Chapitre 5
- Je croyais qu'il ne devait pas être là! m'énervais-je
- Je ne sais pas d'où tu tiens ça mais pas de moi mon pote.
Je regarde Aaron longuement avant de percuter. Oh putain le con!
Je n'aurais jamais dû me pointer dans ce club maudit, je savais que c'était une mauvaise idée.
- Ne repars pas Gab. Demande Aaron en me retenant par le bras. Je ne te demande pas de lui taper la discute, ni de le serrer dans tes bras, ignore-le, j'en sais rien et je m'en fous mais tiens toi tranquille, ne recommence pas les conneries, reprend-t-il. C'était il y a six ans, il est temps de passer à autre chose.
Je hoche doucement la tête, je ne suis pas sûr de pouvoir passer à autre chose, mais si je lui prouve le contraire, Il me laissera enfin tranquille.
- Génial... Viens t'asseoir maintenant. Ils se sont tous fait du soucis pour toi tu sais.
Hum, ça j'en doute fort, mais si ça lui fait plaisir de le penser...
- Gabriel! Mon Dieu comme tu m'as manqué!
Je repousse doucement la petite personne qui vient de me sauter sur le dos, je la reconnaîtrais entre milles.
- Princesse, Si je t'es tant manqué pourquoi tu n'as donné aucun signe de vie? Dis-je froidement.
- Je voulais le faire... Je te le jure mais quand Aaron nous a dit à quel point tu étais mal et en colère... Reprend-t-elle les yeux embués de larmes. Je pensais que tu ne voulais plus rien avoir avec nous surtout après ce qui s'est passé...
Alors comme ça Aaron leur a fait un rapport complet sur mon état de santé sans prendre la peine de m'en informer... Ou est-il d'ailleurs? Que je lui en touche deux mots et un coup de poing.
- Gabriel? M'interpelle-t-elle. Je t'en pris ne m'en veux pas, je ne savais pas quoi faire. J'étais aussi triste que toi, nous l'étions tous...
- Ne t'en fais pas Lola, je ne peux pas vraiment te faire la tête longtemps. Dis-je sans même la regarder.
Bon sang ou est-il?
- Juste six ans quoi... Ricane-t-elle.
Faut que je le vois, il est passé ou bordel?
Le voila! Je me fraye un chemin jusqu'à lui sans prendre la peine de répondre à Lola. Elle a compris que j'avais mieux à faire que d'écouter ses jérémiades.
Aaron est assis dans un grand canapé noir face à un Arthur qui ne semble pas apprécier la conversation.
- Ta sœur est devenue carrément bonne d'ailleurs.
- Ferme ta gueule. Je peux savoir d'où tu tiens ça?
- Des bureaux Forbes voyons, ta jolie petite sœur a piqué une crise à Gabriel cet après-midi.
- Pardon? Pourquoi ma sœur serait dans le bureau de Gabriel? Elle ne le connait même pas! Dit-il avec véhémence.
Aaron éclate d'un rire franc.
- Alors elle ne t'a rien dit? Oh qu'elle chipie ta sœurette! Aaron recommence à rire mais s'arrête net en me voyant debout derrière Arthur. Gab... Tu tombe bien, dis-lui toi que sa sœur est vraiment bien gaulée! Il refuse de l'entendre.
Arthur se retourne à l'instant où Aaron a prononcé mon nom.
Le revoir après tant d'années me procure comme un électrochoc, la haine qui m'habite et grandit en moi depuis déjà six ans refait subitement surface et le sourire carnassier qui gagne mes lèvres ne présage rien de bon pour lui.
- Oh que oui! Emerson, tu devrais la surveiller de près surtout, maintenant que je l'ai sous le nez je ne suis pas sûr de pouvoir me retenir bien longtemps... Arthur m'empoigne subitement par le T-shirt et me plaque violemment contre le mur le plus proche. Le sourire qui étirait mes lèvres un peu plus tôt ne fait que grandir. Depuis le temps que j'attend ce moment, il est enfin arrivé. Le décolleté qu'elle m'a offert aujourd'huI. Seigneur Dieu... J'ai cru ne jamais débander...
Son poing s'écrase brutalement sur mon visage et un rire dément s'échappe de ma gorge. Je crois que je le fais sortir de ses gonds.
- C'est ce que tu voulais Forbes? Mon poing dans ta petite gueule de dépressif? Apres être resté six ans dans l'ombre tu veux refaire surface en faisant un maximum de bruit?
