je ne voyais pas grand chose mais une lumière m'attirait à l'étage du dessous. Il y a quelqu'un. À chaque fois que je viens ici, personne ne s'y trouve, car ce lieu abandonné n'attire personne.
Cette maison repousse les autres, effrayés de son aspect extérieur pittoresque et misérable. Et pourtant personnellement elle m'apaise.
J'effaçai mes dernières larmes et me levai, me dirigeant vers le bruit incessant à pas de loups. Avec la plus grande discrétion, je descendis lentement les marches pour ne pas avertir l'inconnu. Je m'arrêtai légèrement plus bas que le milieu des marches et observai la pièce.
La personne était dos à moi, capuche sur la tête et traçant à l'aide de ses bombes de peinture les lignes de son tag.
Je restai silencieux et m'assis sur les marches des escaliers, observant son œuvre à peine commencée se construire.
Par en juger son style vestimentaire et sa morphologie je l'identifirais comme étant un homme. Seulement je ne pouvais le voir, son visage étant caché par la capuche et retourné face au mur.
Plusieurs bombes étaient disposées sur le sol, tout comme son sac noir où certaines se trouvaient encore à l'intérieur.
Changeant plusieurs fois les teintes, il donna vie au mur.
Imprégnant ses pensées dans un réalisme sublime.
Les lignes étaient artistiques, belles et claires. Je pouvais sentir d'ici toute la passion qu'il mettait dans son œuvre, toute la vie qu'il insufflait en lui.
Il était maître de son oeuvre et la créait avec perfection.
Submergé par son talent alors qu'elle prenait rapidement forme, je ne pouvais plus détacher mes yeux de son art jusqu'à ce qu'il la termine.
-Woah... Murmurais-je sans pouvoir m'en empêcher.
C'était tout simplement magnifique. Je serais incapable de faire quelque chose à la fois d'aussi beau que sombre.
Parce que son œuvre était obscure. Il représentait un homme encapuchonné de dos, habillé de vêtements noirs et entouré d'une sorte d'aura sombre. Le tag était grand, prenant une grande partie du mur et des mots étaient inscrits.
"I don't give a shit, I don't give a Fuck.
Nevermind"
Un boulet digne d'un prisonnier enchaînait la cheville de l'homme. Il se trouvait au bord d'un précipice, à deux doigts du vide tandis que le ciel gris et menaçant surplombait sa tête.
Une colombe blanche volait dans le ciel, proche de lui. De sa main gauche, son poing serré contenait des billets légèrement chiffonnés par sa poigne. En bas à droite se trouvait sa signature.
Suga.
Et en cet instant, je ne pus m'empêcher de m'identifier en lui.
Parce qu'il représentait ma situation. Allant de l'aura sombre à ma dépression, mon esprit détruit. Les phrases que j'aimerais me dire à chaque fois. Le boulet m'enchainant à la vie, à ce monde, à la torture que je subissais. Celui qui me privait ma liberté, m'empêchait de vivre la vie que je désirais.
La colombe blanche et pure, emblème même de la liberté qui à mes yeux, s'évadait et s'éloignait de moi. Le ciel sombre, s'alliant parfaitement à mon humeur obscure, le précipice qui m'attirait comme la mort ne cessait de le faire.
Et enfin l'argent, maître du monde, sans qui personne ne pourrait vivre. Celui qui m'obligeait à faire des études pour avoir une vie convenable.
Celui qui au final était la cause de mon enfer.
Car c'est pour lui que nous travaillons tous sans arrêt. C'est pour lui que nous sommes devenus des esclaves.
Cette œuvre reflétait parfaitement ma situation. Sa véritable signification n'était peut-être pas la même que la mienne, car chacun pouvait la voir différemment mais c'est ce qu'elle m'inspirait en cet instant.
La personne, au son de mon exclamation se retourna et posa mon regard sur moi.
Et alors que ses yeux s'encrèrent dans les miens, une sorte de décharge électrique me traversa, faisant hérisser les poils de mon corps et frissonner ma peau pâle.
J'étais complètement submergé par sa beauté.
Elle me frappait violemment, me faisant oublier de cligner des yeux.
Mon coeur s'accéléra alors que mon regard restait poser sur son doux visage pâle et magnifique. Ses petits yeux amandes me faisaient penser à ceux d'un panda, ses lèvres roses semblaient douces et délicieuses, les traits de son visage ne montraient aucune imperfection, le rendant parfait. Ses mèches noires tombant sur son front lui donnait un air adorable.
Il était magnifique.
Je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi beau auparavant.
Sa beauté et ses yeux posés sur mon être me donnait l'impression de revivre. Le temps s'en était arrêté autour de nous, je ne voyais plus que lui.
Cet homme que je ne connaissais pas.
Cet homme sublime...
***
gateun nal, gateun dal
Même jour, même lune
24/7 maebeon banbokdoeneun mae sungan
24/7 chaque moment se répète à chaque fois
eojungganhan nae sarm
Ma vie est en pause
Ce dessin représente le Tag de Suga et a été fait par Yeolin_Park
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