Je vois le petit groupe qui s'est formé autour de nous chuchoter mais aucun connard n'a la merveilleuse idée de nous séparer. Quel monde de cons, ils préfèrent admirer le spectacle plutôt que de nous éloigner l'un de l'autre. Comment ai-je pu me sentir à ma place parmi eux? Ils me dégoûtent tellement à présent.
Le côté droit de mon visage commence à me lancer et j'essuie le sang qui s'écoule de ma lèvre. Il n'y est pas allé de main morte l'enfoiré.
- Ne pose pas de question inutile et demande toi plutôt pourquoi ta sœur est venu bosser chez moi au lieu de reprendre l'affaire familiale?
Arthur ressert sa poigne sur mon t-shirt et je souris de plus bel. Certes j'ai mal à la gueule mais l'expression sur son visage vaut tous les coups du monde.
- Si tu la touche ne serait-ce que d'un cheveu, je te tue de mes propres mains. Crie-t-il pour couvrir la musique du club.
- Toujours aussi nerveux à ce que je vois. C'est mauvais pour ton petit coeur tu sais, il ne faudrait pas que tu meurs d'une crise cardiaque précoce. Plus personne ne pourra veiller sur ta magnifique petite soeur une fois que tu auras les deux pieds dans la tombe... Répliquais-je avec arrogance.
- Ferme ta gueule ou c'est toi qui va finir les deux pieds dans la tombe. Aboie-t-il en serrant plus fort mon col.
- On se retrouvera en enfer Emerson. Dis-je en me dégageant de son emprise.
- La vengeance n'est pas la solution Gabriel. Tu le regretteras. Crache-t-il avec véhémence.
- Je ne suis plus à ça prêt, on en reparlera quand j'aurais fait crier de plaisir ta jolie petite cendrillon.
Je me retourne et me dirige vers la sortie il faut que je sorte et vite avant que je ne perde les pédales encore une fois. Revoir Emerson n'a fait que réveiller mes vieux démons, ils me guettent, attendent sagement le moment où ils pourront reprendre le dessus. Non pas maintenant, j'ai besoin de rester lucide, laissez moi savourer ma victoire. Je vous en supplie restez terrés dans votre coin encore un petit peu...
Oh moment où je passe le videur une silhouette attire mon regard, Caroline est là, accompagnée de l'autre abruti, putain, mais qu'est-ce qu'ils foutent ensemble? La jolie brune m'aperçois et me regarde longuement. Mes yeux sont happés par les siens, c'est fou, même de loin elle trouve le moyen de me faire perdre pieds. Raison de plus pour aller jusqu'au bout de mon idée.
Elle finit par tourner les talons la première pour rejoindre le fond du club.
J'entend Lola qui m'appelle d'une voix pâteuse. Merde!
- Gaby! Gaby! Ne pars pas sans moi!
- Lola t'es complètement soûle... Soupirais-je. Il n'y a personne pour te ramener?
-Hum... Il me semble que c'est Marius qui devait me déposer mais je crois qu'il baise une godiche blonde dans les toilettes.
- Étonnant venant de lui... Attend qu'il ait fini, j'en sais rien moi, c'était plutôt rapide dans mes souvenirs.
- Oui mais c'est avec toi que j'ai envie rentrée couine-t-elle avec une voix pâteuse.
Bordel si je la ramène et qu'une crise se pointe, malgré le fait qu'elle semble s'être éloignée, je suis bon pour un séjour psychiatrique.
- S'il te plaît mon Gaby comme un bon vieux temps... Hoquet-elle en me prenant dans ses bras malgré les bons vingt centimètres qui nous séparent.
- Princesse je te préviens si tu gerbe sur mes sièges je te laisse au bord de la route.
- Youpiiiii, s'écrie-t-elle en sautillant jusqu'à ma Delahey.
Y'en a au moins une qui a passé une bonne soirée...
Je retrouve le chemin de son appartement sans problème, Lola et moi c'est une longue histoire et croyez le ou non, je n'est pas couché avec. Étonnant mais vrai, ce serait comme coucher avec ma sœur cadette. Nan cette fille j'ai toujours eu l'impression qu'il fallait que je la protège, que je veille sur elle. Je l'ai rencontrée au collège, tout comme Aaron d'ailleurs, c'était pas vraiment une rencontre en fait, je lui est jeté des oeufs de grenouille en cours de science et notre professeur qui m'a pris en pleine connerie m'a obligé à l'aider pour nettoyer les dégâts. Je l'ai ensuite fait entrer dans la bande et elle n'en est plus ressortie.
Elle est endormie je crois qu'il va falloir que je la porte jusqu'à son étage... Elle m'aura fait chier jusqu'au bout celle-ci.
- Oh gabgab tu me porte comme une princesse dit-elle en s'étirant.
- Plus pour longtemps si tu continues à gigoter comme ça. Je répond en serrant les dents. T'as pris du poids dernièrement?
- Pffff n'importe quoi, c'est juste toi qui t'es ramolli. Réplique-t-elle en descendant pour ouvrir sa porte d'entrée. Gaby, je trouve pas le trou de la serrure.
Je lèves les yeux au ciel, toujours la même histoire.
- Donne moi ça. -Je lui arrache les clefs des mains et ouvre la porte.- Bienvenue chez toi princesse maintenant va décuver sagement dans ton lit.
- Je n'ai pas envie que tu partes Gaby, Lola prononce cette phrase d'une voix enfantine, elle se souvient encore de la technique qu'elle utilisait pour me faire craquer auparavant mais maintenant c'est fini je ne craque plus si facilement, ce soir elle s'endormira seul.
- Avant tu attendais toujours que je m'endorme pour partir. Fait-elle la moue.
- Tu n'a plus cinq and Lola, ça suffit va te coucher.
Elle m'attrape soudainement la main et me tire a l'intérieur. Elle a de la force pour une fille soule.
- Maintenant tu est à l'intérieur! T'es obligé de rester!
- Tu n'es qu'une petite tricheuse!
- Je m'en fiche! Tous les moyens sont bons si je gagne! Crie-t-elle en sautillant jusqu'à sa chambre.
Je ne l'ai retrouvé que depuis quelques heures et elle m'épuise déjà.
- J'enlève ma robe! Dit-elle de l'autre côté de la porte.
- Ouais d'accord, bouge toi. Pourquoi me raconte-t-elle ça?
- J'enlève ma culotte!
- Je m'en fous dépêche toi j'ai autre chose à faire.
- J'ai plus de soutien-gorge non plus!
- Lola tais-toi! Grognais-je.
- Tu veux que je garde mes talons ou pas?
- Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre enfile un pyjama et ouvre cette porte.
- Et si je veux pas mettre de pyjama? Demande-t-elle.
- Dans ce cas je me barre, bonne nuit princesse! M'écriais-je en prenant la direction de la sortie.
Une porte s'ouvre avec fracas et la chieuse de service me saute sur le dos.
- C'est bon j'ai mis mon pyjama et j'ai même retiré mes chaussures. Dit-elle en secouant ses orteils peinturlurés de rouge sous mon nez. Tu peux m'emmener au lit.
- Il serait temps de grandir miss Surry. Soupirais-je.
- C'est nul de grandir.
- Parfois grandir ça a du bon tu sais... -Je l'allonge délicatement sur le matelas et lui caresse la joue.- Tu peux manger à la table des grands par exemple.
La petite brune explose de rire.
- J'ai vingt-trois ans la table des grands je la connais maintenant.
- Je me doute. Dis-je en souriant. Allez, il est temps que je parte princesse.
Je me lève mais Lola m'appelle avant que j'éteigne la lumière.
- Tu sais Gaby les autres ne comprennent pas pourquoi tu es parti mais moi je te comprends, j'aurais bien aimé disparaître comme tu l'a fait et ne pas pleurer sous les regards currieux.
Sa petite voix me sert le coeur.
- C'est fini princesse, maintenant je suis la, je ne repartirais pas.
- J'ai vu votre bagarre avec Arthur, s'il te plaît ne gâche pas tout.
- Je vais essayer.
- Ne me mens pas Gaby, je sais ce que tu veux faire avec Caroline, elle n'y est pour rien dans toute cette histoire, elle n'était même pas à Paris quand c'est arrivé.
- Je sais qu'elle n'était pas là mais crois moi, soeur d'Arthur ou pas je compte bien m'occuper d'elle.
- Arrête d'être un connard.
- Arrête de te mêler de ma vie.
Sur ces dernières paroles j'éteins la lumière et quitte l'appartement. Elle ne va pas s'y mettre non plus!
De toute façon c'est trop tard, ma décision est prise, je vais la faire grimper aux rideaux cette petite impertinente.
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